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Citations de Thich Nhat Hanh (577)


En regardant profondément chaque chose, nous voyons la nature de l'inter-être. Nous voyons que le président de notre pays est composé d'éléments non-président, notamment l'économie, la politique, la haine, la violence, l'amour, etc. Si nous regardons profondément la personne qui est président, nous voyons la réalité de notre pays et du monde. Toute notre civilisation se trouve en lui : notre capacité à aimer, à haïr, tout. Toute chose contient en soi tout le reste. Nous méritons notre gouvernement et notre président car ils reflètent la réalité de notre pays : nos pensées, nos sentiments et la façon dont nous vivons notre vie quotidienne. Quand nous savons que « A » n'est pas « A », quand nous savons que notre président n'est pas notre président, mais qu'il est nous, alors nous n'avons plus de reproches à lui faire. Dans la mesure où nous réalisons qu'il n'est fait que d'éléments non-président, nous savons comment faire en sorte d'améliorer notre gouvernement et notre président. Nous devons prendre soin des éléments non-président et non-gouvernement en nous et autour de nous. Ce n'est pas un objet de débat, sinon une question de pratique.
p. 90
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Regardez la rivière de votre vie, et observez les nombreux ruisseaux qui s'y sont jetés pour vous nourrir et vous aider. Si vous pratiquez le Soutra du diamant et voyez le soi au-delà du soi, la personne au-delà de la personne, l'être vivant au-delà de l'être vivant, la durée de vie au-delà de la durée de vie, vous verrez que vous êtes moi et que vous êtes aussi elle. Regardez votre premier amour et vous verrez que votre premier amour n'a ni commencement ni fin ; il ne cesse de se transformer.
p. 85
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J'ai conseillé à l'Institut bouddhique An Quan de dispenser [en plus des enseignements religieux] des cours de philosophie occidentale, de langue, de science et d'autres matières pouvant nous aider à comprendre notre société et le monde contemporain. C'était très stimulant de pouvoir enfin proposer ce dont j'avais rêvé depuis si longtemps. Bien sûr, il y eut des résistances de la part de la hiérarchie bouddhiste conservatrice et des laïcs qui n'étaient pas prêts à accepter ces changements, mais comme nous avions le soutien des jeunes moines et moniales et des jeunes bouddhistes laïcs, nos propositions finirent par être acceptées.
p. 81
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L'impermanence est à considérer en termes de temps, le non-soi en termes d'espace.
p. 73
De nombreux érudits disent que le nirvana est une forme de nihilisme, l'anéantissement de toute chose, et que les bouddhistes aspirent au non-être. Ils ont été mordus par le serpent du nirvana. Le Bouddha a dit dans de nombreux soutras que les ascètes et les brahmanes décrivent à tort ses enseignements comme étant une forme de nihilisme. Le Bouddha nous offre le nirvana pour nous sauver de l'attachement aux notions d'impermanence et de non-soi.
p. 74
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Dans la philosophie occidentale, le terme « être en soi » est très proche du terme bouddhiste « ainsité », la réalité telle qu'elle est, libre de toute conception ou de tout préjugé. Vous ne pouvez pas la saisir, parce que saisir la réa-lité à l'aide de concepts et de notions, c'est comme vouloir attraper l'espace dans un filet. Il faut donc pénétrer la réalité d'une façon non conceptuelle et cesser d'utiliser des concepts et des notions. Le Bouddha nous a fourni un instrument pour nous en défaire et pour toucher la réalité directement. Si vous continuez à vous attacher à des notions et à des concepts bouddhistes, vous passerez à côté des choses. Vous portez le radeau sur vos épaules.
p. 63
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Dès lors qu'un bodhisattva s'attache à l'idée qu'un soi, une personne, un être vivant ou une durée de vie existent, cette personne n'est pas un authentique bodhisattva. Si nous sommes conscients qu'un soi est toujours fait d'éléments non-soi, nous ne serons jamais prisonniers de la notion de soi ou de non-soi et n'aurons jamais peur de l'utiliser. Si nous pensons que la notion de soi est mauvaise ou dangereuse, alors la notion de non-soi risque de se révéler plus dangereuse encore. Ce n'est peut-être pas bien de s'attacher à la notion de soi, mais c'est encore pire de s'attacher à la notion de non-soi.
p. 57
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Mais au cours des siècles qui suivirent la mort du Bouddha, la pratique du Dharma devint le domaine exclusif des moines et des nonnes, le rôle des laïcs étant limité à soutenir la Sangha ordonnée par des offrandes de nourriture, d'abris, de vêtements et de médicaments. Environ un siècle avant Jésus-Christ, la pratique était devenue le domaine réservé des moines, si bien qu'une réaction était inévitable. C'est dans ce contexte qu'est apparu le Soutra d'Ugradatta.
...
L'apparition du Soutra de Vimalakirti dans l'histoire du bouddhisme mahayana était naturelle. Ce soutra, en s'opposant fortement à l'institution monastique, était une façon d'inciter les moines et nonnes à pratiquer d'une façon plus ouverte et engagée, pour toute la société et pas seulement pour eux-mêmes.
Le Soutra de Vimalakirti a eu tant de succès qu'il y eut des suites : l'une au sujet d'un fils de Vimalakirti, l'autre au sujet d'une fille de Vimalakirti, et même une autre au sujet des enseignements donnés par une femme qui fut autrefois prostituée.
p. 24 et 25
Même une prostituée, quand elle étudie et pratique le Dharma, peut donner des enseignements aux dieux et aux hommes. Dans ces soutras, l'idéal mahayana des bodhisattvas laïcs atteint son expression la plus élevée. Dans le Soutra de Vimalakirti, des moines illustres tels Shariputra et Mogallana sont des disciples peu avancés comparés aux bodhisattvas qui pratiquent pour le bénéfice de tous.
p. 26
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… laissez simplement la pluie du Dharma pénétrer la terre de votre conscience. Ne réfléchissez pas trop, et écoutez sans chercher à juger ou comparer. Jouer avec les mots et les idées, c'est comme vouloir attraper la pluie dans des seaux. Laissez simplement votre conscience recevoir la pluie, et les graines enfouies au plus profond de votre conscience auront peut-être la chance d'être arrosées.
p. 14
Le rôle du maître est de nous aider à arroser cet esprit d'amour pour qu'il puisse se manifester.
p. 16
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Le Bouddha pose à Jésus une question très concrète. Il lui pose la question de la pratique parce qu’il veut connaître sa réponse. Aujourd’hui, il a aussi des difficultés à faire tout ce qu’il faisait il y a vingt-cinq siècles en Inde. Dans sa tradition, on a tendance à trop parler de l’enseignement. Les gens se sont égarés en inventant trop de choses et en s’occupant trop de l'organisation. Ils ont perdu la véritable essence du Dharma. Ils enseignent et pratiquent dans des formes archaïques qui n’ont pas réussi à transmettre le véritable enseignement aux futures générations.
En posant cette question à Jésus, le Bouddha se pose en même temps cette question : comment peut-on renouveler le bouddhisme en tant que tradition spirituelle ? Comment le bouddhisme peut-il incarner le véritable esprit du Dharma ? Comment la pratique peut-elle générer la véritable énergie de l'amour, de la compassion et de la compréhension ?
Le Bouddha et Jésus sont deux frères qui doivent s’aider mutuellement. Le bouddhisme a besoin d’aide. Le christianisme a besoin d’aide, non pas pour le bien du bouddhisme, non pas pour le bien du christianisme, mais pour le bien de l'humanité et pour le bien des autres espèces sur la Terre. Nous vivons à une époque dominée par l'individualisme, la violence et l’ignorance. Les gens ne se comprennent plus les uns les autres ; ils ne sont plus capables de se parler et de communiquer ensemble. Nous vivons une époque où la destruction est par tout...
p. 176

