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Critiques de William Ryan (54)
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Film noir à Odessa - Une enquête de l inspecteu..

Se poser des questions . Les formuler à voix haute ou pas ? Transformer les soupçons en réalité ou pas ? Réfléchir à la moins pire des solutions. Avoir une valise toujours prête au cas où...Au cas où l'on frappe à votre porte la nuit, au cas où l'on parle trop, on réfléchit trop, au cas où l'on casse les oeufs sur lesquels on marche. Toujours regarder derrière soi, choisir son camp, au gré du vent, pour survivre. Nous sommes en Union soviétique, particulièrement en Ukraine en 1937, sous Staline, un univers disons...pour le moins tendu !

Je viens de rencontrer Korolev, un policier de la section criminelle, droit , consciencieux, malgré une réalité élastique, sous les ordres de ceux qui servent les intérêts du moment. Comment bien faire son travail de policier dans un tel contexte? Comment ne pas froisser les grosses huiles du parti ? Comment sauver sa peau avec ce que l'on découvre au fil de l'enquête?

Un film se tourne à Odessa, un film à la gloire du régime bien sûr. Un suicide suspect, celui d'une jeune fille modèle, fidèle au parti, verra Korolev s'installer à Odessa pour enquêter sur ce suicide à la demande de ses supérieurs de Moscou. Pourquoi lui? Pourquoi doit-il aller là-bas ? Qu'est-ce que tout cela cache ? Malgré l'époque où est campé ce roman, ce n'est pas un roman d'espionnage mais un vrai roman policier et un très bon en plus. Tout est là. Une narration dynamique, des chapitres courts qui servent bien l'action, des personnages intéressants et au goût de l'époque, une intrigue bien menée. En prime, toujours ce climat de terreur, de dénonciation, de complot. Années terrifiantes en Ukraine, un pays, une nation en soi, plus difficlie à mâter. Une lecture captivante, une belle découverte pour moi.

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Les enfants de l'Etat

Série passionnante fleurant bon l'angoisse et la paranoïa que celle qui narre les aventures d'Alexeï Korolev, inspecteur du service des enquêtes criminelles de la Milice de Moscou, quadragénaire désabusé, vétéran de la première guerre mondiale et qui procure au lecteur la douce sensation de connaître Moscou comme sa poche grâce au talent de son papa William Ryan.

Après le royaume des voleurs qui se déroulait en 1936, et Film noir à Odessa en 1937, Les enfants de l'Etat nous embarque cette même année en plein coeur de "La Grande Terreur" qui voit se multiplier les purges et les arrestations secrètes

Ici la mort d'un important scientifique près du Kremlin sonne le glas des vacances bien méritées de notre inspecteur qui allait enfin profiter de son fils Yuri. Les enfants de l'Etat nous plonge dans l'univers assez horrifiant de la recherche sur la manipulation mentale via des cobayes humains, symptomatique de l'intérêt de l'URSS pour la psychotronique.

En poursuivant ses investigations, Korolev va apprendre à ses dépens qu'il existe une section secrète, le 12ème Département qui " s'occupe des projets spéciaux"(The Twelfth Department" est le titre original du roman). Entendez par là des recherches ultra confidentielles sur "l'homme soviétique", travailleur obstiné qui nie son individualité au seul bénéfice de l'Etat.

Les difficultés pour Korolev dans sa recherche de l'équité et de la justice sont légion: ménager les susceptibilités du pouvoir au vu de l'importance des victimes, "dévérouiller" la parole dans une nation où l'on chuchote, calmer les peurs des habitants qui assistent impuissants aux arrestations de leurs voisins ou de leurs proches, tout en jouant les équilibristes pour ne pas finir lui même dans un camp.

Le pouvoir absolu s'appuie plus que jamais sur l'appareil policier et politique (Milice, tout puissant NKVD) qui ne reconnait aucune autre autorité que celle de Staline. La stratification de la société est gangrenée par la prolifération bureaucratique, les activités de surveillance, les rapports, les fouilles arbitraires... qui donnent aux enquêtes criminelles de Korolev une autre dimension. Quand les axes du pouvoir sont l'instrumentalisation et la répression, peut-on parvenir à la vérité? Chez les Nazis, il y a Bernie Gunther, chez les Soviets il y a Korolev. C'est bien écrit, bien documenté. On sort de cette lecture enchanté et oppressé. Plus efficace que le plus haletant des "frileurs", le roman est garanti sans tueur en série.









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Les enfants de l'Etat

.Si vous n’aimez que les " hard boiled " sponsorisés par l'Institut médico-légal légal des abattoirs de Rungis, ce livre n’est pas pour vous.

En effet, ce livre appartient plutôt au genre du roman policier historique. Il s’agit du troisième opus des aventures du " camarade capitaine " Korolev. L’action se situe juste avant la seconde guerre mondiale, dans le climat paranoïaque des purges Stalinienne.

William Ryan de son écriture fluide et efficace brosse avec force de documentation une société Moscovite éprise d’un idéal communiste confisqué par des brigands fascistes.

Korolev, milicien intègre et courageux devra résoudre le crime d’un apparatchik, affronter les jeux de pouvoir au sein du NKVD, et retrouver son fils.

