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Critiques de Trinh Xuan Thuan (123)
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Le Cosmos et le Lotus

C'est un livre complexe et passionnant. L'auteur est Trinh Xuan Thuan, astrophysicien à la carrière brillante et cosmopolite.

Il a passé sa jeunesse au Vietnam, a quitté le Vietnam encore occupé par les Américains pour faire des études aux USA.

Il est maintenant professeur d'astrophysique dans une université de Virginie.

Dans ce livre, ce grand physicien nous retrace son parcours personnel, le déchirement de quitter son pays, la peine de voir son père mort dans un camp de rééducation au Vietnam et sa découverte du monde universitaire américain.

Il répond en outre à beaucoup de questions dans ce livre:

- Comment le langage mathématique peut-il décrire à la fois l'infiniment petit et l'infiniment grand;

- Existe-t-il un ordre du monde?

- Quelle est la compatibilité entre la religion et la science?

Lui-même se dit fortement influencé par le Bouddhisme, ce qui ne l'a nullement gêné dans sa carrière d'astrophysicien.

Il insiste sur ce qui reste encore obscur dans l'état des recherches actuelles comme l'évolution de l'univers, l'existence ou non d'un multivers, l'apparition d'une conscience dans l'univers: sous quelle forme et à quel moment tout en montrant comment l'Homme et l'Univers sont en étroite symbiose.



C'est un ouvrage complexe et complet, écrit par un homme d'une grande culture, marqué par la culture orientale bouddhiste et confucianiste et par un parcours sans faute "à l'américaine".

Un livre à la fois de science et de philosophie.

Un livre qui montre les limites actuelles de la science et en même temps ses acquis depuis Copernic et Newton.

Un bel ouvrage de référence.
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Le Cosmos et le Lotus

Le choix d'un livre tient à peu de chose : une couverture, un titre, le hasard. Ici, c'est un peu le mélange des trois. J'avoue avoir eu envie de me plonger dans les étoiles de la couverture et le titre m'intriguait. Mais j'avais peur de me lancer dans un ouvrage scientifique, même de vulgarisation. Je suis allergique aux sciences dites dures et aux chiffres en particulier. Quant au bouddhisme, je n'y connais rien. La curiosité a été plus forte que la raison et je ne le regrette pas !





L'auteur nous entraine de l'infiniment petit avec l'exploration des atomes jusqu'à m'infiniment grand à la poursuite des galaxies. Parfois, je me suis perdue dans les explications. Mais heureusement pour moi, il incorpore l'histoire de sa vie et l'Histoire avec un grand H : son enfance au Vietnam pendant la guerre, l'invasion communiste, un discours du Général de Gaule qui l'empêcha de poursuivre ses études en France. Son départ pour les États Unis et l'évolution de la société dans les années 60. Tout y passe. Plutôt qu'un livre de vulgarisation, qu'il défend comme étant un devoir du scientifique, je vois plus un livre de notes : aux découvertes scientifiques des 40 dernières années se mêlent des impressions personnelles. Les Lettres tiennent une place importante dans sa famille. Est ce pour cela que l'écriture paraît si fluide ? Quoiqu'il en soit, c'est un plaisir de le lire, d'y trouver des références poétiques.





Le livre est divisé en trois parties : sa formation, son métier, sa foi. Cette troisième partie m'inquiétait : j'ai un peu de mal à faire l'amalgame entre religion et science. Mais il s'en sort bien. Je ne suis pas toujours d'accord avec lui toutefois sa façon de présenter la religion comme une recherche personnelle, sans jugement, tout en essayant de concilier les textes bouddhistes et les découvertes scientifiques, m'a touché. Il est souvent fait référence au Tout, ce qui doit beaucoup parler à un explorateur des galaxies. Philosophie ou religion ? Il parait clairement que pour Trinh Xuen Thuan, le bouddhisme est une religion. Une religion qui s'accompagne de rites et textes sacrés. Le scientifique s'interroge alors sur la place du spirituel dans le monde de la recherche. Sa rencontre avec un autre scientifique mais aussi moine bouddhiste (Matthieu Ricard), l'aidera à voir plus clair et à répondre à certaines questions. Arrivé à la fin du livre, c'est moi qui suis en demande de réponses, aussi bien en ce qui concerne le cosmos…. que le lotus ! Pour ce qui est de la recherche scientifique, je suivrai avec un peu plus d'attention les articles qui passent discrètement dans les journaux. Quant au bouddhisme, j'aimerais approfondir un peu ce qu'explique Trinh Xuen Thuan et faire ma propre opinion.

