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Critiques de William Roy (40)
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De père en FIV

C'est son expérience personnelle de la stérilité qui a poussé William Roy a mettre à profit ses talents de bédéiste pour en écrire une vraie, de BD; et pour une première expérience, c'est franchement pas mal.

Copiant le professeur Burp de Gotlib sans vergogne pour expliquer ce qu'est l'oligoasthénoteratozoospermie (et oui, ça existe vraiment), il ponctue son témoignage de notes humoristiques tout en rendant hommage au grand maître pour mieux faire passer la pilule, au risque de rendre le tout un peu maladroit malgré tout.

Mais ses différents procédés narratifs - la soirée diapo pour résumer sa vie de couple, une foule d'ancêtres encombrants qu'il trimballe avec lui dans sa honte d'être stérile; sa relation difficile avec son père sous forme de flashs-backs placés à des instants propices - sont dans l'ensemble sympas et dynamiques.



Quant au témoignage en soi, il nous montre le processus pénible et potentiellement humiliant des examens et des FIV tant pour lui que pour sa femme qui, à cause de sa stérilité à lui, doit subir des semaines de piqûres et de manipulations gynécologiques.



C'est dans l'ensemble un livre touchant et qui apparaît très sincère.
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La plus belle femme du monde : The Incredib..

Je n'ai pas encore eu l'occasion de voir un film avec Hedy Lamarr. J'ai cependant beaucoup entendu parler d'elle ces dernières années. Plusieurs livres et émissions lui ont été consacrés mettant en avant sa beauté légendaire et son intelligence longtemps sous-estimée. (L'invention d'Hedy Lamarr a tout de même donné naissance au Wi-Fi.)



Ce roman graphique retrace son parcours. Née en 1914, elle grandit à Vienne où elle passe une enfance heureuse au sein d'une famille aisée. Elle est présentée comme une petite fille inventive, proche de son père qui souhaite qu'elle devienne une femme libre.



Adolescente, Hedy quitte l'école pour devenir actrice. À dix-huit ans, elle joue dans Extase (1933) du réalisateur tchèque Gustav Machatý. le film provoque un scandale en montrant pour la première fois à l'écran un orgasme féminin.



Elle interprète ensuite le rôle de Sissi sur scène et est rapidement courtisée par Fritz Mandl, un riche entrepreneur autrichien, marchand d'armes, qu'elle épouse en 1933. Mandl est un proche de Mussolini et du parti nazi. le parallèle qui est fait entre la vie luxueuse que mène le couple et l'actualité difficile m'a plu. Les vignettes très colorées font face aux unes de presse inquiétantes. Mandl se révèle extrêmement possessif avec son épouse. La jeune femme se retrouve enfermée dans une prison dorée. Elle est placée sous étroite surveillance.



Au bout de plusieurs années, elle parvient à s'enfuir. En 1937, elle arrive à Londres où elle rencontre Louis B. Mayer, le producteur américain, un être présenté comme extrêmement grossier. À Hollywood, elle tourne dans de nombreux films tels que Algiers avec Charles Boyer, La fièvre du pétrole et Comrade X avec Clark Gable, La dame des tropiques avec Robert Taylor, Ziegfeld Girl avec Judy Garland ou encore Tortilla Flat.



Pendant la guerre, elle se rapproche de George Antheil avec qui elle tente de mettre au point une invention sur le saut de fréquence. Mais elle ne sera pas prise au sérieux.



Ce livre reflète la misogynie ambiante de tout un système. J'ai apprécié les illustrations, les couleurs , la mise en page. On entre facilement dans l'histoire. L'ouvrage donne un bon aperçu du parcours de cette femme. J'aurais aimé que son tempérament et ses convictions soient un peu plus développés. Je pense compléter par la suite avec la lecture d'autres ouvrages sur l'actrice.



Considérée uniquement pour son physique avantageux, elle sera peu à peu oubliée. Il faudra attendre les années 1990 pour que l'on s'intéresse sérieusement à son invention.
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De père en FIV

Tout le parcours pour faire un bébé quand ça ne marche pas 'naturellement' : « Les nombreux examens, les formalités administratives, la multiplication des interlocuteurs et des emplois du temps, la contrainte physique du traitement, les essais ratés qui s'enchaînent. Finalement, des années de combat épuisant, à l'issue incertaine. L'avenir s'assombrit à chaque échec. D'autant que chez les autres, les enfants naissent et grandissent en vous renvoyant vos fiascos à la gueule. L'objectif devient obsédant, au point parfois de perdre de vue les véritables raisons de vouloir un enfant. » Et aussi : l'accueil médical qui laisse parfois à désirer, l'harmonie du couple mise à l'épreuve notamment sur la sexualité, le sentiment d'échec et de culpabilité de "celui qui ne peut pas", les maladresses de l'entourage...