Au final, malgré un final un peu faiblard, ce livre es une réussite.
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Les enfants de l'Etat

On nous présente ici une roman historiquement correct (pas tout à fait exact car c'est tout de même une fiction) comme dit dans la quatrième de couverture. Couverture que je trouve très réussie d'ailleurs.



Je nourris personnellement un intérêt pour la Russie et sa culture, ce roman me touche donc particulièrement.

J'ai moi-même fait un tour dans certains des lieux évoqués, et leur histoire est bien retranscrite : par exemple, la zone de la cathédrale du Christ Sauveur, détruite peu avant le début de l'histoire, n'accueillera effectivement jamais de bâtiment tel que projeté et expliqué par Korolev, mais finalement une piscine, une vingtaine d'années après l'histoire des enfants d l'Etat, et enfin une reconstruction fidèle du premier bâtiment, qui est tout simplement majestueuse.



Pour l'anecdote, l'été à Moscou parait bien plus chaud dans le livre que dans mon vécu, ayant passé une partie de mon mois d'aout à me geler les miches, avec pull et écharpe, mais peut-être qu'en 36, il y avait eu une vraie canicule, et sûrement que les températures estivales marseillaises ne sont pas un point de comparaison idéal.



Bref, passons à l'intrigue du roman en elle-même.

La mort de deux scientifiques de haut rang, travaillant dans une mystérieuse institution n'est certainement pas du gout de la toute puissante police d'Etat. Surtout quand, dans celle-ci, la main droite ne sait ce que fait la main gauche. Voire que l'une veut cannibaliser l'autre.



On (re)trouve donc un capitaine Korolev au sommet de son art, car hautement motivé, son fils ayant disparu.

Si je dis on retrouve, c'est que c'est le tome 3 des aventures de notre policier moscovite, mais la lecture des trois premiers n'est absolument pas nécessaire, j'ai moi-même tout compris sans les avoir lu.



L'histoire est logique, et si on devine rapidement le sujet de recherche des deux scientifiques, il nous reste toutefois assez de suspens concernant leurs meurtriers et cette fameuse guerre interne au NKVD.



Le style est adapté à ce style de roman : factuel, fluide, avec une dose d'humour suffisante pour nous faire nous attacher au personnage, et pour montrer tout le paradoxe d'une société égale où «certains sont plus égaux que d'autres ». Avec certaines citations qui m'ont particulièrement plu (« La camarade madame? Etrange association des terminologies bourgeoises et bolcheviques. Bourgevique, peut-être »).



Mais voilà, le diable est dans les détails.

Avec en premier lieu les fautes. Il manque des mots (« on ne doit dire personne ce qu'on à vu » par exemple) une bonne dizaine de fois. Cela n'enlève rien à la compréhension mais c'est désagréable, de même que 2 ou 3 fautes de conjugaisons.

Me semble aussi étrange le nombre d'objet américains détenus par certains personnages, parmi lesquels des gens de la police d'état. Avec en tête un voiture Ford, ce qui me semble hautement improbable pour une voiture de patrouille.

Enfin, il aurait peut-être été plus agréable pour les non connaisseurs certaines explications sur la société russe, l'utilisation des nom, prénoms et patronymes. Ce n'est pas vital pour l'histoire, mais ceux qui ne savent pas veulent peut-être savoir. Idem pour certains mot en italique, donc russes, qu'on comprend sans comprendre (ment, ça doit être policier, papirosa, on est sûr que c'est cigarette, vu le tabagisme prononcé de toute la population moscovite)



C'est donc globalement un bon livre, une bonne histoire, qui aurait mérité une meilleure relecture et qui m'a donné envie de me plonger dans le reste des aventure de Korolev.







Critique aussi disponible sur le forum Break a book que je remercie pour ce partenariat, ainsi que l'éditeur!
Lien : http://www.breakabook.com
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Le royaume des voleurs, une enquête de l'insp..

Ce livre est présenté par l'éditeur comme la première enquête de l'inspecteur Korolev. Il est toujours intéressant d'assister à la "naissance" d'un héros récurrent. Enfin, moi, j'aime bien. Et puis, il est assez sympathique ce flic russe. Une quarantaine d'années, vétéran de la guerre 14/18, ancien joueur de football, divorcé et père d'un petit Youri qu'il ne voit plus guère, voilà pour le profil. Il est empêtré dans une histoire difficile et gêné aux entournures par le NKVD et l'angoisse qui règne à Moscou en cette année 1936. En effet, à cette époque, tout le monde espionne tout le monde. Les dénonciations d'un voisin pour récupérer un appartement plus grand, par exemple, ou simplement parce que ce voisin n'a pas une tête très communiste sont légion. Ci-après, une blague de l'époque qui a valu à son auteur, flic, ex-collègue de Korolev, d'être dénoncé et déporté : "C'est un mouton qui tente de franchir la frontière avec la Finlande. "Pourquoi tu veux fuir en Finlande ? lui demande le douanier. - A cause du NKVD, répond le mouton. Le camarade Staline a ordonné que tous les éléphants soient arrêtés. - Mais tu n'es pas un éléphant, dit le douanier. - Oui, je sais, répond le mouton, mais essayez d'expliquer ça aux tchékistes [les hommes du NKVD.]" (p89)



Cette fois encore, le contexte de ce roman policier est suffisamment dense pour attirer le lecteur et le garder. La peur est omniprésente, l'effroi d'être dénoncé pour rien ajoute du suspense au récit. Même au plus haut du sommet, la lutte existe pour le pouvoir, mais personne n'est sûr de rester au poste qu'il occupe très longtemps. Staline décide, Staline fait et/ou défait les carrières et mêmes les vies. Dès lors, il est donc à peine utile de vous préciser que Korolev se doit d'avancer à pas feutrés, sans faire de bruit ni de vagues. L'enquête prend donc du temps et pour tenter d'en perdre le moins possible, il doit s'allier à la fois à un colonel du NKVD et au chef des Voleurs.