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Le Cosmos et le Lotus

Un livre fascinant sur les plus grandes questions actuelles. Excellent vulgarisateur, Trinh Xuan Thuan nous amène aux limites de la science et réussit à nous faire comprendre les implications philosophiques soulevées par les observations scientifiques de l'infiniment grand à l'infiniment petit où les concepts d'impermanence et d'interdépendance nous rappellent les concepts spirituels du bouddhisme. Dans un Univers où l'on ne peut plus séparer le réel et l'observateur, la Vérité semble se trouver à l'intersection de la science et de la spiritualité.
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Le Cosmos et le Lotus

Première lecture de cet auteur et très bonne surprise. Tout d'abord la première partie, axée sur son expérience au début de ses études scientifiques auprès des plus grands et en tant que vietnamien lorsque son pays d'origine était ravagé par la guerre. C'est une partie touchante, dans laquelle l'auteur fait part de ses ressentis, de tout ce qui l'a amené à devenir astrophysicien, de ce qui l'a poussé à poursuivre son rêve, malgré la situation de sa famille au Vietnam, malgré les États-Unis, qui lui étaient totalement étrangers. Et tout ceci ne peut que pousser à l'admiration. Cette partie est d'autant plus intéressante que Trinh Xuan Thuan nous fait part de ses rêves mais aussi de ses désillusions en tant que jeune scientifique, de tout ces émerveillements que la science nous apporte et que tout passionné ressent à un moment donné.



S’ensuit une part de vulgarisation scientifique intéressante, non pas pour les thèmes traités (les galaxies, la matière noire etc...), puisque l'auteur ne s'attarde pas avec de grandes explications scientifiques mais plutôt pour tout ce qui entour la science. Toutes les réflexions qu'elle suscite, ses méthodes, les mouvements philosophiques qui l'ont accompagné et qui l'accompagne encore. L'auteur partage ses points de vue et ses prises de positions, entre déterminisme, « relativisme social », théorie du chaos etc... pour se concentrer dans la dernière partie sur le bouddhisme et le lien qu'il en fait avec la science.



Et cette dernière partie est très intéressante, puisque elle développe un aspect peu commun entre le monde de la science et de la spiritualité. Trinh Xuan Thuan y énonce clairement ce en quoi il croit, l'union entre les différents principes du bouddhisme et certaines théories scientifiques, d'un certain point de vue. Même si certains détails entre mes convictions personnelles et ceux de l'auteur divergent (principe anthropique, darwinisme...), cette dernière partie est un fabuleux développement, qui pousse à la réflexion, permet d'élargir un peu notre champs de vision sur les sciences et permet également de découvrir un peu plus cette philosophie-religion qu'est le bouddhisme.
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Le Cosmos et le Lotus

Je ne connaissais pas Trinh Xuan Thuan et j’ai beaucoup apprécié ce livre conseillé par un ami.

On y apprend énormément sur l’organisation de l’univers dans lequel nous vivons sans y porter le plus souvent la moindre attention. On apprend aussi beaucoup sur l’histoire contemporaine du Vietnam que je connaissais un peu mieux pour avoir un ami vietnamien. On apprend encore sur le parcours international d’un scientifique de très haut niveau et sur un homme d’exception.


Fait rare également, cet homme ose dire en quoi il croit, nous livrer ses convictions personnelles que l’on y adhère ou pas cela ouvre notre connaissance.

Pourtant clair et didactique, cet ouvrage nécessite malgré tout une attention soutenue et je dois dire que, d’abord, je n’ai pas tout compris, ma formation scientifique n’ayant pas été très bonne et qu’ensuite pour comprendre certains concepts passionnants abordés ici, j’ai eu recours à l’incontournable Wikipédia.

Mais que cela ne m’a jamais pesé dans la continuité d'une lecture très instructive.
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Le Cosmos et le Lotus

J'aime son approche de la science, du scientifique avec l'approche spirituelle; sa manière de nous amener au cours du livre à nous interpeller sur le fait que nous sommes des poussières d'étoile.