Un témoignage honnête, un exposé complet et réaliste du problème, plein d'humour malgré la gravité du sujet.
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La plus belle femme du monde : The Incredib..

La plus belle femme du monde, c'est ainsi que le producteur de la MGM Mayer définissait hedi Lamar, jeune fille autrichienne ayant fuit son pays peu de temps avant la seconde guerre mondiale; c'est aussi Mayer qui sera à l'origine de sa chute et de son oubli comme savent si bien le faire les "pontes" d'Hollywood.

Hedi Lamar ne se résume pas à un joli minois, c'est une femme qui a de l'intérêt et une certaine réussite dans des inventions dont une, refusée par l'armée dans les années 40 qui sera reprise pour l'élaboration du WI-FI; elle recevra même un prix que son fils ira chercher en son nom.

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La plus belle femme du monde : The Incredib..

Hedy Lamarr est une personnalité tombée quelque peu dans l'oubli mais qui a eu une vie trépidante et assez surprenante.

Bourgeoise Autrichienne, première actrice a jouer un orgasme à l'écran, épouse malheureuse, comédienne de renommée internationale, inventeur...j'en passe et des meilleures.

Cette BD remet en avant cette femme d'une beauté exceptionnelle au destin riche et non conventionnel.

Le récit est très sympathique à suivre grâce à une narration légère teintée d'humour.

Le dessin est très sympathique également, j'ai vraiment adhéré au style épuré et presque stylisé savamment mis en couleur.

J'espère sincèrement que ce tome aura une suite car nombreuses sont les anecdotes émaillant la suite de sa vie.
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De père en FIV

Emma et Guillaume essaient d'avoir un enfant mais lors d'un examen, Guillaume apprend qu'il est stérile. le couple va entrer dans la spirale des rencontres médicales et des fécondations in vitro… Cette bande dessinée est clairement autobiographique, William Roy raconte les états d'esprit de Guillaume Leroy et les désillusions d'un couple face à la machine implacable des formalités relatives aux FIV. J'ai beaucoup aimé cette BD, William se livre entièrement : ses doutes, sa culpabilité, son passé qui revient le hanter. Avec sa femme, il arrive à rester un couple solide pour traverser ses épreuves qui ont l'air d'être un sacré parcours du combattant !

J'ai trouvé ce témoignage très touchant et il met la touche d'humour nécessaire pour que l'histoire ne soit pas trop douloureuse à lire. Il envoie aussi un formidable message pour garder l'espoir.

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De père en FIV

C'est la première œuvre de cet auteur et je lui donne d'emblée les 4 étoiles. De père en FIV est d'abord un jeu de mots. Reste à savoir ce qu'est une FIV ce qui n'est pas évident pour le commun des mortels. La réponse ? Une fécondation in vitro.



L'auteur partage avec les lecteurs une autobiographie assez poignante. Il ne peut pas avoir d'enfants. Qu'à cela tienne ! le couple décide de braver le destin. On va vivre avec lui le long parcours du combattant qu'est la FIV. le point de vue sera masculin ce qui est également très intéressant.



Je connais autour de moi un couple qui a eu les mêmes difficultés à pouvoir enfanter. La FIV a permit de rendre ce couple très heureux avec la naissance de magnifiques jumeaux blonds aux yeux bleus. On ignore souvent à travers ce bonheur qu'on peut avoir eu d'énormes difficultés à procréer ainsi que les obstacles qu'il a fallu traverser. L'auteur nous fait d'abord partager la honte qu'il a éprouvé avec cette infertilité. Et puis les enfants des autres qui naissent et grandissent et qui vous envoient vos échecs à la figure.



Il y a tout un processus, de nombreux examens avec de longues heures d'attente, des formalités administratives, une multiplication des interlocuteurs et des emplois du temps. Ce n'est encore rien face à la contrainte physique du traitement et des essais ratés qui s'enchaînent. Je ne dévoilerais pas la fin mais elle m'a fait pleurer.