Contrairement à beaucoup d'autres polars, le récit est assez linéaire : il n'y a que trois chapitres disséminés dans le livre dans lesquels le tueur s'exprime, en aparté, tout le reste est consacré à l'enquête proprement dite et à Korolev quasiment présent de bout en bout. C'est plutôt pas mal de quitter un peu le modèle dominant du moment dans lequel le tueur intervient très souvent, en parallèle de l'enquêteur.



Pour conclure, pas mal du tout cet inspecteur Korolev. Convaincant, évoluant dans un cadre fort et peut-être une petite histoire d'amour qui s'annonce ?
Lien : http://lyvres.over-blog.com/..
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Film noir à Odessa - Une enquête de l inspecteu..

2ième enquête de Korolev qui se retrouve en Ukraine pour résoudre une affaire dans le milieu du cinéma russe.

on retrouve les éléments de l'opus précédent (flic usé et fatigué et surtout la pression du régime) mais ça ne prend pas vraiment.

c'est assez laborieux au départ,mais c'est peut être volontaire (korolev est claqué et il a du mal à s'y mettre), pour s'améliorer ensuite.

seul le perso principal et sa nouvelle adjointe sauve vraiment la mise.

une déception par rapport au très bon Le royaume des voleurs.

j'espère que le 3ième,Les enfants de l'Etat, rehaussera le niveau
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Film noir à Odessa - Une enquête de l inspecteu..

La paranoïa organisée par Staline gangrène le pays entier et personne n'est à l'abri de se voir déporter en Sibérie ou de disparaître totalement. C'est donc dans ce contexte que Korolev doit aller enquêter sur la mort de la maîtresse d'un des hommes les plus forts du pays, l'un de ceux qui d'un claquement de doigts peut vous anéantir. C'est donc muni d'un "puissant instinct de conservation", "d'un cerveau en état de marche" (p.33) et d'une grande prudence que l'inspecteur s'envole pour Odessa.

Là-bas, il sera secondé par une jeune policière, Slivka qui se révélera être d'une aide précieuse. Il reverra aussi les personnes présentes dans la première aventure, le Comte Kolya, prince des voleurs, Babel l'écrivain. Son enquête ne sera pas de tout repos. L'intrigue est suffisamment retorse pour tenir en haleine jusqu'au bout, alternant multiples suspects, rebondissements, divers trafics, des trahisons et des complots. Bien charpentée donc cette enquête et solidement ancrée dans ce pays et dans cette époque si tendus et si propices à de bons romans. J'aime beaucoup les polars avec contexte et là je suis servi. Comme dans le premier tome, la tension est plus que palpable, nette. Les personnages sont constamment sur le qui-vive

A certains moments on a la sensation que les personnages ne peuvent pas donner le meilleur d'eux-mêmes, qu'ils sont brimés, limités par la chape de plomb qui règne dans la Russie de l'époque. C'est particulièrement vrai pour les deux principaux protagonistes, Slivka et Korolev dont on sent bien que s'ils étaient dans un pays libre, ils pourraient se lâcher et faire éclater leur potentiel, faire exploser les carcans qui les entourent pour enfin donner libre cour à leurs vraies personnalités. C'est très bien vu par l'auteur qui réussit avec ce atrtagème à nous faire toucher du doigt le malaise et le malheur de ces années et la difficulté à vivre dans un pays qu'on aime mais qui est gouverné par des tyrans.

Pour conclure : un héros récurrent qui prend de l'ampleur dans sa deuxième enquête (une coéquipière qui mériterait d'en prendre aussi, mais mon petit doigt me dit...), un contexte particulièrement bien senti et fort, eh bien voilà de très bons ingrédients pour un roman policier de très bonne qualité qui appelle une suite, un troisième numéro ; je suis déjà sur la liste des prochains lecteurs !
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Les enfants de l'Etat

Quand la réalité de certains faits énoncés rejoignent la fiction, il en sort une enquête policière et historique des plus exaltantes.
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Film noir à Odessa - Une enquête de l inspecteu..

C’est avec un immense plaisir que j’ai retrouvé l’inspecteur Korolev pour suivre le deuxième volet de ses aventures dans l’URSS de Staline. Il est dépêché en urgence en Ukraine pour enquêter sur la mort d’une jeune assistante de production, maîtresse d’un haut dirigeant du parti. S’est-elle vraiment suicidée ou a t’elle été assassinée? L’inspecteur est un homme honnête et droit, bien décidé à mener son enquête jusqu’au bout. Mais certaines de ses découvertes sont explosives dans la Russie de 1937, en pleine purge stalinienne et Korolev marche sur des oeufs, il pourrait à tout moment être tué ou déporté, pourtant il essaie de mener son enquête à bien malgré le danger pour sa vie et celle de ses proches.



