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3.94/5 (sur 65 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Détroit , le 09/07/1953
Biographie :

Écrivain américain, d'inspiration gothique, producteur d'une importante œuvre d'épouvante, d'horreur philosophique, dans l'esprit de H. P. Lovecraft, et qui commence à être traduit en français en 2014.

Site de l'auteur : http://www.ligotti.net/

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Tout cela me rappelle le fabliau éculé du philosophe chinois (Chuang Tzu?) qui avait rêvé qu'il était un papillon : s'il était un au réveil, il feignit de croire qu'il ne savait homme rêvant qu'il était papillon ou un papillon en train de rêver... Tu vois où je veux en venir. La question est de savoir si les papillons rêvent. La réponse est un non catégorique, au regard des recherches effectuées dans ces champs, et que tu connais sans doute. L'histoire s'arrête ici, par conséquent.

Rêve d'un mannequin.
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Dans les ténèbres, au-dessus de lui, se dessine alors un long rectangle, pareil à la guérite d'un guichetier de manège. La partie inférieure est de bois, surmontée d'une vitre. L'intérieur du rectangle est envahi par une lumière vive, d'un rouge huileux. Dans cette cahute, se trouve un mannequin élégamment vêtu, tassé sur la chaise, comme endormi. Il porte une veste et un gilet noirs très seyants, aux boutons d'argents scintillant, une chemise blanche à col dur, des boutons de manchette en argent et une ample cravate ornée de motifs astronomiques, lunes et étoiles. Vu la position de sa tête, la physionomie de ce mannequin est réduite à l'éclat noir de sa chevelure peinte.
Veech s'approche de la guérite d'un pas assez prudent. Il semble s'intéresser de près à la créature qui s'y trouve. Veech glisse la main dans une ouverture semi-circulaire pratiquée dans la vitre: manifestement, il voudrait serrer la main du pantin. Mais avant qu'il ait pu réellement progresser vers ce but, plusieurs événements se succèdent: la créature lève machinalement la tête, ouvre les yeux...elle tend sa main de bois et la pose sur celle vivante de Veech...sa mâchoire inférieure s'ouvre, en sort un rire mécanique - yah-ha-ha-ah-ah, yah-ha-ha-ha-ha.
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C'était la crainte la plus prégnante que lui donnait leur situation d'habitants d'une ville carcérale : savoir qu'ils vivaient à proximité d'une meute de démons fomentant leur évasion de cellules dont les murs, à ses yeux, tenaient plus du papier que de la brique. Le principal reproche qu'elle faisait au poste de son mari était la nécessité dans laquelle elle se retrouvait d'élever un enfant dans cet environnement.