Ce roman graphique est une pure réussite car il nous emmène au-delà de nos émotions. Heureusement, il y a de l'humour et de l'autodérision. Un album coup de cœur que je recommande chaudement. Il est vrai que des parents se reconnaîtront dans ce récit réaliste et dédramatisant. Cela donne de l'espoir.
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La plus belle femme du monde, tome 2

Nous continuons de suivre l'ascension de Hédi Lamar avant la chute et l'oubli, en partie à cause du producteur Mayer, ne lui proposant que des rôles déjà joués puis un plus léger, mais vraiment plus qui sera le début de la fin.

Hedi se consacrera à ses inventions, elle recevra même une récompense, quelques décennies après l'avoir présentée car à l'époque l'armée ne l'avait pas prise au sérieux.

la seconde moitié du deuxième tome est moins réussie, elle met en scène des personnages qui ne connaissent pas Hedi Lamar, mais ne se gênent pas pour la dénigrer sur des on-dit.
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De père en FIV

Guillaume et son épouse souhaitent concevoir un enfant. Après de nombreux échecs, ils consultent des spécialistes. Le diagnostic tombe : oligosthénotératozoospermie. Heureusement, désormais la Fécondation In Vitro permet parfois de résoudre ce type de problème. Un parcours du combattant commence pour le couple. Guillaume vit mal sa stérilité. Sa virilité est affectée, et les prélèvements de sperme sont devenus une épreuve. En outre ses relations avec son père ont toujours été complexes, et Guillaume s’interroge sur ses propres capacités à devenir père, pas seulement au sens biologique du terme. Son épouse doit quant à elle suivre des protocoles médicaux contraignants.



Selon le rabat de la quatrième de couverture, cette histoire est autobiographique. Je l’avais deviné, au vu de détails qui ne sauraient s’inventer ou simplement se répéter (notamment ce que ressent Guillaume).

Le sujet est traité avec sérieux, humour et délicatesse. La présentation du "chapelet" (orchidomètre) et le personnage de M. Lambert m’ont particulièrement amusé.

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La plus belle femme du monde : The Incredib..

Cadeau de ma mère, je ne savais rien de cette BD avant de l'avoir entre les mains et quelle belle découverte ce fut !



Cette bande-dessinée retrace le parcours Ewig Kiesler qui fut par la suite connue sous le nom d'Hedy Lamaar. L'auteur nous entraîne dans son enfance et son début de vie de femme en Autriche puis dans sa vie aux Etats-Unis. L'auteur y dépeint une femme forte qui tentait de se battre contre les préjugés qui découlaient de son métier. On assiste aux bonheurs et aux malheurs qui ont jalonné sa vie et surtout on découvre la grande inventrice qu'elle était derrière cette image de femme la plus belle du monde, d'actrice sulfureuse et de croqueuses d'hommes.



J'ai tout aimé de cette BD, le dessin dont les couleurs et le style m'ont ravie. La relation avec son père qui est très belle, on voit comment il voulait que sa fille soit une femme autonome, intelligente et libre. J'aimé la reconstruction de certaines scènes de ses films ainsi que des coupures de presse relatant ses frasques. Il est d'ailleurs très drôle de voir comment les journaux la dépeignent comme une croqueuse d'hommes mais comme jamais ils ne tiennent les mêmes propos pour les hommes qui lui faisaient la cour. Sans doute une question de perspective ! Et j'aime ce livre car il m'a permis de découvrir une femme dont je connaissais pas les talents d'inventrice et qui a mené sa vie comme elle l'entendait.
Lien : http://labullederealita.word..
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La plus belle femme du monde : The Incredib..

J'ai bien aimé l'histoire de la plus belle femme du monde. On se rend compte qu'être très belle n'a pas que des avantages bien au contraire. On peut certes avoir la gloire d'une starlette à Hollywoodland.



Cependant, le regard des gens ne changera pas. On est cantonné dans un rôle même si on est la géniale co-inventrice d'un procédé technologique utilisé encore aujourd'hui dans les systèmes de communication et du wifi.



Bref, l'intelligence peut se cacher derrière une actrice sensuelle. Qui sait si on découvrira un jour que Marilyn Monroe ou encore Loana étaient de géniales inventrices ? Tout est possible en ce monde.



Ceci dit, c'est une belle biographie assez passionnante à l'image d'une vie avec plusieurs époux dont un proche du pouvoir nazi. C'est un destin romanesque qui est joliment mise en image. Une lecture qui n'a pas du tout été ennuyeuse.

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La plus belle femme du monde : The Incredib..

Ce comprend une histoire complète indépendante de toute autre. Sa publication initiale a eu lieu en 2018. Il s'agit d'une bande dessinée en couleurs, comprenant 176 pages, avec un scénario de William Roy, des dessins et des couleurs de Sylvain Dorange.