La jeune femme travaillait sur le tournage d’un film de propagande. Korolev enquête sur sa mort avec l’aide de ses amis qu’il retrouve sur place, Babel l’écrivain et le comte Kolya le roi des voleurs. On adjoint à Korolev une jeune policière locale, Slivka, chargée de l’assister. L’enquête est pleine de rebondissements, plusieurs personnes sont soupçonnées, des complots sont mis au jour, des trahisons et divers trafics sont dévoilés. L’enquête est palpitante et nous tient en haleine jusqu’au bout du roman. La victime était impliquée dans un trafic d’armes avec les nazis, des Ukrainiens se révoltent contre la politique de Moscou. On perçoit nettement que les deux policiers enquêtent sous tension et ne peuvent donner libre court à leur talent. Ils aiment leur pays, mais sont conscients des risques encourus. Le but de la police n’est pas tant de trouver la vérité que de préserver l’image du pays et des leaders communistes. Korolev et Slivka doivent naviguer entre vérité et raison d’Etat.



Ce livre comme Le royaume des voleurs, nous permet d’en savoir plus sur ces terribles années de dictature. L’ambiance étouffante est très bien décrite, une chape de plomb pèse sur l’Ukraine ravagée par la guerre et la famine. La propagande écrase le pays, la religion est interdite, le bien-être des citoyens un projet lointain. C’est une série vraiment prometteuse à qui on souhaite une longue vie.



Un polar historique à découvrir absolument.




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Le royaume des voleurs, une enquête de l'insp..

En revenant de son rendez-vous avec le colonel Grégorine du NKVD, le capitaine Alexis Dmitrievitch Korolev du service des enquêtes criminelles de la milice de Moscou se demande pour combien de temps encore son service restera indépendant. Il faut dire qu'à Moscou en 1936, les choses changent, bougent et les hommes passent au gré des dénonciations plus ou moins fantaisistes. Et le Parti a tout fait pour ériger la diffamation au rang de sport national. Les camarades citoyens s'en donnent à cœur joie, en accusant à tour de bras sur des détails sans intérêt, pour obtenir le moindre avantage sur les autres. Une vraie surenchère de la délation ! La crainte du capitaine Korolev est de devoir travailler pour le NKVD, la redoutable et crainte police politique du système, dont personne n'ose même prononcer les quatre lettres de peur de se retrouver à la Loubianka – le quartier général – à devoir rendre des comptes. En attendant d'être très certainement absorbé par le NKVD et détesté par l'ensemble des citoyens soviétiques, Korolev continue son travail. Sa spécialité : les enquêtes criminelles délicates. Et pour celle de la rue Ravine, il va être servi.



Les seuls indices probants : les dents d'une blancheur exceptionnelle et la qualité des vêtements que l'on ne trouvait pas encore en URSS, surtout en 1936 avec le plan quinquennal qui s'engageait plutôt mal. Tout laisse à penser que la victime est certainement une étrangère. C'est léger pour un début d'instruction. C'est infime et c'est déjà trop, car voilà que les tchékistes vont reprendre l'affaire à leur compte. Qu'est-ce qui peut bien intéresser la Tcheka dans un crime aussi sordide, probablement perpétré par un tueur psychopathe ? Pour Korolev, il n'y a rien dans cette histoire qui soit du ressort de la police politique. Hormis la nationalité de la victime, Américaine. Et encore ! Mais ce qui inquiète particulièrement le capitaine Korolev, c'est que le NKVD veut faire une enquête parallèle à la sienne. Il leur servira de paravent, d'alibi parfait pour la population qui déteste les tchekistes.



En 1936 à Moscou, l'ennemi n'est pas seulement le capitalisme. Le ver est aussi dans le fruit du socialisme soviétique, et il faut absolument l'en extraire. Le NKVD est son remède radical. Malheur à ceux qui ne le comprendraient pas très vite.



« Le royaume des Voleurs » de William Ryan où la technique des Poupées russes ! L'auteur commence par une banale investigation autour d'un crime barbare commis par ce qui pourrait être un tueur dément qui sévit à Moscou, pour aboutir – au final – par une plongée au cœur du système politique soviétique au milieu des années 1930. Ces années 1930 en URSS sont synonymes de bouleversements politiques, économiques et sociaux. On est à l'aube des grandes purges orchestrées par un Parti tout-puissant pour graver l'hégémonie stalinienne dans les décennies à venir. Procès truqués contre de soi-disant complots, épuration d'intellectuels par un Staline au sommet de son pouvoir, sont dans l'air du temps.



Et le « Royaume des Voleurs » est empreint de cette atmosphère délétère, malsaine, corruptrice, glauque, où chacun surveille l'autre pour s'accaparer le peu qu'il dispose encore. A tort ou à raison, tout le monde est suspect, soupçonné de trahison envers la cause, parce que tout le monde peut devenir l'ennemi du Peuple, donc du système et par-là même du Régime en place. Ainsi, le capitaine Korolev l'a très bien compris, qui se tient en retrait de cette hystérie collective qui semble gagner toute la population. Ancien de l'armée du Tsar, révolutionnaire en 1917, il n'oublie pas qu'il aurait pu devenir prêtre orthodoxe sans l'arrivée de Lénine au pouvoir. Et c'est cette ambivalence qui le rend sympathique au lecteur. Korolev a revêtu l'uniforme de la milice comme un sacerdoce, par morale chrétienne, pour sauver la société de ses maux, et a fait sienne la cause du Parti et de la Révolution socialiste, jusqu'à un certain niveau de tolérance. Lorsque celle-ci est atteinte, au lieu de devenir un dangereux réactionnaire, il s'en remet à Dieu et à saintes icônes. Moindre mal !



