Stéphanie Bouvet

Saurez-vous résoudre cette charade –relativement facile si vous êtes perspicace !- imaginée par l’auteur des Misérables ?
« Mon premier est bavard,
Mon second est oiseau,
Mon troisième est café,
Mon tout est une pâtisserie. »

Cette charade est un exemple de charade dite « à piège » ou « fausse charade », dont la réponse est en réalité phonétiquement contenue dans la charade elle-même.
Mon premier est le mot « bavard ».
Mon second est le mot « oiseau ».
Mon troisième est le mot « café ».
La réponse est donc « bavarois au café » (bavard-oiseau-café).

Que suis-je ?
« Devine-moi, car j’en suis digne,
Je me cache lorsque je sers,
C’est presque toujours dans les vers
Que l’on me trouve à chaque ligne. »





Je suis un hameçon !
L’hameçon est plongé dans l’eau lorsque l’on s’en sert, on le trouve dans les vers que l’on met comme un appâts et on le trouve au bout de chaque canne à pêche à laquelle on fixe une ligne.
Cette énigme est particulièrement savoureuse du faîte de la double homonymie des noms comme ´vers’ et ´ligne´, chaque mot prenant un sens différent selon qu’il est compris comme un terme de pêche ou comme un terme de poésie.

Cet extrait […] est un lipogramme, c’est-à-dire un texte où l’auteur a délibérément exclu une lettre de l’alphabet. Georges Perec a choisi d’écrire un roman tout entier sans utiliser une seule fois le e, la lettre la plus fréquemment utilisée dans la langue française.

Un logogriphe est un jeu d’esprit dans lequel il faut deviner un mot, défini par une énigme, sachant que ce mot utilise en partie les mêmes lettres qu’un premier mot, pour lequel on dispose également d’éléments de définition.
Si, du nom de la saison « hiver », on retire une lettre, on obtient le mot « hier », qui désigne la journée précédant aujourd’hui.

Énigme de Nicolas Boileau :

" Du repos des humains, implacable ennemie,
J'ai rendu mille amants envieux de mon sort.
Je me repais de sang et je trouve la vie
Dans les bras de celui qui recherche ma mort." **


** je suis une puce! Ce petit parasite vit, en effet, en se nourrissant du sang de son porteur, chez qui elle provoque des démangeaisons pouvant empêcher de trouver le sommeil.
Pour comprendre "les amants envieux", il faut se rappeler que "Ma puce" est un mot doux dont s'affublent souvent les amoureux.
Selon une note de l'édition de 1873 de ses Oeuvres complètes, Nicolas Boileau aurait imaginé cette énigme alors qu'il n'avait que 17 ans.
Il semble que ces vers soient les premiers du poète. Il y ferait référence dans une lettre adressée à Claude Brossette, l'un des fondateurs de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, avec qui Boileau correspondit régulièrement entre 1699 et 1710.

Pour créer ce sonnet inédit, c’est une technique particulière qui a été utilisée : le procédé oulipien appelé alexandrins greffés. Chaque premier hémistiche […] du sonnet de Joachim Du Bellay a été greffé au deuxième hémistiche correspondant d’un sommet de Charles Baudelaire, « A une passante », afin d’obtenir un sonnet de du Belbaudelay.

Saurez-vous résoudre cette énigme imaginée par Voltaire ?
« Cinq voyelles, une consonne,
En français composent mon nom,
Et je porte sur ma personne
De quoi l’écrire sans crayon. »




Je suis un oiseau !
Le nom est, en effet, composé de cinq voyelles et d’une seule consonne, et l’animal porte des plumes, que l’on peut utiliser pour écrire.

[…] Pourquoi se contenter d’énoncer un mot alors qu’il est tellement plus amusant de le manipuler, de jongler avec ses lettres, ses sonorités et son sens pour le faire deviner ? Surtout que ce ne sont pas les moyens qui manquent : charades, lipogrammes, logogriphes, arithmorèmes et autres jeux aux noms barbares, tout est bon pour manipuler les mots.

Je préside à la nuit, j'entre dans les ténèbres.
Mais aucune créature de l'ombre, vampire, loup-garou ou zombie ne me possède.
Le soleil, non plus que les étoiles, n'ont besoin de moi.
Mais la lune ne saurait exister si je ne suis pas là.
Que suis-je ?

(Réponse : Je suis la lettre n !)

Le véritable nom de la statue de la Liberté, réalisée par le Français Bartholdi de 1884 à 1886 et offerte par la France aux Etats-Unis, est La Liberté éclairant le monde. Cette gigantesque statue de cuivre de 93 m de haut, socle inclus, représente une femme drapée portant une couronne. Elle doit son nom à la torche qu'elle tient dans la main droite. La Liberté guidant le peuple est une toile d'Eugène Delacroix.