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Citations de Stanislas Dehaene (133)


Après la chute de l'Empire romain, les érudits indiens et arabes préservèrent une partie du savoir médical de l'Antiquité. Au xi siècle, le scientifique arabe que nous connaissons sous le nom d'Alhazen (Ibn al-Haytham, 965-1040) découvrit les principes essentiels de la perception visuelle. Des siècles avant Descartes, il comprit que l'œil fonctionne comme une chambre noire qui reçoit la lumière plutôt qu'elle ne l'émet, et que diverses illusions peuvent le tromper. Tout n'est donc pas sous le contrôle de la conscience, en conclut Alhazen. Il fut le premier à postuler une opération automatique d'inférence inconsciente : à notre insu, le cerveau tire des conclusions qui dépassent ce que perçoivent les sens, et nous donne parfois à voir des choses inexistantes. Il faudra attendre huit siècles pour qu'en 1867, dans son traité d'Optique physiologique, le physicien Hermann von Helmholtz reprenne ce terme d'inférence inconsciente pour décrire la manière dont notre vision déduit automatiquement, à partir des entrées sensorielles, l'interprétation la plus probable de la scène qui se déroule sous les yeux.
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Au-delà des premières étapes du traitement acoustique, les messages linguistiques et musicaux empruntent des voies partiellement différentes dans notre cerveau. Cependant, la poésie, le chant, et tout particulièrement l’opéra font s’entrecroiser langage et musique en une seule et même œuvre. Est-ce à dire qu’une seule et même grammaire universelle préside à l’organisation du langage parlé et de la musique ?
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Un seul chiffre suffira à introduire notre sujet : 40 milliards de dollars, c’est l’ordre de grandeur du marché de la musique dans le monde.
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Stanislas Dehaene
« Les départs du matin s’achèvent et j’en profite pour quitter ma loge. Les gens qui viennent déjeuner ou se retrouver dans les salons commencent à arriver. Beaucoup de personnalités de la politique, des médias, du sport ou du spectacle passent à l’hôtel. J’aime bien aller les accueillir dehors…
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Lorsque nous prenons conscience d'une information, celle-ci entre dans un système de stockage qui la maintient en ligne et la rend disponible au reste du cerveau. Parmi les milliers de représentations mentales inconscientes qui, à tout instant, traversent nos circuits cérébraux, l'une d'entre elles est sélectionnée pour sa pertinence par rapport à nos buts actuels. La conscience est le dispositif qui la stocke et la rend disponible à tous les systèmes de décision de haut niveau (..) D'après cette théorie, la conscience n'est rien d'autre que la diffusion globale d'une information à l'échelle de tout le cerveau. Tout ce dont nous prenons conscience, nous pouvons le garder à l'esprit longtemps après qu'il a disparu de nos organes sensoriels. Une fois l'information acheminée vers l'espace de travail, elle y reste stable, indépendamment du moment et du lieu où nous l'avions initialement perçue. Nous pouvons alors l'utiliser de mille manières, et en particulier l'expédier aux aires du langage, donc la nommer.
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Le groupe faisait systématiquement mieux que le meilleur de deux individus -ce qui faisait dire aux auteurs que "deux têtes valent mieux qu'une".
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Étonnamment, une bonne nuit de sommeil faisait plus que doubler la probabilité de la découvrir le lendemain: nombreux étaient ceux qui se réveillaient avec la solution! Des expériences de contrôle ont établi que le temps écoulé ne comptait pas -seul importait le sommeil.
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Hadamard proposait de décomposer le processus de la découverte mathématique en quatre étapes successives: la préparation, l'incubation, l'illumination et la vérification.