La façon dont il est arrivé à l'étude du cosmos, des étoiles, des supernovas, des trous noirs est passionnante.
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Le Cosmos et le Lotus

Dans ce livre hautement instructif, l'astrophysicien célebre Trinh Xuan Thuan nous fait part de ses réflexions de scientifique bouddhiste quant aux limites de la connaissance scientifique de ce que l'on nomme réalité. Son domaine étant l'astrophysique, il nous parle donc des limites révélées au vingtieme siecle par la théorie de la relativité, la théorie du chaos et la physique quantique. Ainsi, outre la réintroduction du hasard par le biais de l'observation des particules élémentaires, la science a pu mettre en évidence l'interdépendance entre observateur et "réalité" observée. L'auteur met en parallele ces limites de la connaissance scientifique avec ce que la gnose bouddhiste nous apprend avec un language non-scientifique sur l'impermanence, l'interdépendance et la vacuité du monde. Il y a plus encore dans ce livre et notamment une réflexion profonde sur la complémentarité des points de vue scientifique, mystique et artistique dans la tentative de l'Homme de comprendre cet univers dont il est un élément inséparable. J'ai apprécié également les réflexions de Trinh Xuan Thuan sur la nécessité de doter tot ou tard la recherche scientifique d'une éthique altruiste trouvant ses racines notamment dans le bouddhisme dont l'empathie est un élément spirituel central. Pour ma part, je suis intimement convaincu que les civilisations techniquement plus évoluées que nous le sommes actuellement n'ont pu survivre a leur propre science qu'en se dotant d'une telle éthique.
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Le Cosmos et le Lotus

En bon pédagogue, comme un historien des sciences, Trinh Xuan Tuan rappelle des faits marquants : la pomme de Newton, le pendule de Foucault, le chien de Schrodinger, le photon onde et/ou particule, la relativité, la physique quantique ...en utilisant le prisme du boudhisme. Cela donne une lecture originale, bien construite et surtout compréhensible, ou presque, pour les non initiés à ces sciences.



Ce livre est donc un savant mélange homogène d'astrophysique et de boudhisme. Le second servant à expliquer le premier. La spiritualité est mise en avant et l'image du scientifique dans son labo ou devant son ordinateur, coupé des problèmes du monde, en prend un coup car même si TXT revendique au chercheur le droit de tout chercher (en génétique, en physique quantique...), cela ne peut se faire pour détruire son prochain. De nombreux exemples illustrent ses propos.



J'ai trouvé intéressante cette position sur l'éthique du chercheur et passionnante sa vision de notre univers. En effet, selon la fameuse théorie du chaos la nature conserve sa notion d'imprévisibilité et surtout selon le théorème mathématique de Gödel, il existe des limites au raisonnement rationnel, une indétermination.

Ce qui veut dire que rien n'est écrit d'avance dans la nature et que tout est possible. Mais la recherche continue.
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Le Cosmos et le Lotus

Trinh Xuan Thuan scrute les galaxies et s'épanche sur pareille beauté. Dans son dernier livre, le brillant astrophysicien relate un parcours qui le mène à rapprocher science et spiritualité.
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Le Cosmos et le Lotus

Aux limites de la science [Trinh Xuan Thuan] oppose le poids de notre culture. Ainsi dresse-t-il un saisissant parallèle entre découverte scientifique et littérature de polar, comparant la recherche en astronomie à la résolution d'une énigme criminelle dans les romans d'Agatha Christie ou d'Arthur Conan Doyle.
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Le Cosmos et le Lotus

C'est un livre étrange, très personnel, parfois dérangeant, parce que tout à fait inhabituel.
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Le Cosmos et le Lotus

Disons que je m'attendais plus à un ouvrage scientifique qu'à une autobiographie.
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Le Cosmos et le Lotus

Cela faisait très très longtemps que je n'avais pas lu de vulgarisation scientifique. Ces retrouvailles avec Trinh Xuan Thuan sont dues au défi ABC, puisque celui-ci était mon dernier livre à lire pour le boucler.



Et je ne regrette pas ce choix. J'ai toujours aimé savoir ce qui amenait tel ou tel à faire ce qu'il faisait, et les biographies de scientifiques émérites m'intéressent, même si je n'en lis pas beaucoup, la dernière étant celle de Cyrulnik (Merci Babelio et son masse critique !). C'est donc avec plaisir que j'ai lu ces pages sur la vie et ce qui a amené l'auteur là où il est.