… , où beaucoup de gens sont au bord du désespoir. C’est pourquoi le Bouddha a besoin d’aide, de même que Jésus.
Au lieu de les opposer, invitons-les ensemble chaque jour, chaque matin, chaque après-midi et chaque soir comme deux vrais frères. Leur rencontre est un espoir pour le monde.
Le Bouddha et Jésus doivent se rencontrer à chaque instant en nous. Dans notre pratique quotidienne nous avons besoin de toucher l’esprit du Bouddha et l’esprit de Jésus pour qu’ils se manifestent. Nous avons besoin de leurs énergies pour pouvoir embrasser notre peur, notre désespoir et notre anxiété.
Pour Jésus comme pour le Bouddha, il est possible de retrouver la paix et l’espoir. Cette paix, cette solidité et cet espoir sont pour ceux que nous aimons et qui vivent autour de nous. Chaque pas que vous faites dans la direction de la paix, chaque sourire sur vos lèvres, chaque regard aimant inspire et aide les gens qui vous entourent à avoir foi en l’avenir.
C’est pourquoi le Bouddha devrait aider Jésus à se rétablir complètement et Jésus devrait aider le Bouddha à se rétablir complètement, parce que Jésus et le Bouddha ne sont pas des concepts. Ils sont vivants, autour de nous et vous pouvez les toucher dans votre vie quotidienne.
p. 177

