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Critiques de Will Self (84)
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No smoking

« Le motel était un blockhaus en parpaing bleu gris avec un toit en tôle ondulée. Il ressemblait à une latrine construite par des chevaux intelligents. Chacune des portes de la stalle était équipée d'une serrure à pièces de monnaie, dans laquelle le « pensionnaire » devait insérer vingt dollars pour obtenir sa clé. Il n'y avait pas de personnel en vue. »



Un geste apparemment anodin sera le commencement de grands ennuis pour Tom Brodzinski et sa famille. Ils sont en vacances dans une « île-continent » (imaginaire) immensément longue à parcourir. Alors qu'il jette par mégarde le mégot de sa dernière cigarette de son balcon, celui-ci atterrit sur le crâne d'un vieil homme, assis sur un fauteuil juste en dessous. Il est légèrement brûlé mais sa compagne, une jeune femme autochtone, va porter plainte contre Tom. Particularité de ce vaste pays touristique, c'est une cour de justice coutumière qui est compétente. Tom devra entreprendre un très long voyage pour être jugé, en compagnie d'un certain Prentice, qui lui doit être déposé aux « Tontine Townships », à mi-chemin…



Toute la vie de Tom va être remise en question à l'occasion de ces tribulations, y compris celle qu'il menait avant de venir en vacances dans ce pays.



Je me suis d'abord demandé pourquoi « The Butt » (le mégot) était devenu « No Smoking » en français. Pour me rendre compte qu'en effet ces panneaux d'interdiction étaient très fréquents dans ce récit surréaliste. On s'y entretue à qui mieux-mieux, sur ce continent, on y signe des contrats qui encouragent les co-signataires à vous faire passer de vie à trépas pour leur plus grand bénéfice (tontines) mais les fumeurs y respectent « la ligne des seize mètres » !



Que dire de plus ? le style de Will Self est vraiment original, barré même. Ce que je savais déjà car, si je ne suis pas un fan absolu, j'ai tout de même lu de lui quelques autres romans. « le livre de Dave », « Les grands singes », « Vice-versa », et « Ainsi vivent les morts » par exemple. Et ce « No smoking » ne dépare pas dans le lot. Il ne plaira pas à tout le monde mais cet avorton étrange et mal-fichu est tout de même très attachant.

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Une histoire pour l'Europe (La petite colle..

Un supplément gratuit de Nouvel Observateur de 1998 retrouvé au hasard des fouilles archéologiques dans mes étagères. Il est si petit, les éditions Mille et une nuits voulant faire des opuscules pratiques pour les transports en ville et avec la particularité de mentionner le prix en euro (pas si évident de faire passer le message à l'époque). Quelle remontée dans le temps en le retrouvant ! Ce livre avait attendu une rencontre, patiemment, pendant dix-huit ans.



"C'était le rire heureux et confiant d'un enfant aimé - quoique peut-être un peu guttural sur les bords."



Une histoire qui ressemble à celle d'Au pays du fou rire mais j'avoue avoir préféré celle de Will Self. Un très jeune britannique se met à parler allemand et procure à ses parents des angoisses. En effet ceux-ci ne comprennent manifestement pas l'allemand commercial, en même temps : ils sont anglais et leur enfant a deux ans... Ils l'imaginent souffrant d'une maladie et le présentent aux plus grands spécialistes. de l'autre côté, un allemand, banquier de son état se met à jouer, à avoir des difficultés de concentration.



Et c'est essentiellement à ce moment que l'histoire, drôle de bout en bout (et les jeux de mots sont sympa), prend un autre sens et est très bien pensée. le récit se situe après la réunification de l'Allemagne et le banquier est originaire des Sudètes. Et vraiment, en très peu de pages et de mots, cet auteur a un talent fou pour faire ressentir le déséquilibre -"L'argent, c'est de la merde", jamais entendu ça ? Non, apparemment, non. Vous savez que nous sommes entourés de fantômes ici, à Francfort ?"-, et exposer les traces profondes que créent un déracinement. J'ai adoré la force de certains passages, notamment quand le banquier repense à son exil de la Bohème vers l'Ouest, à son arrivée à treize ans avec une paire de chaussette et un livre de mathématiques dans son sac : "Tout cela semblait appartenir au passé d'un autre, c'était trop sordide, trop mesquin, trop brutal, trop triste pour l'homme qu'il était devenu. Des mouches bourdonnant autour de la langue d'une femme morte."



