« Ce n'est pas un marchand de tableaux c'est un apôtre, un prophète "
Théodore Duret - Lettre à Claude Monet du 29 novembre 1884
Chamboulé !... Non, plutôt… impressionné !
« Puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l'impression là-dedans », disait en 1874, lors de la première exposition des futurs impressionnistes, un critique du Charivari pour se moquer du tableau de Claude Monet « Impression, soleil levant ». Moi-même, tout comme ce journaliste, je suis resté impressionné par ce que j'ai vu dans cette exposition. Mais, contrairement à lui, mes impressions étaient positives, débordantes, enthousiastes…
le musée parisien du Luxembourg a frappé un grand coup pour son ouverture, le 9 octobre 2014, de sa saison automnale : l'exposition « Paul Durand-Ruel – le pari de l'impressionnisme ».
Je viens, à nouveau, dans ce beau musée longeant le jardin du Luxembourg de mon enfance, de retrouver l'univers pictural que j'aime : léger, vaporeux, couleurs fragmentées tremblotantes dans la lumière, fugitivité des choses.
Pour la première fois, une exposition est consacrée à celui qui fut l'un des plus grands marchands d'art du monde, au tournant du 19e et du 20e siècle : Paul Durand-Ruel, visionnaire, amateur éclairé, collectionneur lui-même, mécène et ami des peintres modernes qui voulaient chambouler l'art académique. Durant des dizaines d'années, il va se battre, jusqu'à risquer sa fortune personnelle, pour faire connaître et apprécier la peinture impressionniste. « Missionnaire de la peinture » l'appelait Renoir. « Sans Durand nous serions morts de faim, nous tous les impressionnistes. Nous lui devons tout ! » s'exclamait encore Claude Monet au soir de sa vie.
Au début du 20e siècle, la galerie du marchand sera saluée comme un « second Louvre ». Librement ouvert à la visite, son appartement de collectionneur se transformait en un magnifique musée d'art contemporain.
Grâce à la donation Caillebotte, le Musée du Luxembourg fut, en 1896, le premier musée français à accueillir des oeuvres impressionnistes. Dans l'exposition, une centaine d'oeuvres sont réunies afin de rendre hommage à Paul Durand-Ruel et retracer ainsi cette période exceptionnelle qui permettra aux avant-gardistes d'accéder à une reconnaissance internationale. La plupart des oeuvres exposées sont impressionnistes, mais pas seulement car Durand-Ruel s'intéressait également aux peintres des débuts du 19e : Delacroix, Courbet, Boudin, Corot, Rousseau, Millet, Manet.
Nous avons eu le plaisir de voir ou revoir de nombreuses toiles des musées français : Orsay, Marmottan, ou autres, qui sont des chefs-d'oeuvres universellement admirés : la série des peupliers de Claude Monet ou l'exceptionnelle série des « Danses » d'Auguste Renoir.
Pour le plaisir de nos yeux, le temps de l'exposition, les trois danseuses peintes au cours de la même année 1883 par l'artiste sont réunies côte à côte sur un même pan de mur. Elles sont le point d'orgue de l'exposition.
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