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EAN : 9782080205476
256 pages
Flammarion (10/03/2021)
5/5   4 notes
Résumé :
A la fin du XIXe siècle, la nature et les paysages ont inspiré les artistes peintres suisses. Dans l'optique d'un renouveau de l'art, ils ont cherché à utiliser l'expressivité des couleurs. Cet ouvrage s'inscrit dans la lignée de l'exposition éponyme.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je remercie très chaleureusement Babelio, le musée d'Orsay et Flammarion pour ce magnifique catalogue d'exposition « Modernités suisses, 1890-1914 » rédigé par Sylvie Patry et Paul Müller, reçu lors d'une opération Masse Critique.
L'exposition et cet ouvrage présentent les oeuvres picturales marquant le renouveau de l'art helvétique, à partir de la fin du XIXème siècle.
Si le titre de l'ouvrage s'intitule « Modernités suisses » c'est pour signifier l'existence d'expressions plurielles. Il s'agit en effet d'une quête de nouveauté par des voies et expressions différentes, à la fois représentation nationale mais -par ces artistes voyageurs et multilingues- également ouverte sur l'international, s'intéressant et s'inspirant notamment des artistes français, allemands ou encore italiens en termes d'impressionnisme, néo-impressionnismes, Art Nouveau, symbolistes... Une quête qui s'est exprimée par une libération des couleurs (et quelles couleurs !), la représentation de la nature et des paysages (alpestres) mais aussi dans le symbolisme de ‘'l'objet'' peint.
L'exposition a (eu) pour but de présenter la peinture avant-gardiste suisse encore méconnue et pour cela « se concentrer sur la contribution décisive de la première génération des pionniers du modernisme » de 1890 à la première guerre mondiale.
Pour ma part, effectivement, hormis les artistes comme Böcklin, Giacometti, Holder, Vallotton ou encore Soutter, l'art suisse était aussi nébuleux pour moi que les trous dans un fromage. Vraie béotienne donc mais néanmoins curieuse d'aller à la rencontre de beautés artistiques.

le dit ouvrage est bien plus qu'un catalogue d'exposition, il est un véritable
livre d'art. D'une part par la qualité de l'objet (grammage, qualité d'impression, format des reproductions) mais aussi par la richesse d'informations et de plaisir que cet ouvrage (de plus de 250 pages) nous offre :
- La couverture représentant le tableau de Ferdinand Hodler « le lac Léman et le mont Blanc à l'aube (octobre) » (datant de 1917) qui se découvre sur quatre pans, merveilleuse vision panoramique, tout en nuance de jaune et de bleu.
- La préface de Laurence des Cars, conservatrice générale du patrimoine et surtout pour cet ouvrage, la présidente du musée d'Orsay et du musée de L'Orangerie.
- Textes de Sylvie Patry (directrice de la conservation et des collections du musée d'Orsay) et Paul Müller (historien de l'art) qui mettent en lumière l'histoire de l'art suisse et les mouvements artistiques de l'époque.
- Reproduction des oeuvres majeures. le grand format et la qualité des couleurs permettent de bien apprécier et détailler les peintures, que ce soit la nature helvétique, les scènes et les portraits, etc.
- Un chapitre très détaillé est consacré aux biographies de chacun des artistes ainsi qu'à la présentation de toutes leurs oeuvres présentées plus avant. L'analyse du tableau est très complète : interprétation, contexte historique et artistique, rappel du style et courants, techniques utilisées…
- La partie consacrée aux repères chronologiques et cartographiques, ainsi que la bibliographie et l'index finissent de parfaire les informations.

En parcourant cet ouvrage, j'ai eu plaisir à retrouver les peintures que je connaissais comme « le grand hiver » de Cuno Amiet (1904) ou encore « Autoportrait » de Ferdinand Hodler (1912) (certains d'entre elles vues d'ailleurs au Musée d'Orsay). Mais, j'ai particulièrement apprécié celles que j'ai découvertes et s'il ne faut citer que quelques-unes, je mentionnerais : « Autoportrait » de Max Buri (1913), « Derniers rayons » (ou dit aussi « Paysage avec arbres ») de Félix Vallotton (1911), « Château-rocher III » de Hans Emmenegger (1901), « L'auteur » (1911) ou encore « le petit cheval rouge » d'Ernest Biéler (1909) et « Nuit étoilée (Voie lactée) » d'Augusto Giacometti (1917)…

C'est un guide précieux et de grande qualité pour élargir notre horizon, au-delà des montagnes, et découvrir une autre facette –et non des moindres- de la Suisse. Bref goûter à d'autres plaisirs que la spécialité gastronomique sucrée dont on connait les bienfaits sur le moral. J'ai pu découvrir des oeuvres remarquables, admirer les peintures de ces nombreux artistes qui méritent largement d'être (re)connus ou qu'on s'y attache davantage.
Un ouvrage qui permet d'appréhender l'exposition d'un oeil un peu plus aguerri et, devant les quelques 70 oeuvres de tous ces artistes suisses, l'enchantement semble ainsi encore plus intense.
Et si on n'a pas le temps de courir à cette exposition (qui se termine le 25 Juillet), ce livre ne manquera pas de nous donner plus généralement envie de retourner au Musée d'Orsay (l'un des plus beaux de la capitale) ; et pourquoi pas de s'intéresser un peu plus aux courants et aux oeuvres méconnues, à toutes ces diversités européennes (et d'ailleurs), d'ouvrir notre champ d'émotions lors de prochaines expositions ; celles que justement le Musée a à coeur de nous proposer au fil des saisons.