Le 31 mars 1957, selon le principe de l'émission What's my line?, les candidats doivent trouver l'identité de l'invité, en posant des questions, alors qu'ils portent des bandeaux sur les yeux. En 7 questions, ils ont trouvé qu'ils ont en face d'eux la plus belle femme du monde, surnom donné à Hedy Lamarr (1914-2000). En 1929, alors que les autrichiens défilent dans la rue pour manifester contre le traité de Saint Germain en Laye, Hedwig Eva Maria Kiesler fête ses 5 ans avec ses parents et leur gouvernante. Elle reçoit une poupée qu'elle appelle Bécassine. Dans l'après-midi, elle organise une représentation de Hansel & Gretel avec ses poupées dans sa chambre. Son père entre et lui propose d'aller faire une promenade ; elle choisit d'aller dans les bois pour admirer la ville depuis les hauteurs. En revenant en ville, son père lui rappelle le fonctionnement des réverbères, et lui explique celui du moteur à explosion des voitures. Les entendant, un passant fait observer que ce n'est pas un sujet pour les filles.



En 1929, Hedwig a 25 ans et elle sait déjà réparer une boîte à musique mécanique. Répondant à un ami, son père indique qu'il se félicite qu'au sortir de la guerre, la révolution des mœurs profite à la jeunesse, et permet entre autres aux jeunes femmes de s'émanciper. En revenant du lycée, Hedwig Kiesler passe devant un studio de cinéma et elle rentre jeter un coup d'œil à l'intérieur avec sa copine. L'après-midi même, Hedwig va voir sa mère dans son salon, en train de jouer du piano. Elle lui demande de lui faire un mot d'absence pour un cour du lendemain, qu'elle trafique ensuite pour le transformer en 2 jours d'absence. Le lendemain elle retourne dans les studios de Sacha-Filmindustrie, pour essayer de faire un test en tant que scripte. Elle est reçue, mais le responsable lui indique qu'elle doit revenir le lendemain, pour son essai. Elle revient le lendemain et a la chance de tomber sur un tournage manquant de figurants. Elle joue son rôle de figurante et prend conscience qu'elle vient de découvrir sa vocation. Le responsable du studio lui indique qu'elle peut revenir le lendemain pour être engagée comme scripte. À table, elle annonce ses intentions à ses parents, et son père la soutient lui indiquant qu'elle doit aussi prendre des cours de théâtre. En 1933, elle tourne dans un film intitulé Extase, tourné par Gustav Machaty, où elle apparaît nue se baignant dans une rivière.



Impossible de résister à la promesse d'un tel titre : la plus belle femme du monde. Le sous-titre explicite le fait qu'il s'agit d'une biographie de l'actrice Hedy Lamarr. Qu'il ait déjà entendu parler ou non de cette actrice, il est vraisemblable que le lecteur ne connait pas tout d'elle, surtout au vu de la durée de sa vie. En face de la première page de bande dessinée, se trouve une courte bibliographie et filmographie répertoriant les références dont s'est servi le scénariste. Il y figure l'autobiographie Ecstasy and me : La folle autobiographie d'Hedy Lamarr (1966), sujette à caution. La bande dessinée suit Hewig Kiesler depuis ses 5 ans, jusqu'à la dispersion de ses cendres en Autriche, soit 80 années. Il commence par une émission de télévision où des participants associent immédiatement Hedy Lamarr avec l'appellation de Plus belle femme du monde. Il se termine avec une autre émission de télévision au cours de laquelle elle indique qu'elle est simplement une femme compliquée. À part dans les 20 dernières pages, elle est présente dans toutes les scènes. Arès coup, le lecteur réalise que l'auteur s'est essentiellement intéressé à la période allant de 1937 à 1949, puisqu'il y consacre 82 pages (de 56 à 137) sur un total de 176, soit près de la moitié. Il respecte scrupuleusement l'ordre chronologique. Il privilégie essentiellement des séquences de 2 à 5 pages, avec quelques exceptions en 1 page. Il a parfois recours à d'autres modes narratifs que la mise en scène des personnages, comme une lettre adressée par Hedy Lamarr à sa mère, 4 ou 5 unes de journaux, des couvertures de magazine, un flash d'actualités consacré à George Antheil, un dessin technique dans un brevet, et de rares facsimilés de ses films (Extase, Algiers, Ziegfeld Girl, White cargo, Jeanne d'Arc).



