Il se venge sur son goûter qu’il dévore de manière impitoyable. En ce moment, il a énormément d’appétit. C’est sans nul doute pour compenser l’angoisse inhérente à ses soucis. Et lorsqu’il est rassasié, il se sent un peu plus rassuré, comme s’il se remplissait d’une certaine sérénité aussi limitée et aussi superficielle soit-elle.
Il s’accuse d’avoir quelque peu délaissé sa pauvre mère depuis un petit moment avec tous les évènements qui se sont succédé ces derniers temps. Il lui demande pardon par la pensée.
Il tenait beaucoup à elle depuis tout petit, d’autant plus que son père les a abandonnés avant que Franck ne voie le jour. Il ne le connaît pas et n’a jamais voulu le rencontrer. À ses yeux, sa mère a rempli toutes les fonctions nécessaires à son épanouissement.
Le petit garçon se réfugie dans sa chambre avec de la musique qui l’apaise. Il affectionne tout particulièrement la musique pop d’aujourd’hui dont il connaît les nombreuses mélodies. Il n’a pas de chanteur favori mais écoute principalement la radio avec les voix des animateurs qui ont tendance à le bercer. Sa chambre constitue un cocon rassurant.
Et si une part de vérité se cachait malgré tout dans ce tissu de mauvais rêve ?
Solène pense : « Mais si c’était vrai ? Et si j’étais réellement une mère indigne ? »
Elle n’ose approfondir ses réflexions de peur de s’épouvanter toute seule de la situation dans laquelle elle semble se mettre à son insu.
Elle passe une nuit blanche à ressasser tous les problèmes qui se mélangent dans sa tête et créent un gouffre incomparable. Ses cauchemars sont bien réels, elle n’a pas besoin d’être en plein mauvais rêve pour en ressentir tous les effrois.
Ce sont aussi tes angoisses qui déteignent sur lui comme d’habitude. Parfois, il ne faut pas chercher bien loin.