Dans le « Royaume des Voleurs », c'est la société russe des années 1930 qui est mise à nue, entre terreur des dénonciations et rigueur extrême des plans quinquennaux qui se suivent et affament tout le monde. Malgré les espoirs mis dans la Révolution de 1917, rien n'a changé parce que tout a été bouleversé. Les strates sociales sont toujours prégnantes, même si les leaders communistes ont remplacé l'aristocratie russe. Et le NKVD s'est substitué à l'Okhrana, la redoutable police secrète du Tsar. Il y est question d'icône miraculeuse et protectrice, de réseaux mafieux, d'intérêts politique et personnel, de faux coupables et de vraies crapules. William Ryan a réussi le pari de mélanger subtilement grande histoire de l'ex-URSS dans les années 1930 et enquête policière, personnages officiels et fictifs pour le plaisir du lecteur. Au final, cela donne une ambiance proche et réaliste du quotidien de l'époque dans un pays peu appréhendé sous cet angle. Au détour de quelques pages, il arrive même au lecteur de croiser un certain Isaac Babel presque plus vrai que nature !
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Le royaume des voleurs, une enquête de l'insp..

1936 en Russie. Le pays est sous une chape de plomb qui a pour nom : le stalinisme. Le gouvernement prépare la grande Russie mais en attendant la vie quotidienne du peuple est extrêmement difficile. les problèmes sont innombrables, pour se loger, pour se nourrir, pour se vêtir... Sans compter la peur de la milice omniprésente qui surveille les moindres faits et gestes des citoyens. Il faut en permanence se méfier, faire attention car tout le monde s'épie et la délation est de mise.

Qui n'a pas peur dans dans ce pays ? Étonnement ce sont les voleurs. En effet, ils forment une caste très puissante, qui fonctionne selon une hiérarchie sophistiquée et très stricte. « le parti croyaient au principe de rééducation des criminels ; c'est pourquoi les voyous et les bandits écopaient d'interminables sermons au lieu de longues peines d'emprisonnement. (…) et du fait de ce laxisme envers les criminels professionnels les villes soviétiques n'étaient pas aussi sûres qu'elles auraient dû être. » (Extrait de la page 69).

A Moscou, un meurtre d'une rare violence est commis sur une jeune femme américaine. On confie l'enquête à l'inspecteur Korolev, un fin limier. Cet policier intègre croit en Staline et à l'avenir glorieux de son pays, mais il fait preuve de lucidité en analysant les premiers résultats de l’autopsie. Il a conscience que ce crime va l'emmener vers la partie sombre du système politique. Un deuxième meurtre est commis avec les mêmes mutilations mais là il s'agit d'un voleur, son corps est complètement tatoué selon les codes de sa caste. D'après ses tatouages, l'inspecteur sait que cet homme était un voleur de grade supérieur « tout le corps était tatoué. Sur l' épaule gauche un crâne était transpercé par un crucifix, dont la barre transversale soutenait les plateaux d'une balance. Il s'agissait d'un tatouage rare, indiquant que le défunt faisait office de juge dans les conflits entre voleurs ». (Extrait de la p115)

L'enquête prend une tournure complexe, parce que si la caste des voleurs n'est pas l'auteur de ces crimes, elle est impliquée dans cette histoire. L'inspecteur Korolev cherche à rentrer en relation avec le chef du clan des voleurs, le tout puissant comte Kolya. Ce personnage énigmatique accepte la rencontre alors que normalement la caste des voleurs refuse toute collaboration avec les représentants de l'état, c'est la règle. L'affaire est donc très grave. .

Évidemment, je ne vous raconte pas la suite de cette trépidante aventure qui nous tient en haleine jusqu'à la fin du livre.

Mon avis : J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman policier parce que même si l 'enquête est complexe, son déroulement est clair et précis, ce qui n'est pas toujours le cas dans les romans policiers à caractère politique. De plus, il y a tout au long du roman une véritable analyse historique de la vie quotidienne pendant la période stalinienne et de cette fameuse caste des voleurs dont personnellement je ne connaissais pas l'existence. Le personnage central, l'inspecteur Korolev est un homme sympathique plutôt discret et dont les réflexions, à mots couverts, sur le devenir de son pays sont extrêmement lucides !! Une série à suivre.......

J'ai lu ce livre en partenariat avec Babelio et les Editions Des Deux Rerres dont je remercie vivement la proposition de lecture.
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Le royaume des voleurs, une enquête de l'insp..

NKVD et Tcheka:Voilà 2 termes qui vous seront très utiles si comme moi vous ne connaissez pas grand chose de l'Histoire de l'URSS et si vous décidez de vous plonger dans le 1er livre de William Ryan.



1936 à Moscou.Un cadavre atrocement mutilé est découvert dans une église désaffectée,le cadavre d'une jeune femme.Enquête de l'inspecteur Korolev pour découvrir qui en est l'auteur.Jusque là rien de bien extraordinaire dans l'intrigue ,somme toute traditionnelle d'un roman policier.Mais ne pas oublier l'endroit où ça se passe et l'année.



