Tess Thompson

Elle t’a toujours aimé, même si elle ne se l’avouait pas. Je suis content pour vous deux. Plus que je ne puisse le prononcer avec des mots. Vous avez de la chance.

Elle était froide et particulièrement collet monté. Elle ne pardonnait jamais les erreurs. Pas comme tes parents. Jusqu’à ce que je rencontre ta famille, je ne savais pas ce qu’étaient de bons parents. Ils n’étaient pas parfaits, bien sûr, mais ils vous ont aimés et ont soutenu ce que vous étiez, les garçons. J’ai admiré votre père pour ne jamais avoir obligé Lance à faire du sport s’il ne le voulait pas.

Elle n’est pas née comme moi avec une cuillère en argent dans la bouche. Elle a dû faire des compromis afin de ne pas épouser son voisin aux dents tordues. Tu le saurais si tu lui avais posé des questions au lieu de faire des suppositions. Pour quelqu’un qui affirme se sentir différent, tu es très prompt à juger les autres.

Comme si elle regardait un film d’horreur muet, l’homme s’était effondré à terre. Le troisième s’était agenouillé et avait traîné le corps à l’écart de la piscine jusque sur une bâche en plastique. Elle s’était éloignée de la fenêtre. Un cri cherchait à s’échapper comme un serpent insidieux.

La plupart des gens s’adaptent à leurs circonstances. Surtout les enfants. Je voulais vivre, je voulais grandir. Alors j’ai fait tout ce que je pouvais pour y arriver.

Pourquoi les bonnes choses arrivaient-elles toujours aux mauvaises personnes ? Bien sûr, Mullen offrait un excellent spectacle en jouant le parfait petit Américain, avec ses visites hebdomadaires à l’hôpital pour enfants et tout l’argent qu’il donnait aux communautés défavorisées. Mais c’était tout ce qu’il était : un spectacle. Son apparence et ses prétendues bonnes actions étaient trompeuses et détournaient l’attention de son véritable caractère.

Ce baiser signifiait-il quelque chose ? Allait-elle le regretter ? Les bonnes manières que m’avaient enseignées papa et maman vinrent à ma rescousse. Je devais la raccompagner chez elle et sortir de cette grange car il était inapproprié que nous soyons seuls ici tous les deux à la nuit tombée. — Il est tard. Puis-je te raccompagner ? demandai-je. — Oui, c’est gentil de ta part. Elle vacilla légèrement avant de s’accrocher à moi. — Théo, je me sens un peu étourdie. — Tu es fatiguée ? — Peut-être. Ou peut-être que tes baisers m’ont empoisonnée. Elle me sourit. La beauté de son sourire me transperça. — J’espère qu’ils ne sont pas empoisonnés. Je l’observai avec soin pour relever le moindre indice. Regrettait-elle de m’avoir embrassé ou en voulait-elle encore ? — Nous devrions recommencer pour nous en assurer, dit-elle sans me regarder. — J’aimerais ça. Je fis un pas vers elle et passai mon bras autour de sa taille pour l’attirer à moi. Même à travers sa robe et ses jupons, j’arrivais à sentir ses courbes. Elle leva le visage vers moi et je posai à nouveau mes lèvres contre les siennes. Bon sang ! me dis-je. Je ne sais pas si j’arriverai à m’arrêter . Je me détachai difficilement d’elle pour la regarder.

La jolie Miss Cooper nous avait accueillis tels que nous étions, peu importe que nous parlions à peine anglais ou que nous venions d’arriver en Amérique. Elle nous promit que nous apprendrions tous à lire, écrire et compter. J’avais adoré l’école dès le début. J’avais des facilités, tout comme pour me faire des amis. J’avais eu la chance de m’en faire de très bons.

Si j’étais née avec une autre couleur de peau, je ne serais pas différente à l’intérieur. J’étais toujours étonnée que les gens ne comprennent pas cela. J’avais grandi dans la pauvreté, avec des parents sans éducation. Je savais ce que cela faisait d’être mise de côté, regardée comme inférieure, comme si ma vie n’avait pas de valeur parce que j’étais pauvre.

La Meute avait de la chance en tout sauf en amour. Il mettait cela sur le dos de cette fille de première année qui prétendait être une sorcière. Après que Zane l’avait larguée, elle avait fait des poupées vaudoues de chacun d’eux. Il n’en avait jamais eu la preuve, mais il était certain qu’elle leur avait enfoncé des aiguilles dans le cœur.