AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Sylvie Patry (12)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Modernités suisses

Je remercie très chaleureusement Babelio, le musée d’Orsay et Flammarion pour ce magnifique catalogue d’exposition « Modernités suisses, 1890-1914 » rédigé par Sylvie Patry et Paul Müller, reçu lors d’une opération Masse Critique.

L’exposition et cet ouvrage présentent les œuvres picturales marquant le renouveau de l’art helvétique, à partir de la fin du XIXème siècle.

Si le titre de l’ouvrage s’intitule « Modernités suisses » c’est pour signifier l’existence d’expressions plurielles. Il s’agit en effet d’une quête de nouveauté par des voies et expressions différentes, à la fois représentation nationale mais -par ces artistes voyageurs et multilingues- également ouverte sur l’international, s’intéressant et s’inspirant notamment des artistes français, allemands ou encore italiens en termes d’impressionnisme, néo-impressionnismes, Art Nouveau, symbolistes... Une quête qui s’est exprimée par une libération des couleurs (et quelles couleurs !), la représentation de la nature et des paysages (alpestres) mais aussi dans le symbolisme de ‘’l’objet’’ peint.

L’exposition a (eu) pour but de présenter la peinture avant-gardiste suisse encore méconnue et pour cela « se concentrer sur la contribution décisive de la première génération des pionniers du modernisme » de 1890 à la première guerre mondiale.

Pour ma part, effectivement, hormis les artistes comme Böcklin, Giacometti, Holder, Vallotton ou encore Soutter, l’art suisse était aussi nébuleux pour moi que les trous dans un fromage. Vraie béotienne donc mais néanmoins curieuse d’aller à la rencontre de beautés artistiques.



Le dit ouvrage est bien plus qu’un catalogue d’exposition, il est un véritable

livre d’art. D’une part par la qualité de l’objet (grammage, qualité d’impression, format des reproductions) mais aussi par la richesse d’informations et de plaisir que cet ouvrage (de plus de 250 pages) nous offre :

- La couverture représentant le tableau de Ferdinand Hodler « Le lac Léman et le mont Blanc à l’aube (octobre) » (datant de 1917) qui se découvre sur quatre pans, merveilleuse vision panoramique, tout en nuance de jaune et de bleu.

- La préface de Laurence des Cars, conservatrice générale du patrimoine et surtout pour cet ouvrage, la présidente du musée d’Orsay et du musée de L’Orangerie.

- Textes de Sylvie Patry (directrice de la conservation et des collections du musée d’Orsay) et Paul Müller (historien de l’art) qui mettent en lumière l’histoire de l’art suisse et les mouvements artistiques de l’époque.

- Reproduction des œuvres majeures. Le grand format et la qualité des couleurs permettent de bien apprécier et détailler les peintures, que ce soit la nature helvétique, les scènes et les portraits, etc.

- Un chapitre très détaillé est consacré aux biographies de chacun des artistes ainsi qu’à la présentation de toutes leurs œuvres présentées plus avant. L’analyse du tableau est très complète : interprétation, contexte historique et artistique, rappel du style et courants, techniques utilisées…

- La partie consacrée aux repères chronologiques et cartographiques, ainsi que la bibliographie et l’index finissent de parfaire les informations.



En parcourant cet ouvrage, j’ai eu plaisir à retrouver les peintures que je connaissais comme « Le grand hiver » de Cuno Amiet (1904) ou encore « Autoportrait » de Ferdinand Hodler (1912) (certains d’entre elles vues d’ailleurs au Musée d’Orsay). Mais, j’ai particulièrement apprécié celles que j’ai découvertes et s’il ne faut citer que quelques-unes, je mentionnerais : « Autoportrait » de Max Buri (1913), « Derniers rayons » (ou dit aussi « Paysage avec arbres ») de Félix Vallotton (1911), « Château-rocher III » de Hans Emmenegger (1901), « L’auteur » (1911) ou encore « Le petit cheval rouge » d’Ernest Biéler (1909) et « Nuit étoilée (Voie lactée) » d’Augusto Giacometti (1917)…



C’est un guide précieux et de grande qualité pour élargir notre horizon, au-delà des montagnes, et découvrir une autre facette –et non des moindres- de la Suisse. Bref goûter à d’autres plaisirs que la spécialité gastronomique sucrée dont on connait les bienfaits sur le moral. J’ai pu découvrir des œuvres remarquables, admirer les peintures de ces nombreux artistes qui méritent largement d’être (re)connus ou qu’on s’y attache davantage.

