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3.7/5 (sur 30 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1963
Biographie :

Véronique Le Goaziou est une sociologue et ethnologue, chercheur et enseignante française.

Elle est titulaire d'une licence d'ethnologie (1986), d'un DEA de philosophie (1987), d'un DEA de "Sciences-Technologies-Société" (1988), et d'un doctorat en Sciences Sociales (1993).

Elle est chercheuse associée au Laboratoire méditerranéen de sociologie (Lames-CNRS) à Aix-en-Provence après avoir été attache à l'université de Paris I.

Depuis 2005, elle travaille sur diverses questions sociales et politiques, plus particulièrement le Front national, le lien social et la violence.
Elle est l’auteur de nombreux articles et ouvrages et réalise depuis plusieurs années des missions sur les quartiers dits " sensibles ".

Elle a fondé en 2000 l’Agence de Sociologie pour l’Action.

Elle a également publié plusieurs romans dont "Monsieur Viannet" en 2018 aux éditions La table ronde.
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Source : Editeur, http://www.lames.cnrs.fr/spip.php?article149, http://www.yapaka.be/auteur/veronique-le-goaz
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Bibliographie de Véronique Le Goaziou   (16)Voir plus

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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Je bois parce que je ne fais rien. J’ai besoin de sortir et si je ne sors pas, je vais mourir. Je ne supporte plus d’être enfermé. Mais quand je sors, je ne sais pas où aller et je bois. Je finis dans un bar. Des bars. Alors je reste chez moi. Et chez moi, je bois…
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[...] On va tous vous sortir les même phrases.
-- Pourquoi ?
-- Parce qu'on a tous la même histoire. Vous changerez les lieux, les âges, les prénoms. Mais pour le reste, c'est la même, vous verrez.
Il boit.
-- Des sales histoires.
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Des journées à ne rien dire… Sa femme à ses côtés. Bières et dessins animés.
Avant l’alcool et les cigarettes, c’est la folie qui va les tuer.
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Sous l’un d’eux, dépasse un bras de veste de pyjama ou de chemise de nuit.

Il est vêtu d’un complet défraîchi, pantalon de tergal gris et veston assorti. Et à ses pieds il porte de grosses chaussettes de tennis. Il se tient droit, au bord du matelas. Ses jambes sont repliées, ses coudes sur les cuisses, ses mains jointes et les doigts croisés.

Sur la moquette, près de lui, un paquet de cigarettes et un cendrier. Puis un pack de bières un peu plus loin. Devant lui et presque au centre de la pièce, un poste de télévision allumé. Derrière le poste, un mur nu puis dans le prolongement du mur une fenêtre qui donne sur la cour de l’immeuble. Une haute fenêtre à l’anglaise aux petits carreaux sales et certains rayés.


Mon cahier de nouveau ouvert. Alexandre Viannet me parle. J’écris.

— Savez-vous que lorsque je sors de chez moi…

Il s’arrête. Baisse la tête. Ses bras entre les jambes. Les épaules voûtées.

— Non. Je dois être concentré. Dire les mots justes. Dire ce qui est.

Il se redresse.

— Je ne sors plus de chez moi aujourd’hui… Le moins possible.

Il attrape son verre posé sur la moquette entre ses pieds. Il boit. J’écris.

— À l’époque où je sortais de chez moi, quand je rentrais et que je voyais cette pièce, je me demandais qui était le type qui vivait ici.

— Le type qui vivait ici ?
Il fait tourner son verre de bière entre ses doigts.

— C’est ce que j’ai dit.

— Et qui était-ce ?

— Moi, madame. Qui voulez-vous ? Moi.


Cadre dans un cabinet d’études qui réalise des sondages et des enquêtes sur des faits de société, j’avais été contactée par une association nationale de réinsertion sociale. Spécialisée dans l’hébergement de personnes en grande difficulté, cette association souhaitait mener un travail sur ce qu’étaient devenus ses anciens résidents. Avant d’envoyer de jeunes enquêteurs sur le terrain, j’avais décidé de réaliser moi-même quelques entretiens. Je voulais me faire une idée du public et tester les questions qui devaient ensuite figurer dans un guide remis à l’équipe. Je devais commencer par Paris, aller ensuite en région Centre et finir par le Sud-Est, où je réside. L’un de mes collègues serait chargé du Nord et du Grand Ouest.

