Thierry Balthasar

En fait, dès qu'on perd le contact avec le sentiment d'inconfort lié au tress et à l'usure, on peut considérer qu'on est en burnout, parce qu'on devient incapable de réaction ; tôt ou tard on risque l'épuisement.

A MEDITER Les têtes brûlées ne sont pas les personnes les plus faibles, mais les plus résistantes.

... sans résistance, le burnout n'existe pas.

Le bunout est probablement le "malheur" le plus efficace pour vaincre les résistances et mettre fin à l'immobilisme.

A MEDITER Le burnout est l'atout majeur de la vie contre les résistances.

A MEDITER Une personne en burnout est une personne vivante.

J'aime comparer le burnout au disjoncteur qui sécurise un bâtiment contre une défaillance électrique et l'incendie qui pourrait en découler. Il est une sorte de sauvetage de dernière minute, qui met le système en veille avant qu'il n'implose et ne s'éteigne à jamais. En ce sens, au niveau individuel, le burnout est un mécanisme sain, permettant au corps de se maintenir en vie.

La science est capable aujourd'hui de visualiser les connexions neuronales littéralement grillées par le burnout. Cela prouve que la rupture violente que subissent les têtes brûlées est bien la résultante d'un système cérébral qui surchauffe au point de disjoncter. Dans le langage courant, on parle à juste titre de "pétage de plomb" ou de "fusible grillé".

Le plus souvent inconsciemment, la personne qui se rapproche du burnout espère cette casse autant qu'elle la craint. En effet, incapable de changer seule et de demander de l'aide, elle ne voit aucune issue au cercle vicieux qui la paralyse.

J'ai toujours aimé cette phrase, parce que je l'ai d'abord comprise à l'envers et que je n'ai jamais renoncé à mon interprétation. Pour moi, dire que le problème c'est la solution, c'est imaginer que le problème est en lui-même une solution à un autre problème, plus complexe au plus profond que la problématique initiale.En suivant ce point de vue, le burnout ne serait plus un problème de société compliqué à résoudre, mais une solution à un problème plus complexe. Autrement dit, au lieu de n'être que le résultat de facteurs malheureux, le burnout porterait en lui un potentiel insoupçonné, dont l'émergence et l'activation permettraient de résoudre des difficultés d'un autre ordre. Ce potentiel caché est ce qu'on appelle parfois l'intention positive.

A MEDITER Plus on se bat pour ou contre quelque chose, plus on l'attire.

Certes, on peut penser que lutter contre les manques permet de les combler. Mais la vie ne fonctionne pas ainsi. C'est même l'inverse. Ce qui compte, c'est le point sur lequel se focalisent nos pensées et notre attention :ce à quoi on pense le plus entre irrémédiablement dans notre vie. Qu'on le désire ou qu'on le rejette importe peu.

Récemment présenté comme la première pandémique psychique de l'humanité, le burnout fait peur. Il se propage à grande vitesse dans tous les milieux et frappe toutes les couches de la population [...].

Ma manière de faire est de débusquer la face cachée des choses, celle qu'on éclaire rarement. Tout au long des pages qui suivent, j'ai donc cherché à "transformer la réalité" comme le ferait l'alchimiste, en vous révélant le côté lumineux du burnout, celui que j'appelle "BORNOUT".

... chaque événement n'est ni bon ni mauvais en soi.

Je souhaite dans ce livre agir sur un autre plan et offrir une vision inspirante du burnout.

J'ai la conviction que le burnout sert de catalyseur aux transformations du mode actuel, à tous les niveaux : professionnel, familial, éducatif, politique, économique, écologique, etc. Je pense que le burnout est un processus qui soutient la métamorphose des individus et des systèmes de notre société. Certes, comme toute naissance ou changement, ce processus n'est pas confortable de prime abord, ni agréable. Il est même douloureux. Mais les choses douloureuses ne sont pas forcément graves. C'est le propos de ce livre.

... je suis convaincu que le burnout nous veut du bien, qu'il est une bonne nouvelle, peut-être même un signe de bonne santé.Je ne vous demande évidemment pas d'être d'accord avec moi. Je vous invite par contre à construire votre propre compréhension du burnout, celle qui vous permettra de donner du sens à ce que vous traversez ou observez autour de vous.

... on a beau savoir quoi et comment faire pour éviter l'épuisement, on ne le prévient pas avec des théories et des idées écrites dans un livre. Le burnout impose des actes, des décisions et de la cohérence.

Pour ne plus parler de "victime" de burnout, j'utilise l'expression "tête brûlée", parce que cela décrit à la fois le comportement des personnes qui tombent en burnout et les conséquences sur leur santé physique. Concrètement, une tête brûlée est quelqu'un dans l'excès, qui prend des risques inconsidérés, sans penser à sa sécurité ni aux conséquences de ses comportements. C'est aussi une personne dont le burnout a littéralement brûlé des zones du cerveau, comme le démontrent les images médicales.