Un ouvrage qui permet d’appréhender l’exposition d’un œil un peu plus aguerri et, devant les quelques 70 œuvres de tous ces artistes suisses, l’enchantement semble ainsi encore plus intense.

Et si on n’a pas le temps de courir à cette exposition (qui se termine le 25 Juillet), ce livre ne manquera pas de nous donner plus généralement envie de retourner au Musée d’Orsay (l’un des plus beaux de la capitale) ; et pourquoi pas de s’intéresser un peu plus aux courants et aux œuvres méconnues, à toutes ces diversités européennes (et d’ailleurs), d’ouvrir notre champ d’émotions lors de prochaines expositions ; celles que justement le Musée a à cœur de nous proposer au fil des saisons.



Une nouvelle fois, un très grand merci à tous ceux qui ont travaillé à l’élaboration de cet ouvrage et de cette exposition qui m’ont véritablement conquise !







Commenter  J’apprécie          260
Paul Durand-Ruel : Le pari de l'impressionn..

Je suis incorrigible quand je traverse la boutique d’une exposition !



Cette petite librairie judicieusement placée en fin de parcours est incontournable ! Et le plaisir de la déambulation ne peut que s’accompagner de mon petit achat, aussi raisonnable que possible, dans la profusion tentatrice des livres d’Art proposés.



L’exposition consacrée à Durand-Ruel, jusqu’au 8 février au Musée du Luxembourg, est une merveille pour les yeux, par les œuvres proposées, et pour la compréhension de ce mécène auprès des artistes. Trente années de présence sans faille pour les aider, les nourrir par ses achats de tableaux, les soutenir par ses expositions. Ils lui sont tous redevables. Et nous aussi, pour le rayonnement et la beauté de cette peinture qui nous enchante.



Dès 1860, visionnaire et admiratif de cette nouvelle peinture «contemporaine » encore peu comprise par le public, cet « oseur impénitent» transforme son appartement de la rue de Rome en galerie-musée, achète en nombre pour contrôler les prix et est à l’origine des grandes collections privées.



Suivront ensuite les expositions parisiennes de 1876, 1883, 1892 complétées par la reconnaissance internationale par la conquête du marché américain, de l’Allemagne, de l’Angleterre…



Le livre de l’exposition, en papier glacé, est élégant, pour des planches en couleur de belles dimensions et des documentations explicatives situant les œuvres dans leur contexte et le marchand d’art dans son époque.

Commenter  J’apprécie          232
Berthe Morisot



Après la première rétrospective depuis 1941 de l’œuvre de Berthe Morisot présentée en 2012 au musée Marmottan Monet, le musée d’Orsay consacre, depuis le 18 juin dernier, sa première exposition de l’été à cette femme peintre exceptionnelle : BERTHE MORISOT

L’exposition du musée d’Orsay est d’une grande richesse. Près de la moitié des œuvres présentées proviennent de collections particulières, souvent jamais montrées au public.

Je passe devant vous. Vous me suivez…



Berthe Morisot est une des artistes majeures de l’impressionnisme. Longtemps moins connue que Monet, Renoir, Pissarro ou Sisley, elle demeure à mes yeux la plus impressionniste du groupe de ces peintres qui avait la lumière pour religion. Sa touche est spontanée, nerveuse, vibrante, la toile est souvent laissée à nu, inachevée.

Très indépendante, Berthe peignait à sa guise. Elle sera de toutes les expositions du groupe des impressionnistes, de la première en 1874 à la dernière en 1886. Elle ne manquera que la 4ème pour cause de naissance de sa fille. Longtemps seule au milieu de ses amis masculins, deux autres femmes l’a rejoindront à partir de 1879 : Marie Bracquemond et l’américaine Mary Cassatt.

Dès le début des années 1880, elle recevra les éloges des critiques et amateurs influents qui reconnaitront son originalité :

« Elle pousse le système impressionniste jusqu’à l’extrême. »… « Mademoiselle Morisot est une impressionniste si convaincue qu’elle veut peindre jusqu’au mouvement des choses inanimées. » - Arthur Baignères.

« Elle termine ses toiles en donnant de-ci de-là de légers coups de pinceaux ; c’est comme si elle effeuillait des fleurs… » - Théodore Durel.

Quel beau compliment ! Le poète irlandais George Moore écrira après sa mort : « Ses toiles sont les seules toiles peintes par une femme qu’on ne pourrait détruire sans laisser un blanc, un hiatus dans l’histoire de l’art. ».