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Lorsque nous regardons un vieil écran de télévision muni d'un tube cathodique, l'image clignote cinquante ou soixante fois par seconde et l'enregistrement des neurones du cortex visuel montre qu'ils clignotent à la même fréquence. p 200
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Dans quelques décennies, la notion même de qualia, ces quanta d'expérience pure, dépourvus de tout rôle dans le traitement de l'information sera considérée comme une idée étrange de l'ère préscientifique. p 356
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Enfin, même si on découvrait des phénomènes quantiques dans le cerveau, leur caractère strictement imprévisible ne permettrait pas d’expliquer notre conception du libre arbitre. Comme l’a bien montré le philosophe Daniel Dennett, l’aléatoire pur ne confère à nos cerveaux « aucune forme valable de liberté » (« any kind of freedom worth having »). Souhaitons-nous vraiment que nos corps soient secoués de mouvements aléatoires et incontrôlables engendrés au niveau subatomique, qui rapprocheraient nos décisions des convulsions et des tics des patients souffrants du syndrome de Gilles de La Tourette, la fameuse « Danse de Saint-Guy » ? Rien n’est plus éloigné de notre conception de la liberté. La maladie de Tourette ne rend pas libre, bien au contraire. Jamais un coup de dés n’engendrera d’esprit libre.
Lorsque nous parlons du « libre arbitre », nous pensons à une forme beaucoup plus intéressante de liberté. Notre croyance en un libre arbitre résulte d’une observation élémentaire : dans des circonstances normales, nous prenons nos décisions en toute indépendance, en nous laissant seulement guider par nos idées, nos croyances et notre expérience passée, et en contrôlant nos pulsions indésirables. Nous exerçons notre libre arbitre chaque fois que nous avons la possibilité d’examiner les choix qui s’offrent à nous, d’y réfléchir posément et d’opter pour celui qui nous parait le meilleur. Une part de hasard entre dans nos choix volontaires, mais elle n’en constitue pas un élément indispensable. La plupart du temps, nos actions volontaires n’ont rien d’aléatoire : elles résultent d’un examen attentif des options disponibles, suivi du choix délibéré de celle qui emporte notre préférence.
Cette conception du libre arbitre n’a nul besoin de la physique quantique – elle pourrait être simulée par un ordinateur standard. Elle exige simplement un espace de travail qui recueille les informations en provenance des sens et de la mémoire, en fasse la synthèse, évalue les conséquences de chaque option, y consacre autant de temps que nécessaire et utilise cette réflexion pour guider notre choix. Voilà ce que nous appelons une décision volontaire, délibérée, prise « en toute conscience ».
En bref, l’intuition du libre arbitre doit être décomposée :
Elle recouvre, d’une part, l’idée que nos décisions sont fondamentalement indéterminées, non contraintes par la physique (une idée fausse) ; et d’autre part, celle que nous les prenons en toute autonomie (une idée respectable). Nos états cérébraux sont nécessairement déterminés par des causes physiques, car rien de ce qui est matériel n’échappe aux lois de la nature. Mais cela n’exclut pas que nos décisions soient réellement libres, si l’on entend par là qu’elles s’appuient sur une délibération consciente, autonome, qui ne rencontre aucun obstacle et qui dispose du temps suffisant pour évaluer le pour et le contre avant de s’engager. Quand toutes ces conditions sont remplies, nous avons raison de dire que nous avons exercé notre libre arbitre et pris une décision volontaire – même si celle-ci est toujours, en dernière analyse, déterminée par nos gènes, notre histoire et les fonctions de valeurs qui sont inscrites dans nos circuits neuronaux. Les fluctuations de l’activité spontanée de ces réseaux rendent nos décisions imprévisibles, y compris à nos propres yeux. Cependant, ce caractère imprévisible ne devrait pas être tetenu comme l’un des critères essentiels du libre arbitre, ni ne devrait être confondu avec l’indétermination fondamentale de la physique quantique. Ce qui compte pour qu’une décision soit libre, c’est l’autonomie de la délibération.
Une machine pourvue d’un libre arbitre n’est absolument pas une contradiction dans les termes, juste une définition de ce que nous sommes.
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Mon sentiment est que Chalmers s’est trompé dans ses étiquettes : ce sont les problèmes supposés faciles qui présentent un vrai défi scientifique, tandis que le problème difficile ne nous paraît ardu que parce qu’il fait appel à des intuitions imprécises. Une fois revisité à l’aune des neurosciences cognitives et de l’informatique, le problème difficile de Chalmers s’évaporera sans laisser de traces. Ce ne sera pas la première fois que la science remettra en cause nos intuitions les plus sûres (pensez au lever du soleil, qui est en fait une rotation de la Terre dans le sens opposé).
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