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Critiques de Tania de Montaigne (94)
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Sensibilités

Ce qui fait peur c'est tout autant ce que décrit ce livre que son extrême actualité.

Dans ce roman, Tania de Montaigne imagine une société dans laquelle tout le langage est filtré sous prétexte de ne heurter aucune sensibilité. Ce royaume bien-pensant s'appelle l'esprit "feel-good". Les excès d'une société qui sur-réagit de manière immédiate par les réseaux sans aucune vue à long terme, sans aucune réflexion... Cela ne vous rappelle rien?

Venez plonger dans ce court roman ou chacun impose son particularisme à la société au lieu de travailler sur les points d'union entre les êtres.
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin

L'auteure met à l'honneur à travers ce court récit l'histoire de Claudette Colvin.



Cela ne vous parle pas ?

Elle est pourtant la première femme noire, quelques mois avant Rosa Parks à refuser de céder sa place à une femme blanche et surtout à plaider non coupable lors de son procès.



Mais pourquoi personne ne parle d'elle ?

Parce qu'elle n'a que 15 ans, qu'elle est issue de la classe la plus pauvre de sa communauté et surtout parce qu'elle tombe enceinte d'un homme marié.

Elle n'a donc pas le "bon profil" pour les leaders du NAACP (traduit :Association nationale pour l'avancement des personnes de couleur) pour représenter leur cause.



Ce livre lui rend hommage, elle qui du haut de ses 15 ans, un jour d'hiver 1955 a osé dire non aux inégalités. Elle est pourtant tombée injustement aux oubliettes alors qu'elle a permis grâce à son courage de faire évoluer les choses en matière de droits civiques pour la communauté noire des Etats Unis.



*la cour suprême confirmera la décision de la cour fédérale, déclarant inconstitutionnelle la ségrégation dans les transports de l'Alabama*



Elle a aujourd'hui 84 ans, elle a été effacée de l'histoire pendant plusieurs décennies mais n'en garde pourtant aucune rancune.

Elle ne regrette pas ses choix et n'a jamais cherché à se mettre en avant.

Elle aura dû attendre décembre 2021 soit 66 ans après son procès pour que son casier judiciaire soir expurgé et que le juge en charge de sa requête déclare que son acte était courageux.



Un livre que j'ai beaucoup aimé et une femme forte et pleine de bravoure que ma fille présentera à son oral de brevet blanc dans quelques jours. Il était donc important que je m'imprègne aussi de son histoire pour l'aider au mieux à préparer son examen.

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Sensibilités

Surfant sur un sujet brûlant mais pourtant peu mis en valeur, l'auteure nous place au centre d'une maison d'édition qui décide de supprimer en suivant l'actualité tout ce qui peut heurter les "sensibilités" de ses lecteurs, plus qu'une politique, le "feel good" devient un mantra, un but.



TdM arrive à nous faire réfléchir, et pose ses propres axes de réflexions tout au long de son récit afin de faire éclore la vérité : la chasse à tout ce qui n'est

pas "feel good", se transformera à une défaite de la littérature. Malheureusement le sujet, vaste et complexe fait que l'on trouve le roman très (trop) court, et la fin très abrupte décapite notre lecture. On se retrouve avec autant de questions qu'au départ, et une frustration qui donne envie d'approfondir le sujet.
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Sensibilités

Parce qu’il s’est senti agressé dans sa foi par les propos d’un auteur, un homme lui a donné 18 coups de couteau. Il a dit-il agi en état de de légitime défense.

Choquée une jeune collaboratrice des éditions Feel Good décide d’établir une charte propre à ménagerait toutes les sensibilités en excluant les mots potentiellement offensants, gênants ou ressentis comme irrespectueux par certaines susceptibilités.

Ainsi Feel Good n’admet aucun mot sexué ou propre à une religion, il exige un test ADN assurant la légitimité des auteurs, seuls autorisés alors à parler de leur communauté.

Et pendant qu’une police du langage sévit chez Feel Good et que les réseaux sociaux relaient cette traque aux mots, des milliers de femmes, d’homosexuels, d’enfants sont torturés et assassinés partout dans le monde sans que cela n’intéresse personne.



Supprimer tout ce qui dérange dans l’idée que la moindre différence de point de vue est une agression à laquelle seule une agression plus violente encore doit répondre, suppose que l’échange verbal et l’argumentation ne sont plus une option concevable, les seules options pensables sont la vitupération et la violence.