Je ne ferais pas ici une longue description de la vie de Berthe que les admirateurs de l’artiste connaissent, je préfère parler de son art et de quelques toiles représentatives à mes yeux de son œuvre figurant dans l’exposition.

Avec les paysages, la figure féminine demeurera toute sa vie son sujet préféré. Elle trouve ses modèles autour d’elle : sa sœur Edma, sa fille Julie, son mari Eugène, ses nièces, des amies, parfois des modèles professionnels. Elle les place au milieu des meubles où elle vit ou dans la nature.



- Son modèle préféré : Sa fille Julie

« C’est un petit chat, écrit Berthe à sa sœur Edma. Elle est toute ronde comme une boule avec des petits yeux qui pétillent et une grande bouche qui grimace. »

La mère reste des heures à observer sa fille née en 1878 de son mariage avec Eugène Manet, le frère d’Edouard Manet qui peindra Berthe de nombreuses fois. « Bibi » dort ou gazouille pendant qu’elle la peint. Durant 17 ans, jusqu’au décès de Berthe, elle sera représentée à tous les âges, à tous moments de la journée. Le pinceau de l’artiste a une infinie tendresse lorsqu’elle peint l’enfance.

Deux ans avant son décès, Berthe peindra « Julie au violon » : la grâce de la jeune fille est un mélange d’élégance et de volupté, avec la même sensualité réservée, la même part de mystère que sa mère exprimait à son âge.



- Le seul homme qu’elle peindra : son mari Eugène

Berthe va peindre Eugène pour la première fois au cours de leur lune de miel en Angleterre, devant une fenêtre face à la mer « Eugène Manet à l’île de Wight ». De somptueux effets de transparence des voilages et de la baie vitrée sont réchauffés par de menues taches de fleurs rouges.

Plus tard, elle le peindra à nouveau avec sa fille Julie « Monsieur Manet dans le jardin de Bougival ». J’aime cette toile : scène intime entre le père et la fille, les deux amours de l’artiste. La toile est parcourue de vibrations colorées et de touches nerveuses multiples formant un ensemble de coloris roses et mauves.



- Les figures féminines sont multiples dans l’œuvre de Berthe

Quand elle ne peint pas Julie, elle ne cesse de peindre des jeunes filles.

Elle fait poser sa sœur Edma pour « La lecture » présentée à la première exposition impressionniste de 1874. La toile est fraîche, légère, aérienne comme une aquarelle.

Dans cette même exposition du groupe impressionniste, elle présente une maternité « Le berceau » d’une sensibilité toute féminine : sa sœur Edma est à nouveau représentée veillant sur sa fille Blanche.

A la 3ème exposition impressionniste de 1877, le « Bal au Moulin de la Galette » de Renoir concentre les regards. Berthe a choisi d’exposer une jeune femme qui s’habille face à un miroir « La Psyché ». Emile Zola parle de « l’une des perles de l’exposition ». La toile est frémissante, mouvante. « Berthe a l’art de faire vibrer le blanc dans toute sa pureté en le posant sur des gris légers ».

A la 5ème exposition de 1880, dans le même genre, figure « Femme à sa toilette » montrant une femme se coiffant devant sa psyché où elle se reflète. Il s’agit de ma toile préférée de l’artiste peinte dans des tons rose, gris, bleu, lavande. L’arrière plan est flou et se fond avec le dos joliment modelé laissant tomber la robe sur l’épaule gauche.

L’artiste entrera de son vivant dans un musée national avec la toile « Jeune femme en toilette de bal » achetée par l’Etat : une jeune femme pose dans un environnement végétal qui s’accorde avec l’échancrure de son corsage.

Une « Enfant au tablier rouge » est installée devant une fenêtre : Berthe balaie la fillette et le décor de traits rapides à peine esquissés laissant apparaître le fond de la toile.

Dix ans avant sont décès, Berthe fait son « Autoportrait ». Elle a 44 ans. Ses cheveux rassemblés en catogan ont blanchi. Elle se peint sans indulgence. La touche est à la fois vigoureuse et légère. La toile ressemble à une sanguine, une esquisse. L’artiste recherche l’inachèvement. Une des fleurs sur le corsage jaune est « comme une décoration » dit Mallarmé.



