On nous présente ici une roman historiquement correct (pas tout à fait exact car c'est tout de même une fiction) comme dit dans la quatrième de couverture. Couverture que je trouve très réussie d'ailleurs.
Je nourris personnellement un intérêt pour la Russie et sa culture, ce roman me touche donc particulièrement.
J'ai moi-même fait un tour dans certains des lieux évoqués, et leur histoire est bien retranscrite : par exemple, la zone de la cathédrale du Christ Sauveur, détruite peu avant le début de l'histoire, n'accueillera effectivement jamais de bâtiment tel que projeté et expliqué par Korolev, mais finalement une piscine, une vingtaine d'années après l'histoire des enfants d l'Etat, et enfin une reconstruction fidèle du premier bâtiment, qui est tout simplement majestueuse.
Pour l'anecdote, l'été à Moscou parait bien plus chaud dans le livre que dans mon vécu, ayant passé une partie de mon mois d'aout à me geler les miches, avec pull et écharpe, mais peut-être qu'en 36, il y avait eu une vraie canicule, et sûrement que les températures estivales marseillaises ne sont pas un point de comparaison idéal.
Bref, passons à l'intrigue du roman en elle-même.
La mort de deux scientifiques de haut rang, travaillant dans une mystérieuse institution n'est certainement pas du gout de la toute puissante police d'Etat. Surtout quand, dans celle-ci, la main droite ne sait ce que fait la main gauche. Voire que l'une veut cannibaliser l'autre.
On (re)trouve donc un capitaine Korolev au sommet de son art, car hautement motivé, son fils ayant disparu.
Si je dis on retrouve, c'est que c'est le tome 3 des aventures de notre policier moscovite, mais la lecture des trois premiers n'est absolument pas nécessaire, j'ai moi-même tout compris sans les avoir lu.
L'histoire est logique, et si on devine rapidement le sujet de recherche des deux scientifiques, il nous reste toutefois assez de suspens concernant leurs meurtriers et cette fameuse guerre interne au NKVD.
Le style est adapté à ce style de roman : factuel, fluide, avec une dose d'humour suffisante pour nous faire nous attacher au personnage, et pour montrer tout le paradoxe d'une société égale où «certains sont plus égaux que d'autres ». Avec certaines citations qui m'ont particulièrement plu (« La camarade madame? Etrange association des terminologies bourgeoises et bolcheviques. Bourgevique, peut-être »).
Mais voilà, le diable est dans les détails.
Avec en premier lieu les fautes. Il manque des mots (« on ne doit dire personne ce qu'on à vu » par exemple) une bonne dizaine de fois. Cela n'enlève rien à la compréhension mais c'est désagréable, de même que 2 ou 3 fautes de conjugaisons.
Me semble aussi étrange le nombre d'objet américains détenus par certains personnages, parmi lesquels des gens de la police d'état. Avec en tête un voiture Ford, ce qui me semble hautement improbable pour une voiture de patrouille.
Enfin, il aurait peut-être été plus agréable pour les non connaisseurs certaines explications sur la société russe, l'utilisation des nom, prénoms et patronymes. Ce n'est pas vital pour l'histoire, mais ceux qui ne savent pas veulent peut-être savoir. Idem pour certains mot en italique, donc russes, qu'on comprend sans comprendre (ment, ça doit être policier, papirosa, on est sûr que c'est cigarette, vu le tabagisme prononcé de toute la population moscovite)
C'est donc globalement un bon livre, une bonne histoire, qui aurait mérité une meilleure relecture et qui m'a donné envie de me plonger dans le reste des aventure de Korolev.
Critique aussi disponible sur le forum Break a book que je remercie pour ce partenariat, ainsi que l'éditeur!
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