Outre que sa façon de vulgariser et rappeler les théories tout au long de l'histoire m'a permis de me remettre dans le bain en douceur, sans forcer, et sans difficulté particulière, j'ai adoré la vue d'ensemble qu'il nous offre de sa propre histoire personnelle. J'aime comment il parle simplement de lui, de sa jeunesse. Notamment sur le passage où il dit que,  très naïvement, il croyait que les grands scientifiques étaient aussi de grands doués en relations humaines et comment il est tombé de haut, cela m'a fait sourire, j'ai vécu exactement la même chose...



Il n'assène aucune vérité comme telle mais présente tout puis nous donne son avis, sans pour autant paraître prosélyte, que ce soit scientifiquement ou spirituellement. Il est le meilleur auteur actuel dans le domaine de la vulgarisation scientifique, à mon avis, loin de toute arrogance, hauteur ou pédanterie (Non non, si j'avais pensé aux Bogdanov, j'aurais dit "loin de toute mythomanie" en plus... Arf !), et laisse à chacun le soin de tracer son propre cheminement de pensée, avec toutes les dernières avancées qu'il met à notre portée grâce à des métaphores simples et des explications directes, sans vocabulaire incompréhensible. Même si la troisième partie de son livre donne le vertige, le même que lorsqu'on s'allonge et qu'on regarde le ciel par une nuit d'été sans nuage...



Bref, j'aime beaucoup cet auteur, et il n'est pas impossible que je réitère avec lui pour le X du prochain défi ABC !
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Le Cosmos et le Lotus

Cet essai est le livre idéal pour faire la connaissance de Trinh Xuan Thuan, en tant qu’individu, car il nous livre ici un beau et émouvant récit sur sa vie privée et sur sa carrière d’astrophysicien, et en tant qu’auteur, car Le cosmos et le lotus nous donne un bon aperçu de ses convictions et de son style d’écriture, simple et efficace mais véhiculant des idées d’une grande profondeur.



Disons-le tout net, je partais avec un a priori plutôt mitigé connaissant les idées bien arrêtées de Trinh Xuan Thuan sur le principe anthropique, credo clairement revendiqué et développé dans la totalité de ses livres. Mettre en avant le principe anthropique, mettre en perspective la science selon quelques idées héritées du confucianisme ou du bouddhisme, tout cela me semblait bien cadrer avec le personnage, mais aussi s’écarter un tant soit peu de la rigueur attendue de toute démarche scientifique. Or, après cette lecture véritablement enthousiasmante, et je pèse mes mots, comment ne pas réviser quelque peu son jugement ?



Cet essai est organisé en trois parties, sobrement intitulées : ce que je suis, ce que je cherche, ce que je crois.



Dans la première partie, l’auteur dévoile sans fausse pudeur son parcours, qui commence à Hanoi en 1948. Bon élève, élevé dans une culture francophile, fervent amateur de romans policiers, dont il compare les enquêtes policières à la recherche de la vérité scientifique, un avenir radieux semble être tout tracé. Puis il subit les soubresauts de l’histoire : le discours de Phnom Penh du général de Gaulle entraîne la fermeture des frontières entre le Vietnam et la France. Conséquence directe : Trinh Xuan Thuan n’ira pas faire ses classes préparatoires à Louis-le-Grand, où il est admis, mais fera ses études supérieures et toute sa carrière aux Etats-Unis. Bien que parlant mal l’anglais, son dossier lui ouvre les portes des plus prestigieuses universités américaines : le MIT à Boston, le Caltech à Pasadena et l’université de Princeton. Il choisira le campus de Caltech pour son climat, rencontrera des professeurs aussi mythiques que Richard Feynman et Murray Gell-Mann, on peut faire pire, et ce n’est là que le début... Son parcours se lit avec intérêt et émerveillement, et on retiendra une grande modestie dans la façon de raconter une carrière à la fois fascinante et exemplaire.



La seconde partie ouvre un chapitre épistémologique. Trinh Xuan Thuan s’interroge sur l’immuabilité des lois de la nature, s’extasie devant la beauté du monde et réfléchit sur le processus de création scientifique. Il relance le vieux débat sur le déterminisme et le libre arbitre, ce dernier réapparait grâce au flou quantique et à la théorie du chaos.



