Dans la postface de l'auteur :
Ce monde est plein d’absurdité, de peine, d’horreur.
Je comprends sans mal ceux qui souhaitent le quitter.
J’ai voulu écrire ce roman qui donne envie de vivre malgré tout.
Si cette œuvre n’accomplit ne serait-ce qu’un peu cet objectif, j’en serais extrêmement heureux.
Parfois j’ai envie de partir loin, d’être n’importe où sauf ici.
Le besoin de parler ne se faisait pas sentir. Dans la vie, il est des moments où il est mieux de ne rien dire.
Bien entendu, sa version de ces scènes différait de celle de mes souvenirs. Quels que soient nos efforts, notre talent, on peut pas raconter une histoire sans trahir la vérité. Écrire, c’est mentir. Il est impossible de restituer la réalité de manière parfaitement fidèle. Le passé, le présent, ne sont pas faits de mots ; il est naturel qu’en les transposant à l’écrit, même avec la plus grande transparence, on n’obtienne qu’un tissu d’inventions.
Ton désespoir est différent du mien. Le mien est celui des mourants, le tien est celui des vivants.
Il paraît que le corps de chaque être humain émet une faible lueur. Cet infime éclat est imperceptible à l'oeil nu et, d'ordinaire, tout le monde mène sa vie sans en avoir conscience. Les êtres humains ne sont pas les seuls car chaque être vivant produirait de la lumière. La puissance de ces particules lumineuses, aussi appelées biophotons, serait équivalente à environ un millionième de celle d'une étoile. Les chercheurs se demandent si la luminite ne se produirait pas lorsque cet équilibre est complètement rompu et que ce processus devient instable.
Mashiro m a répondu on va sortir ensemble . Pour de vrai , cette fois et peut être qu un jour nos sentiments se rencontreront
Par le passé, j'avais lu dans un livre de la bibliothèque où je tuais le temps quelque chose de similaire. L'univers aura une fin. Tout comme la vie des êtres humains
- Si c'est le cas, quel peut bien être le sens de l'existence de ce monde ?
- Il n'y a aucun sens. Donner du sens aux choses est une méprise toute humaine.
Il n'y a pas de sens à la vie.
Rien, pas une seule chose n'en a. L'entropie s'accroît, et l'univers se dirige vers sa mort thermique. Et puis, lorsque toute vie aura cessé, il ne restera plus que le silence. Rien ne survivra. L'histoire, les mots, tout disparaîtra.
Voir l'ensemble de cette entreprise stérile en perdition, cette conscience flottant dans le cerveau d'animaux capricieux qui cherchent du sens dans le processus de refroidissement progressif d'un univers né d'une explosion inattendue, tout cela me faisait sincèrement souffrir.
Elle a fouillé dans son sac, attrapé une clé USB et l'a insérée dans son ordinateur. Puis, après quelques manipulations, elle me l'a tendue.
- C'est mon roman. Ça fera office de présentation, a-t-elle ajouté devant mon air perplexe.
J'ai pris la clé tandis qu'elle me souriait.
On aurait dit que ce roman parlait d’elle - elle qui avait toujours pensé que personne, au monde, ne pouvait la comprendre…elle se découvrait dans ses pages. L’histoire l’a emporté si loin, si loin … qu’elle ne voulait plus revenir. Elle a détesté refermer l’ouvrage.