Et donc la seule façon d’obtenir une société pacifiée est d’effacer les rides sociales tout comme il faut effacer les rides sur les peaux vieillissantes.

Si cette histoire va au bout de l’aplatissement du langage, jusqu’au ridicule, elle finit par lasser à force de ne traiter que de cela, sans étendre ni creuser son sujet, ce qui en ferait un essai, mais sans davantage y injecter un sang vital ou un travail d’écriture, si bien qu’elle peine à être un roman.

Le seul mérite de ce livre est qu’il incite à souligner et à débattre de cette censure exponentielle en Occident.
Lien : https://trancheslivres.wordp..
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L'assignation : Les Noirs n'existent pas

Un essai très intéressant qui mêle le privé et le politique, et nous interroge sur nos perceptions. Un appel à cesser de mettre les gens dans de grandes catégories. Cependant le risque serait d'encourager à continuer le "color blind" à la Française qui préfère nier les inégalités que les affronter.
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin

Ce livre est très intéressant et permet de comprendre mieux le contexte politique et sociétal dans lequel Rosa Parks est devenue la figure que l'on connaît aujourd'hui. Il nous rappelle qu'il a toujours été plus facile de subir l'ordre établi que de se rebeller, et que les personnes noires qui l'ont fait ont souvent tout perdu. On prend du recul sur l'Histoire et sa tendance à tout simplifier. On découvre Claudette Colvin, anti-héroïne fascinante.
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Sensibilités

La notion de Feel Good n'a pas mes faveurs, aussi, lorsque j'ai entendu Tania de Montaigne parler de sa satire évoquant ce sujet contaminant notre époque, ma curiosité a été titillée.

J'ai cru rire, sourire , voyais d'avance mon air moqueur pointé et pourtant, il n'en a rien été.

Le Feel Good m'a affolée.

Étonnant pour une notion qui veut appeler au calme et au bien-être.

J'ai bondi, pesté face à la crédibilité de la fable qu'écrit l'auteure/ autrice/femme de lettres/écrivaine ( c'est Feel Good les brochettes de mots) , devant l'atterrante réalité d'une mouvance qui se veut déconstructive.

L'air m'a manqué enfermée dans le modèle pseudo inclusif de cette maison d'éditions qui dépece chaque ligne de chaque manuscrit afin de mieux restructurer les discours alors vidés de substance.

Wokisme, Cancel Culture à l'extrême, la notion du "bien" vise à museler tout ceux qui ne portent pas le même regard jusqu'à faire faire des tests ADN aux auteurs afin d'établir une légitimité quant à leurs écrits.

Peut-on encore lire un livre incluant le mot "noir" dans le titre , si, bien entendu, la minima des 38, 2% d'ADN requis pour avoir l'autorisation d'écrire sur le sujet de l'origine est atteint ?

Trop clivant.

D'ailleurs, je suis une mauvaise fille, j'écris "noir" en omettant la majuscule. Majuscule inexistante à "blanc" puis de toute façon on ne doit plus dire "noir".

"indien" non plus mais " première nation" ou "natif".

Impossible d'écrire sur une sexualité qu'on ne pratique pas, le sujet n'appartient qu'à une seule parole s'octroyant la légitimité unique, les mots d'anatomie sont relégués aux oubliettes, "corps" sera le mot unique.

Quant à l'art... Danger ! Il pourrait être mal interprété, contesté, il est donc préférable de censurer ce qui pourrait heurter le lecteur. L'humour ? Même tarif.

Finalement, c'est la littérature qu'il faut censurer, et la fiction ! trop d'imagination est un danger.

Essais et témoignages sont plus raisonnables, à condition que la vie privée des auteurs soit Feel Good !

Et être un vrai Feel Good, c'est détruire et abattre ceux qui ne portent pas la même parole, c'est être le nouvel oppresseur, celui qui vous dicte également ce que vous devez manger, lire, regarder, dire. Ce sont les nouveaux juges du monde, les nouvelles lois de la bien pensance réécrites par les gens "bien", les sans mémoire privilégiant le silence assourdissant.

Et pour cause, pendant ce temps là, le monde bouillonne et la violence se décuple, les crimes racistes et homophobes pullulent ... mais chut...

Ne parlons pas, n'écrivons pas, soyons Feel Good, effaçons ce qui peut être polémique, ce qui peut troubler le lecteur, n'écaillons pas le vernis, l'edulcoré est si doux, la bonne conscience si paisible, le déni si confortable. Après tout, cet auteur poignardé ne l'a t il pas cherché ? On pense bien évidemment à l'attaque de Salman rushdie...