La troisième partie s’annonce plus délicate. On quitte l’autobiographie et l’épistémologie pour un nouveau débat qui relève des croyances et des convictions philosophiques, voire l’interprétation religieuse (si on considère le bouddhisme comme une religion). Le lecteur, qui peut ne pas partager les mêmes convictions, est-il sommé d’adhérer aux thèses bouddhistes ou croire au principe anthropique (les deux n’étant d’ailleurs pas forcément compatibles) ? Trinh Xuan Thuan est bien plus malin que cela. D’une part, le discours scientifique se poursuit, à un très bon niveau : paradoxe EPR, pendule de Foucault, Big bang… D’autre part, loin de faire du prosélytisme, Trinh Xuan Thuan ne fait qu’analyser et rapprocher les enseignements ancestraux du bouddhisme et les concepts hérités de la science moderne. Il compare et trouve des convergences : l’interdépendance des phénomènes dans le bouddhisme et la non-séparabilité en physique quantique, la vacuité et le principe d’incertitude, l’impermanence et la virtualité des particules... Ces rapprochements restent un pur exercice intellectuel, et non une tentative d’annexer l’une des disciplines par l’autre. Au contraire, Trinh Xuan Thuan met en avant leur utilité respective et leur complémentarité. Et le résultat est surprenant ! Paradoxalement, la seule divergence constatée réside dans la nécessité du principe anthropique, que le bouddhisme réfute, et que la science, selon lui, impose, sinon suggère fortement.



Il apparaît également, nous dit Trinh Xuan Thuan, que les questions éthique, morale et spirituelle sont exclues du champ de la science (qui d’ailleurs ne prétend pas les intégrer) mais restent nécessaires pour donner du sens à nos décisions et à nos comportements. Si la science permet de faire progresser la connaissance et la compréhension technique du monde, en l’absence d’un référentiel de valeurs éthiques ou morales, elle reste impuissante à définir la notion de progrès pour l’humanité.



Contrairement et aux frères Bogdanov et à Stephen Hawking, Trinh Xuan Thuan ne postule pas l’existence ou l’inexistence d’un principe créateur au nom de la science. Il explore la réalité du monde par plusieurs moyens et compare les différents outils mis à sa disposition. Puis il donne son avis mais ne l’impose pas, laissant au lecteur le choix de ses convictions, et c’est bien ce qui fait toute la différence.

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Le destin de l'univers. Le Big-bang, et après

Un auteur passionnant qui nous donne une analyse passionnante d'un sujet passionnant !!!
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Le destin de l'univers. Le Big-bang, et après

un livre intéressant qui traite tous ce qui concerne l'univers de près ou de loin!!!
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Le destin de l'univers. Le Big-bang, et après

a lire
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Le monde s'est-il créé tout seul ?

Un sujet passionnant, qui est bien brièvement abordé par les six intervenants de ce livre.

Ces entretiens sont cependant fort intéressants, et l'occasion de s'orienter pour qui désire poursuivre avec des ouvrages plus complexes.
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Le monde s'est-il créé tout seul ?

Le Monde s’est-il créé tout seul ?/Trinh Xuan Thuan/Ilya Prigogine/Albert Jacquard/Joël de Rosnay/Jean-Marie Pelt/Henri Athlan/(2008)

La grande question : l’univers a-t-il existé de toute éternité ou a-t-il démarré au Big Bang ?

La tendance actuelle est de pencher pour la seconde hypothèse et les savants pourraient même donner un âge à notre univers : il y a 13,7 milliards d’années que l’espace, le temps, la matière et l’énergie auraient fait leur apparition.

C’est Hubble en 1929 qui le premier a émis cette hypothèse, reprise par Gamow et Alpher en 1948 : pour eux, l’univers serait né à partir d’une singularité.

La question suivante est alors : la science peut elle étudier un phénomène qui ne peut se répéter ? À débattre …

En 1974, Brandon Carter fonde toute sa réflexion sur le principe anthropique à savoir que le Big Bang contenait la possibilité de notre apparition. C’est le principe anthropique faible.

Certains sont allés jusqu’à dire que tout était à l’état de potentialité dans la soupe primordiale. Ce sont les défenseurs du principe anthropique fort.

D’autres scientifiques font place à l’idée d’auto-organisation qui explique qu’à partir de quelques données de base au sein d’un certain chaos, un système peut évoluer vers des myriades de formes nouvelles.

Une question revient souvent : quel est la place du hasard dans l’évolution ?

Trinh Xuan Thuan, célèbre astrophysicien, en une cinquantaine de pages d’une grande clarté expose son point de vue qui fait référence à la théorie anthropique forte avec un principe créateur qui affirme que la vie et la conscience seraient des états inévitables que l’univers se trouvait dans l’obligation de laisser émerger. L’univers s’est trouvé avoir très exactement les propriétés requises pour engendrer un être capable de conscience et d’intelligence, dès les premiers instants du Big Bang.

