– Tu vois, mon lapin, si tu continues à ma faire suer, je te transforme en civet.
– Tu sais ce que dit Jean-Claude Duss, continue mon meilleur ami. "Oublie que t’as aucune chance, vas-y fonce. On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher."
– Je n'en reviens pas que tu aies eu le cran d'aller jusqu'au bout.
– Tu me trouves sans-gêne ?
Le jeune garçon me lance un sourire rayonnant. Son père nous observe du coin de l'œil. Remarque-t-il qu'un lien particulier m'unit à son fils ? Un lien inexplicable, un peu mystique. Comme si nos routes étaient faites pour se croiser.
Là, face à l'immensité de la mer, au milieu de ces flocons qui tombent avec régularité, nos cœurs s'offrent l'un à l'autre de la plus belle des manières.
Nous aurons peur demain.
Ça fait longtemps que je n'ai pas blagué comme je me le permets avec vous ce soi.
Merci pour ça.
Les dents serrées, je tente d'analyser la situation. Tom devrait être content d'avoir reçu une telle invitation.
Moi, en revanche, c'est une autre histoire. Ça me met terriblement mal à l'aise. Pire, ça me révulse. Avant le décès de mes parents, j'adorais Noël. C'était moi qui préparais la buche chaque année, avec des goûts toujours plus surprenants et succulents. Nous passions des heures, voire des jours entiers à décorer la maison. Chaque recoin était savamment étudié pour accueillir boules, guirlandes et autres lampions. Du 15 novembre au 15 janvier, la magie des fêtes s'emparait de notre environnement et de nos esprits.
Maintenant, c'est différent.
Même si notre histoire venait à échouer, je suis persuadée qu’Andrès demeurerait la plus belle erreur de ma vie.
Celle qu’on oublie jamais.
« — J’ai apporté le dessert, lance ma meilleure amie en imitant la meuf de la pub pour les paniers de Yoplait »
Foutu pression sociale !
Les gens ne se rendent pas compte, mais leurs questions sont déplacées. Ils ne sont pas dans l'intimité des autres et, le plus souvent, ils feraient mieux de s'occuper de leurs fesses.