Chute des réalités, le Feel Good poursuit sa route dans l'utopie crasse ,l'idéologie couarde si rassurante, la tranquillité d'esprit qui surtout rapporte tout en donnant la sensation d'être vertueux...

Telle est la direction proposée par les "progressistes", pour la plupart, blancs...

Culpabilité pour tous les maux, repentance extrême, dictature de la pensée.

Et alors une question se pose:

D'où vient le danger ?

Du silence Feel Good à l'opposé de la mémoire collective, de la déconstruction aux dépends de la reconstruction.

Pour autant, l'espoir est là, le bon sens toujours véhiculé , la pensée et l'histoire refusent d'être évincées et de disparaître, à nous de préserver la "Mémoire" avec une majuscule, elle dépend de chacun de nous.



Un effarant portrait d'une partie de notre société. De la fable et de la satire ressort une bonne part de réalité et en cela " Sensibilités" devient bien plus qu'une suggestion de lecture.

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Noire - L'Assignation

NOIRE - L'histoire méconnue de Claudette Colvin

On a beaucoup parlé de Rosa Parks, mais la première et la première fois, Rosa était descendue du bus sans faire d'histoire après que le chauffeur s'était offusqué qu'elle entre par l'entrée des Blancs. Elle s'était "juste" mise à militer ensuite et avait boycotté à titre individuel le bus quand elle voyait que le chauffeur avec lequel elle avait vécu sa mésaventure conduisait. C'est quand Claudette Colvin, adolescente, a réellement refusé de se lever d'une place à l'intérieur du bus jusqu'à ce que le chauffeur la fasse évacuer par deux policiers et qu'elle est ensuite allée alerter l'association où était Rosa Parks, que la situation a réellement commencé à parler aux militantes. le féminin du mot "noire" prend alors tout son sens. Ce sont les femmes militantes qui ont mis le détonateur légal, ont pétitionné, écrit au directeur de la compagnie des autobus de Montgomery, puis au maire. Notamment une certaine Jo Ann Gibson Robinson, qui a écrit certains des documents dont Tania de Montaigne, ancienne élève de l'École des hautes études internationales et politiques, nourrit sa bibliographie et qui a fait un travail énorme, invisibilisé aussi, en amont de ce qui sera l'affaire Rosa Parks.



J'ai aimé la manière dont l'autrice choisit de marquer par des italiques le moment où les militants ou les personnes impliquées dans cette affaire deviendront des personnages, des icônes, qu'elle pourra alors nommer en italiques. Ainsi, quand le moment sera venu de faire éclater l'affaire... non, ça ne sera pas le moment où la pauvre Claudette Colvin passera en jugement, ni pour son appel ; enceinte, disqualifiée pour le titre d'icône de la cause, qu'il faut pure et sans reproche, on l'oublie. le moment viendra quand Rosa Parks montera par inadvertance dans le même bus conduit par le même chauffeur que la première fois et qu'on inventera cette histoire de pieds douloureux, regrettable bémol à un désir d'égalité légitime à lui seul pour ne pas se lever... Bref, on la repeint en pauvre créature usée, effacée, douce mais ferme et voilà Rosa Parks, protégée (entrée des hommes, plutôt conservateurs et peu tentés jusque-là de risquer une rupture du dialogue avec l'autorité blanche ségrégationniste, et au contraire occupés à donner des gages de soumission) par un jeune pasteur nouvellement arrivé à Montgomery, Martin Luther King Jr. Il n'a pas encore ses italiques, on attendra que l'affaire devienne fédérale puis nationale.



Le récit est magistralement rapporté, sa construction est séduisante ; traiter la manière dont ce boycott aboutit ne détourne pas Tania de Montaigne de sa mission de désinvisibilisation des femmes en général, de Claudette Colvin en particulier, notamment même de sa réhabilitation car elle fut très largement calomniée et, pour finir, méconnue. A lire, vraiment.