Une nouvelle fois, un très grand merci à tous ceux qui ont travaillé à l'élaboration de cet ouvrage et de cette exposition qui m'ont véritablement conquise !



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J'avais postulé pour ce livre sans savoir qu'il s'agissait d'un catalogue d'exposition. Quelle heureuse surprise à la réception !
Il s'agit d'une exposition maintenant ouverte au public du 19 mai au 27 juillet 2021.
J'ai donc d'abord découvert ce livre, et ai pu me familiariser avec un courant artistique et des peintres méconnus.

En exergue cette citation :

Voyez-vous
comment là-bas
tout se dissout
en lignes
et en espace ?
N'avez-vous pas
l'impression
de vous trouver
aux limites
de la Terre
et d'interagir
librement
avec l'univers ?
Ce sont
de telles choses
que je peindrai
désormais ! »
Ferdinand
Hodler, été 1917


Ce livre, un « beau livre » est en lui-même un magnifique objet : la couverture se déplie en quatre pans, et révèle l'intégralité du tableau de Holder « Le Lac Léman et le Mont-Blanc à l'aube (octobre) », 1917.

L'exposition se concentre sur les pionniers du modernisme en Suisse.

Les années 1890-1914 seront des années d'intense bouillonnement artistique, caractérisées à la fois par un ancrage régional, la Suisse cherchant à construire son identité nationale, mais aussi par une circulation des courants venus de l'Ouest. Les artistes voyageant et travaillant dans d'autres pays d'Europe, France, Allemagne, Italie notamment, ils se laissent traverser par les influences artistiques étrangères et tout en livrant leurs visions artistiques personnelles des paysages alpins, s'orientent vers un « traitement du paysage comme vecteur d'une forme de transcendance et miroir de mondes spirituels intérieurs ».
Les différents courants artistiques présents en Suisse au tournant du siècle s'opposent parfois, certains revendiquant l'unité nationale, d'autres une diversité d'expressions novatrices. Des expositions itinérantes présentent au public dans toute la Suisse des artistes locaux, mais aussi de niveau national, voire international. le réseau des marchands privés et les galeries d'art prennent ensuite le relais pour offrir une représentation professionnelle aux artistes.

Le chapitre consacré à la formation des artistes dans la « capitale des arts », Paris, vers 1900, m'a particulièrement intéressée, car je l'ai trouvé très vivant. Des extraits de correspondance illustrent les choix des artistes, « Chacun sait bien que l'art à Paris est déjà bien plus avancé qu'ici... ». Les écoles et ateliers sont présentés, avec leurs spécificités, les peintres suisses décrivent avec force détails les lieux et l'ambiance joyeuse dans laquelle ils travaillent. On les imagine dans leur quotidien : leur vie souvent désargentée, leurs dépenses, ( « l'école, la nourriture, l'omnibus, les modèles etc... »), leur emploi du temps, courant de cours en cours, dans tout Paris. Les femmes entrent dans les ateliers, enfin autorisées à prendre des cours de nus. Des photographies ou des tableaux illustrent les descriptions pleines de vie, c'est passionnant.

Les oeuvres suivent enfin, chacune renvoyée à une notice complète détaillant les circonstances de sa création ainsi qu'à la biographie de l'artiste.

Plus tard, je suis allée à Paris, pour voir cette exposition. le dernier tableau présenté est celui de la couverture, celui de Holder « Le Lac Léman et le Mont-Blanc à l'aube (octobre) ». Lorsqu'on s'en éloigne, reculant jusqu'à se tenir à l'entrée de la salle, on en a une vue « magique », que j'ai quittée à regret.

De retour chez moi, j'ai pu me replonger dans le catalogue, portant un oeil différent sur les oeuvres, avec plus d'acuité et aussi plus à même d'apprécier la qualité de la contribution des spécialistes.

Vraiment, un grand merci aux éditions Musée d'Orsay et Flammarion ainsi qu'à Babelio, pour cette immersion dans les « Modernités suisses ».

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A défaut d'aller au musée en cette période confinée, les musées viennent à nous à travers ce genre d'ouvrages magnifiques et instructifs.

J'avoue que malgré quelques attaches avec la Suisse, je n'y connaissais pas grand chose à leurs peintures et artistes. Ce beau livre, paru à l'occasion d'une exposition au musée d'Orsay m'a permis de faire la découverte de quelques oeuvres et de quelques artistes.

Un livre très documentée, idéal pour les passionnées de peintures.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
« De te parler de ce beau pays qu’on appelle la Bretagne, je n’ai pas le courage. Le jour où je dois la quitter approche. Je n’ose pas y penser, je voudrais pleurer et de ces larmes qui font mal. Quand je me promène, je dévore avec mes yeux le paysage, les gens qui passent, tout objet pour soi-même, pour bien me fixer tout dans ma mémoire. Jamais je ne me suis attaché à un pays comme à celui-ci ! »
Lettre de Cunot Amiet à Giovanni Giacometti – 5 janvier 1893- Pont-Aven
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Vidéo de Sylvie Patry
Ce printemps 2024, nous célébrons le 150e anniversaire de la naissance de l'impressionnisme. À cette occasion, les Matins repeignent avec vous l'histoire et l'importance de ce mouvement pictural majeur dans une émission haute en couleurs.
Pour en parler, Quentin Lafay reçoit : Fanny Girard, conservatrice du patrimoine et directrice du musée Toulouse-Lautrec d'Albi Sylvie Patry, directrice de la conservation et des collections du musée d'Orsay Cyrille Sciama, conservateur du patrimoine, directeur du Musée des impressionnismes de Giverny
Visuel de la vignette : Impression, soleil levant / Claude Monet
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