"Il n'y avait pratiquement pas un seul Allemand de souche dans ce quartier sordide de la capitale européenne de la finance."
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Le livre de Dave

On est dans les années 2000, Dave est chauffeur de taxi à Londres. Il déteste les gens, ne supporte plus le monde, est entre autres raciste et misogyne... Il a eu un fils avec son ex-femme Michelle, mais les circonstances de la création de leur famille sont aussi merdiques que le reste de sa vie. Des centaines d'années plus tard, le monde post-apocalypse vit au rythme de la parole de Dave, dont le journal intime blindé d'injures et de fautes d'orthographe a été déterré et considéré comme des mots de prophète...



J'ai essayé, je vous jure que j'ai essayé... Quand la majorité qui a détesté te dit qu'elle n'a pas pu passer la page 100 et que tous ceux qui ont adoré t'avouent sans complexe que c'est un roman qui se mérite après plus de 200 pages de galère, tu comprends vite que normalement, en persévérant, tu pigeras, tu trouveras ça génial, comme les autres qui sont parvenus jusqu'au bout.

En ce qui me concerne, j'ai essayé jusqu'à la page 280, pendant laquelle pour la cinquantième fois au moins je me suis demandé si j'allais arrêter. La cinquantième-plus-ou-moins fut donc la bonne.

C'est cette fois-là uniquement que je me suis posé la question de savoir si j'aimais l'histoire. Le pitch de départ était alléchant, vraiment : un journal intime aux pensées fourre-tout déterré du passé, d'un type qui n'aimait ni le monde, ni les gens, ni lui-même, se retrouve propulsé au rang de bible d'un monde apocalyptique dans un futur lointain mais déterminé.

Tout ça promettait à fond, de quoi espérer critiques acerbes et cyniques de la religion, barres de rires et jeux de zygomatiques réguliers.

En fait non.

Attendez, en fait oui, d'une certaine manière pourrions-nous dire, car il y a de la critique du monde d'antan, de ce nouveau monde complètement barré revenu à une morale du Moyen-Âge (autant dire l'obscurantisme) et de la foi en une religion sortie de nulle part, critique à comprendre via la lecture d'évènements. Mais en en fait non, car la narration de ce pitch alléchant prend une tournure absolument immangeable, qui n'a souvent ni queue ni tête malgré la présence d'un lexique à la fin de l'ouvrage. Car non seulement les dialogues des personnages sont écrits de manière phonétique, mais en plus le récit utilise le vocabulaire de Dave (et son orthographe), certainement utilisé dans son journal, pour renommer des choses et des gens. Franchement, c'est brillant et original, incroyablement maîtrisé par l'auteur, une prouesse littéraire, vraiment. Mais on ne comprend rien à l'histoire, les mots et phrases s'enchaînent souvent sans cohésion, l'alternance des chapitres entre le passé et l'avenir ne donnent pas beaucoup de réponses sur le pourquoi des choses dans ce sombre futur...

Malheureusement, on se lasse vite de ne pas comprendre. Et en jetant un œil plus loin que les 280 pages effectivement lues, je m'aperçois que la fin ne rattrape pas forcément le début. Je n'ai pas aimé, j'ai été déçue. Le génie littéraire annoncé n'a pas surpassé le désintérêt pour l'histoire. Peut-être que mon challenge actuel de lire un autre livre imbuvable qui traînasse sur mes étagères depuis 13 ans (Ulysse de Joyce), challenge étalé sur 10 mois, ne m'a pas permis de trouver une place dans mon cerveau pour un autre challenge comme celui-ci.

Peut-être... mais quand même.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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La Théorie quantitative de la démence

Grâce à une forte intertextualité, les six nouvelles de ce recueil composent un drôle de tableau impressionniste de la ville de Londres à la fin du XXème siècle. Ou plutôt d'une version alternative de cette ville, comme si elle était discrètement envahie par une autre dimension où ne se passent la plupart du temps que des choses pas très normales.



Will Self lance des hypothèses délirantes à partir de notre monde réel. On nagerait en pleine science-fiction, si ce terme se limitait aux sciences sociales et psychologiques. Nous avons aussi un zeste de drogue et de Bardo Thödol, pour faire bonne mesure.



