Sophie Moulinas

Je ne finis pas l'année sur un livre drôle, loin de là. En fait je suis arrivée à ce livre suite à une critique réussie de lenou78. "Réussie" car oui elle n'est pas facile à faire cette critique, car ce livre est très, très dur.

D'où l'absence d'étoile, une exception chez moi. Mettre une note sur un témoignage c'est difficile. On ne lit pas un témoignage pour ses qualités littéraires. Personnellement je lis très rarement de témoignage (pour ne pas dire jamais). Là ce témoignage est riche en réflexions....

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Allez je me lance et je vous rappelle un horrible "faits divers" de 2011. Une collégienne violée, tuée, le corps brûlé par un lycéen de 17 ans. Le tout au lycée cévenol de Chambon-sur-Lignon. Un jeune homme en attente de son procès pour un viol commis 15 mois auparavant.... Deux viols, un meurtre, un coupable mineur.

L'abject en un mot.

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Ce témoignage est celui des parents du jeune homme. M et Mme Toutlemonde : père prof, mère comptable, 3 enfants, une maison, des amis... Manque que le chien pour l'image d'Epinal. On est loin des cas sociaux, de l'enfance gâchée, violée ou battue ; non au contraire le jeune homme/violeur/assassin a grandi dans un environnement favorisé, aimé, entouré.... On ne peut pas s'empêcher de se sentir proche d'eux.... Avec cette question lancinante : qu'est-ce qui nous sépare d'eux ?

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Aux deux familles de victimes détruites s'ajoute cette famille qui est également détruite. Dans ce livre se multiplient les interrogations sur ces actes abjects, les parents s'interrogent sur leur responsabilité, sur ce qu'ils ont pu rater, sur la Justice, la pression de la presse, l'absence de réponse médicale adaptée... car leur fils est malade et la société ne l'a pris en compte. Il est toujours malade et le jour où il sera libéré, il sera toujours malade mais laissé sans soin....

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Je ne regrette pas ma lecture, bien au contraire, c'est un livre utile qui fait réfléchir. Mais pas facile du tout, pas confortable loin de là. Un livre qui secoue.

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PS : parmi les remarques qui m'ont atterrée : on a reproché aux parents d'avoir été "trop aimants". C'est quoi aimer trop ?

Je n'avais pas vu le reportage ,j'ai lu ce livre un peu par hasard ;au delà du témoignage bouleversant de ces parents d'un adolescent criminel , il est intéressant de suivre l'analyse qu'il font de l'éducation qu'il lui ont donnée, des liens qu'il pourrait y avoir entre leur propre histoire personnelle à chacun et la psychogénéalogie, des doutes et intuitions qu'ils ont ressentis sur son équilibre psychologique ;des questions qui sont restées sans réponses malgré des alertes aux professionnels durant son enfance .Ils mettent aussi en évidence une défaillance du système pénitencier en ce qui concerne le suivi psychiatrique des détenus dont l'obligation de soins fait partie du verdict.

Leur préoccupation essentielle ,au delà de leur immense peine en tant que parents est avant tout qu'il ne récidive jamais. Ils souffriront à perpétuité de toutes façons pour les vies qu'il a détruites .

Le 1er novembre 2011, au Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire, le corps d'Agnès Marin est retrouvé brûlé en forêt. Elle a été victime d'un viol et de nombreuses blessures mortelles. Le jeune Matthieu Moulinas, pensionnaire comme elle au collège Cévenol, est arrêté et va avouer rapidement, manifestement sans éprouver d'émotion. Un peu plus d'un an auparavant, il avait violé Julie et avait été emprisonné pour son acte mais la justice, en attendant son procès, l'avait remis en liberté, à condition qu'il soit scolarisé. Aurait-on pu éviter les deux drames ? Des signes avant-coureurs étaient-ils présents avant les tragédies ? Matthieu doit-il être condamné ou soigné ? Est-il malade ou conscient de ses actes ?



Habitant pas très loin du Chambon-sur-Lignon, j'ai entendu parler de l'affaire "Agnès Marin" quand elle est arrivée. Je ne savais pas qu'un livre avait été écrit par les parents du jeune homme, ce récit m'a interpelée par son titre sur les rayons de la médiathèque de ma ville et j'ai eu envie de le découvrir.

