Citations de Tahereh Mafi (784)
Il était une fois un homme aux yeux de khôl
qui portait des serpents sur le haut des épaules.
Tant que les deux serpents faisaient de bons repas,
Celui qui les portait aux bras ne vieillissait pas.
La solitude est une chose bien étrange.
Elle vous envahit, tout doucement et sans faire de bruit, s'assoit à vos côtés dans le noir, vous caresse les cheveux pendant votre sommeil. Elle s'enroule autour de vous, vous serre si fort que vous pouvez à peine respirer, que vous n'entendez presque plus la pulsation du sang dans vos veines, tandis qu'elle file sur votre peau et effleure de ses lèvres le fin duvet de votre nuque.Elle s'installe dans votre cœur, s'allonge près de vous la nuit, dévore comme une sangsue la lumière dans le moindre recoin.C'est une compagne de chaque instant, qui vous serre la main pour mieux vous tirer vers la bas quand vous luttez pour vous redresser.
[...]
La solitude est une compagne cruelle maudite.
Parfois, elle ne veut simplement pas vous abandonner.
- Alors ? demanda-t-elle en mastiquant. Tu me trouves toujours hideuse ?
Oliver l'examina. Secoua la tête.
Alice ce figea.
- Non ? fit-elle quasiment dans un murmure, le cœur battant la chamade.
Elle n'avait pas réalisé à quel point elle espérait qu'il ait changé d'avis. Elle n'avait pas envie d'être vilaine. Mais alors pas du tout.
- Tu ne me trouves pas hideuse ? questionna-t-elle.
Oliver haussa les épaules.
- Je pense que tu ne ressembles à rien.
Je tente un piètre sourire et un petit geste crispé de la main , avant de laisser Kenji me traîner au-dehors
-Pas la peine de saluer le peuple , princesse . On n'est pas à la cérémonie du couronnement.
Le rire, c’est la vie, dis-je dans un haussement d’épaules qui se voudraient désinvolte. Jusqu’ici, je n’étais pas vraiment en vie.
Je suis un sablier.
Mes dix-sept années dégringolent comme un château de sable qui m’ensevelit à l’intérieur. Mes jambes en sont remplies et soudées l’une à l’autre, mon esprit déborde des mille et un grains de mes indécisions, de tous les choix que je n’ai pas faits et qui s’impatientent à mesure que le temps s’écoule de mon corps. La petite aiguille d’une pendule me tapote… un et deux, trois et quatre, me chuchote bonjour, lève-toi, debout, il est temps de te réveiller.
— Réveille-toi, murmure-t-il.
Le temps de reprendre mon souffle et je suis réveillée mais pas levée, surprise mais pas effrayée, et je plonge plus ou moins le regard dans ces yeux verts au comble du désespoir qui semblent en savoir trop, trop bien. Aaron Warner Anderson est penché au-dessus de moi, ses yeux inquiets m’examinent, sa main reste en suspens comme s’il était sur le point de me toucher.
Il s’écarte en sursaut.
Il me contemple sans ciller, haletant.
— Bonjour… dis-je, vaguement hésitante.
Je ne suis pas sûre de ma voix, de l’heure et du jour, de ces mots qui s’échappent de mes lèvres et de ce corps qui me possède.
Je remarque qu’il porte une chemise blanche à col boutonné, à moitié rentrée dans son pantalon noir bizarrement pas froissé. Les manches sont retroussées au-dessus du coude.
Son sourire a l’air de le faire souffrir.
Parce que je la désire.
Maintenant.
Ici.
Partout.
- Cours, je me dis. Cours jusqu’à ce que tes poumons s’effondrent, jusqu’à ce que le vent te fouette et claque sur tes vêtements en lambeaux, jusqu’à ce que tu ne sois plus qu’une vague silhouette qui disparait à l’horizon.