- Berthe peint souvent le monde qui l’environne

Avec les impressionnistes, le paysage va prendre une importance qu’il n’avait pas. L’étude de la lumière réduit le motif à un simple prétexte. Au milieu des Monet, Pissarro, Renoir… Berthe apporte une sensibilité féminine, une touche de charme, de distinction, d’élégance. « Elle est l’impressionnisme par excellence, disent des critiques ». Sa palette est claire, la touche légère, vibrante. Son pinceau effleure la toile en traits vifs.

Je cite cette toile de l’exposition « Jour d’été » qui est représentative de son art. En 1879, grimpée sur une embarcation pour peindre sur le motif, sa technique impressionniste est totale dans la représentation de ces deux femmes peintes en plein air sur une barque. Le lac et les modèles sont unis de la même manière toute en zigzags et vibrations lumineuses.





Berthe Morisot était exigeante, incertaine, en proie aux doutes : « J’ai toujours la sensation du gouffre. ». L’idée passionnée qu’elle se faisait de son art lui interdisait toute facilité. Elle a laissé l’œuvre nouvelle et singulière qu’elle avait toujours souhaité obtenir.

Avant de mourir, Berthe Morisot confiera sa fille Julie à son grand ami le poète Stéphane Mallarmé. Celui-ci gardera un culte qui lui fera chérir, toujours avec la même dévotion, la « fine au possible » Berthe Morisot ainsi que sa Julie.



« La seule femme peintre qui ait su garder la saveur de l’incomplet et du joliment inachevé. »



******



Pour les personnes qui voudraient voir les tableaux dont je parle, l’article a été repris sur mon blog avec les images correspondantes.


Lien : http://www.httpsilartetaitco..
Commenter  J’apprécie          2115
Renoir, père et fils

Jean Renoir est le second fils du grand peintre impressionniste Pierre-Auguste Renoir et fut l'un des cinéastes les plus influents du XXème siècle.

L'exposition au Musée d'Orsay et ce catalogue dont il est issu, proposent d'examiner la façon dont l'oeuvre du père a influencé celle du fils et la manière dont les films de Jean Renoir permettent de voir autrement la peinture de son père.

Ce livre a pour objet la production artistique d'un grand peintre et d'un grand cinéaste sous l'angle de la lignée familiale.

"Si certains passages et certains costumes peuvent rappeler les tableaux de mon père c'est pour deux raisons : d'abord parce que cela se passe à une époque et dans des lieux où mon père a beaucoup travaillé à l'époque de sa jeunesse; ensuite c'est parce que je suis le fils de mon père et qu'on est forcément influencé par ses parents."



Si les deux hommes se voient peu pendant l'enfance de Jean, leur relation artistique commence lorsque Jean pose pour son père.



Catherine Hessling (qui deviendra Andrée Hessling au cinéma) est aussi un trait d'union entre eux deux.

Elle est en effet le dernier modèle de Renoir père et la première épouse de Jean.



Renoir Père et Fils, peinture et cinéma au Musée d'Orsay

Si plusieurs long métrages du génial Jean Renoir se situent à l'époque de son père (French Cacan, Elena et les hommes), ce livre souligne le cas particulier du film "Partie de Campagne", qui fit forcément penser à un grand nombre de toiles impressionnistes.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          140
Paul Durand-Ruel : Le pari de l'impressionn..

« Ce n’est pas un marchand de tableaux c’est un apôtre, un prophète "

Théodore Duret - Lettre à Claude Monet du 29 novembre 1884







Chamboulé !... Non, plutôt… impressionné !



« Puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l’impression là-dedans », disait en 1874, lors de la première exposition des futurs impressionnistes, un critique du Charivari pour se moquer du tableau de Claude Monet « Impression, soleil levant ». Moi-même, tout comme ce journaliste, je suis resté impressionné par ce que j’ai vu dans cette exposition. Mais, contrairement à lui, mes impressions étaient positives, débordantes, enthousiastes…



Le musée parisien du Luxembourg a frappé un grand coup pour son ouverture, le 9 octobre 2014, de sa saison automnale : l’exposition « Paul Durand-Ruel – Le pari de l’impressionnisme ».

Je viens, à nouveau, dans ce beau musée longeant le jardin du Luxembourg de mon enfance, de retrouver l’univers pictural que j’aime : léger, vaporeux, couleurs fragmentées tremblotantes dans la lumière, fugitivité des choses.

