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Critiques de Xavier Darcos (37)
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Trois jours et trois nuits

En 2020, les chanoines de l’abbaye de Lagrasse ont invité des écrivains à partager trois jours et trois nuits de leur existence.



La COVID a compliqué le scénario et finalement quatorze écrivains publient leurs témoignages. A noter que Boualem Sansal « athée en recherche de Dieu », n’a pu se rendre sur place « j’attends ce jour comme un fiancé attend de rencontrer sa promise » mais offre une belle réflexion sur l’Islam, que Michel Onfray semble avoir honoré l’invitation sans témoigner, et qu’il n’était pas nécessaire d’être chrétien ou catholique pour être sollicité comme le précise Jean-Paul Enthoven.



La préface de Nicolas Diat, les quatorze chapitres et la postface du Père Le Fébure du Bus, ont nourri durant ce mois de janvier mes médiations et certains chapitres méritent lectures et relectures. Chaque contribution est riche de la diversité des écrivains, de leur rapport à la culture, à la religion, à la vie.



M’ont particulièrement marqué « La fondation » de Camille Pascal qui restitue la chanson de Rolland et la fondation de l’abbaye par Charlemagne … une épopée lyrique contée miraculeusement par une plume savoureuse.



« Les soldats de la grâce » de Jean-René van der Plaetsen interroge notamment sur la vocation de trois Saint Cyriens devenus religieux, à l’exemple de Charles de Foucauld.



« Le refuge » de Frédéric Beigbeder, témoignage poignant d’un noceur assumé, s’échappant de l’abbaye pour suivre un match de foot au bar local … Mais pas que !



« La résurrection » de Frantz-Olivier Giesbert évoque le siège d’Hippone en 430, observe notre actualité et conclut « Laisse pousser en toi les racines de l’amour » car c’est à chacun, par son comportement, de repousser la barbarie.



« Tolle lege, tolle lege » (prends et lis) de Xavier Darcos réfléchit sur la culture latine, la civilisation romaine, sa transmission grâce aux abbayes et sa disparition décidée par les idéologues et pédagogues commettant les réformes successives de l’éducation nationale.



Certaines contributions, dont celles de Simon Liberati, sont de réelles méditations de textes bibliques et exigent une lecture attentive.



Ces chapitres illustrent des approches diverses et variées le Lagrasse. Certains ont été attentifs aux religieux et à leur ouverture à l’extérieur (écoles, hôpitaux, paroisses) , d’autres à l’abbaye, certains à la lecture des Confessions de Saint Augustin fondateur de ce ordre religieux, plusieurs à la liturgie et au rythme immémorial des offices. D’où la richesse et l’originalité de cet ouvrage.



J’ai découvert ces chanoines il y a plus de quarante ans, sur les chemins vers Compostelle, à Moissac, quand le Père Wladimir constituait un premier noyau de religieux et j’ai été séduit d’emblée par la beauté de la liturgie. Depuis nous sommes passés plusieurs fois à Lagrasse mais l’âge et les distances étant ce qu’ils sont je ne sais si nous aurons l’occasion d’y retourner.



Cet ouvrage offre une belle rencontre avec cette communauté en pleine croissance, toujours accueillante aux pèlerins et touristes parcourant les Corbières.
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Trois jours et trois nuits

Une envie de sérénité avant les vacances : je me suis offert trois jours et trois nuits… dans un monastère ! Bon en vrai, j'aurais bien aimé mais par manque de temps, je me suis offert cette retraite par procuration, grâce à la littérature. Avec moi, une quinzaine d'auteurs a été invité à vivre une retraite de trois jours et trois nuits au coeur de l'abbaye de Lagrasse, en clôture, c'est-à-dire dans le carré VIP avec les chanoines. En retour, chacun d'eux a offert un texte que leur a inspiré cette expérience. A mon tour d'en commettre un retour.





La liste des auteurs est variée mais étonnamment, l'ensemble des écrits est plutôt homogène, et leur complémentarité rend l'ensemble harmonieux. Sur les quinze, seuls trois ou quatre m'ont paru plus hermétiques, principalement ceux qui décryptaient le plus précisément certaines paroles ou histoires bibliques. Je les ai trouvé moins accessibles et moins intéressantes car moins focalisées sur l'expérience personnelle de leur auteur. J'ai apprécié en revanche les contributions où les auteurs livraient beaucoup d'eux-mêmes, soit en anecdotes personnelles, soit en réflexions, émotions, observations et descriptions de leur expérience à Lagrasse. C'est ce que j'ai trouvé le plus intéressant parce que le plus généreux, le plus humain… Des qualités qui sont à l'origine de ce livre, puisqu'en échange de cette expérience, les auteurs reversent leurs droits aux chanoines de Lagrasse, pour la restauration de leur abbaye. Cette fois, vous ne culpabiliserez pas d'ajouter un livre à vos PAL !