Petits jeux.
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A : il n'existe aucun grand plan universel.
B : s'il existait un grand plan universel, le fait - le "fait" - que nous ne soyons pas outillés pour le percevoir, tant par des moyens naturels que surnaturels, est une obscénité sans nom.
C : l'idée-même d'un grand plan universel est d'une obscénité sans nom.
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Dès que Mr Gray s’attache à décrire ces lieux, un charme soudain anime son écriture – sinistre ensorcellement que génère une présence profondément mauvaise, laquelle se tient à une distance de nous telle que nous ressentons en une seule et unique émotion l’amour et la peur qu’elle nous inspire. Trop proches, et nous nous souviendrions peut-être de l’omniprésence du mal en ce monde des vivants ; le risque serait grand de voir notre sens assoupi de la perdition se réveiller, nous revenir en pleine santé. Trop loin, et nous voilà encore moins curieux, plus complaisants que nous les sommes d’ordinaire ; nous finissons même par nous irriter de ce que le mal imaginaire est si piètrement représenté qu’il échoue à nous transmettre le moindre écho de sa contrepartie du monde réel, bien présent, lui. Naturellement, toutes sortes de lieux peuvent servir de scène à la révélation de vérités menaçantes ; le mal, tant aimé, si dangereux – peut se montrer en tout lieu ; il peut être suscité aussi bien par un éclat de soleil et les fleurs que par l’obscurité et les feuilles mortes. Néanmoins, un caprice du sort foncièrement intime permet parfois à la quintessence de l’horreur de l’existence de n’être excitée qu’en des lieux tels que l’île solitaire de Nethescurial, où le réel et l’irréel tourbillonnent, libres et fous, dans le même brouillard. (« Nethescurial »)
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La vie des humains n’a rien d’une quête ou d’une odyssée, ni rien de cette bouillie romanesque dont nous sommes gavés du plus jeune âge à notre dernier souffle.
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Le coucher du soleil était inhabituel. Étant resté toute la journée derrière d'opaques tentures, je ne m'étais pas rendu compte que l'orage menaçait; une grande partie du ciel avait revêtu la couleur exacte de vieilles armures que l'on voit dans les musées. Simultanément, des taches éclatantes livraient bataille pour un fragment de ciel avec l'onyx imminent de la tempête. En-dessous, au-dessus, la lumière et l'obscurité se mélangeaient d'étranges façons. Les ombres et les rayons entraient en fusion, éclaboussant le paysage d'un croquis irréel de ténèbres et de brillances. Nuées éclatantes et noires se pénétraient les unes les autres dans un no man's land céleste. Les arbres d'automne avaient pris l'aspect de sculptures fabriquées en rêve, troncs et branches couleur de plomb et feuilles rouges fer prises dans un moment infini, dont le temps était surnaturellement aboli. Le lac gris, lentement, se hérissait et retombait dans un sommeil de mort, lapant, imbécile, sa jetée de pierres engourdies. Une vision contradictoire et ambivalente, une vapeur tragicomique recouvrant toute chose. Une contrée de parfait crépuscule. p.88 L'art perdu du crépuscule.
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Oui, je nous ai épargné un épisode délicat avec ce flic. Mais je vous ai bien entendue marmonner « C’est quoi ces âneries » concernant ma conversation avec cet individu ? J’ose espérer que vous faisiez allusion à l’essai que j’ai rédigé à douze ans sur le peintre Cézanne. Ceci est mon dernier avertissement sur votre odieux vocabulaire, Rosie. Maintenant, veuillez baisser la vitre, que ces vilains mots prennent l’air pendant que nous roulons. Est-ce que j’ai menti à ce remarquable agent ? Non, pas vraiment. Exact, je ne suis pas gestionnaire de portefeuille. Lorsque je vous ai expliqué que j’étais dans les produits chimiques, c’était la pure vérité. Même chose lorsque j’ai conseillé à ce patrouilleur à l’œil de taupe d’investir dans les Laboratoires Lochmyer : nous sommes en effet sur le point de commercialiser un nouveau médicament de l’esprit qui devrait mettre nos investisseurs dans l’état où se trouve un drogué aux amphétamines après une nuit dans un café qui ne ferme jamais. Comment savais-je qu’il avait des actions ? C’est curieux, hein ? Ah, je crois que j’ai eu de la chance, c’est tout. C’est ma nuit – et la vôtre aussi. (« Le Chymiste »)
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C’était donc mercredi dernier – si tu t’en souviens, une journée parfaitement catastrophique sur le plan météorologique (splendide détail qui pour moi cependant ne compte pas au nombre des coïncidences qui émaillent mon aventure, toutes orchestrées de ta main). Le matin avait été sombre et lugubre ; en fin d’après-midi, le crépuscule était si prématurément apparu qu’on avait l’impression déjà de voir des étoiles au ciel. L’orage menaçait et l’air était, comme il se doit, électrifié par une sensation pré-diluvienne. Les vitrines luisaient d’un éclat doux ; sur mon passage, une bijouterie a scintillé dans la pénombre menaçante. Mais est-il besoin de décrire plus en détail l’atmosphère de la journée, mon cher amour ? Je voulais simplement te montrer à quel point j’étais sensible à cette sorte bien distincte de prémonition dont je sais que tu es avide – à quel point, de même, j’étais mûr pour la comédie qui allait suivre. (« Rêve d’un mannequin »)
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D’une point de vue systémique, a commencé Barry, ce qui lui a valu de perdre aussitôt l’attention de son auditoire. À un moment de son soliloque entaché du jargon des analystes commerciaux, il a utilisé l’expression « cosmétisation de données » dont je crois bien qu’il l’avait inventée lui-même. Evidemment il a fini par se ranger du côté de Richard, en concluant que mon idée, dont Barry a montré qu’elle intégrait a minima deux « facettes », voire deux et demi, n’était pas « bénéficentréee », et ni non plus « clientelligible », toujours d’après Barry.
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