Et là tout s'embrouille..Oui je dis bien tout s'embrouille car il faut arriver à démêler les organismes qui se croisent,se font des croche pieds.Les manipulateurs,les manipulés tout ça sur fond de critique de la société Russe de l'époque:Terreur,dénonciations,déportation,torture et assassinat ,misère du peuple....



J'ai souvent eu le sentiment que l'intrigue de l'enquête policière était plus un prétexte à la dénonciation de la terreur Stalinienne que le motif réel du roman.Oui mais voilà..Rien à voir avec un "enfant 44 " ou dans un autre contexte à "la trilogie Berlinoise".



Nous nous perdons et jamais l'auteur ne nous prend par la main pour nous accompagner.Du coup nous sommes envahis de précisions historiques (par exemple les Voleurs dont il est question appartiennent à la mafia russe ,régis un code et la précision de la signification de leurs tatouages fait que nous sommes incités ,pour les curieux dont je fais partie ,à aller se renseigner plus avant ..Merci le Net...



Et puis assez grosse surprise pour moi,j'y ai appris également que les recherches scientifiques ,ADN ,empreintes etc...se faisaient déjà à cette époque.Trompée par les séries américaines actuelles je pensais que ces recherches étaient assez récentes..Mais non..



Donc nous sommes envahis par tous ces détails qui pourraient donner du poids à l'intrigue mais je trouve que c'est plutôt à son détriment



Quid de l'intrigue elle même? Classique.On retrouve un peu de J.C Grangé dans l'intrigue...Compliment? C'est à vous de voir.



Les personnages? il y en a un très grand nombre,là aussi on s'y perd un peu mais en ce qui concerne celui de Korolev,le personnage principal ,je n'ai pas réussi à entrer en empathie avec lui.Il a bien quelques traits sympathiques,résistant silencieux intégré dans le système qui, par petites touches montre bien ses réelles convictions mais sinon il me parait assez quelconque.Une ébauche d'intrigue romantique apporte un soupçon de légèreté dans ce roman et nous montre bien que ce n'est que le début des aventures de cet inspecteur qui n'hésite pas à payer de sa personne quand la circonstance l'y oblige.



Pourquoi avoir lu ce livre?



Babelio m'a proposé ce partenariat avec les éditions "les deux terres",maison créée en 2003 dont le catalogue contient Patricia Cornwell ,rien que ça! Je les remercie de m'avoir permis de découvrir en avant première cet auteur.



Vais je continuer à suivre les enquêtes de cet inspecteur?



Pourquoi pas ? Un 1er livre est souvent maladroit alors laissons sa chance à ce nouvel écrivain né en Irlande en 1965.
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Le royaume des voleurs, une enquête de l'insp..

Pour son premier roman, William Ryan nous emmène au cœur d’une enquête très lourde planant presque sur les épaules d’un seul homme : l’inspecteur Alexeï Dmitrievitch Korolev. C’est une enquête qui se glisse doucement dans le décor d’une Russie stalinienne et méfiante, un décor brute dans lequel la Milice et le NKVD exercent parallèlement. 1936, Moscou, une jeune femme étrangère est retrouvée morte dans une église désaffectée. Torturée, mutilée, il n’y a pas de doute possible : c’est un épouvantable meurtre. Alors pourquoi le NKVD, police secrète de l’Intérieur, ne reprend-il pas l’enquête ? Le capitaine Korolev, bon milicien du service des enquêtes criminelles, est surpris. Mais ne le montre pas. Ne rien laisser paraître est devenu le maître mot dans cet enfer stalinien où la neige dissimule autant qu’elle révèle. Pour Korolev, cette enquête qui le mènera sur les pistes dangereuses de secrets d’Etat mêlant les services étrangers, la Tchéka et le trafic d’œuvres d’art est un terrain miné qui peut lui coûter sa carrière et surtout sa vie.



[...]
Lien : http://morgouille.wordpress...
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Le royaume des voleurs, une enquête de l'insp..

1936. Le cadavre mutilé d'une jeune femme est retrouvé. L'inspecteur Korolev est chargé de l'enquête mais, comme la victime est citoyenne américaine, il se retrouve surveillé par une organisation russe...



Le royaume des voleurs marque le début d’une série d’enquêtes menées par l’inspecteur Korolev. Ce premier roman a été sélectionné par l’Association britannique des auteurs de romans policiers pour le prix John Creasey (New Blood) Dagger 2010.

L'auteur nous offre un suspense dense et brutal qui ne cesse de croître !

Il ressuscite ici l'univers de l'URSS de Staline et de sa police politique, de ses exactions, mais aussi celui de la mafia russe déjà en place. Il reconstitue avec brio la période stalinienne et la mécanique d'un monde pris sous le feu d'une vérité paranoïaque. C'est brillant, William Ryan semble marcher sur les traces de Tom Rob Smith.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Le royaume des voleurs, une enquête de l'insp..

