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EAN : 9782711861910
240 pages
Réunion des Musées Nationaux (01/10/2014)
4.6/5   5 notes
Résumé :
«Sans Durand, nous serions morts de faim, nous tous, les impressionnistes. Nous lui devons tout.» : au soir de sa vie, le peintre Claude Monet rendait ainsi hommage à celui qui fut son principal marchand. Paul Durand-Ruel (1831-1922) fut le premier à faire le pari de l'impressionnisme à l'heure où la peinture de la vie moderne, celle vibrante et colorée de Manet, Monet, Renoir, Degas, Sisley, Pissarro, Cézanne, Cassatt et Morisot, rencontrait l'incompréhension. Visi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je suis incorrigible quand je traverse la boutique d'une exposition !

Cette petite librairie judicieusement placée en fin de parcours est incontournable ! Et le plaisir de la déambulation ne peut que s'accompagner de mon petit achat, aussi raisonnable que possible, dans la profusion tentatrice des livres d'Art proposés.

L'exposition consacrée à Durand-Ruel, jusqu'au 8 février au Musée du Luxembourg, est une merveille pour les yeux, par les oeuvres proposées, et pour la compréhension de ce mécène auprès des artistes. Trente années de présence sans faille pour les aider, les nourrir par ses achats de tableaux, les soutenir par ses expositions. Ils lui sont tous redevables. Et nous aussi, pour le rayonnement et la beauté de cette peinture qui nous enchante.

Dès 1860, visionnaire et admiratif de cette nouvelle peinture «contemporaine » encore peu comprise par le public, cet « oseur impénitent» transforme son appartement de la rue de Rome en galerie-musée, achète en nombre pour contrôler les prix et est à l'origine des grandes collections privées.

Suivront ensuite les expositions parisiennes de 1876, 1883, 1892 complétées par la reconnaissance internationale par la conquête du marché américain, de l'Allemagne, de l'Angleterre…

Le livre de l'exposition, en papier glacé, est élégant, pour des planches en couleur de belles dimensions et des documentations explicatives situant les oeuvres dans leur contexte et le marchand d'art dans son époque.
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« Ce n'est pas un marchand de tableaux c'est un apôtre, un prophète "
Théodore Duret - Lettre à Claude Monet du 29 novembre 1884



Chamboulé !... Non, plutôt… impressionné !

« Puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l'impression là-dedans », disait en 1874, lors de la première exposition des futurs impressionnistes, un critique du Charivari pour se moquer du tableau de Claude Monet « Impression, soleil levant ». Moi-même, tout comme ce journaliste, je suis resté impressionné par ce que j'ai vu dans cette exposition. Mais, contrairement à lui, mes impressions étaient positives, débordantes, enthousiastes…

le musée parisien du Luxembourg a frappé un grand coup pour son ouverture, le 9 octobre 2014, de sa saison automnale : l'exposition « Paul Durand-Ruel – le pari de l'impressionnisme ».
Je viens, à nouveau, dans ce beau musée longeant le jardin du Luxembourg de mon enfance, de retrouver l'univers pictural que j'aime : léger, vaporeux, couleurs fragmentées tremblotantes dans la lumière, fugitivité des choses.
Pour la première fois, une exposition est consacrée à celui qui fut l'un des plus grands marchands d'art du monde, au tournant du 19e et du 20e siècle : Paul Durand-Ruel, visionnaire, amateur éclairé, collectionneur lui-même, mécène et ami des peintres modernes qui voulaient chambouler l'art académique. Durant des dizaines d'années, il va se battre, jusqu'à risquer sa fortune personnelle, pour faire connaître et apprécier la peinture impressionniste. « Missionnaire de la peinture » l'appelait Renoir. « Sans Durand nous serions morts de faim, nous tous les impressionnistes. Nous lui devons tout ! » s'exclamait encore Claude Monet au soir de sa vie.

Au début du 20e siècle, la galerie du marchand sera saluée comme un « second Louvre ». Librement ouvert à la visite, son appartement de collectionneur se transformait en un magnifique musée d'art contemporain.

Grâce à la donation Caillebotte, le Musée du Luxembourg fut, en 1896, le premier musée français à accueillir des oeuvres impressionnistes. Dans l'exposition, une centaine d'oeuvres sont réunies afin de rendre hommage à Paul Durand-Ruel et retracer ainsi cette période exceptionnelle qui permettra aux avant-gardistes d'accéder à une reconnaissance internationale. La plupart des oeuvres exposées sont impressionnistes, mais pas seulement car Durand-Ruel s'intéressait également aux peintres des débuts du 19e : Delacroix, Courbet, Boudin, Corot, Rousseau, Millet, Manet.
Nous avons eu le plaisir de voir ou revoir de nombreuses toiles des musées français : Orsay, Marmottan, ou autres, qui sont des chefs-d'oeuvres universellement admirés : la série des peupliers de Claude Monet ou l'exceptionnelle série des « Danses » d'Auguste Renoir.