Ce qui m’a apparu moins clair dans le discours de TXT c’est le fait qu’il semble s’être rapproché de la philosophie et spiritualité bouddhistes, qui affirment la permanence de tout temps de l’univers ; il n’y a pas eu de commencement et il n’y aura pas de fin, juste des changements, des cycles en quelques sorte.

Il semble y avoir contradiction.

Ilya Prigogine, prix Nobel de chimie 1977, n’est pas du tout d’accord avec la vision téléologique de TXT. Pour lui l’émergence de la conscience humaine est d’une imprévisibilité absolue, sans qu’elle soit pour autant incongrue et étrangère au cosmos dont nous sommes les enfants et aussi désormais les cocréateurs. Prigogine est ainsi le père des théories de l’auto-organisation. Pour lui le monde est un système de création auto-organisée suivant son propre programme qui se construit lui-même : la nature improvise et agit suivant les données qu’elle a.

Albert Jacquard est un spécialiste en génétique mathématique. Pour lui il n’y a pas de principe créateur à l’origine de l’univers. Il fait la démonstration qu’il n’y a jamais eu de Big Bang, que ce n’est pas un événement sinon il faudrait qu’une seconde avant il n’ait pas encore eu lieu, or le temps n’existait pas. Donc le point T/0 n’existe pas non plus. Et donc il n’y a pas eu de création et il n’existe pas de créateur.

Dans ce chapitre, Jacquard évoque la relativité du temps qui passe et qui n’existe que s’il se passe quelque chose. La formule est la suivante : la sensation (que ce soit du temps ou du poids donnés comme exemples), est proportionnelle au logarithme de l’excitation. Il aborde aussi le paradoxe de Russell qui dit que l’ensemble de tous les ensembles n’existe pas et il en fait la preuve. Ce qui infère que l’univers reste indéfinissable. Ce paradoxe a abouti d’ailleurs au théorème d’incomplétude de Gödel qui a remis en cause toute la logique mathématique en 1932. De même pour la conjecture de Goldbach (1742) : existera-t-il toujours un nombre pair égal à la somme de deux nombres premiers ? Personne n’a jamais démontré qu’elle était indémontrable, d’où l’incomplétude ici arithmétique.

Joël de Rosnay est non seulement docteur ès sciences, biologiste spécialiste des origines du vivant, mais encore spécialiste des nouvelles technologies, notamment en informatique. Pour lui, nous sommes le résultat de beaucoup de hasards, de chaos, d’amplifications, de bifurcations et de structures dissipatives successives. C’est la logique même des lois de la complexité qui fait émerger la variété des formes du monde : c’est ce qu’on appelle l’auto-organisation en relation avec la théorie du chaos.

Jean Marie Pelt est botaniste. Il est adepte du Big Bang, et se tourne vers la spiritualité pour exprimer une volonté créatrice. Profondément croyant, il pense qu’il faut lire la Bible comme une fable de La Fontaine. C’est la foi et non la science qui doit répondre aux questions ultimes, aux causes premières et aux fins dernières. Pour Pelt, l’auto-organisation est à l’œuvre à tous les niveaux. Mais il reste une zone de mystère qui enveloppe tout à laquelle nous n’aurons jamais accès.

Henri Atlan, médecin et biologiste, professeur de biophysique, philosophe et épistémologue pense qu’il n’y a pas de réponse scientifique à la question de la création de l’univers. C’est une question métaphysique de l’ordre du mythe. Puis pour le reste, la suite, l’auto-organisation règne : les structures organisées, fonctionnelles, se fabriquent elles-mêmes. C’est pourquoi, Atlan pense que le monde a très bien pu se créer tout seul. Cela dit, selon lui, nous n’avons pas besoin d’une hypothèse créatrice.

En résumé un livre de 200 pages très intéressant encore en 2016 quoique publié en 2008 et donc un peu en retrait dans le domaine par exemple des avancées en biologie moléculaire. Dans les laboratoires on s’est depuis beaucoup activé, peut-être en raison de la pression dont parle J. M. Pelt. Les chercheurs ont aussi leur philosophie et leur intégrité scientifique qui les poussent et les incitent à chercher du nouveau. La biologie moléculaire a beaucoup avancé notamment dans le domaine de l’édition du génome qui va révolutionner nos vies. Il n’est que de se référer aux travaux en cours sur l’endonucléase Cas 9 (CRISPR associated protein 9), enzyme spécialisée pour couper l’ADN avec deux zones de coupe actives, une pour chaque brin de la double hélice. Avec pour conséquence la possibilité de modifier facilement et rapidement le génome des cellules animales et végétales. Des perspectives inouïes s’offrent alors aux chercheurs avec une foule d’applications.

