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Citations de Thomas Rain Crowe (16)


Penser à Emerson me remémore le temps où, jeune garçon, j'avais lu ce passage d'un de ses essais: "Ne fais pas de longs discours, ne crie pas sur les toits les titres des ouvrages que tu as lus. Dis moi avec les tripes ce que tu as vécu dans ta vie."
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Il fut un temps où les hommes étaient conscients de l'importance de l'interdépendance et de la cohabitation avec les royaumes végétal et animal. Aujourd'hui, l'industrie et la technologie nous éloignant de plus en plus de nos relations passées avec la nature, au mieux on considère nos voisins animaux comme faisant partie du décor, au pire on les massacre, jusqu'à l'extinction.
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"Pour chaque homme il existe un lieu sur terre, je crois, où il s'est fait la promesse de retourner, un jour, pour y avoir été tellement heureux."

extrait de "Flowering Earth" de Donald Culross Peattie
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De fait, jour après jour, à travers les saisons et les années, la nature s'empare de moi. Les querelles et les cabrioles des oiseaux m'en disent beaucoup sur moi en tant qu'animal. Qui sait, peut-être qu'à force d'observer, au long des jours et des années, les oiseaux autour de mes mangeoires, je finirai par décoller du sol et m'envoler - là où mon coeur plane déjà.
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"Tous les êtres, de manière inhérente, ont droit à leur place dans l'unique communauté qui soit, la communauté terrestre, un droit qu'ils possèdent du seul fait d'exister. L'intimité entre les hommes et les autres composantes de la planète tient à l'épanouissement de chacun dans l'autre, et de tous au sein de la seule communauté terrestre. Il s'agit d'un épanouissement d'ordre spirituel ainsi que d'un soutien mutuel. Il s'agit d'un engagement, et pas seulement d'un mode de survie."
En vivant dans les bois, je commence à comprendre la signification de ces mots. Ma propre communauté inclut autant (et peut-être davantage) la vie végétale et animale que la vie humaine. Vivre comme nous faisons, à proximité les uns des autres, nécessite de vivre en harmonie et dans le respect mutuel. Et s'agissant de l'interdépendance, je vois bien que les plantes et les animaux sont bien moins dépendants de moi que je ne le suis d'eux. Ce n'est pas un hasard si presque tous les mythes et histoires des peuples indigènes de tous les continents ont pour origine des animaux et des plantes, dans certains cas des êtres humains dérivés de l'une ou l'autre espèce animale. Ces peuples savaient combien la vie humaine est inextricablement liée à la nature. Cela apparaît de façon plus frappante, peut-être, dans le fait qu'on donnait souvent aux gens des noms d'animaux et de plantes, et qu'ils les portaient avec honneur. Il fut un temps où les hommes étaient conscients de l'importance de l'interdépendance et de la cohabitation avec les royaumes végétal et animal. Aujourd'hui, l'industrie et la technologie nous éloignant de plus en plus de nos relations passées avec la nature, au mieux on considère nos voisins animaux comme faisant partie du décor, au pire on les massacre, jusqu'à l'extinction.
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Presque trente centimètres de neige sont tombés pendant la nuit. Une fois que le feu a repris et réchauffé la maison, j’entrouvre les fenêtres et je peux ainsi entendre, en stéréo, les bruits des oiseaux en train de manger dans la neige - un choeur animé de pépiements, de trilles et de cris perçants. Une symphonie, en fait, au vu de leur état d’anxiété, plus proche d’un combat que d’un cocktail mondain. Quand les montagnes sont couvertes de neige et de glace, les oiseaux doivent toujours manger, par jour, l’équivalent de leur poids en nourriture, mais comme leurs aliments habituels ont disparu, se nourrir prend un tour bien plus sérieux.
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Zoro Guice,véritable légende locale et sage de la montagne contemplait les collines...là où sa famille avait cultivé la terre et affronté les éléments depuis des générations...il s'est tourné vers moi et a dit:
" La meilleure façon pour étudier la vie,la nature et ces montagnes, c'est d'aller dans les bois, de se poser à un endroit et de laisser la nature et la connaissance venir à soi.
L'homme n'a pas besoin de se mettre en quête de Dieu ou de réponses. Pourquoi se mettre en quête de quelque chose qu'on ne peut trouver ? Tout ce dont on a besoin, c'est d'un peu de patience.
Si un homme part dans les bois et qu'il se contente de rester à un même endroit suffisamment longtemps, il verra tôt ou tard défiler devant ses yeux, telle une parade, la nature dans son entier et tout ce qu'il a à savoir. "
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Chaque jour je prie pour qu’advienne une profonde transformation de la psyché humaine, qui aura un effet catalytique sur la guérison de la nature. Rien de moins ne permettra d’assurer la protection de l’environnement. Que ces mots, aux côtés de ceux de mes amis écrivains-naturalistes, marquent le début d’un mouvement faisant du rétablissement de la beauté une valeur naturellement adaptée. Et, en retour, puissent les rivières couler et les fleurs s’épanouir. Et puisse cela se perpétuer…
