Marcher,respirer,être,c'est tout.Ça suffit,c'est plus qu'assez.Faire ce qu'on est en train de faire et être ce qu'on est: voila la méditation dans toute sa plénitude,l’être essentiel dans son entièreté.
Maintenant est le seul endroit où l'on puisse jamais exister.
Apprendre à aimer est la vocation de toute vie qui se dit spirituelle. Pas apprendre à développer des pouvoirs psychiques, ni à bien s'incliner, réciter, faire du yoga, ou même à méditer... Apprendre à aimer.
Il est libérateur de démystifier les espiègleries de ces singes de boutique que sont nos esprits.Pas besoin de renforcer des fixations ou des humeurs qui pourraient devenir habituelles.
Le désir attise le désir.On mène presque tous des vies qui font qu'on a toujours l'impression d'avoir "besoin" de quelque chose,car on s'imagine que c'est ainsi qu'on trouvera le bonheur.Alors qu'en réalité passer constamment d'un objet de désir à un autre ne fait que perpétuer des schémas de frustration et de dépendance.
L'esprit sous l'emprise du désir ressemble à une main qui s'accroche désespérément à une corde,malgré les brûlures qu'elle cause.
"Reconnu comme l'incarnation du trouvent de trésor Chögyur Lingpa, Neten Chöling Rinpoche s'échappa du Tibet en 1959. Il passa ses dernières dans l'Himachal Pradesh (Inde du Nord), où il mourut, après avoir fondé le Monastère de Chöling, à Bir.
Dans sa jeunesse, Neten Chöling fut un étudiant précoce, comme beaucoup de jeunes lamas incarnés (tulkus). Il devint excessivement fier de son savoir et de son intelligence. A cette époque, il étudiait et pratiquait sous la direction de l'un des plus grands lamas du Tibet oriental, Jamyang Khyentse Rinpoche, appelé aussi Chökyi Lodro.
Plein d'un orgueil juvénile, Neten Chöling décida d'aller à Lhassa, à de nombreux jours de cheval, pour avoir des controverses avec les geshé (docteurs) et les dialecticiens Gelugpa. Il leur en remontrerait à coup sûr !
Il fit les préparatifs pour ce long voyage. Son maître, Jamyang Khyentse, quand son disciple lui demanda, de façon formelle, sa permission et sa bénédiction pour son départ, lui dit : "Il est bien de partir, mais attends un peu."
Quelques jours plus tard, Jamyang Khyense octroya une importante transmission de pouvoir dans le cadre du Vajrayana. Il se trouva que ce jour-là, Chöling Tulku souffrait de très douloureuses crampes à l'estomac. Quand le distingué Khyentse Rinpoche, au chef blanchi, marcha, avec sa dignité coutumière, le long de la rangée de lamas et d'incarnés importants, il plaça le vase sacré d'initiation en or directement sur la tête de Chöling, en signe de bénédiction... Puis, à l'étonnement général, il envoya un coup de pied dans le ventre du jeune tulku.
Chöling avait tant de gaz dans son estomac terriblement bouleversé, qu'il émit une flatulence forte et magnifique - chose qu'il ne convient guère de faire dans un temple, bien moins encore en compagnie spirituelle. Il est difficile d'imaginer la honte et l'embarras qu'il dut éprouver.
Khyentse Rinpoche braqua son index sur le visage rougi du jeune tulku, et cria : "C'est ça !"
Parce que son mental fut, pour un instant, totalement dépouillé des fabrications conceptuelles, Neten Chöling s'éveilla d'une existence illusionnée, semblable à un rêve, dualiste, et reconnut la nature fondamentale.
Il y a bien longtemps, en Chine, un jeune moine demanda à son maître zen : « Qu’est-ce que l’éveil ? Comment est-ce pour vous ? » À quoi le maître répondit : Quand je mange, je mange. Quand je dors, je dors. »
Certains ont de fortes tendances à l'agitation qui les empêchent de mener une vie stable et équilibré.Mais n'est-ce pas un mal dont nous souffrons tous?
Pour contempler le tout, il est nécessaire d'avoir une vue panoramique telle que celle à laquelle on peut accéduer du haut du totem. Cela nécessite que nous suppassions les distractions quotidiennes qui nous empêchent de voir et d'éteindre notre grand Soi.