En effet, avec « le Livre des morts de Londres-Nord », Will Self rend un hommage iconoclaste au bouddhisme tibétain. Car sa vision de l'après-vie se révèle aussi terne et ennuyeuse que possible. Pensez-vous, la mort vous oblige à habiter dans la banlieue de Londres ! La situation est traitée avec une désinvolture toute britannique, que seule vient contredire le trouble du narrateur. Retrouvera-t-il son Self control avant de commettre LA gaffe irréparable ?



L'ennui a une place importante dans ce recueil, puisque ce thème est aussi au coeur de la nouvelle « A la découvert des Ur-Bororos », tribu la plus barbante de toute l'Amazonie, dont les valeurs (ou plutôt leur absence) débordent insidieusement sur notre fière civilisation occidentale. Prélude au vide du Nirvana ? Pas sûr.



Cette obsession de l'ennui génère des compulsions chez les fiers britanniques. Car la dernière nouvelle « Attendre » décrit une fin de siècle en manque de repères, où le simple fait de patienter entre « immanence et imminence » génère des comportements intenses, voire violents, comme les prémices d'une apocalypse couvant dans l'inconscient collectif.



Ce qui nous amène à la nouvelle éponyme, où un chercheur aventureux met le doigt sur la façon dont la santé mentale se régule dans cet univers parallèle… entraînant chez ses disciples bon nombre de dérives qui menacent aussitôt de déstabiliser ladite régulation. Une satire lente à démarrer, mais qui établit finalement des parallèles intéressants avec le développement de n'importe quelle théorie plus sensée (ou tout aussi peu sensée).



En conséquence, la démence s'étend et déborde sur les autres nouvelles, en particulier « Monocellulaire », récit aux allures de bad trip.



Pour éviter l'overdose, je vous conseille de lire ce recueil par petites bouchées, en prenant bien votre temps, sous peine de vous réveiller dans cet autre monde (c'est là ma théorie quantitative).
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Le livre de Dave

Bon je n’ai pas réussi à aller plus loin que la page 200... La critique générale est pourtant unanime sur le fait que ce roman : "Il claque sa race !"... Dans le fond je suis d'accord, l'auteur est un génie, par contre son style : prends tes gouttes nénette... c'est tellement riche que j'étais essoufflé à chaque fin de paragraphe...



Entre nous et pour tout vous avouer, je fais un complexe littéraire ...Hein ? Quoi ? Ou un quoi ? (formidable ça marche aussi …)



En faite, je voulais passer dans la cour des grands, devenir un adulte de la haute sphère intellectuelle, apprendre à apprécier tout l'ennui que peut apporter ce genre de roman...



Et puis finalement non, j'abandonne, rideaux messieurs dames, je suis une quiche de la littérature, moi je lis les romans de gare, les petits polars et les belles histoires à deux balles...Celles qui te font rêvasser le jour et la nuit...



Bref je n'arrive pas à comprendre comment vous faites vous les gens de la haute pour prendre votre pied ? Pour moi c'est comme la position du missionnaire entre deux culs-bénis qui n'ont pas compris que B... est un plaisir, c’est comme essayer de lire un mémoire quel qu’il soit, c’est comme regarder le film qui a reçu la palme d’or…



mais alors je suis un trou duc ?

D’après moi, non mais d’après vous peut-être ?



Aujourd’hui ça me dérange encore de ne pas savoir profiter de vos chefs d’œuvre … Mais voilà il faut savoir accepter ses différences sans pour autant les snober…



A plus les copains

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Le livre de Dave

Livre noir, fataliste, mais avec une étrange douceur, comme celle des créatures mi-humaines mi-porcines, les "motos", qui peuplent la contrée décrite dans la partie future du livre.



Le talent de Will Self est indéniable pour conter cette double histoire, mi-drame sociale urbain, mi-fable rétro-futuriste (bien que la possibilité d'un futur hautement technologique, "cornucopien", apparait aujourd'hui comme beaucoup plus improbable qu'à l'âge d'or de la SF XXème siècle...). La partie actuelle du livre est beaucoup plus nuancée que le résumé ne le laisse paraitre.



Certes, Dave Rudman n'est pas le gendre idéal, mais de là à le qualifier de "pire des hommes", il y a un gouffre. Pour la vraie caricature du chauffeur de taxi raciste et sans complexe, voyez plutôt du côté de la file des voitures à l'aéroport de Marignane, vous serez mieux servis...