La narration présente donc de la diversité, évitant de ressentir une enfilade de faits arides énoncés chronologiquement. Le scénariste a travaillé en concertation avec le dessinateur, de manière à produire une vraie bande dessinée, et pas un texte platement illustré. Outre les autres modes narratifs, le lecteur apprécie le travail de metteur en scène de l'artiste qui ne se contente pas de plans poitrine et de gros plans. Il montre les environnements dans lesquels évoluent les personnages, ainsi que la manière dont ces derniers interagissent avec eux, se déplacent en fonction de leurs caractéristiques. Il ne s'agit pas d'acteurs de théâtre sur une scène, mais bien de prises de vue de film. Du fait de la pagination, il dispose même de la possibilité d'inclure des dessins en pleine page, comme Hedy Lamarr applaudie par les spectateurs du studio de télévision, la photographie du premier mariage d'Hedwig Kiesler, un train progressant sur un viaduc en pierre, la rénovation des lettres HOLLYWOOD, ou encore la Terre vue de l'espace. En pages 44 & 45, il montre comment Mandl couvre sa femme d'attentions dans les cases de la colonne de gauche, et la montée du nazisme dans les cases de la colonne de droite. Le lecteur apprécie la richesse de la narration visuelle, à commencer par la qualité de la reconstitution historique qui atteste de l'époque où se déroule chaque scène, par les tenues vestimentaires, les accessoires, la technologie.



Sylvain Dorange a vraisemblablement réalisé ses planches à l'infographie, choisissant de ne presque pas utiliser de traits de contour pour délimiter les formes. C'est donc la différence de couleurs entre les formes qui fixe leur limite, leur tracé. Il utilise des couleurs assez douces, un peu sombres, le récit n'en devient pas sinistre pour autant, mais il ne tombe jamais dans une esthétique propre aux bandes dessinées pour jeune public. L'artiste dessine les personnages en simplifiant leur contour, mais en conservant le volume et la géométrie des formes. Les personnages présentent donc un aspect immédiatement lisible, plus tout public que les décors. C'est encore plus flagrant en ce qui concerne leurs visages, pour le coup très simplifiés. Dorange représente les sourcils d'un simple trait noir ou marron foncé (sauf si l'individu est blond), plus secs pour ceux des hommes, plus arrondis pour ceux des femmes. Les yeux apparaissent comme un point noir ou marron au milieu d'un ovale blanc. La peau des visages est lisse, et le nez de la plupart des personnages est exagéré, à mi-chemin entre réalisme et gros nez franco-belge. Cette façon de représenter les personnages les rend plus vivants, plus expressifs, mais aussi moins réalistes du fait de leur éloignement d'une photographie. Le lecteur peut y voir une intention : celle de bien marquer qu'il s'agit d'une reconstruction qui ne se prétend pas être une reconstitution exacte des dialogues et des faits.



Le traitement des décors est un peu différent de celui des personnages. Il peut être plus précis, comme la représentation des façades d'immeubles à Vienne, l'aménagement du bureau du père d'Hedwig, le salon de musique de sa mère, l'aménagement autour de la piscine de la demeure de Mandl, la vue du ciel de Londres, la salle de bal du paquebot Normandie, ou plus impressionniste comme la vue de Vienne en contrebas. Le lecteur peut donc bien voir chaque endroit, s'y projeter, et observer les personnages expressifs jouer leur scène. Par contre la simplification de la représentation des personnages induit une distanciation puisqu'ils sont stylisés, et non représentés de manière photographique. Cela n'empêche pas qu'ils soient reconnaissables et crédibles dans leur rôle. Les partis pris graphiques nourrissent une narration visuelle facile à lire, assez riche en détails et précisions, avec des individus habités par leurs émotions, sans qu'ils ne surjouent ou théâtralisent pour autant.