L'épilogue à lui tout seul mériterait d'être cité : allez donc le lire ! après avoir lu ce qui le précède



L'ASSIGNATION - Les Noirs n'existent pas

L'Assignation porte sur des questions qui m'interrogent depuis plusieurs années. Avec Je suis noir et je n'aime pas le manioc, Gaston Kelman m'avait déjà fait prendre conscience de la désobligeance d'origine raciste de certaines curiosités de bonne foi comme de demander à quelqu'un quelle est son origine du fait qu'il appartienne aux "minorités visibles"... Je dis cela mais en réalité, je ne m'y suis jamais risquée personnellement. C'est assigner quelqu'un, parfois, souvent à tort, à un statut d'étranger du fait de sa couleur de peau, c'est presque aussi intrusif et d'un sang-gêne de mauvais aloi, que de demander à toucher les cheveux crépus d'une personne "d'origine". L'expression "afro-américain", "afro-européen", eurafricain", etc. n'est-elle pas aussi (alors là, j'en tombe à la renverse) une autre manière de vous sortir de France ? Alors que "noir, noire" sans le N, peut bien être chez lui, chez elle, ici !



L'autrice aborde aussi d'autres questions, certaines auxquelles j'avais déjà réfléchi, d'autres moins, très intéressantes (l'assignation à certaines valeurs du fait d'être noire, les stéréotypes racistes, le soi-disant humour racialisé/raciste...) et que je ne vais pas déflorer ici. J'aimerais juste souligner la contribution de cette œuvre à une question qui me laissait perplexe : l'appropriation culturelle.

(...)

Je suis donc très contente d'en savoir plus sur le sujet de la part de quelqu'un qui ne fait par ailleurs - et j'en suis heureuse - aucune concession d'aucune sorte au racisme et au colonialisme.
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin

Voilà une lecture qui m'a agréablement surprise. J'avais acheté ce court texte pour l'offrir à ma nièce afin qu'elle comprenne un peu mieux l'engagement de sa communauté dans la volonté de ne plus rester sous silence. Et comme je ne connaissais pas du tout le nom de Claudette Colvin, je lui ai ensuite demandé de me le prêter pour parfaire un peu ma culture. Et je suis contente de ce que j'ai lu.



Ce petit livre est certes important pour connaitre brièvement la vie méconnue de Claudette Colvin, mais c'est aussi un ouvrage très intéressant pour voir comment à évoluer la suppression des lois ségrégationnistes sans être trop informatif ou trop lourd dans l'écriture. J'avais trouvé le texte dans le rayon pour adolescent, et je trouve qu'il a parfaitement sa place pour atteindre le jeune lectorat.

On y voit donc quelques envers des décors du mouvement, les démarches particulières, puis citoyennes pour ensuite grandir en revendication politique. Le tout en suivant cette jeune fille qui fût victime d'injustice et embarquée d'en quelque chose à laquelle elle ne s'attendait pas du tout, et finalement par disparaître petit à petit de l'Histoire.

Par contre, si vous cherchez à être en phase avec Claudette, ou bien-être tiraillé par les émotions, c'est pas avec ce livre que vous serez satisfait. Je pense que c'est peut-être un des rares points négatifs que je lui trouve : c'est assez froid. L'autrice décrit plutôt bien ce que pourrait ressentir la jeune femme, d'ailleurs, parfois le texte est parsemé par sa propre expérience, mais il y a comme une distance qui est installée et c'était assez déroutant, même pour un court essai. Mais outre ce fait là, la forme est très accessible, simple, incisive, efficace. Pas de fioritures inutiles ou de grands passages romanesques. Ce sont des faits et ils veulent être partagés comme tels.



Ce que j'ai également beaucoup apprécié dans ce court petit livre, c'est aussi l'aspect féministe de l'ouvrage. Comment la femme, même noire, même iconique, est sans doute elle aussi et toujours victime du patriarcat, alors même qu'il est aussi question de son émancipation. La femme agit, on la pose en martyr, mais on ne la laisse pas parler ou s'exprimer par elle-même. C'était assez troublant de voir cela de ce côté là de l'Histoire, et c'est vrai que je ne m'y étais jamais personnellement attardée. Mais maintenant que cela m'a été révélé, j'y ferai plus attention à l'avenir. C'était plutôt instructif malgré le peu de pages à disposition.



Vraiment un livre très intéressant selon moi, surtout pour un jeune lectorat.
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin

Prenez une profonde inspiration, soufflez, et suivez ma voix… Désormais vous êtes noir, un noir de l’Alabama dans les années 1950. Vous pourriez jouer de la trompette ou du saxophone, dans un club de jazz. Non à la place, vous êtes dans un bus à Montgomery, dans ce qu’on appelle encore la Cotton Belt, et vous n’êtes pas à votre place. Parce que cette place elle est pour ce blanc qui veut s’asseoir et qui attend debout que vous leviez votre cul sale de ce siège, sale nègre, parce qu’il est hors de question qu’un blanc reste debout dans ce bus, sale pute noire. D’ailleurs le chauffeur vous regarde du mauvais regard à travers le rétroviseur, lui aussi attend prêt à soulever son bras du levier de vitesse pour attraper sa winchester, comme dans un bon vieux western. Tout le monde attend. Jusqu’à ce qu’on fasse intervenir la police pour vous embarquer. Voilà ce qu’est prendre le bus à Montgomery, Alabama, dans les années 1950, lorsque vous êtes noir.



