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4.14/5 (sur 54 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Pocatello (Idaho) , 1946
Biographie :

Tom Spanbauer est un auteur américain né à Pocatello, dans l'Idaho en 1946.

Elevé dans une famille catholique de fermiers d'origine allemande, il commença ses études à l'université de l'Idaho avant de les poursuivre quelques années plus tard à l'Université Columbia de New York. Avant de migrer vers la côte est il passe trois années au Kenya. A New York il se marie, divorce, survit grâce à de petits boulots et se consacre à l'écriture de son premier roman, le trop peu connu, Faraway Places. Avec le second, The Man Who Fell In Love With The Moon, dont le personnage principal est un bardache, il conquiert une renommée internationale.

Son troisième roman, In The City Of Shy Hunters, fait appel à ses propres expériences de provincial venu du grand ouest à la Grande Pomme, et retrace l'émergence de l'épidémie du SIDA dans le New York des années 1980.

Il vit à présent à Portland dans l'Oregon. Il est par ailleurs l'initiateur du concept de Dangerous Writing avec Peter Christopher, autrement dit de l'"écriture périlleuse", une technique qu'il enseigne et dont Chuck Palahniuk s'est inspiré.
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Source : Wikipédia
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Bibliographie de Tom Spanbauer   (5)Voir plus

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
L’hôtel était toujours rose et rose était la couleur du crépuscule la première fois que je levai les yeux vers lui. Je me traînai hors de la diligence, m’occupai de mes bagages. C’est elle que j’entendis en premier, elle chantait la chanson de l’Homme de la-lune; la voix grave et pareille à quelque chose qui est sur le point de se briser. J’observai mes pieds qui montaient les sept marches de bois, mes oreilles écoutaient leur bruit familier. Je regardai par la fenêtre. Ida Richilieu portait la robe bleue.
Elle ne me vit pas, ou n’en laissa rien paraître. Je fis le tour de l’hôtel, fenêtres ouvertes, son chant m’accompagnait. Pas de draps sur la corde à linge. Le sol n’était plus rose. Je m’arrêtai à la cabane. La porte de devant était cadenassée. J’appuyai mon visage contre la fenêtre. Cette fenêtre par laquelle Elen Finton avait été la dernière à voir ma mère vivante. Mon lit était là, recouvert par ma Hudson Bay. La peau de daim . Le jupon qui servait de rideau pendait toujours du vieux manche à balai qui servait de tringle. La natte sur le sol. La lampe à pétrole sur son support, des allumettes consumées à côté. Les mêmes allumettes. Exactement comme je les avais laissées.
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Si vous êtes le diable, c'est pas moi qui raconte cette histoire. Pas moi qui suis Dans-la-cabane. C'est le nom qu'elle m'a donné sans même savoir. Elle c'est-à-dire Ida Richilieu, et plus tard, après ce qui est arrivé là-haut dans la Passe du Diable, on l'appelait Ida-Jambes-de-bois.
Hé-toi et Viens-par-ici-mon-gars, je me figurais que c'était aussi mes noms. Les premières dix années ou à peu près, j'ai cru être celui que désignaient ces mots tybo. Tybo, c'est-à-dire « homme blanc », dans ma langue. Ma langue, c'est-à-dire quelques mots que j'arrive encore à me rappeler.
Ma mère était une Bannock, elle travaillait pour Ida : le ménage, et quand un homme se sentait l'envie de tâter de la métisse. C'est comme ça que je suis venu au monde – ou le je croyais. Ma mère m'appelait Duivichi-un-Dua, ce qui veut dire quelque chose, ce qui veut dire que j'étais quelqu'un à avoir un nom comme ça – et pas comme Dans-la-cabane.
Il m'a fallu longtemps pour découvrir ce que signifie mon nom indien. Une des raisons, c'est parce que ce n'est pas un nom bannock, mais un nom shoshone, alors aucun Bannock a jamais pu m'expliquer quand je posais la question. Toujours cru que ma mère était une Bannock. Je suppose que c'était une Shoshone. Sinon, pourquoi elle m'aurait donné un nom shoshone ?
Ma mère est morte quand j'étais qu'un gamin de dix ou onze ans. Tuée par un nommé Bily Blizzard. Une des choses dont je me souviens au sujet de ma mère est qu'elle m'a donné mon nom et que je ne devais jamais répondre quand j'entendais mon nom, parce que c'était peut-être le diable qui appelait. Si quelqu'un m'appelait par mon nom, je devais tout de suite répondre que c'était pas moi. Une autre chose dont je me souviens, à propos de ma mère, c'est juste avant que je m'endorme, et alors, elle n'est qu'un parfum et un sentiment pour lesquels j'ai pas de mots.
Après la mort de ma mère, je l'ai remplacée chez Ida, à faire le ménage et les petites corvées. Certaines nuits, dans la cabane, quand la lune devenait trop brillante et les choses trop tranquilles, quand je n'entendais plus que les battements de mon coeur et ma respiration trop haletante, je grimpais sur la pointe des pieds l'escalier de derrière Chez Ida jusqu'au second étage, et j'observais Ida par la fenêtre. Ida était assise dans son cercle de lumière, la lampe à pétrole donnait à sa chambre une teinte rose. Si c'était l'hiver, Ida était emmitouflée dans sa courtepointe. Si c'était l'été, elle n'avait presque rien sur le dos. Mais hiver comme été, on trouvait toujours Ida dans son cercle de lumière, tard le soir, après le travail ; elle écrivait son journal, où elle parlait de la vie et du fait d'être maire.
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C’est une coutume indienne, et voici comment ça se passe: on couche le bébé sur le ventre. D’un côté du bébé, on met un arc et une plume, de l’autre une gourde et un panier. Si le bébé est un garçon et qu’il essaie de prendre l’arc et la plume – alors c’est un garçon selon l’idée que les tybos s’en font, dont l’histoire-sexe d’humain sera pareille à celle de tout garçon, et y a intérêt.