Grâce à ses dessins à l'apparence simple, la lecture s'avère facile et agréable, sans jamais ressentir l'impression de devoir ingurgiter d'importantes quantités d'informations plaquées sur des illustrations trop académiques. Le lecteur découvre alors la vie mouvementée d'une femme sortant de l'ordinaire. William Roy évoque rapidement le contexte historique de l'après-guerre, propice à une forme d'émancipation des femmes et de la jeunesse. Il montre le père interagir avec sa fille, ce qui fait comprendre au lecteur comment elle a acquis de bonnes bases technologiques. Il montre aussi à quelle occasion la vocation d'actrice d'Hedwig est née. Le scénariste a effectué des choix dans les faits qu'il rapporte, nécessité au vu des contraintes de pagination, ce qui oriente forcément le récit. Hedy Lamarr est montrée comme une femme très indépendante, sans qu'il ne soit porté de jugement de valeur sur les conséquences. William Roy n'évoque pas la manière dont elle a élevé ses enfants, où la raison pour laquelle elle a divorcé de ses maris 2 à 6. Il ne la montre pas non plus en train de travailler son jeu d'actrice, ou de tourner, ou encore son comportement professionnel pendant les tournages. Il montre différentes facettes de sa vie, au travers de scènes biographiques : sa relation avec Louis Mayer (celui de la Metro-Goldwyn-Mayer), sa relation avec son premier mari, sa relation de travail avec le compositeur et pianiste George Antheil (1900-1959), la soutenance de son brevet sur un système de guidage radio pour les torpilles, devant les décideurs de l'armée américaine pendant la seconde guerre mondiale, etc.



Au fil des séquences, l'auteur s'attache donc à montrer les facettes constructives d'Hedy Lamarr : sa réussite en tant qu'actrice, son inventivité d'ingénieur, sa ténacité. Ces réussites se font dans des milieux masculins, et montrent comment elle a été reçue à chaque fois. Le lecteur voit donc comment l'un des premiers réalisateurs n'a vu en elle qu'une belle femme pour en exploiter le corps sur la pellicule, comment son premier mari ne la considérait que comme une épouse-trophée, comment sa beauté a contribué à sa fortune, comment les généraux ne l'ont pas prise au sérieux pour son invention parce qu'elle est une (belle) femme, comment son succès a décliné en même temps que sa beauté. Toutes ses relations avec les hommes ne sont pas négatives : Louis Mayer a reconnu en elle une actrice de premier plan, George Antheil a reconnu ses compétences d'ingénieur. William Roy fait donc d'Hedy Lamarr une féministe avant l'heure, ou plutôt une femme de caractère refusant de se conformer à l'image de la femme et à sa place dévolue dans la société, tout en bénéficiant d'une beauté physique extraordinaire. Cette dernière était à double tranchant, un don précieux pour son métier d'actrice, un poids conditionnant toutes ses relations avec la gente masculine, généralement pour le pire. À ce titre, cette bande dessinée est remarquable pour faire ressortir tous ces aspects, sans jamais être un cours magistral. Le scénariste sait aussi manier la métaphore visuelle, en juxtaposant le devenir d'Hedy Lamarr à celui du signe formé par les lettres géantes du mot HOLLYWOODLAND, installé en 1923 sur une colline, et rénové et modifié en HOLLYWOOD en 1949. D'un autre côté, une comparaison de cette biographie avec celle disponible sur une encyclopédie en ligne fait ressortir plusieurs omissions indiquant que cette BD a été construite avec une orientation bien claire. En particulier, le lecteur constate que la vie d'Hedy Lamarr de 1949 à 200 (soit 50 ans) n'est guère évoquée, et que ses accomplissements sont tout présentés sous un jour positif, sans critique de leurs conséquences, ou de son caractère.



Le lecteur ne sait trop sur quel pied danser à la fin. Il a apprécié de découvrir une vie hors du commun, avec des dessins très agréables et faciles à lire. Au fur et à mesure, il a pris conscience des qualités littéraires de la narration, mais aussi du parti pris implicite du scénariste, de ne présenter Hedy Lamarr que sous un jour positif, la prise de recul ne portant que sur sa capacité à conserver le dessus dans un monde encore essentiellement patriarcal. Entre 4 et 5 étoiles en fonction du sens critique du lecteur, s'il estime que l'intelligence de la présentation prime, ou s'il éprouve quelques regrets devant une présentation discrètement hagiographique.
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De père en FIV

Le sujet de la PMA est bien souvent abordé de manière très sérieuse dans des articles scientifiques et bien souvent incompréhensibles pour le novice en la matière, pour le futur parent qui se retrouve un jour embarqué dans les méandres d'un parcours complexe et aseptisé, ou pour toute personne qui s'y sent sensibilisée pour une raison ou pour une autre. Dans cet ouvrage, William Roy réussit le défi de rendre compréhensible les différentes étapes, tests, protocoles médicaux qu'ils ont subi avec son épouse, tout en jonglant entre humour et émotion. L'ensemble est extrêmement pédagogique et reste léger malgré l'intensité du sujet.



Côté dessin, je n'ai pas grand chose à vous dire. J'ai bien aimé le trait de William Roy. Les planches ne sont pas là pour la beauté comme chez Guillaume Sorel, mais viennent illustrer le propos de l'auteur et raconter tout simplement les espoirs et les échecs de ce couple.