Etonnants, tous ces commentaires négatifs sur l'écriture; fluide, sachant sauter d'un registre à l'autre, sans fioritures, et ultra-réaliste quant à sa version d'un futur plongé dans l'ignorance du Livre Unique, un sabir SMSesque, dont il faut un chapitre pour s'y habituer pleinement (quelques lignes si l'on a moins de 30 ans...).



Les chapitres alternent entre les deux époques, elles-mêmes suivant des épisodes sans chronologie linéaire, mais parfaitement agencés pour le développement de l'histoire et des personnages. La partie contemporaine fait froid dans le dos, au point peut-être de rendre à l'anti-héros Dave un caractère attachant, sans pour autant essayer de justifier sa misanthropie. Le personnage de Michelle, qui dans le futur est synonyme de mal, est un peu excessif à mon goût, rendant soluble dans n'importe quel liquide la misogynie, surtout au vue de sa terrifiante omniprésence dans ce futur imaginé.



Habile, car malgré une charge sous-jacente contre les dogmes religieux, la xénophobie et le patriarcat, ce livre ne verse jamais dans le moralisme niais ou dans le manichéisme, mais tend plutôt vers une résignation aux radicalismes de tout bord, nous menant quoi qu'il arrive vers notre perte, avec comme seul échappatoire, l'amour, pour ceux qui peuvent se le permettre.
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Le livre de Dave

Will Self est un auteur intéressant. Parce qu'il n'est pas conformiste, parce qu'il écrit des livres à partir d'idées originales, parce qu'on se demande où il va les chercher, ces idées, et ce qu'il peut bien ajouter à ses céréales du matin pour avoir une telle créativité. On peut aimer Will Self tout en étant continuellement déçu par ses romans, qui commencent fort et tiennent rarement leurs promesses. Moyennant quoi, on continue de le lire, espérant toujours plus de cet écrivain hyper doué, ça, c'est difficile de prétendre le contraire.

Le Livre de Dave, tout juste paru en France, est pourtant antérieur à No smoking, qu'on a découvert auparavant. Ce n'est pas ce que cela ait est une grande importance, mais quand on suit un auteur, autant le lire de façon chronologique. Le livre de Dave, comme Les grands singes ou Mon idée du plaisir, appartient au genre dystopique, particulièrement prisé par Will Self. Et cette fois, c'est du gratiné ! Imaginez : les délires rédigés par un chauffeur de taxi londonien qui deviennent, 5 siècles plus tard, l'Evangile des habitants d'une Angleterre qui, après le déluge, survivent dans une société plus proche du Moyen-Âge que de notre époque.

Le récit est partagé entre la description de ce nouveau monde et les dernières années de la vie de Dave. Il faut un peu de temps pour comprendre comment est construit le roman, mais ce n'est rien à côté de la langue qui est employée par les habitants de l'archipel d'Ingleterre : un sabir concocté à partir du cockney du chauffeur de taxi, sur lequel se greffe un langage SMS qui rend la lecture incompréhensible sans un lexique. Ca tombe bien, il y en a un à la fin du livre.

A travers cette société future, qui a fait de Dave son prophète, il est clair que Self s'attaque à l'obscurantisme de toutes les religions et de tous les dogmes. Ok, mais si le lecteur ne s'accroche pas pendant la première centaine de pages, il est complètement largué et se désintéresse peu à peu du livre. Et il survole alors une grande partie du roman. Tout en se sentant stupide, une impression pas très agréable.

Est-ce que c'est acceptable de dire que l'on aime bien Will Self mais moins ses livres ? Il serait peut-être raisonnable d'arrêter de le lire, non ?
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Ainsi vivent les morts

Lily Bloom est morte d'un cancer. Cheminant dans le royaume parallèle des ombres, ignorée de la foule des londoniens affairés, accompagnée de son lithopédion - foetus calcifié issu d'une grossesse extra-utérine non arrivée à terme, qui aime pousser la chansonnette, de son galopin de fils écrasé par une voiture à l'âge de neuf ans et d'un sorcier aborigène qui la guide vers son lieu de rendez-vous avec un fonctionnaire de la mortocratie - bureaucratie en charge des formalités affairant aux trépassés, afin de postuler pour une réincarnation en bonne et due forme.



