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3.95/5 (sur 58 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Pays de Galles , 1981
Biographie :

Stuart (Anne) Pluen Calvo est responsable communication et réseaux de l'Association Française d'Anthropologie (école de Grenoble) depuis 2020.

Elle est titulaire d'un master 2 Assurance et management de risques à l’École nationale d'assurances (Enass).

Elle a été chroniqueuse pour divers média science-fictifs (Le Cafard Cosmique, Yellow Submarine, La Salle 101…) et fut également en charge de la rubrique littérature du magazine Elegy.

Elle a été responsable communication de marque du groupe NEHS (2015-2020). Elle a rejoint les éditions La Volte en 2016 pour coordonner le recueil "Au bal des actifs, Demain le Travail", publié en 2017.

En 2020, elle prend les fonctions de responsable de la communication des éditions La Volte et initie le lancement d’un nouveau recueil de nouvelles, "Sauve qui peut, Demain la santé", dont la publication est prévue en septembre 2020.

Après avoir erré de pseudo en pseudo (dont Anne Adam), Stuart adopte son actuel patronyme en 2018 après s’être affirmée comme personne non-binaire.

Twitter : https://twitter.com/stu_fiction
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Source : Catalogue de la BNFlavolte.net/
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Bibliographie de Stuart Calvo   (3)Voir plus