Ce livre a créé une polémique, on a accusé les parents de beaucoup de choses, amplifiant encore une culpabilité énorme de n'avoir rien vu, rien pu faire.

J'ai beaucoup aimé ce témoignage justement car derrière ses deux auteurs, il y a un père et une mère bouleversés par ce qui est arrivé, qui voudraient comprendre et qui continuent d'aimer leur fils, envers et contre tout. A leur place, on peut se demander comment on aurait réagi, quel sentiment l'aurait emporté. Nous n'aurons jamais la réponse...

Ce livre nous interroge aussi sur la responsabilité de la justice et le fait que celle-ci et nous autres, citoyens ordinaires, jugeons bien vite et sans connaître précisément. Pour moi, le procès a été conduit à décharge, même si l'émotion était forcément au cœur des débats, elle a influencé considérablement le verdict.

Je terminerai en adressant toute ma compassion aux victimes, celles des familles de Julie, d'Agnès, mais aussi de Matthieu. J'espère que quand celui-ci sortira de prison, il sera guéri psychologiquement ou en bonne voie de l'être, comme le demandaient ses parents.

Parents à perpétuité est un livre terrible, dans tous les sens. Le témoignage de ces parents en souffrance est très prenant et très touchant.



Il retrace la vie de leur fils, de la naissance aux actes terribles qu'il a posés, en violant une camarade de classe et d'enchainer en violant, tuant et brulant le corps d'une autre fille de 13 ans. Ils ont bien sûr été accusés d'avoir créé ce monstre, mais eux posent juste la question de savoir ce qu'ils ont mal fait. Selon Marcel Rufo, que j'apprécie beaucoup écouter, rien.



C'est justement le sujet de ce livre. Qui pense quoi à propos de Matthieu et de sa famille. On parcourt le procès, les étapes et la maladie mentale de ce fils. Qui a loupé son diagnostic et a permis que tout recommence ? Qui a essayé de sauver sa peau plutôt que d'être honnête ?



Sur certains points, ce livre m'a fait penser à L'affaire Thomas Quick, mensonges et vérités du tueur en série qui terrorisa la Suède, en ce qui concerne la manipulation des différents intervenants d'un procès pour faire dire et penser ce qu'on veut à une batterie d'experts.



J'ai eu beaucoup d'empathie pour la famille du meurtrier et bien sûr pour celles des victimes. Ça m'a beaucoup remuée. Et j'ai dévoré ce témoignage.

Un témoignage sans complaisance de la part des ces parents qui ne cherchent pas à excuser mais à comprendre ce qui s'est passé dans leur vie de famille pour mener leur fils à ce geste terrible. Ils décrivent leur parcours, leurs interrogations dans l'enfance de leur fils et puis l'incompréhension après le meurtre, la façon dont ils ont été traités comme s'ils avaient transformé leur fils en monstre sciemment. Un livre qui interroge chaque parent sur son rôle, ses responsabilités.

Quel regard porter sur ce récit inspiré par un effroyable fait divers survenu il y a quelques années ? Un adolescent âgé de 17 ans et demi était accusé d'avoir violé, tué et brûlé le corps d'une jeune fille de 13 ans ; une quinzaine de mois auparavant, il avait déjà violé une autre jeune fille âgée également de 13 ans.

Les parents de ce jeune homme, Matthieu, nous livrent ici avec retenue, pudeur, humilité, douleur, courage et amour le récit de l'effroyable tragédie qu'est devenue leur vie à partir de ces drames perpétrés par leur fils. Jamais dans le déni de l'horreur ni dans l'oubli des victimes et de leurs proches, ils racontent leur bataille pour tenter de faire reconnaître la maladie mentale de leur fils. J'ai été très touchée par ce témoignage d'une famille lambda à laquelle on peut facilement s'identifier (je suis mère d'une et d'un ado). Ce jeune homme a beaucoup de chance d'avoir des parents infiniment aimants et présents dans sa vie quoiqu'il ait pu faire. J'ai beaucoup d'admiration pour leur force, celle du papa en particulier qui "tient" toute la famille. A découvrir.

En tant que parents cette lecture fut très éprouvante.

Parents à perpétuité.

Sylvie et Dominique MOULINAS



Sylvie et Dominique sont les parents de trois enfants.