Pour la première fois, une exposition est consacrée à celui qui fut l’un des plus grands marchands d’art du monde, au tournant du 19e et du 20e siècle : Paul Durand-Ruel, visionnaire, amateur éclairé, collectionneur lui-même, mécène et ami des peintres modernes qui voulaient chambouler l’art académique. Durant des dizaines d’années, il va se battre, jusqu’à risquer sa fortune personnelle, pour faire connaître et apprécier la peinture impressionniste. « Missionnaire de la peinture » l’appelait Renoir. « Sans Durand nous serions morts de faim, nous tous les impressionnistes. Nous lui devons tout ! » s’exclamait encore Claude Monet au soir de sa vie.



Au début du 20e siècle, la galerie du marchand sera saluée comme un « second Louvre ». Librement ouvert à la visite, son appartement de collectionneur se transformait en un magnifique musée d’art contemporain.



Grâce à la donation Caillebotte, le Musée du Luxembourg fut, en 1896, le premier musée français à accueillir des œuvres impressionnistes. Dans l'exposition, une centaine d’œuvres sont réunies afin de rendre hommage à Paul Durand-Ruel et retracer ainsi cette période exceptionnelle qui permettra aux avant-gardistes d’accéder à une reconnaissance internationale. La plupart des œuvres exposées sont impressionnistes, mais pas seulement car Durand-Ruel s’intéressait également aux peintres des débuts du 19e : Delacroix, Courbet, Boudin, Corot, Rousseau, Millet, Manet.

Nous avons eu le plaisir de voir ou revoir de nombreuses toiles des musées français : Orsay, Marmottan, ou autres, qui sont des chefs-d’œuvres universellement admirés : la série des peupliers de Claude Monet ou l’exceptionnelle série des « Danses » d’Auguste Renoir.



Pour le plaisir de nos yeux, le temps de l’exposition, les trois danseuses peintes au cours de la même année 1883 par l’artiste sont réunies côte à côte sur un même pan de mur. Elles sont le point d’orgue de l’exposition.
Lien : http://www.httpsilartetaitco..
Commenter  J’apprécie          100
Modernités suisses

J'avais postulé pour ce livre sans savoir qu'il s'agissait d'un catalogue d'exposition. Quelle heureuse surprise à la réception !

Il s'agit d'une exposition maintenant ouverte au public du 19 mai au 27 juillet 2021.

J'ai donc d'abord découvert ce livre, et ai pu me familiariser avec un courant artistique et des peintres méconnus.



En exergue cette citation :



Voyez-vous

comment là-bas

tout se dissout

en lignes

et en espace ?

N'avez-vous pas

l'impression

de vous trouver

aux limites

de la Terre

et d'interagir

librement

avec l'univers ?

Ce sont

de telles choses

que je peindrai

désormais ! »

Ferdinand

Hodler, été 1917





Ce livre, un « beau livre » est en lui-même un magnifique objet : la couverture se déplie en quatre pans, et révèle l'intégralité du tableau de Holder « Le Lac Léman et le Mont-Blanc à l'aube (octobre) », 1917.



L'exposition se concentre sur les pionniers du modernisme en Suisse.



Les années 1890-1914 seront des années d'intense bouillonnement artistique, caractérisées à la fois par un ancrage régional, la Suisse cherchant à construire son identité nationale, mais aussi par une circulation des courants venus de l'Ouest. Les artistes voyageant et travaillant dans d'autres pays d'Europe, France, Allemagne, Italie notamment, ils se laissent traverser par les influences artistiques étrangères et tout en livrant leurs visions artistiques personnelles des paysages alpins, s'orientent vers un « traitement du paysage comme vecteur d'une forme de transcendance et miroir de mondes spirituels intérieurs ».

Les différents courants artistiques présents en Suisse au tournant du siècle s'opposent parfois, certains revendiquant l'unité nationale, d'autres une diversité d'expressions novatrices. Des expositions itinérantes présentent au public dans toute la Suisse des artistes locaux, mais aussi de niveau national, voire international. le réseau des marchands privés et les galeries d'art prennent ensuite le relais pour offrir une représentation professionnelle aux artistes.



Le chapitre consacré à la formation des artistes dans la « capitale des arts », Paris, vers 1900, m'a particulièrement intéressée, car je l'ai trouvé très vivant. Des extraits de correspondance illustrent les choix des artistes, « Chacun sait bien que l'art à Paris est déjà bien plus avancé qu'ici... ». Les écoles et ateliers sont présentés, avec leurs spécificités, les peintres suisses décrivent avec force détails les lieux et l'ambiance joyeuse dans laquelle ils travaillent. On les imagine dans leur quotidien : leur vie souvent désargentée, leurs dépenses, ( « l'école, la nourriture, l'omnibus, les modèles etc... »), leur emploi du temps, courant de cours en cours, dans tout Paris. Les femmes entrent dans les ateliers, enfin autorisées à prendre des cours de nus. Des photographies ou des tableaux illustrent les descriptions pleines de vie, c'est passionnant.



