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Critiques de Stanislav Grof (3)
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Psychologie transpersonnelle

Encore un petit livre sur des méthodes thérapeutiques. On ne sait plus où les foutre. Quand c'est que ça va s'arrêter ? Tout ce que je peux dire c'est que le bouquin a traîné pendant un moment sur le transat. Les chats ont cessé de venir chier dessus et j'ai pu me faire de nouveaux amis humains qui, de passage dans la piaule pour boire une bière, se sont enfin intéressés à mes lectures (la plupart préférant cependant candy crush). Ce ne fut qu'un semi-triomphe car malgré sa couverture stroboscopique, ce bouquin n'a rien de sensasse. Pas très complexe malgré le titre, étrange, je ne dirais pas non plus, intéressant si on est très curieux, foutraque sans doute plus que tout. Certaines personnes ont tellement de choses à dire alors que d'autres sentent le silence vaciller au-dessus d'eux comme une épée de Damoclès, et je fais partie de ces personnes-là.



On sait que certaines méthodes thérapeutiques se

basent sur ceci, d'autres sur cela, celle-là s'est dit : tiens, on en parle jamais du moment de la naissance, si on faisait un truc là-dessus ? Bon, c'est vrai, Otto Rank avait déjà écrit le traumatisme de la naissance mais il se contentait – pauvre hère – de nous dire que la naissance était un moment d'intense terreur qui formait un genre de moule dans lequel nos plus grandes terreurs viendraient ensuite se couler, comme un bronze dans la cuvette hygiénique de nos intérieurs. GROF plonge les mains dans le bidet et imagine ce que ça fait d'être un bébé en train de se faire jarter hors de l'utérus.





GROF systématise l'expulsion en 4 étapes :

- Matrice I : état de complétude, de paix et de bien-être, harmonie universelle, aucune tension sexuelle (le saint des saints).

- Matrice II : compression, premiers mouvements pour sortir, ça picote et le doute s'immisce.

- Matrice III, suite de la compression mais un peu différent quand même, ça va exploser, il faut que ça sorte, rage et désespoir.

- Matrice IV : délivrance dans la douleur mais aussi sentiment de plénitude parce qu'on a traversé les enfers et qu'on renaît dans une nouvelle vie différente de la précédente, orgasme.





GROF interprète la plupart des symptômes des troubles psychologiques en les reliant à l'une de ces sphères. Je n'ai pas trop retenu parce que ce système est prévisible comme un scénario netflic. Par exemple, si tu en as chié dans la matrice II, tu auras tendance à développer une névrose des espaces clos, de la kleptomanie, des perversions sexuelles, le tout assorti d'une file d'archétypes tous plus archétypiques les uns que les autres, c'est le cas de le dire, piochez au choix et prenez ce qui vous semble le plus vraisemblable. Heureusement, GROF précise quand même que les traumatismes subis au cours de la naissance ne forment qu'une lie d'humus fertile sur lequel pourront venir pousser avec bonheur les symptômes que notre vie sur terre nous auront permis d'entretenir avec plus de vigueur et de ténacité que d'autres.





Pendant un moment, GROF compare son système avec ceux d'autres mecs issus de la psychanalyse et de la psychologie déviante et innovante (choisissez le terme en fonction de si vous êtes pour ou contre puisque vous avez forcément un avis vous qui savez tout). On parle de Wilhelm Reich, Alexander Lowen, Otto Rank, Ferenczi, Adler, Maslow, Jung et bien sûr Freud, entre autres dont je n'arrive plus à me souvenir, comme si j'avais un cheveu sur la soupe.