Un seul, Matthieu , est connu du grand public pour avoir violé alors qu’il avait 16 ans et pour avoir violé à nouveau, poignardé et brûlé une camarade lorsqu’il en avait 17.

Nous avons tous entendu parler de cette épouvantable affaire mettant sur le devant de la scène le sujet de la condamnation des mineurs et de la récidive.

Dans ce récit ses parents reviennent sur ce qui fut leur vie avant les drames, pendant et après.

Pour tenter de comprendre, pour toujours accompagner leur fils, pour faire reconnaître son statut de malade psychiatrique sans jamais cesser de l’aimer car bien évidemment nous sommes tous des parents à perpétuité dès lors que nous avons des enfants.



Un témoigne ô combien émouvant sur ce thème extrêmement difficile à aborder.

Pas de complaisance ni de misérabilisme ici.

Les parents sont dignes et ils souffrent des violences commises par leur fils mais ils continuent à aimer Matthieu.

Loin de vouloir diminuer ou annuler le verdict (la perpétuité 2 fois), ils veulent que leur fils reçoive les soins dont il a besoin.

Un récit écrit à 4 mains qui remonte loin dans les lignées parentales (arrières grands parents de Matthieu) pour essayer de comprendre l’incompréhensible.

Et ne jamais perdre de vue qu’il y a 3 familles victimes dans ce drame.

Un livre très difficile à évaluer et à commenter tant le sujet est délicat. Mais en tout cas j'ai trouvé la démarche des parents de ce criminel malade très courageuse et cohérente. Ils n'excusent rien, ne demandent pas qu'on pardonne leur fils, ils se battent pour qu'il soit soigné et ne recommence jamais. Sans oublier leur conscience de la souffrance inimaginable des victimes et des parents "de l'autre côté de la barrière". C'est très intéressant de suivre le déroulement de leur histoire, leur vision de ce qui s'est passé, leur vécu et leurs pensées qu'ils ont parfois du mal à gérer. Incompréhension et doute étant les mots clés. Vraiment ce témoignage est très intéressant à lire.

J'ai lu ce livre car le reportage diffusé sur la chaîne LCP m'a fortement bouleversé.

Le témoignage de ces parents est courageux et je sais qu'il a crée la polémique. Pourtant nous ne pouvons pas remettre en cause leur douleur et leur désarroi.

A aucun moment, les parents de Matthieu ne remettent en cause l'horreur des actes de leurs fils.

Ils sont conscients du calvaire que vivent Julie, sa famille et la famille d'Agnès. Des familles condamnées elles aussi à perpétuité.

Ces parents se battent pour faire admettre que leur fils est "malade" et qu'il ne faut pas le laisser sans traitement. Ils ont peur qu'un jour ils sortent de prison et qu'à nouveau le monstre qui est en lui se réveille.

Témoignage hors du commun qui ne plaira pas à tout le monde (d'ailleurs je sens les commentaires arrivés sous mon article...). C'est un témoignage que je n'avais jamais rencontré auparavant, en l'achetant je me suis dit soit ça passe, soit ça casse parce que ce genre de témoignage est à double tranchant, soit vous comprenez ce que veulent dire ces parents, soit vous ne saisissez pas et là effectivement cela vous laissera un goût amer d'incompréhension totale.



Les parents de Mathieu Moulinas n'ont pas témoigné pour attirer la pitié sur leur famille, ou minimiser les actes monstrueux de leur fils, ni l'excuser non plus ils le disent eux-mêmes "Nous sommes les parents d'un tueur et un violeur", ils sont conscients et ont honte d'avoir enfanter celui qui a violé deux jeunes filles et tué l'une d'entres elles. Malgré l'accablement à travers ce témoignage ils remontent le fil de leur histoire et leur rôle de parents sans rien cacher, pour comprendre comment ils sont arrivés à devoir faire face à l'horreur.



C'est difficile d'apporter un jugement sur ce témoignage totalement légitime qui se veut avant tout honnête. Sophie et Dominique Moulinas ne nous cache rien, ils apportent des preuves à ce qu'ils disent notamment avec des expertises psychiatriques, on comprend qu'ils ne sont responsables en rien des actes de leur fils, ils se remettent en question et ont chercher au niveau de la psychogénéalogie. A l'inverse on remarque clairement les ratés du système judiciaire et des expertises psychiatriques, des incohérences inacceptables qui n'ont pas permis de voir à temps la maladie de Mathieu Moulinas s’immiscer au fur et à mesure.