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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Dans l’avenue Trump, le ballet des bus autonomes et des voitures sans chauffeur chorégraphiait une forme de silence. Le ciel était couleur de mood board gothique sous un filtre Rothko mal codé. S’y décalquaient mal la nuée triste des drones s’autoévitant, lesquels erraient dans le vide, aussi frénétiques et tracés, aussi paumés que moi dans ce brouillard brownien d’insectes en plastique qui volaient de boîtes en balcons comme je volais de boîtes en missions. Pour qui au juste, pour quoi ? L’atmosphère grésillait désagréablement. Où étaient les oiseaux ?
Serf-Made-Man ? Ou la créativité discutable de Nolan Peskine, de Alain Damasio
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Les cendres se déposent sur nous en un fin duvet. Nous en respirons. Nous en avalons. Elles n'ont pas toutes le même goût. Certaines sont plus sucrées que d'autres. Nous émergeons de ces repos brefs et fragiles avec l'impression d'avoir abandonné un peu de nous-même sur nos litières. Nous sommes des particules qui nous désagrégeons chaque jour davantage. Nous sommes une promesse de cendres. Le souffle de l'Empereur nous oppose à celui du vent et nous exhorte à pousser.
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« Incotable ! fit le palembarq.
– Ah, c’est que, s’enchanta Locq, Monsieur Ore est une figure locale, un excentrique ! Un ancien de la finance, je crois.
– Du négoce, précisa Ganz.
– Un peu… marginal. On peut dire ça, Ganz ?
– Mais incotable ? persista l’embarqué comme s’il était tombé sur un poilu de la Première Guerre. Vous êtes sociophobe ? Un datactiviste ? »
Cocktail d’un soupçon de mépris et d’un quart de menace, lot banal de l’invective. Les gens suivaient leurs changements. Ne pas évoluer leur semblait une sorte de crime.
Et de fait, rien n’avait plus été pareil depuis le Grand Reflux des années 30, la vague de désemploi qui avait recouvert les cartes les mieux éclairées du monde. Presque trois décennies de Ressource Universelle d’Existence (mais tout le monde disait la RUE) et quinze ans de cotation globale : les esprits avaient mué. Ils étaient devenus plus impénétrants encore que par le passé, aveugles aux brèches, réticents à la marge. Alors ! Qu’un ancien négociant en pétroles devienne un SDF trader, un vendeur d’actions à la petite semaine ! Et par-dessus le marché, non cotable. Impossible à évaluer. Ça n’entrait pas dans le cadre. Ganz Ore prenait un malin plaisir à l’étonnement des autres. En réalité, il n’était pas tout à fait certain de comprendre ses propres raisons. Peut-être simplement que le monde n’avait plus besoin de lui.
(Norbert Merjagnan, « coÊve 2051 »)
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– J’ai tout compris, soupira Evette en tapotant sur son écran. Je suis une déesse de la poisse. La poisse m’aime, tu vois ? Elle m’adore. Elle me trace, elle me comble, elle me couve.
– Hm, compatit Adzo. Allongé à côté d’Evette sur le futon fatigué, il tapotait aussi.
– Déjà, je décroche mon bac + 6 en intermédiation grand-européenne la veille du démembrement de la Grande Europe, c’est quand même une preuve solide, non ?
-… court en bouche mais solidement charpenté, marmonna Adzo.
– Depuis, comme 360 millions de couillons d’ex-grands-européens, je seekfind – je trime chaque jour comme une réfugiée climatique tout en cherchant un autre travail pour le lendemain. Et tu sais comment l’Académie française veut nous appeler ?
– Ça existe encore, ce truc-là ?
– Des postuvailleurs. Qui postuvaillent. Elle vient d’inventer le verbe postuvailler pour remplacer seekfinder, l’Académie française. Postuvailler ! [néol.] Mot-valise signifiant le fait de postuler en travaillant.
– … une belle robe framboisée et un nez très tanin…
– Tu fais quoi ?
– Je farcis le site wines.biz d’avis dithyrambiques sur le nouveau beaujolais nouveau, cette pisse d’âne. Dix euros les trente. Et toi ?
– Des captchas pour Europeana. Vingt euros les cinq cents signes parce que c’est du cyrillique d’avant 1917. Je savais que le russe me servirait un jour.
(Catherine Dufour, « Pâles mâles »)
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Quand Martha entre, les gémissements cessent. L’enfant est en bout de table. Une table sans angle, poncée. On ne blesse pas. C’est la première règle.
Les aliments sont tièdes. Martha les humecte avant de les fourrer dans la bouche aux dents si équarries qu’elle semble une bouche sans dents, seulement pavée de cailloux blancs.
Elle engrosse l’enfant docile, enregistre la composition nutritive du repas puis se retire, la faim au ventre.
Dehors, on a protégé les cerisiers des corneilles, geais et autres pies par des filets aux mailles noires. Ne rien perdre. C’est la deuxième règle. Martha chemine sous le linceul rapiécé. Le soleil est absent de l’allée. Martha salive par réflexe, mais n’envisage plus de grimper aux troncs malingres pour cueillir un fruit.
Ne rien partager.
Quelques cueilleuses cueillent, juchées sur des sièges aéroporteurs jaunis par les ans, rosis par le jus. Leurs doigts lestes comme s’ils racontaient la Bible à un sourd. Martha les regarde un moment.
Un long moment.
Enfin, on lui notifie un cinquième enfant.
Il est plus grand et maigre que les autres. Ses gémissements cessent lorsqu’elle entre. Martha vérifie sa notification. Est-ce un enfant ? N’y a-t-il pas d’erreur ?
(luvan, « Miroirs »)
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Un cauchemar réveille Alyn et reste présent un long moment après qu’elle a ouvert les yeux dans le noir : tous les servants de la ligne ont disparu. Les servants humains, bien sûr, parce que les machines continuent à pousser, vibrer et tirer, les élévateurs tournent et se rassemblent comme de grosses fourmis idiotes, le Main Display affiche un état absurde, effrayant et risible, 147 rouge, elle se surprend à penser que même au plus fort de la Grande Grippe on n’est pas arrivé à un tel niveau de déviance. Elle sait bien que ce n’est qu’un rêve angoissant, mais elle ne parvient pas à s’en dégager tout à fait malgré la présence de Ioulia tout contre elle, l’odeur de sa peau et de ses cheveux longs. Alyn perçoit tout en vue panoptique, comme au travers de la supervision générale, mais sans filtre, avec le sentiment de pouvoir tendre la main et toucher les dégâts qui s’accumulent. D’abord les longues boîtes vides, venant les unes contre les autres avec chacune son état, sa classification, son espérance, s’entassant dans le hall d’accueil, empilées par les élévateurs suivant les règles compliquées de la Priorité.
(L.L. Kloetzer, « La fabrique de cercueils »)
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« Si vous êtes ici, aux portes de The Doors, pour ce stage prestigieux, où on a vous a choisi parmi trois mille diplômés, c’est que vous êtes uniques ! Et ça, je kiffe vraiment ! C’est ce qu’on cherche ici : des singularités ! Des briseurs de moule ! Des profils issus du système mais qui retournent le système ! Le prennent à quatre pattes, par derrière. Des cerveaux neufs qui deep-fuckent la norme pour lui faire des petits ! Chacun de vous trois ici, chacun dans votre style, vous êtes des punks ! Vous fabriquez le futur, déjà, sans le savoir – juste parce que vous n’avez pas peur d’être qui vous êtes : des hapax ! Des Out-of-the-Box ! Il n’y a pas d’autres occurrences de vous sur cette planète ! Rien qu’on puisse copier ou automatiser de vous. Vous en êtes conscients ? »
(Alain Damasio, « Serf-made man ? ou la créativité discutable de Nolan Peskine »)
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« C'est de plus en plus petit chez toi, râla-t-il en retournant son long corps osseux sur le futon.
– Bah. Qui a besoin de dix mètres carrés là où neuf coûtent moins cher ? »
Evette éplucha les tomates – la peau était si chargée en métaux lourds qu'elle s'enlevait toute seule –, les coupa en dés, battit une vinaigrette et remplit deux bols.
« Le syndic t'a prévenue, cette fois, avant de reculer la cloison ?
– Pas plus que la fois d'avant, et je n'avais de toute façon pas les moyens de m'y opposer. Bon appétit. »
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Toute création doit être éphémère. Parce qu’une création qui perdure est une histoire. L’histoire n’est pas souhaitable, car elle est le témoin d’une évolution. Elle prouve que le changement permet à une société d’évoluer. Or, un système parfait ne peut évoluer. Nous n’avons pas d’histoire, parce que ce monde est parfait…
Nous vivons tous dans un monde meilleur, de Karim Berrouka
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« Si vous êtes ici, aux portes de The Doors, pour ce stage prestigieux, où on vous a choisi parmi trois mille diplômés, c’est que vous êtes uniques. Et ça, je kiffe vraiment ! C’est ce qu’on cherche ici : des singularités ! Des briseurs de moule ! Des profils issus du système mais qui retournent le système ! Le prennent à quatre pattes, par derrière. Des cerveaux neufs qui deep-fuckent la norme pour lui faire des petits ! Chacun de vous trois ici, chacun dans votre style, vous êtes des punks ! Vous fabriquez le futur, déjà, sans le savoir – juste parce que vous n’avez pas peur d’être qui vous êtes : des hapax ! Des Out-of-the-Box ! Il n’y a pas d’autres occurrences de vous sur cette planète ! Rien qu’on puisse copier ou automatiser de vous. Vous en êtes conscients ? »
Serf-Made-Man ? Ou la créativité discutable de Nolan Peskine, de Alain Damasio
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