Ensuite, et je ne sais plus par quel merveilleux tour de prestidigitation, on passe à un développement fort intéressant sur ce qui sépare la mentalité de l'homme hylotropique (de hylo- qui se rapporte aux choses concrètes et terrestres, donc sans doute matérielles) à l'homme holotropique (de holo- qui désigne le grand tout). On notera que hylo- et holo- ne sont pas strictement opposés, mais pourquoi pas après tout, la contrepèterie sonne agréablement aux oreilles. Ce développement, vous l'aurez deviné si vous connaissez mes petites marottes (mais ce n'est pas le cas), se poursuit avec force pertinence par une critique de la mentalité moderne productiviste qui se déplace à travers le monde avec une calculatrice dans les mains en oubliant presque de bander. Pour faire fi de ce conditionnement privilégiant le culte de la réussite au lieu de la palpitante vie foirée, GROF nous invite à nous débarrasser des quantités d'énergie incroyables que nous avons emmagasinées lors des traumatismes subis en série dès notre naissance et répétées par la suite. T'inquiètes pas, c'est pas compliqué : tu t'assois par terre sur un petit tapis, on te met un peu de musique idoine, tu fermes les yeux, tu respires profondément et ensuite, il faut s'imaginer un genre de ciel. A ce moment, les émotions et les sensations sont censées survenir comme une pluie de tarentules un beau jour d'été. Observez ces sensations, vivez-les à nouveau, comme le jour de votre naissance, et exprimez-les encore : hurlez, pleurez, riez, roulez-vous en boule, chiez-vous dessus ou faites n'importe quoi d'autre pour libérer cette énergie qui, dans la vie quotidienne, on le sait, vous pousse à faire un peu n'importe quoi. Et si rien ne vient, tant pis, c'est pas mal quand même. Voilà ce que c'est la psychologie transpersonnelle.





Pour tout ça, GROF s'est inspiré des recherches sur le LSD qui prouvent que lorsqu'on ne l'utilise pas pendant des raves, il peut entraîner chez certains consommateurs une augmentation exponentielle du champ de conscience, un peu comme dans ce qu'on croit comprendre des textes des traditions spirituelles les plus anciennes. Mais alors ?? mais alors !! tout se rejoint ? C'est bien pratique. GROF nous explique alors que l'état de conscience holotropique, c'est de savoir qu'il existe un état de conscience ordinaire, bien utile dans la vie de tous les jours pour faire ses courses, aller au boulot et avoir des conversations avec son conjoint, et un état de conscience qui nous ouvre sur d'autres dimensions où l'infini de l'univers se mêle à une conscience aiguë de la similitude entre toutes les formes d'êtres qui peuplent notre planète et que l'amour relie au-delà des apparences. La conscience holotropique ne néglige pas ce transcendant et si GROF nous parle d'une psychologie transpersonnelle, c'est parce qu'il pense que notre salut viendra de l'oubli de notre individualité considérée comme isolée, insignifiante et sans salut.





Quand les idéaux de la République sont morts, il reste heureusement la psychologie transpersonnelle pour se rétablir dans la liberté, la fraternité et l'égalité. Bonne renaissance.


Lien : https://colimasson.blogspot...
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Quand l'impossible arrive : Aventures dans ..

Un livre qui vaut son pesant d'or de n'importe quoi!! Mais qu'importe le flacon pourvu qu'on aie l'ivresse?



Stanislav Grof nous raconte par le détail ses expériences psychédéliques avec des drogues, et le moins qu'on puisse dire, vu le nombre d'expériences qu'il nous relate, c'est qu'il a mis du coeur à l'ouvrage.



Le ton est généralement très ouvert, parfois carrément naïf, par rapport à toute forme d'expérience ésotérique : vies antérieures, synchronicités, révélations shamaniques, etc...



Ce sont de petits chapitres, plutôt courts, qui décrivent à chaque fois une expérience inédite, même si un certain sentiment de répétition s'installe, notamment quant à l'interprétation des dites expériences, et de la confirmation qu'il est "arrivé quelque chose à la personne à qui il pensait" au même moment.



J'ai passé un bon moment à lire ça, je pense qu'il vaut mieux le lire que le vivre car ça doit mettre un sacré bazard dans le cerveau, l'auteur en témoigne involontairement. Mais je n'ai pas tout lu, j'ai pioché quelques expériences savoureuses : au bout d'un moment, trop c'est trop.



Dépaysement garanti, au début. Ensuite la répétition s'installe.
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Psychologie transpersonnelle

Livre vraiment intéressant et tout à fait anticipateur de certaines des évolutions et questionnements de la thérapie au sens large.

Un peu lourd, un peu répétitif, aurait gagné à être resserré et avec un peu plus d'air dans et entre les paragraphes. S'il prône l'hyperventilation, qu'il commence par son livre, car je me suis senti en apnée à de nombreux moment.



Dommage qu'il caricature un peu ses opposants, les soi-disants tentants du matérialisme, de la science cartésienne. Tout ces éléments ne constituent nullement une vraie entité, et même pas une hydre multi-têtes, car il y a de radicales différences dans ces courants. Soit. Son propos étant plus de défendre son point de vue et ses façons de travailler.



Reprenons pas à pas.