Même si l'ensemble est homogène, je ne me suis pas ennuyée parce que chaque récit étant personnel, ils sont tous différents, évoquent un vécu et/ou un ressenti différent. Et puis les plumes et anecdotes sont savoureuses selon les auteurs. Allez, je le confesse ici : je connaissais très peu d'auteurs dans ce panel, mais avec certains je me suis régalée. J'ai trouvé Beigbeder particulièrement émouvant et drôle, dans son texte, alors même que je connais très peu l'auteur et encore moins la personne. On y retrouve aussi Sylvain Tesson, qui ne pourra s'empêcher de descendre le clocher en rappel, entrainant avec lui une poignée de frères ! Même le récit totalement historique de Camille Pascal, que je craignais de moins apprécier, est en réalité hyper enrichissant et joue un rôle très important dans l'enchainement des textes.





Mais si l'approche est différente selon les personnalités, on retrouve dans la plupart des textes des thèmes récurrents : la beauté de l'endroit et la sérénité que l'on y ressent, la crainte d'attaques terroristes, la bonté des chanoines, leur bonne humeur, le silence comme espace de pensée, l'importance de la liturgie et du mystère (du cérémonial comme de la langue utilisée pour les messes) dans l'attractivité de la foi, la langue latine comme approche poétique de la religion, des rapprochements avec la vie militaire, à laquelle ont d'ailleurs goûté certains auteurs comme certains chanoines ; le côté rassurant d'une vie bien réglée, et son efficacité pour retrouver du temps. Les confidences entremêlées sont intéressantes et donnent envie de faire l'expérience de cette humanité qui fait du bien, loin de l'agitation mercantile et de la course à l'individualisme du siècle. Et l'on y trouve quelques références littéraires à explorer.





Le calme, ainsi que la paix intérieure qui m'envahit dans ces lieux, m'ont toujours attirée. le silence m'y remplit, et je peux enfin entendre et ressentir toutes les émotions qui souvent crient et se bousculent, ignorées, remises à plus tard, quand on aura enfin ce temps qu'on ne prend jamais. C'est souvent un moment très intense, que j'ai éprouvé de nombreuses fois en m'arrêtant dans de tels lieux sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle. Je me suis toujours dit qu'un jour je m'offrirai ce genre de retraite même si, pour l'instant, l'occasion ne s'est pas encore présentée.





Pour l'anecdote, elle s'est en revanche présentée de manière inattendue pour l'une de mes meilleures amies : Très croyante, et ayant organisé son mariage presque entièrement, elle a laissé le soin à son mari d'organiser le voyage de noces contenant la FAMEUSE nuit de noces ; Depuis des mois elle me confiait, avec les yeux qui pétillent, ses tentatives de deviner où l'homme de sa vie avait décidé de l'emmener passer cette folle nuit… Vint enfin le moment fatidique de vérité et là… SURPRIIIIIISE !! Voyage de noce dans un… Monastèèèèère !!! Incompréhension de mon amie qui rêvait de sa nuit de noces, tandis que son mari était absolument convaincu de lui faire plaisir !! Résultat : nuit de noces en cellules, et dans le silence… L'histoire ne dit pas s'ils y sont restés trois jours et trois nuit, mais peut-être que vous, vous aurez envie d'en faire l'expérience avec ce livre ! L'avez-vous faite en vrai ?
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Trois jours et trois nuits



« Quand chacun des interlocuteurs vient de si loin, il faut du temps pour se comprendre. On s’écoute, mais on ne s’entend pas, ne fût-ce sur le plan du vocabulaire. Sauf pour ce qui touche les points sensibles en chacun de nous. En fin de compte, une rencontre authentique se situe toujours à un niveau plus profond ou plus élevé, ouverte sur l’infini. Par-delà les paroles, un regard, un sourire suffit pour que chacun s’ouvre au mystère de l’autre, au mystère toute autre. » François Cheng « L’Eternité n’est pas de trop »



Suis-je agnostique ou athée ? A mes yeux, cela n’a pas d’importance. Je suis une mécréante qui cherche la Lumière et ce n’est pas faute d’avoir prospecté. De temps en temps, mes pas me ramènent vers cette quête, j’éprouve toujours une attirance pour les lieux consacrés quels qu’ils soient, qu’importe l’Obédience, ils m’apaisent. Je me sens en communion avec ceux qui m’ont précédée, le temps n’existe pas. Etre touché par la grâce tel Eric-Emmanuel Schmitt dans Sa Nuit de Feu m’interpelle. Il se veut sans église, sans dogme, une très belle expérience.