Ainsi est la vie méconnue de Claudette Colvin, quelques mois à peine avant la mise en lumière de Rosa Parks. Claudette refusa non seulement de se lever de son siège mais plaida également non coupable face au tribunal blanc. Et ainsi ce jour-là, un jour, après tout, comme les autres, commença le combat d’une enfant de quinze ans pour une justice moins blanche et qui l’entraînera vers l’oubli… Parce qu’à quinze ans dans les années 50, on est encore qu’une enfant, parce qu’à seize ans être enceinte d’un homme blanc marié n’est pas le meilleur étendard de la NAACP (Association nationale pour la promotion des gens de couleur) et des proches du jeune pasteur Martin Luther King.



Même si Rosa Parks a fait énormément bouger les lois ségrégationnistes du Sud cotonnier, Tania de Montaigne rend ainsi hommage à la première, cette enfant noire qui bouscula à sa manière les faits et sans qui Rosa Parks n’aurait peut-être pas été Rosa Parks, sans qui Rosa Parks serait peut-être, elle-aussi, restée une couturière inconnue de ce monde. Sans Claudette, le temps aurait été peut-être encore plus long avant qu’un noir puisse s’asseoir dans le bus à côté d’un blanc ou puisse boire dans le même robinet qu’un blanc, de ce côté de la Cotton Belt. Un jeune pasteur croisera ainsi la route de Claudette et de Rosa. Il deviendra quelques mois plus tard l'icône du peuple noir, mais pour cela l'Histoire effacera les noms de Rosa Parks et surtout de Claudette Colvin. La politique ne laisse pas passer certains détails et la cause revient au plus charismatique ou au plus "bien présentant".
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L'assignation : Les Noirs n'existent pas

« Alors, qu’est-ce qu’une Noire ? D’ailleurs, ça existe ? »



Ce puissant récit court et plein d’humour bouscule les préjugés et idées reçues.

L’autrice nous parle de son parcours, de comment elle est devenue « une Noire ».



À lire absolument !
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Sensibilités

"Sensibilités" de Tania de Montaigne tient plus de la fable contemporaine voir de la satire que du roman et c'est ce que j'ai particulièrement apprécié ici.

Le récit commence avec l'agression d'un écrivain. Le motif de cette agression? L'auteut a heurté les sensibilités.

C'est à partir de là qu'une salariée de la maison d'édition "Feel Good" va tout mettre en oeuvre pour que cette tragédie ne se reproduise plus.

C'est avec beaucoup de justesse et d'humour que l'autrice pointe les absurdités de notre époque.
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Sensibilités

Elle est éditrice chez Feel Good, une maison d'édition qui fait paraitre des livres qui font du bien, qui prônent le bien et ne font de mal à personne. Petite, elle a été abandonnée par sa mère et depuis elle recherche la sécurité et veut que tout se passe bien. Mais alors qu'elle taille dans les textes des auteurs pour que rien ne dépasse, qu'elle fait des propositions surréalistes aux auteurs/autrices pour changer le titre ou un paragraphe qui pourrait choquer, qu'elle s'adapte aux commentaires des internautes pour orienter le cap de Feel Good, dans le monde des femmes sont violées, des enfants maltraités et des personnes agressées sans que cela n'émeuve grand monde…

Dans cette fable absurde et grinçante, Tania de Montaigne met en parallèle l'extrême sensibilité des rapports sociaux via ce qu'en ont fait les réseaux internet et le repli sur soi et l'indifférence généralisée face aux réels désordres de notre société. Court et efficace, Sensibilités ou le grand aplatissement.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Sensibilités

Roman dystopique mais finalement dans l’air du temps… Être « feel good », politiquement correct, ne blesser personne…

Belle critique de notre société hyper connectée, où l’on montre tout, dit tout, sans filtre ou seulement avec ceux qui nous mettent en valeur mais où l’on ne devrait blesser personne, ni heurter aucune sensibilité… J’ai aimé l’écriture fraîche et agréable à lire. Belle découverte.
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L'assignation : Les Noirs n'existent pas

J'ai ressenti ce petit livre comme une claque face idées des gens.