Pour le plaisir de nos yeux, le temps de l'exposition, les trois danseuses peintes au cours de la même année 1883 par l'artiste sont réunies côte à côte sur un même pan de mur. Elles sont le point d'orgue de l'exposition.
Lien : http://www.httpsilartetaitco..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
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Lors de la deuxième exposition impressionniste de 1876 cette « Etude, Torse, effet de soleil » alimenta, comme toujours, la critique. Plusieurs, hostiles, notèrent le jeu des couleurs sur le corps nu du modèle, mais furent rebutés par le sujet. L’un d’entre eux parle de « putréfaction d’un cadavre », un autre des « tons violacés de la viande qui rancit ».
Ils ignoraient l’habilité de Renoir, qui capte la danse du soleil sur la chair tandis que la lumière filtre à travers les feuilles au-dessus de la jeune femme dans l’ombre.
Cette superbe toile était un manifeste de la technique impressionniste.
Le peintre Caillebotte, mécène des impressionnistes, acheta la toile qu’il léguera, à sa mort, le 21 février 1894 avec environ 70 œuvres impressionnistes à l'État en stipulant « que les tableaux n'aillent ni dans un grenier ni dans un musée de province, mais bien au Luxembourg et plus tard au Louvre ».
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Deux ans après la grande exposition impressionniste de 1874, les membres du groupe sont toujours vilipendés par la critique.
Monet, qui vit à Argenteuil avec sa jeune femme Camille, est aux abois financièrement. Paul Durand-Ruel loue trois salles de sa galerie aux impressionnistes dont nombre de paysages d’Argenteuil de Claude Monet qu’il achètera plus tard.
Parmi ces achats, un chef-d’œuvre, la plus belle toile que Monet ait fait de sa femme, sa joie de vivre, qu’il ne cesse de peindre : « La liseuse ». Dans une critique de Salon Emile Zola écrit : « Il ne faudra pas oublier le portrait d’une femme habillée de blanc, assise à l’ombre du feuillage, sa robe parsemée de paillettes lumineuses, telles de grosses gouttes. »
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« Jeune fille endormie » ou « La jeune fille au chat »

Cette superbe toile peinte par Renoir en 1880 montre Angèle, une gamine de dix-huit ans, habituée du Moulin de la Galette à Montmartre, aux allures canailles et à la vie dissolue. Elle est croquée dans son sommeil. La pose alanguie est un peu voyeuriste. Renoir la représente les cheveux coupés en frange sur le front, un visage au teint doré, un nez retroussé, une bouche pulpeuse, habillée d’une robe bleue et de bas à rayures de paysanne. Il l’a affublée d’un curieux petit chapeau à plume et d’un chat endormi sur sa robe. Les rouges et les bleus se répondent...

Durand-Ruel rassemblait dans l’intimité de son appartement, rue de Rome à Paris, les œuvres auxquelles il tenait particulièrement. Cette « Jeune fille endormie » était l’un des fleurons de son grand salon. Il refusa fermement de la céder : « Nous ne la vendrons jamais, pas plus que n’importe quelle autre œuvre de notre collection privée. »
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Contrairement à ses amis impressionnistes, Renoir est d'un naturel optimiste et confiant, même si, au cours des dernières années, une très douloureuse dégénérescence des articulations le fait terriblement souffrir. Les relations avec Paul Durand-Ruel resteront toujours sous le signe de la confiance, les deux hommes s'encourageant mutuellement dans les circonstances difficiles auxquelles ils devront faire face à plusieurs reprises...En 1884, alors que le marchand traverse une crise financière terrible, Renoir lui écrit : "Si vous avez besoin de moi, je vous prie de me considérer tout à vous, et n'importe ce qu'il arrive. Je serai toujours votre tout dévoué...Quant aux peintures, si vous êtes obligés de faire des sacrifices, ne regrettez rien, je vous en ferai d'autres et des mieux" et en 1885, lorsqu'une cabale veut impliquer à tort Paul Durand-Ruel dans une affaire de faux tableaux : "Ils auront beau faire, ils ne tueront pas votre vraie qualité, l'amour de l'art et la défense des artistes avant leur mort. Dans l'avenir, ce sera votre gloire, car vous êtes le seul qui avez pensé à cette chose naturelle."
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A l’occasion de la deuxième exposition du groupe impressionniste, qui se tient en avril 1876 chez Durand-Ruel, l’influent critique d’art du Figaro, Albert Wolff, écrivait : « Après l’incendie de l’opéra, voici un nouveau désastre qui s’abat sur le quartier. On vient d’ouvrir chez Durand-Ruel une exposition qu’on dit être de peinture. (…) Cinq ou six aliénés dont une femme (…) s’y sont donné rendez-vous pour exposer leur œuvre. Il y a des gens qui pouffent de rire devant ces choses. Moi, j’en ai le cœur serré. Ces soi-disant artistes s’intitulent les intransigeants, les impressionnistes. »
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Vidéo de Sylvie Patry
Ce printemps 2024, nous célébrons le 150e anniversaire de la naissance de l'impressionnisme. À cette occasion, les Matins repeignent avec vous l'histoire et l'importance de ce mouvement pictural majeur dans une émission haute en couleurs.
Pour en parler, Quentin Lafay reçoit : Fanny Girard, conservatrice du patrimoine et directrice du musée Toulouse-Lautrec d'Albi Sylvie Patry, directrice de la conservation et des collections du musée d'Orsay Cyrille Sciama, conservateur du patrimoine, directeur du Musée des impressionnismes de Giverny
Visuel de la vignette : Impression, soleil levant / Claude Monet
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