Il paraît osé par ailleurs de mêler la physique quantique comme le fait J.M. Pelt avec la biologie. Les bioinformaticiens ont déjà fort à faire pour traiter les données des chercheurs en biologie moléculaire. N’apparaît pas tous les jours un Claude Bernard !

Et puis, autre reproche, c’est que bien souvent la question posée, celle du titre du livre, est succinctement abordée, même parfois éludée pour nous mener dans des considérations hors sujet quoique intéressantes. Beaucoup de digressions de la part des intervenants comme si la question initiale les perturbait.

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Le monde s'est-il créé tout seul ?

Dans ce livre, la question fondamentale (et conceptuellement excitante) « le monde s'est-il créé tout seul ? » n'est pas considérée sur un plan religieux. Elle a été posée à plusieurs scientifiques de très haut niveau. Ils y ont répondu en fonction de leurs compétences et accessoirement de leurs convictions. Dans leurs réponses (argumentées), ils indiquent leur position personnelle vis-à-vis du principe anthropique "fort". Rappelons que, selon ce dernier, la vie biologique et la conscience humaine auraient été présentes, en puissance, dès le début de l'Univers. Si on admet cette formulation, une force créatrice (que l'on peut nommer Dieu) doit avoir présidé à la formation du cosmos.



En fait, seul un des scientifiques interrogés considère clairement le principe anthropique "fort" comme valide: l'astrophysicien Trinh Xuan Than. Pour justifier sa position, celui-ci développe notamment des considérations qui ne sont pas nouvelles mais qui restent troublantes. Les constantes fondamentales de la Nature et les conditions initiales de l'Univers semblent avoir été très exactement "ajustées" pour satisfaire toutes les conditions nécessaires à l'apparition de la vie telle que nous la connaissons; la probabilité pour que ces conditions soient réunies est moins qu'infime, donc ce n'est pas un hasard.

S'exprimant à sa suite, I. Prigogine prend le contrepied de l'astrophysicien en considérant les "structures dissipatives". Dans ces systèmes, loin de l'équilibre thermodynamique, la dissipation de l'énergie et de la matière peut devenir spontanément une source d'ordre. Ces phénomènes sont rares en physique, mais I. Prigogine cite un exemple trivial: les "courants de Bénard", apparaissant dans l'eau d'une casserole (chauffée par-dessous et refroidie par-dessus) correspondant à une convection macroscopique a priori hautement improbable. Les "structures dissipatives" sont beaucoup plus fréquentes dans les systèmes vivants (hors équilibre). La création est pour lui un phénomène fluctuant, probabiliste, irréversible, présentant des bifurcations; le principe anthropique "fort" n'est donc pas pertinent, selon lui.

J.-M. Pelt est un scientifique qui a la particularité d'être chrétien; mais il distingue très bien les domaines de la science et de la spiritualité. Ainsi, il se déclare hostile au principe anthropique "fort" et aux divers courants créationnistes. J. de Rosnay, lui, rejoint grosso modo les positions de Prigogine, en insistant sur la notion d'auto-organisation. H. Atlan, autre contempteur du principe anthropique "fort", explique qu'aucune différence fondamentale n'existe entre l'inanimé et l'animé (celui-ci présente seulement un degré d'organisation supérieur). A. Jacquart, pour sa part, nie qu'on puisse raisonner sur l'instant zéro (il est situé hors du temps, car il n'y a pas de... "avant"); cet instant est d'ailleurs rejeté à moins l'infini si l'on utilise une échelle logarithmique.



Ainsi, ces scientifiques ont des positions assez différentes sur la question posée initialement. Justifiant leurs réponses dans le cadre de leurs études personnelles,les personnes interviewées s'éloignent parfois du coeur du sujet soulevé. Malgré tout, le livre m'a semblé vraiment intéressant. Force est de reconnaitre que les avancées assez récentes sur des "structures dissipatives" et sur l'auto-organisation mettent en difficulté les tenants du principe anthropique "fort".

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