« Ce livre est le résultat de près de trois années d'étude systématique des états non ordinaires de conscience induits par des substances psychédéliques. »

Qu'entendre par transpersonnel ?

« Le défi le plus critique et le plus sérieux au modèle mécaniste de l'univers newtonien-cartésien provient de la dernière catégorie de phénomènes psychédéliques, un spectre d'expériences complet pour lequel j'ai créé le terme transpersonnel. Le dénominateur commun de ce groupe riche et ramifié d'expériences inhabituelles est le sentiment qu'éprouve l'individu d'avoir une conscience dépassant les limites de l'ego et transcendant les limites du temps et de l'espace. »



Intéressant : « ... la frontière nette entre psychologie et parapsychologie tend à disparaître ou à devenir arbitraire dès qu'on reconnaît et qu'on admet l'existence du domaine transpersonnel. »



Ceci m'a fait pouffer, dommage ça décrédibilise un peu tout le reste :

« L'observation de l'expression faciale et du comportement d'un patient souffrant de dépression agitée ne permet pas le moindre doute : il s'agit d'un état grave. Cette impression devient certitude quand on connait la forte incidence des suicides - et même des suicides succédant )à des meurtres - chez ces patients. »

L'auteur prônenet pour une augmentation, une accélération des symptômes dans certaines situations, puisque le symptôme n'est pour lui qu'un processus absolument naturel en vue d'un changement, d'une résolution :

« Certaines méthodes récentes sont en contradiction avec la stratégie médicale du traitement des psychoses. Plutôt que de rechercher la réduction des symptômes et l'inhibition du processus psychotique, elles s'efforcent de créer un cadre de soutien et encouragent le client à affronter la situation. Il semble même approprié d'utiliser des techniques qui intensifient et accélèrent l processus - telles que les substances psychédéliques ou les approches empiriques en profondeur - puisqu'elles favorisent sa résolution positive.

C'est cette dernière approche que je défendrai dans ce livre. »



Très limite propos concernant la scientologie, attention !!

« Il existe également des parallèles significatifs entre les concepts présentés dans ce livre et la dianétique et la scientologie controversées de Ron Hubbard.

Les intuitions remarquables de Hobbard furent malheureusement discréditées en raison de leur application pratique au sein d'une organisation dont les objectifs sont équivoques un chercher impartial découvrira toutefois que la scientologie est une mine d'idées brillantes. »



Des méthodes qui permettent de mieux travailler avec des « pathologies peu traitables auparavant » : « La thérapie psychédélique offre une accélération considérable du processus thérapeutique et permet l'application d'une psychothérapie à des catégories d'individus qui en étaient auparavant exclus ; les alcooliques, les drogués et les psychopathes criminels. L'avenir de la thérapie psychédélique étant compromis par des obstacles administratifs, politiques et légaux, mieux vaut se concentrer sur les nouvelles approches empiriques ne recourant pas à la drogue. »



Grof ne remet pas en cause l'importance des médicaments, parfois bien utiles et salvateurs :

« Compte tenu de la compréhension limitée de la nature de la psychopathologie et du manque de stratégie curative en psychiatrie, force est toutefois de reconnaître que le rôle suppressif des tranquillisants a eu une importance historique considérable. Il a humanisé l'atmosphère médiévale des services psychiatriques ; il a prévenu et soulagé nombre de souffrances et a probablement sauvé des milliers de vies humaine. »

Je ne décrirai pas en long et en large les idées de matrices périnatales et de son système COEX, tout ça est fort intéressant.

Grof réhabilite certains psychanalystes, égratignent d'autres. Il réhabilite ou crédite de thérapeutes tels Janov, et d'autres encore qui ont perçu l'importance de ce qui tourne autour de la naissance et du trauma de la naissance. Mais à chaque fois il déplore le manque de considération du transpersonnel. Pareil s'il valorise d'autres chercheurs, penseurs et thérapeutes et chamanes etc, il déplore leur manque de considération pour l'aspect périnatal. Pour lui, personne encore n'a tenu compte de suffisamment d'aspects, de champs de la conscience. Même les gestaltistes dont il fait quand même bonne presse. Il n'a pas tort. Lui essaie, il théorise cela, c'est pas mal.Et je trouve que ses théories et ses pratiques qu'il n'explicite pas suffisamment à mes yeux dans ce livre, qui est déjà volumineux, tiennent la route. Il y a quelque chose, même beaucoup de choses à en retenir. C'est pourquoi je le considère comme important. Et le recommande.
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