Mais si le garçon veut prendre la gourde et le panier, ou la fille l’arc et la plume, alors, en tybo, ça vous donne un garçon ou une fille dont l’histoire-sexe d’humaine est une chose sur laquelle il faut faire silence.

En langue indienne, il y a des mots pour vous si vous choisissez d’une autre façon que la plupart des bébés. Je ne sais pas comment on dit, mais je sais que ces mots ne sont pas du tout comme ceux des tybos. En langue indienne, ils signifient « homme-panier » ou bien « fille-arc ». Et puis il y a le mot bardache.
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La langue est ma seconde langue
Quand je ne sais pas, j'invente
Donc le récit ne suit pas une intrigue linaire
Donc le temps s'égare [...]
Mais tout devient clair à la fin , j'en fait la promesse
Quoi d'autre?
Il faut que je te dise: je sais que je suis déjà amoureux de toi,
Moyennant quoi je vais te blesser
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L'endroit le moins cher pour les futons se trouvait dans la sixième avenue. Le type qui m'a vendu le futon était un Sikh à la tête enveloppée d'un turban. Quatre-vingt-neuf dollars. Ce futon était recouvert de plastique. Sur le trottoir, j'ai posé mon futon plié comme un fer à cheval; puis j'ai rampé au dessous, je me suis redressé, j'ai ajusté le futon sur ma tête et je suis rentré chez moi en portant le futon ainsi, à peine capable de voir à un mètre devant moi. A trois rues et cinq avenues de chez moi. Il faisait trente-huit degrés ce jour là. Le pire, c'était le plastique qui frottait contre ma tête et ma nuque. Je n'aurais jamais dû prendre la Huitième rue, avec ses trottoirs étroits.
Cent fois au moins je me suis fait traiter de connard.
Enfoiré, ai-je répondu cent fois, mais je ne crois pas que quiconque m'ait jamais entendu.
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C’était la pleine lune du mois de février, celui où il n’avait pas neigé. Je portais mon pyjama de flanelle et j’avais mis mes chaussettes ; j’étais dans la salle de bains en train de me regarder dans la glace pendant que je me lavais les dents après Les gens de chez nous, le feuilleton radiophonique, mais avant de réciter mon rosaire, quand ma mère traversa le vestibule au papier peint décoré de papillons et de dés. Elle passa devant la porte de la salle de bains dans son kimono vert ; elle avait cet air que je lui connaissais bien et son œil gauche louchait. Je crachai – mon sang avait teinté en rose la pâte dentifrice blanche -, puis je me rinçai la bouche et nettoyai le lavabo. Le temps d’aller dans la cuisine et je sentis le goût du sang.
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Il y avait du ciel partout : devant les fenêtres, sous les lits, entre le plafond et le sol, il y avait du ciel. Il y avait du ciel entre tes doigts quand tu les étendais, et du ciel sous tes bras quand tu les soulevais….En plus du ciel et de la route en gravier et de la clôture avec les triangles rouges accrochés dessus, et les lignes électriques, et la clôture sur de l'autre côté de la route, c'est ce que l'on pouvait voir du deuxième drapeau là-haut sur le plateau : on pouvait voir la route, droite comme une flèche
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Grand-père: Les garçons devraient jouer à des jeux plutôt que de passer la journée le nez dans les bouquins.

- Grand-père, tu sais que j'aime beaucoup les livres.

Grand-père: Les livres sont dans l'esprit. Trop de livres et tu oublies que ton corps est dans le monde.
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Cette année-là, l’année du chinook, cette année chaude et sèche, l’année où je sautai dans la rivière, où je fis des taches jaunes dans mon lit et mes caleçons, l’année où je rencontrai les trois personnes à éviter, l’année où mon père mentit au shérif, ce fut différent
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on pouvait voir la vigne vierge sur le côté de la maison, et les chevaux et les Holstein dans le corral, et la pompe à essence... et dans la cour les machines garées autour : le tracteur, la charrue, le disque, la herse, et toutes ces choses, toutes John Deere.
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