L'ensemble constitue un excellent ouvrage, drôle et documenté, qui vous permettra d'appréhender ce sujet si parmi vos proches, certains couples s'y trouvent confrontés. Évidemment, William Roy offre un prisme très personnel et fait part d'une expérience qui fut fructueuse, mais on sent derrière tous les questionnements que le sujet amène, qu'il s'agisse de lien biologique ou affectif, des échecs et des limites des techniques actuelles ou encore de la honte et de la culpabilité qui entoure le personnage central pendant de longs moments.



Un coup de coeur. Mais peut-être aussi parce que le sujet me touche...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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La plus belle femme du monde : The Incredib..

Un bande dessinée à dévorer, après avoir vu le documentaire sur la star un peu oubliée (par certains!). Elle avait accès à un laboratoire où elle travaillait sur ses inventions lors des tournages. Elle a ainsi réfléchi à un moyen d'aider les militaires à mieux guider les torpilles sous marines lors de la seconde guerre mondiale. Après avoir échappé à son mari grâce aux vêtements de sa femme de chambre elle a pu rejoindre l'Amérique, devenir actrice mais sa grande intelligence n'a pu véritablement être reconnue même si la technique du wifi lui doit presque tout!
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La plus belle femme du monde : The Incredib..

Sois belle et tais-toi... ou mieux, avec le cinéma parlant comme avec certains de ses époux : dis ce qu'on te dit de dire !

Marquée par sa beauté plastique, soucieuse d'indépendance et rêveuse ô combien concrète dans un monde fiévreux, guerrier et macho, Heddy Lamar est non seulement la plus belle femme du monde mais l'archétype de la femme des années 1930/1950, avec une face affichée et bien visible à l'écran et un jardin secret condamné si on en croit la plupart des hommes, à le rester. Lever les regards et les millions oui, montrer l'immontrable ou imaginer, démontrer et innover, non ! La fin du siècle dernier a permis de rendre à Lamar ce qui est à Lamar : un brevet essentiel. La femme fatale était aussi une inventrice géniale. CQFD dans cette bio romancée très bien menée. On ne s'ennuie pas. Et apprécie le mariage et traitement réussi du dessin et du scénario, du trait et des dialogues, des angles et des couleurs en parfaite harmonie et total écho de l'histoire du monde et du cinéma des 5 ans de l'héroïne en 1919 jusqu'à sa mort en 2000.
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La plus belle femme du monde : The Incredib..

Hedy Lamarr, la plus belle femme du monde...

Ce roman graphique nous fait découvrir la vie (tumultueuse) de cette actrice et aussi, inventrice et reconnue pionnière de notre indispensable Wi-Fi.

Je n'ai pas tellement aimé le graphisme de ce roman, mais j'ai apprécié la façon dont la vie de cette femme est raconté.

Une jolie découverte malgré tout.
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La plus belle femme du monde : The Incredib..

J'ai été captivée par cette couverture de cette plus belle femme du monde classe, sobre. J'ai feuilleté la BD et c'est sur un coup de tête que j'ai décidé de la rajouter sur ma pile à lire. J'ai vraiment apprécié les couleurs, les textes et la découverte de la vie d'Hedy Lamarr dont je ne connaissais que le nom.
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La plus belle femme du monde : The Incredib..

👗LA PLUS BELLE FEMME DU MONDE : The Incredible Life of Hedy Lamarr de William Roy & Sylvain Dorange👗



✨Hedwig Kriesler, alias Hedy Lamarr à l'écran, est née en 1919 à Vienne. Elle est la fille d'un banquier dans une famille juive huppée. Inventrice dès son plus jeune âge, son père l'incite à se cultiver dans tous les domaines. Hedy réalise son rêve en devenant actrice de cinéma. Elle tourne dans son premier film Extase qui fait scandale en Europe. Mariée à un marchand d'armes proche des régimes nazis, elle finit par s'enfuir aux Etats-Unis pour poursuivre sa carrière loin d'un mari possessif et autoritaire. Elle divorce et signe un contrat avec la MGM ce qui lui permet de tourner avec les plus grands.



Elle s'associe avec George Anthell et révolutionne les télécommunications avec un système de codage et brouillage des communications toujours utilisé aujourd'hui pour les GPS ou le Wifi.



Surnommé la plus belle femme du monde, elle est aussi une grande inventrice et sûrement l'une des femmes les plus intelligentes de sa génération.