« Bouddha et Jésus sont des Frères », Thich Nhat Hanh
Éditions Pocket Le Relié © mai 2001
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Mais lorsqu’on va dans l’autre dimension, la dimension ultime, la dimension des noumènes, il faut être très prudent. Dans cette dimension, l’eau ne peut être confondue avec toutes les vagues. Il y a une relation causale, mais cette relation est différente. C'est pourquoi l'eau ne doit pas être considérée de la même façon que les vagues ou au même niveau. C’est ce qu’on appelle dans la tradition bouddhiste « l'investigation séparée des noumènes et des phénomènes ». Cette conscience est très
claire.
Quand vous utilisez un mot pour décrire quelque chose dans une dimension, cela ne veut pas dire exactement la même chose dans l’autre dimension. Parler du père dans la dimension historique ou en termes de phénomènes ou de vague, c’est autre chose que parler du Père dans la dimension ultime, le royaume de l’eau, ou dans « Notre père qui es aux cieux ». Il faut le comprendre tout à fait autrement. C’est un autre langage.
p. 132

De personne à personne

Bien sûr, chaque vague fait partie de toutes les autres vagues. Chaque être vivant est relié à tous les autres êtres vivants. Jésus est une vague, comme vous et moi, comme le Bouddha, parce que vous pouvez le toucher en tant que vague dans la dimension historique. On peut le considérer d’abord comme un maître, un être humain et le Fils de l’Homme. En même temps, il est le Fils de Dieu.
Mais examinons-le maintenant en tant que fils de l’Homme. Il possède alors les cinq éléments : la forme, les sensations, les perceptions, les formations mentales et la conscience. Nous pouvons le toucher en tant que vague, en tant qu’être humain et il y a une relation entre nous et lui. Je connais un prêtre catholique qui a dit que Jésus est notre frère. Alors qu’il célébrait l’Eucharistie en ma présence, il a invoqué Jésus en disant « notre frère ». Cela signifie que dans la dimension historique nous sommes des frères et des sœurs les uns pour les autres.
p. 133
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Nous avons vu que notre notion du bonheur est quelque chose de dangereux, mais c'est aussi le cas de notre notion de Dieu, du nirvâna ou du Bouddha. Un jour, lors d'un enseignement sur le Dharma, un maître zen a employé le mot Bouddha. Comme il était en pleine conscience, il a voulu préciser : « Je n'aime pas utiliser le mot Bouddha ; je suis même allergique à ce mot. Chers amis, savez-vous que chaque fois que je prononce le mot Bouddha je dois aller aux toilettes me rincer la bouche au moins trois fois ? »
p. 76