Ainsi vivent les morts narre les pérégrinations ante et post mortem d'une dame, c'est-à-dire les différentes étapes menant de vie à trépas et retour via un nouvel avatar. Cette histoire féroce et macabre est l'occasion pour Will Self de donner libre cours à sa verve politiquement incorrecte, pour faire feu de tout bois sur les peu reluisantes contingences de notre humaine condition. Le texte est un festival de néologisme hardis, de jeu de mot désopilants, de coq-à-l'âne drolatiques, d'argot mâtiné de yiddish . Un tour de force iconoclaste.
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Le piéton de Hollywood

J'avoue ne pas trop comprendre ce que la critique trouve à ce livre obscur, ultra-référencé, très stylisé mais relativement peu lisible... Autant j'avais adoré l'anticipation délirante du Livre de Dave, autant l'autofiction déambulatoire du Piéton de Hollywood me laisse de marbre.
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Le livre de Dave

Se mérite. À partir de la quatre centième page, ça devient bon. J'ai cru arrêter 10 fois mais je ne regrette pas d'avoir persisté. Vraiment impressionnant. On comprend peu à peu comment tous les rites et croyances du peuple qui nous est décrit prennent leur source dans le quotidien d'un chauffeur de taxi sans grand intérêt. La mise en relation entre cette religion du futur plutôt belle et émouvante et l'existence médiocrissime qui l'a inspirée est extrêmement perturbante.
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No smoking

Excellent concept, livre tout juste moyen.



Une bonne idée: mettre en scène un pays qui serait l'apothéose du relativisme culturel mâtiné de bien-pensance occidentale.

Les lois tribales arriérées de ce pays sont enchâssées dans des contrats et un système légal très proche de l'anglo-saxon. Tout ça pour montrer l'absurdité -la stupidité- du résultat.



Mais l'intrigue est trop visiblement un prétexte pour aligner l'énumération des conséquences de ce brillant concept. Les personnages ne sont ni crédibles, ni suffisamment campés pour en faire des "figures" de fable.



Le livre est sauvé par le fond, une grande inventivité, et par quelques passages burlesques assez drôles.



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No smoking

Quand j'ai lu le pitch, je m'attendais à un livre de psychopathe... mais j'ai vite déchanté.

Pourtant, Will Self a une réputation aussi sulfureuse que possible et ses premiers bouquins m'ont l'air de battre des records dans le genre. Mais non, là, globalement, je me suis ennuyé et ce n'est pas le pire.

L'histoire est celle de Tom Brodzinski, un type banal, qui part en vacances avec sa petite famille dans une gigantesque île genre Madagascar, qui y décide d'arrêter de fumer, incité par une politique particulièrement hostile aux fumeurs et... d'une grande hypocrisie. Alors, après avoir terminé son ultime clope sur le balcon de son hôtel, il jette le mégot encore incandescent qui atterrit... sur le crâne d'un autochtone. Ce simple geste lui vaut d'être poursuivi pour tentative de meurtre.

Jusque-là, tout va très bien. C'est après que ça se complique. Pour le lecteur j'entend, parce que pour le personnage, dès le premier chapitre, il se retrouve dans un merdier pas possible qui ne va pas aller en s'arrangeant. L'idée de base est géniale mais le reste est excessivement mal amené. [...]
Lien : http://tutevukantalu.blogspo..
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Le livre de Dave

...même un meuble bancal se mettrai au garde à vous pour éviter de poser son pied sur cette rame de papier gaspillée...!



Fred-Fichetoux-Beg mode "tuuuuut censuré" activé
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Dorian, une imitation

Un remake du Dorian très glauque... Très fort également. Une vision du coté obscure de notre société ?
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Dorian, une imitation

J'ai une passion un peu excessive pour ce roman qui se trouve être lui-même excessif : déchéance, drogue(s), sexe , cynisme, superficialité ... ; un cocktail détonnant ! Le Dorian dont il est question dans le titre fait bien entendu référence "à LE Dorian", chef d'oeuvre d'Oscar Wilde (le portrait de Dorian Gray), ici Apollon évoluant dans le milieu gay anglais des annnées 80 (apparition du sida...). Le pari était très risqué, c'est à mon avis une réussite totale.
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Le livre de Dave

Attention écrivain barré.