« Cours, Juliette, cours plus vite, cours jusqu’à ce que tes os se brisent, que tes tibias se fendent, que tes muscles s’atrophient et que ton coeur se meure d’avoir toujours été trop grand pour ta poitrine et parce qu’il bat trop fort depuis trop longtemps, et cours.
« Cours, cours, cours jusqu’à ce que tu n’entendes plus le bruit de leurs pas dans ton sillage. Cours jusqu’à ce qu’ils laissent tomber leurs matraques et que leurs cris s’évanouissent dans l’atmosphère. Cours les paupières ouvertes et la bouche close, et retiens la rivière de larmes qui afflue dans tes yeux. Cours, Juliette.
« Cours jusqu’à ce que tu tombes raide morte.
« Veille à ce que ton coeur s’arrête avant qu’ils ne te rejoignent. Avant qu’ils ne te touchent.
« Cours, je me dis. »
[...] autrefois, j'étais une enfant.
Aujourd'hui, je suis toujours une enfant, mais je possède à présente une volonté de fer et deux poings en acier trempé [...]
Cette fois, je suis une force.
Une anomalie de la nature humaine.
[...]
Fini d'être gentille. Fini d'être nerveuse. Je n'ai plus peur de rien.
Le chaos à grande échelle est mon avenir.
Deux, trois, quatre, cinquante mille éclats d'émotion me poignardent en plein coeur , se liquéfient en gouttes de miel tiède qui apaisent mes bleus à l'âme.
— Je suis désolée... murmura-t-elle. Je ne te veux aucun mal. Mais j'ai le cœur brisé, et je crains que personne ne puisse recoller les morceaux.
- [...] Parce que je peux t'offrir quelque chose en échange de ta coopération.
- Il n'y a rien que tu puisses m'offrir qui pourrait me plaire, espèce de grand ananas touffu.
- Je n'ai jamais voulu qu'ils aient peur de moi.
- Tu devrais. (Il s'arrête. Son regard me traite d'imbécile.) S'ils ne te craignent pas, ils te pourchasseront.
- Les gens courent tout le temps après leurs peurs.
- En tout cas, ils savent maintenant ce qui les attend.
"Je préférerais être morte", lui dis-je, m'avançant petit à petit de sa main allongée, "que de replonger dans le silence et dans la suffocation".
- He, hum... Je suis navré de vous déranger, mais je suis à la recherche d'une amie à moi, dit-il. L'auriez vous vu ? C'est une petite chose minuscule, qui pleure beaucoup, qui passe trop de temps avec ses sentiments...
- Tais-toi, Kenji !
- Oh, attends ! dit-il. C'est vraiment toi.
Le souffle court, il me fixe du regard. L’incrédulité le paralyse presque.
Je me penche vers son oreille :
- Touche-moi.
Et il craque. J’ai le visage entre mes mains, mes lèvres sur ses lèvres, il m’embrasse, je suis son oxygène qu’il meurt d’envie de respirer. Son corps est presque au-dessus du mien, une main dans mes cheveux, l’autre se promenant sur ma silhouette, se glissant sous mon genou pour m’attirer contre lui, encore plus près, plus haut, plus fort. Il couvre ma gorge de baisers, et je suis transportée, parcourue d’étincelles de délice, sur le point de m’enflammer à chaque instant. Je veux plonger en lui, le découvrir avec mes cinq sens, me noyer dans les vagues miraculeuses de mon existence.
L'espoir peut pousser les gens à commettre des actes terribles.
- Elle ne peut toucher personne sauf toi.
Et Warner.
- Exact.
- Mouais, ça m'a l'air drôlement commode, rétorque James en plissant les yeux.
La lune est une compagne fidèle.
Elle ne te quitte jamais. Elle veille, tenace, connaît nos part d'ombre et de lumière, change au gré de nos humeurs (...) La seule sait ce que c'est que d'être un un être humain. Incertaine. Seule.Grêlée d'imperfections.
Bonheur, bonheur, bonheur, martèle mon coeur.