Comment ne pas se retrouver au Goulag quand on enquête sur des séries de meurtres où le NKVD semble être impliqué, au moment où Iejov vient de liquider Iagoda et en attendant son tour. Belle description de la société soviétique quelques années avant le début de la “Grande guerre patriotique” que tout le monde s’attend à voir déferler.
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Les enfants de l'Etat

Je retrouve mon policier russe préféré, que j'avais déjà beaucoup apprécié dans Le royaume des voleurs et dans Film noir à Odessa. Avec impatience et, disons le tout de suite, avec un énorme plaisir. Tous les ingrédients qui ont fait que les deux premiers tomes étaient très réussis sont à nouveau présents : la Russie des années trente, la peur de dire ou de faire quoi que ce soit qui déplaise au régime en place, et même en ne faisant rien, on peut se retrouver enfermé, déporté ou tué par simple délation d'un envieux. Certains sont particulièrement adroits à cette pratique qui les fait avancer dans la hiérarchie, mais avec Staline à la tête du pays, imprévisible et paranoïaque, ils peuvent chuter plus vite qu'ils ne sont montés, d'autres envieux les ayant dénoncés... la roue tourne, un mouvement perpétuel horrible, pour un poste plus prestigieux, un appartement plus grand, ... Voilà donc Alexeï Korolev en pleine guerre des services et même guerre des chefs au sein du NKVD

Mis sur la touche par le colonel Zaïtsev, il est recruté (et obligé de collaborer) par le colonel Rodinov, et il sait qu'en cas d'échec, il saute, lui et ses collègues ainsi que tous ses proches. Néanmoins, Korolev sait trouver une aide précieuse avec Slivka la lieutenante efficace qui prend bien sa place dans cette histoire, du réconfort -mais toujours pas plus si affinités, ah la la ces hommes ! qui n'osent pas !- avec Valentina sa colocataire (en Russie à cette époque, il est courant de partager un appartement à plusieurs familles : Valentina occupe une chambre avec sa fille Natacha, Korolev l'autre et la cuisine est pièce commune). Korolev, comme dans les épisodes précédents aura également recours à l'aide de Kolya, le roi des voleurs, quoique là, on est plus dans de l'entraide.

Le suspense est habilement maintenu tant pour l'enquête pour meurtres que pour la disparition de Youri ou que pour les craintes de Korolev de ne pas pouvoir ce sortir de ce sac de nœuds. Les personnages prennent de l'épaisseur, Korolev, bien sûr, mais aussi Slivka et surtout le contexte est toujours aussi favorable à une tension permanente, une angoisse palpable dans tous les faits et gestes de tous les intervenants qu'ils soient haut placés ou non. Chaque mot, chaque geste sont mesurés, pesés et gare aux langues qui fourchent si de grandes oreilles traînent dans les parages !

William Ryan place son roman au tout début des recherches sur le cerveau faites par les Russes pour "effacer tous les préjugés contre-révolutionnaires dans les cerveaux des adversaires de l'État pour les remplacer par des idées prosoviétiques [...] pour tenter de purifier les esprits des cobayes." (p.285). Ça fait froid dans le dos, et même si toute une partie du livre concernant les recherches sur le contrôle de la pensée est fictive, William Ryan précise dans un court dossier-postface que les chercheurs russes avaient entamé des séries d'expériences sur des enfants sur leurs réflexes conditionnés.

Encore une fois, le contexte de ce roman policier est formidable, travaillé, passionnant et effrayant, comme l'est d'ailleurs l'ensemble de roman. Toute comparaison gardée, on est assez proche des polars nordiques, tels Mankell ou Indridason s'intéressant au contexte social, politique, historique ou géopolitique. Proche également d'une autre série que j'aime beaucoup qui se passe dans l'Allemagne des mêmes années, un tout petit peu plus tôt, écrite par Volker Kutscher (voir l'index sur le blog) avec l'inspecteur Gereon Rath.

Excellente série donc que vous pouvez bien sûr prendre en cours si vous n'avez pas le courage de commencer par le premier tome, mais franchement, faites-moi confiance, commencez au début dès maintenant, il n'y a que trois tomes. Vivement la suite !


Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Le royaume des voleurs, une enquête de l'insp..

En commençant ce roman, je me disais qu'en plus de l'intrigue policière, j'allais en apprendre davantage sur le début de la dictature stalinnienne grâce au héros, le capitaine Alexeï Dimitrievitch Korolev, plus communément appelé inspecteur Korolev, au service des enquêtes criminelles de la Milice de Moscou. Un grand colosse d'un mètre quatre-vingt-trois, quadradénaire, divorcé, père d'un petit Youri. la joue barrée d'une cicatrice, "souvenir d'une rencontre avec un cosaque blanc durant la guerre civil". Korolev s'est "battu de l'Ukraine jusqu'à la Sibérie, et retour, durant sept longues années, contre les Allemands, les Autrichiens, les Polonais". Mener une enquête dans le Moscou de 1936 s'annonce ardue car il s'agit de ne pas déborder sur les plates-bandes du NKVD, autrement dit de la police secrète qui s'occupe des crimes politiques, alors que la Milice a en charge les crimes "traditionnels". Mais la frontière entre les deux est floue. Pour compliquer l'affaire, il y a ceux que les Moscovites appellent les "Voleurs", organisés en une société structurée et hiérarchisée : la mafia russe.



Alors, quand le cadavre d'une femme, atrocement mutilé, visiblement torturé et mis en scène, est retrouvé dans une église de moscou, la tension est grande, d'autant qu'on apprend rapidement que c'est une Américaine d'origine russe, religieuse orthodoxe. Là on se dit qu'on va avoir droit à un roman policier de la lignée de Dan Brown...