Les oeuvres suivent enfin, chacune renvoyée à une notice complète détaillant les circonstances de sa création ainsi qu'à la biographie de l'artiste.



Plus tard, je suis allée à Paris, pour voir cette exposition. le dernier tableau présenté est celui de la couverture, celui de Holder « Le Lac Léman et le Mont-Blanc à l'aube (octobre) ». Lorsqu'on s'en éloigne, reculant jusqu'à se tenir à l'entrée de la salle, on en a une vue « magique », que j'ai quittée à regret.



De retour chez moi, j'ai pu me replonger dans le catalogue, portant un oeil différent sur les oeuvres, avec plus d'acuité et aussi plus à même d'apprécier la qualité de la contribution des spécialistes.



Vraiment, un grand merci aux éditions Musée d'Orsay et Flammarion ainsi qu'à Babelio, pour cette immersion dans les « Modernités suisses ».



Commenter  J’apprécie          60
Le Musée d'Orsay à 360 degrés

MO Le Musée d’Orsay à 360 degrés



Après un court historique du musée d'Orsay ce livre nous présente le Musée en 360 chefs-d’œuvre.



Chaque œuvre est présentée par une photo, le nom de l’œuvre, son auteur, sa date de création et un court texte la situe dans le parcourt de l'auteur et dans son époque.



C'est un livre magnifique qui fait rêver et permet de préparer la visite du Musée en choisissant tranquillement les chefs-d’œuvre à voir absolument.



A feuilleter pour rêver et s'instruire

Commenter  J’apprécie          50
Monet : Album de l'exposition

Monet, l’apollinien.

Pas de confrontation des contraires, pas d’artiste? Alors comment Monet voit la face sombre du monde? C’est une énigme et une évidence : la lumière!

La lumière révèle la beauté du monde, l’insoutenable beauté du monde.

Le peintre arrête le Temps sur cette Beauté immortelle pour nous pauvres mortels.



La pie…



https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/78/Claude_Monet_-_The_Magpie_-_Google_Art_Project.jpg



La débâcle…



http://www.givernews.com/images/photo07/monet-glacons.jpg



Giverny…



http://www.photos-galeries.com/wp-content/uploads/2008/12/pont_japonais.jpg



Etretat…



https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/da/Claude_Monet_The_Cliffs_at_Etretat.jpg/800px-Claude_Monet_The_Cliffs_at_Etretat.jpg

Commenter  J’apprécie          20
Berthe Morisot

Très beau catalogue pour une magnifique expo au Musée d'Orsay

Il faut quand même savoir que si elle fut une des avant gardistes de l'impressionnisme, elle reste la moins connue aux cotés de peintres tels que Manet, Monet, Pissaro.... et que la dernière expo qui lui fut consacrée en France remonte à 1941
Commenter  J’apprécie          10
Modernités suisses

A défaut d'aller au musée en cette période confinée, les musées viennent à nous à travers ce genre d'ouvrages magnifiques et instructifs.



J'avoue que malgré quelques attaches avec la Suisse, je n'y connaissais pas grand chose à leurs peintures et artistes. Ce beau livre, paru à l'occasion d'une exposition au musée d'Orsay m'a permis de faire la découverte de quelques oeuvres et de quelques artistes.



Un livre très documentée, idéal pour les passionnées de peintures.

Commenter  J’apprécie          00
Le Musée d'Orsay à 360 degrés

Rénové de fond en comble pour son 25e anniversaire, le musée d’Orsay publie un ouvrage qui propose de parcourir ses collections sous un regard différent.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
Commenter  J’apprécie          00
Berthe Morisot

Une autre façon de découvrir cette artiste impressionniste? Meilleure aquerelliste que peintre à l'huile.

Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sylvie Patry (54)Voir plus

Quiz Voir plus

Un couple : un tableau et son musée (n°1/2)

"La Joconde" de Léonard de Vinci :

Musée du Louvre à Paris
Galerie des Offices à Florence

10 questions
192 lecteurs ont répondu
Thèmes : peinture , art , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}