Je suis désolé pour l'autrice et je suis convaincu que l'on peut augmenter le nombre de personnes soumises à ce racisme.

Habitant la Côte au bord du lac Léman région très cosmopolite en raison des nombreuses institutions internationales on n'a pas les mêmes réactions.

A lire pour comprendre ce que vivent certains.....
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin

"La vie méconnue de Claudette Colvin" de Tania de Montaigne nous raconte l’histoire souvent oubliée de la discrete Claudette Colvin, une figure clé du mouvement des droits civiques dont je ne connaissais pas l’existence , qui a terminé sa vie aide soignante à New York, obligée de fuir le sud. L’auteure crée un récit poignant, nous mettant à la place de cette petite ado de 15 ans ,mettant en lumière le courage et la détermination de Colvin.

J’ai appris des tas de détails de la vie quotidienne sur la ségrégation que je n’imaginais même pas dans ce passé si proche.
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Sensibilités

Le personnage principal travaille dans une maison d'édition dans laquelle le feel good prend progressivement toute la place, au détriment des romans. La charte du feel good s'élabore et il est proposé aux auteurs/ auteures/ autrices/ femmes de lettres/ hommes de lettres/ écrivains/ écrivaines d'apporter des modifications afin d'intégrer les nouvelles règles édictées.

Tania de Montaigne se met également en scène en tant qu'autrice de "Noire" , livre auquel on voudrait substituer voire supprimer certains passages.

Satire de cette bien pensanse à cause de laquelle toutes les sensibilités risqueraient d'être amoindries.

J'ai aimé cette façon de dénoncer un mouvement de la société qui trouve place dans les livres...



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Sensibilités

Une dystopie contre le trop politiquement correct



Dans ce livre tout en ironie, Tania de Montaigne dénonce le phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur dans le monde littéraire anglo-saxon : celui des "sensitive readers", c'est-à-dire des personnes payées pour relire les livres et en retirer ce qui pourrait être trop choquant (pour telle ou telle catégorie de lectorat déterminée). Elle pousse la logique de la bien-pensance à l'extrême, montrant les dérives de vouloir effacer le passé et ne plus regarder le monde tel qu'il est.



"- Il me semble que la littérature comme tous les arts est un des rares espaces où l'on peut voyager dans l'Autre, être quelqu'un ou quelque chose qu'on n'est pas dans la vie réelle. Ce qui, en soi, est un risque. Non? "
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Sensibilités

Texte tout à fait d’actualité, enlevé, bien écrit, perspicace sur les relations professionnelles dans le secteur très particulier de l’édition. Mais limité par l’ampleur du sujet auquel s’attaque l’auteure par le biais du roman.



Comment ne publier que des textes qui ne choquent, ne blessent, ne heurtent, ne scandalisent, n’effraient personne ? Feel Good, cette maison d’édition, qui ne recherche qu’à vendre le BIEN, se trouve confrontée en permanence à mille contradictions et contraintes, démontrant l’absurdité de ce défi.



Comment peut fonctionner le tandem « faire le bien » et « gagner de l’argent »? Est-ce la quadrature d’un cercle qui se veut vertueux et n’est au final qu’une interrogation infinie dont les réponses ne sont jamais satisfaisantes?



On reste un peu sur sa faim face au défi que s’est lancé Tania de Montaigne sur un sujet si philosophique.
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Sensibilités

Une fois de plus, j’avais pas mal d’attentes vis à vis d’un livre, et je suis déçue. J’ai trouvé toutefois le propos très intéressant et très pertinent car on se rend bien compte que les faits décrits dans le roman ne sont qu’un brin, voire presque pas exagérés. Mais l’histoire en elle-même m’a laissée en dehors, je n’ai pas accroché. J’aurais adoré adhérer à ce récit, car je suis consciente qu’aujourd’hui, écrire un roman est bien difficile quand on a penchées sur son épaule, toutes les vigies que sont les sensitive readers. Mais pour moi, la mayonnaise n’a pas pris. Il m’a manqué le petit truc qui fait que je plonge totalement dans un livre et me happe dès les premières pages, je n’ai pas eu d’empathie pour l’héroïne qui manque pour moi de profondeur et n’a pas suscité chez moi la moindre émotion. On peut penser qu’elle est calquée sur le modèle des histoires bien lisses, car dénuées de polémique, publiées par la fameuse maison d’éditions, mais du coup, on se fiche complètement d’elle. Dommage.
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