Aujourd'hui le fils de Sophie et Dominique Moulinas a été condamné deux fois à perpétuité, mais étant donné que celle-ci n'existe pas en France, il ressortira un jour de prison sous certaines conditions, une appréhension pour ses parents qui doivent continuer à vivre en ayant sur la conscience que leur propre fils a bousillé deux vies, impossible de les accabler plus...
Lien : http://promenonsnousdanslesl..

Un récit honnête, qui décrit l'envers du décor de deux faits divers dramatiques. Un livre qui ose lever le voile sur les victimes collatérales, que sont les familles de criminels, rongées par la culpabilité, torturées par des questions sans réponses et marquées au fer rouge dans une société où pour se rassurer, on préfère croire que cela n'arrive qu'aux autres. Un témoignage qui ne peut qu'alerter sur le (dis)fonctionnement de notre société, face aux adolescents ayant franchi une première fois la ligne rouge. Ce livre sauvera des vies s'il est lu par ceux ,qui participent de près ou de loin, au suivi de ces jeunes. A titre personnel, cette lecture m'a fait comprendre que l’enfermement en hôpital psychiatrique n'est pas une échappatoire mais dans certains cas, un moyen bien plus sûr que la prison, de ne pas remettre un individu dangereux en liberté.

j'ai été touché d'entendre ses parents parler de leur fils lors d'un reportage sur france 5 et j'ai voulu découvrir leur histoire. c'est un livre qui m'a fait réfléchir sur le diagnostic, le jugement et la culpabilité. A découvrir.....

Livre très intéressant qui permet de voir un peu le côté “agresseur” plutôt que le côté “victime” de d’habitude dans ce genre de livre.

ça permet aussi de relativiser et de se mettre dans les chaussures du côté “diable”.



Les parents d’Agnès ont mal vécu la sortie de ce livre et, comme ils l’ont dit justement, il aurait été plus correct que les parents de Matthieu reverse l’argent du livre à une association. La pilule serait mieux passée et ils auraient fait pénitence puisque Sophie se semble si coupable.





Comme d’habitude, les médias ont fait les intrusifs et un psychothérapeute qui n’ait pas diplômé psychologue n’a peut-être pas vu les signaux d’alerte qu’un vrai psychologue aurait pu détecter. ce qui est dommage aussi dans cette histoire c’est que ce gosse demandait un cadre et des règles car il savait qu’il en avait besoin.

au fil du livre on peut se dire que tout le monde est responsable et à la fois personne, ça été Agnès Marin comme ça aurait pu être n’importe quelle jeune fille sur son chemin. Je suis triste pour tout le monde, pour les 4 parents et les enfants. Et j’espère ne jamais être dans la même situation que Dominique et sa femme.

Un livre terrifiant par le traumatisme vécu par ces parents de ce fils qu'ils continueront d'aimer, malgré les actes dramatiques qu'il a perpétré.

Je salue avec beaucoup de reconnaissance et de courage, l'acte d'écrire de ces parents qui ont souhaité le faire afin de partager, et de tenter de comprendre pourquoi ils en étaient arrivés là.

Je pense aussi que leur fils est atteint d'une certaine forme de schizophrénie pour expliquer ce détachement qu'il renvoie face à ces actes. Mais je ne suis pas médecin et ne m'autoriserai pas à juger, car il y a tant de chose que je ne connais pas.

Le métier le plus difficile est celui de parents, et je le constate aussi.

Je ne me permettrai pas non plus de juger la réaction de parents qui ont perdu un enfant, je pense que c'est la douleur la plus insupportable qui soit.

Toutefois, il est de notre devoir de tenter de comprendre, car essayer de comprendre permet de ne plus avancer dans le brouillard, mais d'avoir une certaine explication sur le déroulé des évènements, sur la construction de tout à chacun.

Je vous remercie pour ce partage, car il faut beaucoup de courage pour ne rien cacher, et dire à tous que vous restez dans la recherche d'une certaine compréhension de ce qui s'est passé.

La lecture de cet échange fut difficile émotionnellement, mais n'est rien comparé au vécu de ce que ces parents doivent affronter.