Elle meurt le 19 janvier 2000 à l'âge de 85 ans après avoir arrêté de tourner depuis la fin des années 50 défigurée par la chirurgie esthétique. ✨



Quelle chouette bande-dessinée sur la vie d'Hedy Lamarr ! C'est une personnalité que j'admire beaucoup surtout pour ses talents d'inventrice. Les dessins et le travail des couleurs est très bien fait et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette BD qui se lit d'une traite.



Contrairement à la plupart des biographies, j'ai apprécié que ses relations amoureuses soient mises au second plan par rapport à son travail d'actrice et d'inventrice. Ils sont abordés plutôt en toile de fond biographique sans prendre le dessus sur le reste. C'était vraiment appréciable !



Je ne peux que vous conseiller cette lecture ! Désormais, j'ai envie d'en lire plus sur sa vie et ses talents d'inventrice.
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La plus belle femme du monde : The Incredib..

Il s'agit d'une biographie de Hedy Lamarr, actrice star d'Hollywood de l'après guerre, considérée à son époque comme "la plus belle femme du monde". Je ne connaissais rien d'elle et j'ai beaucoup aimé découvrir sa vie. D’origine autrichienne, ayant dû fuir le nazisme, considérée uniquement pour sa beauté, depuis toute petite, le métier d’actrice contribuera à laisser d’elle une image frivole de croqueuse d'homme avec 6 mariages à son actif.

Elle est pourtant à l’origine d'une invention qui donnera plus tard naissance au wi-fi, mais sa beauté se révèle alors un lourd fardeau, car en dehors d’Hollywood, elle ne sera jamais prise au sérieux et ses recherches scientifiques déconsidérées.

Cette BD était vraiment intéressante et m'a permis de découvrir cette femme méconnue et l'univers hollywoodien de l'époque, pas très glorieux.

Néanmoins ce n'est pas très approfondi et ça aurait mérité plus de contenu.
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La plus belle femme du monde : The Incredib..

La plus belle femme du monde (éditions La Boîte à Bulles) est né de l’excellente association entre le dessinateur William Roy (déjà remarqué pour son album De père en FIV) et Sylvain Dorange qui arpente les maisons d’édition depuis plus de vingt ans à travers des bandes dessinées aux thèmes très divers. Les deux lurons ont jeté leur dévolu sur la vie peu ordinaire d’Hedy Lamarr, icone des années 30, et pas que.



Dans le Hollywood de l’entre-deux-guerres, elle aura été reconnue comme étant la « la plus belle femme du monde ». Hedy Lamarr est une star du cinéma que tout le monde connaît. Depuis l’enfance et lors de son temps libre, elle s’adonne également à l’élaboration de multiples inventions. En naîtra la technologie à l’origine du Wifi, du GPS ou encore de la téléphonie mobile. Mais durant cette période, essentiellement régie par les hommes, une femme inventrice; qui plus est jolie, n’a pas sa place au sein de la communauté scientifique. De l’Autriche nazie aux tapis rouges californiens, Hedy Lamarr s’est dressé un destin tout aussi exceptionnel qu’avorté qui redessine une infrastructure aux relents patriarcaux.



Si la sulfureuse actrice est aujourd’hui reconnue pour son génie dans le monde entier, l’album de Sylvain Dorange et William Roy s’attèle à dresser sa biographie pleine d’illusions perdues face au monde du cinéma tout aussi clinquant et libertaire que puritain. Tout n’est que beauté disent-ils, et c’est bien cela le problème.



Hedy Lamarr rêve de rôles complexes et profonds mais ne reste qu’un attrait physique à qui l’on demande d’évoluer selon les critères de beauté de son époque pour continuer sa route dans le showbiz. L’auteur originaire de Fréjus pioche dans ces moments-clés, met en lumière les évolutions et révoltes, suggère les frustrations et met à bas les injustices. L’industrie est hautement décortiquée.



Tandis que #Metoo aide grandement aujourd’hui à ouvrir les vannes de ce milieu pour plus d’égalité et d’impartialité, ce retour en dessin sur l’icone autrichienne naturalisée américaine est un rappel des plus brutaux pour illustrer le long parcours de la femme dans le cinéma américain. Difficile de ne pas se demander ce que serait devenue Hedy Lamarr sans ces portes continuellement fermées et ces personnes éternellement présentes pour lui rappeler que chacun doit rester à sa place. Non sans engagement, Sylvain Dorange et William Roy dressent la sépulture littéraire de l’inventrice plus que de l’actrice loin des superficialités vertigineuses.
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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