Le mot Bouddha et la notion de Bouddha ont entraîné beaucoup de compréhensions erronées et même de souffrance. Avez-vous une notion du Bouddha ? Si tel est le cas, prenez garde ! Vous savez qu'il y a trois ans vous aviez une idée du Bouddha et que maintenant, après trois ans de pratique, vous en avez une autre. C'est peut-être une meilleure idée, mais cela reste une idée.
La vie est précieuse, trop précieuse pour qu'on la perde à cause de notions et de concepts. Très souvent on se nourrit de mots, de notions et de concepts, et pas seulement un jour ou deux mais toute notre vie. Des concepts tels que nirvâna, Bouddha, Terre pure, Royaume de Dieu et Jésus ne sont que des concepts. Il faut donc faire preuve de la plus grande prudence et ne pas déclarer une guerre ou détruire les autres à cause de nos concepts.
p. 77
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Une nation aussi peut avoir une idée du bonheur. Par exemple, un groupe de personnes est persuadé que le bonheur de ce pays dépend de la réalisation d'une idée, qu'il s'agisse d'une doctrine économique, théologique, ou encore d'une idéologie. Ces gens en sont tellement convaincus qu'ils vont tout faire pour défendre et promouvoir cette idée et s'opposer à toute autre notion du bonheur. C'est le début d'une approche totalitaire du bonheur. Un gouvernement ou un parti fera usage de sa force pour réaliser cette idée du bonheur. Ce pays mettra peut-être soixante-dix ans ou cent ans à essayer d'appliquer cette idée du bonheur, au prix de nombreuses...
p. 72

... souffrances et tragédies. L'Union soviétique avait pris l'habitude d'interner en hôpital psychiatrique ceux qui n'avaient pas la même idée du bonheur, de sorte que beaucoup de gens et beaucoup de bonheur ont été sacrifiés.
Tous ces systèmes devront pourtant se réveiller un jour. Quand ils comprendront que cette idée n'est pas parfaite et qu'il y a de nombreux éléments qui ne correspondent pas à la réalité ni aux besoins et aux aspirations des gens, ils abandonneront cette idée du bonheur et le pays aura une nouvelle chance. C'est le cas par exemple quand un pays exige de ses habitants qu'ils soient des héros alors qu'ils n'en ont peut-être pas envie. Si les dirigeants ne tirent pas les leçons des souffrances du passé, ils répéteront exactement les mêmes erreurs avec une autre notion du bonheur. Et qui sait pour combien de temps encore ? Une notion est par conséquent toujours dangereuse.
p. 73
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Le véritable amour est fait de compréhension — comprendre l'autre personne, l’objet de votre amour, comprendre ses souffrances, ses difficultés et ses véritables aspirations. Si la compréhension est présente, vous pourrez offrir de la bonté, de la compassion et de la joie. Il y aura aussi de l'espace, car le véritable amour ne connaît pas la possessivité. Vous aimez, mais vous restez libre et l'autre aussi. Le genre d’amour où il n'y a pas de joie n'est pas le véritable amour. Si les deux partenaires pleurent tous les jours, ce n’est pas le véritable amour. Dans l'amour, il doit y avoir de la joie, de la liberté et de la compréhension.
On dit que le Bouddha du futur, Maitreya, est le Bouddha de l'amour. Nous pratiquons pour que son apparition devienne réalité. Nous préparons le terrain pour ce futur Bouddha. Le Bouddha du futur sera peut-être une Sangha, une communauté de pratique, une communauté de gens qui partagent les mêmes valeurs, et pas seulement une personne, parce que l'amour doit être pratiqué collectivement. Nous avons besoin les uns des autres pour que la pratique collective de l'amour devienne une réalité.
L'amour est une sorte d'énergie. Dans la tradition bouddhiste, nous pouvons identifier la nature de cette énergie.
p. 67
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La pleine conscience est l'énergie qui nous aide à rester en paix et à être présents pour regarder et toucher les choses profondément. Dès lors, nous commençons à comprendre et à voir que nous sommes chez nous. L'image de Jésus la plus souvent présentée est celle de la croix. C'est une image qui me fait beau-coup de peine car elle n'exprime pas la joie ou la paix. À mon sens, ce n'est pas rendre justice à Jésus. J'espère que nos amis chrétiens sauront représenter Jésus autrement, par exemple assis dans la position du lotus ou en méditation marchée. On pourrait alors sentir la paix et la joie pénétrer dans notre cœur en contemplant Jésus. C'est une simple suggestion.
p. 45
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Si vous êtes chrétien, vous sentez que Jésus-Christ est votre demeure. C'est très agréable de considérer Jésus comme votre maison. Si vous êtes bouddhiste, c'est très bon de penser au Bouddha comme votre maison. Votre maison est accessible ici et maintenant. Le Christ est là, le Bouddha est là. La pratique, c'est de savoir les toucher, de toucher votre chez-soi. Vous appelez le Christ « le Christ vivant », vous ne pouvez donc pas croire que le Christ est seulement quelqu'un qui a vécu dans le passé et qui n'est plus là.
p. 41
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La vague qui regarde profondément en elle s’aperçoit qu’elle est faite de toutes les autres vagues, si bien qu’elle ne se sent plus coupée du reste du monde. Elle sait reconnaître que les autres vagues sont aussi « chez elle ». Quand vous pratiquez la marche méditative, marchez de manière à reconnaître votre demeure, ici et maintenant. Voyez les arbres comme votre demeure, l’air comme votre demeure, le ciel bleu comme votre demeure et la terre sur laquelle vous marchez comme votre demeure.
p. 40
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Que Dieu soit ou non une personne est une question que beaucoup se posent. Les théologiens et d'autres parmi nous cherchent toujours une réponse. On économiserait beaucoup d'énergie en admettant que cela ne sert absolument à rien, car nous savons qu'il faut transcender tous les concepts si nous voulons toucher profondément l'essence de notre être.
p. 16
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Quand vous dites que l'humanité a été créée par Dieu, vous parlez de la relation entre l'eau et la vague. Dieu n'a pas créé l'homme de la même manière qu'un menuisier a créé une table. Tous nos amis chrétiens seront d'accord sur ce point. La manière dont Dieu a créé le cosmos est assez différente. On ne peut confondre les deux dimensions. On ne peut considérer Dieu comme une chose qui opère dans le monde des phénomènes. De nombreux théologiens ont pu le constater. Paul Tillich a dit que « Dieu est l'essence de l'être » ou le « fondement de l'être ». L'« essence de l'être » est l'aspect nouménal de la réalité. Dieu n'est pas un être dans le monde phénoménal. Il est l'essence de l'être. Je pense que les chrétiens comme les bouddhistes ne devraient pas avoir de mal à s'entendre sur ce point.
On peut parler du monde phénoménal mais il est très difficile de parler du monde nouménal. Nos concepts et nos mots ne peuvent décrire Dieu. Aucun des adjectifs et des noms utilisés pour décrire les vagues ne peut rendre compte de Dieu.
p. 12