Un taxi londonien est passé au hachoir de la vie quotidienne. Raciste et désabusé, il vomit toute sa haine dans un livre de réflexion intime destiné à son fils. Tout y passe : son métier de taxi, la place faite à la garde des pères en cas de divorce, sa misogynie motivée par le rôle de son ex-épouse. Quelques siècles plus tard ce livre a été retrouvé pour devenir une sorte de nouvelle Bible : il distille son poison et influence une nouvelle civilisation qui croupit sur le cadavre de notre monde actuel.



Will Self alterne les chapitres entre les différentes périodes mais sans suivre une chronologie linéaire, il invente aussi une nouvelle langue, un anglais mixé au cockney.
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Le piéton de Hollywood

Dans sa postface à son dernier méfait, Le piéton de Hollywood, Will Self écrit qu'il a conscience que son livre est "tordu, décousu et mélancolique." Bon, il est lucide, notre écrivain, c'est déjà ça. Le piéton de Hollywood est un triptyque peu ou prou consacré aux maladies mentales : les TOC, la psychose, Alzheimer. La première partie de l'ouvrage est la meilleure, à peu près construite de façon intelligible, plutôt drôle, elle témoigne de la fascination étrange de l'auteur pour le nanisme. Les deux autres novellas sont elle quasi illisibles à moins d'être consommateur de champignons hallucinogènes. Un vrai délire paranoïaque dont le seul objectif semble être de perdre le lecteur. Le livre est une autofiction et un éloge de la marche, entre autres choses. On y croise quelques célébrités, de Justin Timberlake à Orson Welles, dont on se demande bien ce qu'elles viennent faire dans cette galère. A croire que Will Self a trop lu Michel Houellebecq auquel on pense, vaguement. De nombreuses photos en noir et blanc apportent un peu de distraction quand l'attention se relâche, ce qui est fréquent. Touffu, erratique et complètement barré, Le piéton de Hollywood est un livre aussi brillant qu'abscons. Enfin, essentiellement abscons (comme ses pieds ?).
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Dr Mukti

Cette chose n'est pas un livre, ce n'est ni plaisant, ni agréable, pas même distrayant... C'est juste un incroyable gâchis de papier!

Ne dépensez surtout pas votre argent pour ça, c'est inutile, même pour caler un meuble!



Vous l'aurez compris c'est bien plus qu'une déception ce qui explique l'absence de note.
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Le livre de Dave

Je ne sais pas pour qui ce roman est destiné, malheureusement pas pour moi. J'ai craqué au bout de 50 pages. Pourtant les critiques avaient été enchantées par ce roman. Je n'ai donc pas compris toute la subtilité que ce roman pouvait nous offrir. Est-ce le langage inventé par ce nouveau peuple, la construction du roman, sa lenteur, sa forme. Malheureusement je ne flottais pas dans les sphères adéquates pour ce roman.



Béné
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Le livre de Dave

Il était chauffeur de taxi, il devient "Dieu". Messie cinq siècles après le sien, Dave a enterré sa rage, sa folie, son dégoût profond du monde qui l'entoure au fond du jardin de son ex-femme. Ce livre va devenir la "bible" du nouveau monde.



Une chose est sûre, vous allez être déconcerté. Il est également hautement probable que ce livre vous fasse apprendre un tout nouveau langage (sauf si celui-ci vous perd). Une chose me taraude encore : comment cette idée de fou a-t-elle pu être couchée sur papier avec tant d'intelligence ?



Avec Le Livre de Dave, vous n'avez pas fini de vous poser des questions types : "de quoi il parle ?", "on est où là?", "mais je comprends rien, c'est quoi ce bordel ?", etc.



Pas de panique, vous allez finir par comprendre (même s'il faut s'accrocher) et je l'espère, par être totalement happé par l'histoire et la laisser vous emporter dans ce monde assez noir et farfelu.



J'ai particulièrement aimé ce roman qui m'a tout de suite agrippé et ne m'a plus laissé partir jusqu'à la dernière page. J'ai été fasciné et surprise, ce qui est rare et d'autant plus appréciable. Un peu de fraîcheur - même amère - titille toujours en moi mon besoin et mon envie de nouveauté, largement assouvie avec ce roman.



Certes, il faut s'accrocher par moment, mais ça en vaut vraiment la peine !
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