La direction de l’association avait prévenu Monsieur Viannet de mon appel après m’avoir fourni une liste de personnes qui avaient été hébergées dans un de ses centres franciliens et acceptaient de me parler de cette période de leur vie.

J’ignore comment il avait été choisi et ce qu’on lui avait dit. Il était le premier sur la liste. Et au téléphone, il n’avait posé aucune question.
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Il a affirmé que ce n'est pas parce que tu sais que tu glisses et même pourquoi tu glisses que tu t'arrêtes de glisser.
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Aucune trace, à part peut-être ce pouf oriental et le guéridon, qui rappelle quoi que ce soit d'une vie autre ou du passé.
Rien sur leurs parents. Rien de leurs enfants.
Monsieur et Madame Viannet vivent dans un absolu présent.
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J'ai mal au coeur à cause des cigarettes. Il est dix heures du matin et ils fument, tous deux, une cigarette après l'autre. Chacun son paquet. Chacun son cendrier. p.20
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Son logement est composé d’une petite entrée qui dessert la cuisine, une salle d’eau sans porte où j’aperçois des toilettes et, dans le fond, un bac de douche fermé par un rideau de plastique, et la pièce principale.

Les murs de la pièce sont recouverts d’une feutrine jaunâtre noircie par l’humidité au-dessus des plinthes. Au sol, une épaisse moquette de laine grise sauf à certains endroits où le tissu est élimé. Des trous de cigarette dans la moquette. Et des taches. Un halogène cassé dans un coin et deux lampes sans ampoule. La seule ampoule allumée pend du plafond, depuis une moulure en forme de coquillage.

Alexandre Viannet est assis sur un matelas double posé à même le sol et poussé contre un mur sur une de ses longueurs. Sur le matelas, un drap gris, des couvertures et à sa tête deux oreillers.
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— Mon père, j’ai fini par le tuer, un soir comme les autres où je voulais juste qu’on dîne en paix. Mais ça n’a pas été possible. Mon père a crié. Comme tous les soirs, il a crié. Alors je me suis levé, je l’ai tué et avec mes frères on a roulé son corps dans un tapis. On a poussé le tapis dans un coin de la pièce et on a fini de dîner. Ma mère a débarrassé la table, elle a fermé les volets, éteint les lumières, on est allés se coucher. Le matin, en préparant le petit déjeuner, ma mère, mes frères et moi on faisait gaffe de ne pas buter dans le tapis.

Il tourne la tête vers moi. Assise sur une chaise, mon cahier ouvert sur les genoux, j’écris ce qu’il me dit.

— On est restés deux jours avec lui. Le tapis. Ça vient de loin tout ça, vous comprenez ?

De nouveau un regard vers moi. Je continue d’écrire. Il soupire, poursuit :

— Mon père avait essayé d’arrêter de boire. Sa vie à essayer. Mais c’était trop tard. Sa vie, il l’a passée dans les bistrots à se battre.

Ma première question, d’une voix enrouée :

— Se battre pour quoi ?

Son premier sourire.

— Pourquoi ? Pour un mauvais regard, une expression qui ne lui plaisait pas, un geste qu’il n’aimait pas, ce genre de choses, vous voyez ? Ou une histoire de femmes.
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- [...] Y a des gars, ils portent depuis qu'ils sont tout petits.
J'écarte mon stylo. Je hausse les sourcils.
- Ils portent ... ils portent quoi ?
Il secoue la tête. Il boit. Peut-être a-t-il l'impression que je le fais exprès.
Exprès de ne rien comprendre.
- Vous me posez vraiment la question ?
- Oui...
Il souffle, presque excédé.
- Ils portent leur vie, madame, quoi d'autre ? Et y a des vies plus lourdes que d'autres, vous ne pensez pas ?
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