On peut dire d'une vague qu'elle est grosse ou petite, belle ou laide, qu'elle s'élève ou s'abaisse ; mais aucune de ces notions ne peut être appliquée à l'eau. Dieu n'est ni gros ni petit. Dieu n'a ni commencement ni fin. Dieu n'est ni plus beau ni moins beau. Aucune idée permettant de décrire le monde phénoménal ne peut s'appliquer à Dieu. Mieux vaut par conséquent ne rien dire au sujet de Dieu. Pour moi, le vrai théologien est celui qui ne parle jamais de Dieu.
Le fait qu'on ne puisse pas parler de Dieu ne signifie pas que Dieu n'est pas accessible. Je suis d'accord avec André Gide quand il dit que « Dieu est présent vingt-quatre heures par jour ». La question est de savoir si l'on touche Dieu vingt-quatre heures par jour ou même une heure par jour.

Toucher Dieu, toucher le nirvâna

Dans la pratique chrétienne comme dans la pratique bouddhique, si vous n'êtes pas capable de toucher le monde phénoménal en profondeur, il vous sera très difficile voire impossible de toucher le monde nouménal — l'essence de l'être. Si vous êtes conscient de l'air pur que vous respirez, si vous pouvez le toucher profondément, le savourer pleinement, vous avez une chance de toucher l'essence de l'air pur. C'est comme pour la vague lorsqu'elle touche l'eau. Cette pratique qui consiste à toucher profondément les choses au niveau horizontal nous donne la capacité de toucher Dieu — de toucher le niveau nouménal de la dimension verticale.
p. 13
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Dans le bouddhisme, la première vérité est la souffrance. Il faut rentrer en contact avec la souffrance pour pouvoir comprendre (...) en regardant dans la nature de la souffrance vous voyez la voie qui vous mène à la transformation, à la guérison, au bonheur.
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Je me souris par bienveillance envers moi-même, pour bien prendre soin de moi, pour me donner de l'amour. Je sais que si je ne prends pas soin de moi, je ne pourrai pas prendre soin d'autrui.
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