Un témoignage poignant et une réflexion intense sur la parentalité et l'amour que l'on porte à ses enfants.
Lien : http://culturebox.francetvin..

Le genre de livre que je n'achète pas, mais une maman qui aime lire et qui me dit " je te le laisse, il vaut le coup ".

Elle a raison ( comme chaque maman ), ce livre vaut vraiment le coup d’être lu.

Ce sont des témoignages poignants, profonds et sincères. Avec une grande justesse.

C'est toujours facile de voir les histoires via les médias mais d'avoir ce point de vue là est très intéressant.

Le genre de livre que j'aime puisque je pars avec des points de vus mais une fois fini mon opinion a changé.

Bon courage à la famille d'Agnès et aussi à la famille Moulinas qui sont loin d’être des monstres....

Ce livre est le témoignage extraordinairement courageux de parents qui ont vécu le pire : réaliser que leur ado qu'ils ont élevé de leur mieux dans un cadre familial équilibré, a commis un crime et même deux, sadiques, odieux, sans qu'ils aient rien vu venir.

Sans non plus que les professionnels : enseignants, orthophonistes, psychologues, éducateurs, psychiatres à qui le garçon avait eu plus ou moins affaire depuis l'âge de 6 ans en raison de troubles de coordination motrice diagnostiqués "dyspraxie" à l'âge de 10 ans, aient vu venir autre chose que des difficultés bénignes qui ont été suivies jusqu'à l'adolescence.

Après un premier acte de violence sexuelle de la part de leur fils de 16 ans, les parents ont remué ciel et terre pour trouver une solution d'encadrement positif pour lui.

Le garçon a néanmoins récidivé avec un viol et meurtre monstrueux.

Comment peut-on réagir quand le meurtrier est son propre enfant de 17 ans ? ...

Eux, ravagés, ont réagi héroïquement : ils l'aiment à perpétuité.

C'est là que chacun de nous, en tant que parent, peut relativiser les difficultés relationnelles avec nos propres enfants, adolescents ou adultes.

Scandaleux d'écrire un livre surtout que les bénéfices sont même pas reverser à la famille de la petite Agnès. Votre fils aurait devrait souffrir comme il a fait souffrir Agnès.

Matthieu Moulinas à violé, tué et brûlé. Cette jeune fille de 13 ans, c'est Agnes Marin. Un an auparavant, il avait deja violé une mineure de son village, Julie.

Mineur au moment des faits mais majeur depuis le 30 décembre 2011, Matthieu Moulinas à été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

Derrière ce jeune meurtrier, il y a un père et une mère. Ce livre est leur témoignage.

Il m'a été prêté par une éducatrice de l'EPM de Meyzieu, où j'interviens chaque semaine. Matthieu à séjourné dans ce centre de détention quelques semaines avant sa majorité, avant d'aller à Lyon-Corbas.

Tout au long de ma lecture, j'ai ressenti beaucoup d'émotions vives. Ces parents ont-ils besoin de se flageller à ce point? Sont ils responsables des actes de leur fils? Les secrets de famille peuvent ils à ce point avoir des retentissements sur les générations futures? Les parents d'un monstre font-ils d'eux des monstres?

J'ai ressenti du mal-être pour ces parents, une gêne également. Je comprends que ce témoignage leur a permis de mettre en mots les actes de leur fils. Je comprends que nous restons parents avant tout et je comprends cet amour inconditionnel.

Durant une grande partie de ma lecture, je n'ai pas compris ce besoin incommensurable de se justifier de manière excessive. Finalement, je comprends que selon eux, les faits reprochés à leur fils ne peut être que la conséquence d'une pathologie psychiatrique. Pour des parents, il ne peut pas en être autrement. Notre enfant ne peut agir de cette manière en toute responsabilité, il est forcément malade.

Ce témoignage met en lumière toutes les expertises psychiatriques, les failles du système judiciaire et du traitement des pathologies psychiatriques en détention.  Ce sont avant tout des parents qui se battent pour faire reconnaître la maladie de leur fils. Je ne juge pas leur comportement, ils sont des dommages collatéraux des actes de leur fils.



Je n'ai eu de cesse de penser surtout aux victimes, aux parents de Agnès Marin et de Julie. Je vous souhaite beaucoup de courage et de résilience. J'imagine que ce témoignage a été bouleversant pour vous...