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D'ailleurs l'une des choses que j'affectionne particulièrement dans cette vie de solitude que je mène, et ce malgré les idées naïves et ascétiques concernant le silence que j'avais au départ, c'est la liberté inconsciente de parler tout seul. En ville, au milieu de la foule hypersocialisée et soumise à certains modèles comportementaux, les gens se sentent plus que coupable si on les surprend en train de soliloquer. L'expression de ceux qui les croisent met en doute leur équilibre mental. À la campagne ou en pleine nature, pourtant, on se parle tout le temps à soi-même ! Et on parle aussi aux arbres, aux oiseaux, au vent et au ciel, au monde et à la terre qu'on creuse pour semer des graines ou déterrer les légumes. Et cela de diverses manières - soliloque, conversation, chanson -, alors qu'on marche au bord de l'eau, enchaînant les trilles et les bourdonnements, imitant le chant des oiseaux, le cri du renard, la mouffette qui s'accouple. La voix de l'être humain trouve constamment de multiples façons e se libérer et de s'exprimer. Elle jaillit sans gêne aucune, naturellement, sans qu'on se sente mal à l'aise du fait de ce qui, en d'autres circonstances, pourrait être perçu comme un comportement insensé. On se sent, au contraire, revigoré, heureux d'avoir agi ainsi.
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Ces années d'hibernation, coupé de l'humanité, m'ont convaincu de la nécessité de rentrer chez soi. Que ce chez-soi soit, littéralement, l'endroit dont nous sommes originaires, ou celui où se situe le territoire de notre imagination. Il faut y retourner comme de "nouveaux natifs" et se mettre au travail. Au "travail authentique", comme dirait Gary Snyder, mon ami et mentor californien. Un travail qui couvre les mains et l'esprit d'ampoules puis de légers cals, et qu'on s'efforce d'effectuer dans une relation de réciprocité équilibrée et harmonieuse avec les autochtones et la terre.
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Je me demande toujours pourquoi, parmi toutes les femmes de France, je suis tombé amoureux d’une bonne sœur. À l’époque, j’avais trouvé un boulot de jardinier dans un couvent près de Grenoble. J’avais décidé de quitter Paris, faute d’y avoir trouvé d’autres poètes ou un emploi rémunéré. Paris, en 1972, était encore plein de fantômes littéraires, d’une architecture exaltante et de femmes splendides, mais aucune de ces beautés locales n’était pourvue de l’héritage approprié aux besoins d’un Américain bohème, post-beatnik et candidat à l’expatriation, fraîchement descendu des montagnes de Caroline du Nord.
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En un temps secret une fleur
de velours lisse peut devenir côtelée
Pleurer ou s’accrocher
à la lumière pour s’assécher
Etre du nectar brillant sur la peau
Un ciel où pêcher le miel
Dans un breuvage d’étoiles
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Aujourd'hui, l'industrie et la technologie nous éloignant de plus en plus de nos relations passées avec la nature, au mieux on considère nos voisins animaux comme faisant partie du décor, au pire on les massacre, jusqu'à l'extinction.
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Thomas Berry offre plein de réflexions intéressantes sur le futur de l'humanité dans la nature. "Au bout du compte, dit-il, c'est la terre qui est l'élément le plus sacré de nos vies." Quant à moi, je pense que si nous ne considérons pas la planète et toute la vie qu'elle abrite comme sacrée et digne de respect, nous altérons notre propre bien-être. Sans un environnement sain, nous autres humains, de même que toutes les autres formes de vie, ne pouvons espérer vivre une vie saine et équilibrée. Tout est lié. Sans air respirable et eau potable que deviendrions-nous ? Sans une large diversité de plantes et d'animaux que deviendrions-nous ? Sans les fleurs ni les abeilles, sans les noisettes ni les écureuils, sans les baies ni les ours... que deviendrions-nous ? Que deviendrions-nous lorsque tout cela sera dénaturé, en péril, disparu ? Pour ma part, je suis au clair sur la diversité et ma relation avec les autres espèces. Je ne tiens pas à vivre dans un monde dont sont absents les éléphants et les baleines.
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"Mon apprentissage de la nature s'est fait pendant mon enfance[...] Snowbird Creek, les bois,  la richesse de la faune et de la flore, le contact libre et direct que les jeunes garçons cherokees et moi - même   entretenions avec la nature,  tout cela, je le trouvais dans le jardin à l'arrière de la maison où j'ai grandi, indifférent aux moyens d'existence et aux valeurs de mes parents, comme un enfant de la nature.
[...] Et c'est alors, je crois, que la nature sauvage s'est immiscée jusque dans mes veines -  jusqu'à s'enraciner dans mon code génétique."

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Je me demande toujours pourquoi, parmi toutes les femmes de France, je suis tombé amoureux d'une bonne sœur. À l'époque, j'avais trouvé un boulot de jardinier dans un couvent près de Grenoble. J'avais décidé de quitter Paris, faute d'y avoir trouvé d'autres poètes ou un emploi rémunéré. Paris, en 1972, était encore plein de fantômes littéraires, d'une architecture exaltante et de femmes splendides, mais aucune de ces beautés locales n'était pourvue de l'héritage approprié aux besoins d'un Américain bohème, post-beatnik et candidat à l'expatriation, fraîchement descendu des montagnes de Caroline du Nord.
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