Mais voilà, le problème c'est que William Ryan ouvre des pistes, accumule les descriptions, les noms et épisodes historiques (NKVD, Tchéka, tchékistes, miliciens, Voleurs, guerre civile, cosaque blanc), et les personnages (qui en plus ont plusieurs noms), sans creuser davantage, sans expliquer. On vit avec le héros la misère moscovite : la faim, le froid, l'humidité, le manque de logement, le manque d'argent, la dure vie des gamins des rues. Mais à force de vouloir tout dire, tout restituer, l'écrivain finit par perdre le lecteur dans les bas-fond de la ville ! Et là on crie "Help"! L'intrigue finit par devenir presque anecdotique, noyée sous des considérations qui voudraient donner un fonds historique au roman. On ne sait plus trop où donner de la tête.



En outre, j'ai trouvé l'écriture froide et manquant d'un petit quelque chose qui aurait fait qu'elle aurait eue plus de saveur. Je me suis ennuyée de plus en plus au fil du récit. Pas convaincue et déçue. J'ai cherché en vain le "suspens dense et brutal qui ne cesse de croître", annoncé sur la quatrième de couverture par le Financial Times. Je dirais que c'est plutôt le contraire : ça commence bien et fort et ça finit à plat... Dommage car l'idée était bonne.





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Le royaume des voleurs, une enquête de l'insp..

1936, en Russie un cadavre mutilé d'une jeune femme est retrouvé sur l'autel d'une église. L'inspecteur Korolev est chargé d'enquêter sur cette sale d'affaire. Sale affaire car la victime est une citoyenne américaine, car le NKVD ( organisation redoutée et redoutable) s'en mêle et parce que nous somme en Russie durant le début des purges staliniennes. Alors que chacun de ses gestes et de ses paroles sont surveillés et qu'il risque a tout moment sa vie, Korolev veut découvrir ce qui se cache sous ses différents meurtres. Une enquête a haut risque où l'on se demande qui sont les vrais criminels dans cette Russie d'avant guerre.



Voila un polar qui sort enfin des sentiers (re) battus. Quelle bonne idée de nous avoir projeté dans cette Russie de Staline où prédomine la peur, la faim et l'incertitude. L'auteur nous gratifie d'une galerie de personnages passionnants et pour certains réfrigérants. Il reconstitue avec brio cette Russie où la peur est le lot quotidien, où l'on peut se faire embarquer et disparaître pour toujours pour des motifs les plus futiles. A chaque page la tension est palpable, celle due aux meurtres mais aussi celle due a la dimension politique car le contexte historique choisi rend les choses encore plus difficile pour notre enquêteur Korolev. On n'a pas le temps de s'ennuyer un seul instant avec ce roman, tout cela va a cent a l'heure. On finit sur les rotules mais avec l'envie de connaître la suite des aventures de l'inspecteur Korolev.



En résumé, un polar efficace, instructif et haletant. Ma note 8/10.



Un grand merci a Guillaume de Babelio pour m'avoir proposé ce livre dans le cadre d'une édition spéciale de masse critique et aux éditions des 2 terres.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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Film noir à Odessa - Une enquête de l inspecteu..

L'inspecteur Korolev est missionné en Ukraine sous couvert de vacances pour enquêter sur le meurtre d'une jeune femme. Tout au long de ce récit, dans le froid glacial, la neige et sous l'emprise de la peur du régime de Moscou, on voit à quel point la vie dans ces pays est dure. On revit , des temps de l'histoire qui montrent les atrocités faites aux Ukrainiens. La corruption, le mensonge porté à son plus haut degré, régissent les modes de fonctionnement de ces hauts dirigeants. On tue, on affame, on déporte allègrement des générations entières. Pas d'avenir, pas de joie de vivre, un passé, un présent, un futur sous la botte d'agresseurs sans foi ni loi. Une incursion dans les tunnels des anciennes mines , un vrai dédale sous la ville d'Odessa.
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Les enfants de l'Etat

Moscou, 1937. Un professeur en médecine, engagé dans des recherches top-secret, est assassiné à son domicile. Appelé sur les lieux, l'inspecteur Korolev est rapidement déchargé de l'enquête par la police politique, le NKVD. Puis, quand l'adjoint du professeur est assassiné à son tour, Korolev est réaffecté mais par une autre branche du NKVD cette fois et avec obligation d'obtenir des résultats rapidement.



Notre héros se retrouve donc dans une bien périlleuse situation et doit louvoyer entre deux factions rivales de la police politique. La pression est d'autant plus forte que son fils Youri, âgé de 12 ans et dont il avait la garde pour une semaine au moment des faits, a disparu. Qu'est devenu l'enfant ? Pourrait-il servir à faire pression sur lui pour orienter son enquête dans un sens ou un autre ? Heureusement Korolev peut compter sur le soutien du lieutenant Slivka, jeune femme volontaire et intelligente et de Valentina Nikolaevna, sa charmante colocataire dont il rêve la nuit.



Je retrouve avec grand plaisir cette nouvelle aventure de l'inspecteur Korolev . Le personnage est sympathique, le cadre de vie de l'URSS de Staline bien documenté, l'intrigue bien menée et le dénouement glaçant mais plutôt crédible dans ce contexte de Grande Terreur.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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