Avril fête ses 35 ans et se remémore la promesse de Jean, le jour de leur séparation. Se retrouver à 35 ans, si aucun des deux ne s'était encore marié. Avril est toujours célibataire, mais Jean ? Est-il marié ? Se souvient-il de leur pacte ?
Mirza, la voisine octogénaire d'Avril tente de la détourner de ce premier amour pour la pousser à mordre la vie à pleines dents. Mais ce que Mirza ignore, c'est que le destin va la mettre elle aussi face à son propre premier amour perdu...
Le Pacte d'Avril, un roman tendre et émouvant autour de l'amitié improbable entre une trentenaire nostalgique et une octogénaire qui ne croit qu'en l'avenir. à travers le regard de deux personnages que tout oppose, Sophie Astrabie nous invite à être déraisonnable et à aimer passionnément, quel que soit notre âge.
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L'église est presque vide et il ne lui faut pas longtemps pour s'apercevoir qu'elle est la plus âgée de l'assemblée. Et qu'il n'y a pas d'homme. Cela n'a rien de surprenant mais elle ne peut s'empêcher de le remarquer. Depuis combien de temps n'a-t-elle pas vu un homme de son âge ? [ 84 ans ]
Elle voudrait juste que Camille ne reproduise pas les mêmes erreurs qu'elle, mais elle sait depuis longtemps que rien n'empêche les gens de vivre leur vie.
« Elle pense à sa mère et à cette promesse que la vie ne lui a pas faite. À cet amour manqué qui lui manquera désormais pour toujours .
L’amour d’une mère . L’amour spontané . Pas l’amour que l’on tente de rafistoler. Pas l’amour que l’on compense . L’amour qui ne réfléchit pas.
Claire n’aura jamais rien eu d’autre que de l’amour maladroit . »
- Ce n'est vraiment pas possible, Avril. Pars dès que tu peux, vraiment. Tu ne peux pas continuer à travailler avec un incapable pareil. Cela fait si longtemps que ton travail ne te rend plus heureuse...
- Oui je sais... de toute manière j'ai validé la rupture. Vendredi sera mon dernier jour.
- Samedi sera ton premier.
Oui, le premier jour du reste de ma vie. j'aimais bien cette phrase. Elle réussissait à transmettre beaucoup d'optimisme à travers un constat fataliste.
- Disons plutôt dimanche, dis-je finalement. Dimanche sera le premier jour du reste de ma vie. J'ai besoin d'un jour de repos, dis-je en souriant.
Au début, ce n'était pas sa propre transparence qui la marquait. Non, ce qui la surprenait, c'était de ne plus voir de femmes de son âge autour d'elle. A la télévision, par exemple, les actrices avaient toujours dix ans de moins que le rôle qu'elles étaient censées jouer et les présentatrices semblaient avoir une date de péremption plus courte qu'un pot de mayonnaise entamé. Les magazines, quant à eux, étaient remplis de jeunes femmes dans leur vingtaine et les rares quinquagénaires qui passaient la barrière de papier avaient le visage aussi lisse que la porte d'un réfrigérateur. Les modèles disparaissaient.
Quand elle lui tend le bouquet fini, l’homme sourit et cela suffit à rendre Camille heureuse. Elle se dit qu’elle ne vend pas vraiment des fleurs, mais des sourires, des sourires contagieux en plus de cela et, chaque fois qu’elle voit un client satisfait, elle ressent le même bien-être, la sensation d’avoir été utile de la meilleure des manières.
Il ne faut pas être en deuil pour une vie que l’on à jamais voulue, Camille.
Je n'ai jamais aimé le réel et vous le savez bien. Les rhumes, les cancers, la mort, très peu pour moi. Alors les divorces et les procés, c'est la même chose. Je n'ai jamais supporté ce premier degré de la vie.
Il y a des filles belles que tout le monde déteste, et puis il y a les filles belles que tout le monde aime quand même. “Quand même” comme si elles avaient quelque chose à se reprocher. Il y a les filles belles que tout le monde déteste et puis il y a Alice. Alice était fine et élancée. Elle avait la morphologie de ce qu’elle était. Un corps étiré comme un i. Ou comme un point d’exclamation. Oui, comme un point d’exclamation. Alice était un point d’exclamation à la vie.
𝐿𝑎 𝑣𝑖𝑒 𝑛’𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑙’𝑜𝑛 𝑎 𝑣𝑒́𝑐𝑢,
𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑐𝑒 𝑑𝑜𝑛𝑡 𝑜𝑛 𝑠𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑣𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑒𝑡 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑜𝑛 𝑠’𝑒𝑛 𝑠𝑜𝑢𝑣𝑖𝑒𝑛𝑡.