Ce sont souvent des livres qui croisent mon chemin comme celui-ci qui, eu égard à mes lectures, me fut recommandé par Babelio. Les commentaires d’Aquilon62 et de Migdal m’ont motivée à partir en compagnie de ces quatorze écrivains et des moines sur les chemins de l’Abbaye de Lagrasse. Abbaye du pays cathare, née de la volonté de Charlemagne, j’entends « La Grâce », elle en a connu des vicissitudes, des destructions et des reconstructions jusqu’à l’arrivée de quelques chanoines qui mènent, entre ses murs, une vie de prière sous l’égide de la Règle de Saint-Augustin. La restauration a démarré en 2014 et comme pour toute rénovation, il faut de l’argent. Il a été convenu que le produit de la vente de ce livre reviendrait à l’Abbaye.



N’avez-vous jamais ressenti le besoin de vous isoler, loin de l’agitation extérieure et de ses tourments, l’impérieuse nécessité de vous retrouver face à vous-même, ce n’est pas une fuite mais plutôt un besoin de reprendre contact avec votre moi intime, de se recentrer. Il y a de très beaux endroits où se ressourcer mais pour avoir été en plein hiver, au moment des grandes marées, le Mont-Saint-Michel reste pour moi la halte idéale, propice à la méditation, pour demeurer seule avec moi-même.



Nicolas Diat nous offre une belle préface et le Père Abbé, Emmanuel-Marie Le Fébure du Bus, conclut cette insolite mais féconde expérience qui a réuni une quarantaine de moines et quatorze écrivains aux croyances et sensibilités tellement différentes.



Les hôtes comme les invités ont tout partagé dans le silence de ce lieu consacré. Imaginez les moines glissant sur le sol carrelé au petit matin pour se rendre à l’office, tous vêtus de blanc, psalmodiant les prières, entonnant les chants grégoriens, la liturgie latine reprenant toute son épaisseur et son mystère, imaginez les invités, basculant dans un monde qui leur est tellement étranger, déjeunant d’un modeste repas, partageant le pain qu’il soit celui de l’officiant à la messe ou celui du réfectoire, sans un mot, concentrés sur la lecture du jour , attendant patiemment les échanges qui se font autour du café. Ils ne rencontreront que la Paix, l’amitié, l’écoute, des contraintes aussi qui viennent rompre avec l’immédiateté de notre vie moderne mais qui donnent toute l’intensité aux instants vécus.



Bien évidemment, certains d’entre les écrivains se questionneront sur la vie en communauté, après tout, les moines sont des êtres humains même s’ils sont parvenus à domestiquer leur égo, si leur être tout entier semble porter la lumière, il n’en reste pas moins qu’ils sont des hommes. Leur emploi du temps est intense et laisse peu de place aux aspérités, le rituel les relie. Les journées sont rythmées par les Offices (sept), la prière, l’étude, le travail manuel, le jardinage – j’ai beaucoup aimé la description du jardin et des essences diverses - les visites aux malades, les hôpitaux dans les services de soins palliatifs. Saint-Augustin veille sur eux, dans chaque cellule, ses confessions les rappellent à l’ordre. Il guide les frères dans sa vision de l’amour fraternel.



Ce livre représente la somme des différents dialogues ou écrits de chaque écrivain. Ils y ont apporté une part d’eux-mêmes, que ce soit l’athée qui humblement parle de son questionnement, que ce soit celui qui se réfugie derrière l’histoire de l’Abbaye pour éviter de se livrer, que ce soit le tourmenté comme Beigbeder ou Liberati ou la lucidité de Boualem Sansal, ce livre est très beau ! C’est le cheminement pendant trois jours d’hommes différents qui ne cherchent que la bienveillance en toute simplicité, dépouillés de leurs préjugés, sans jamais chercher à convaincre, C’est le dialogue – dias logoi – deux visions différentes qui se complètent et non qui se censurent, s’interdisent. Toutes les réflexions sont à savourer, à relire aussi. Certaines pensées m’ont particulièrement émue que ce soit par la beauté ou par l’humilité.



« Et penser à ces hommes agenouillés, m’aide à tenir debout » Frédéric Beigbeder



NdL : Pour @afriqueah, notre Francine dont je lis les mémoires, une page du livre s'ouvre sur une pensée de Saint-Augustin. J'aime ces clins d'œil de l'Univers.

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Trois jours et trois nuits

Livre lu en 3 jours, coïncidence ? Peut-être ou peut-être pas ?



Tolle legge, tolle lege (Prends, lis ! Prends, lis !)

Saint Augustin (Confessions, VIII, 29) : "Je disais, et je pleurais dans toute l’amertume de mon cœur broyé. Et tout à coup j’entends une voix partie de la maison voisine, voix de garçon ou de jeune fille, je ne sais, qui chantait et répétait à diverses reprises : « Prends, lis ! Prends, lis ! » Et aussitôt, changeant de visage, je cherchai très attentivement à me rappeler si c’était un refrain en usage dans quelque jeu d’enfant ; et rien de tel ne me revint à la mémoire. Réprimant la violence de mes larmes, je me levai ; la seule interprétation que j’entrevoyais, c’est qu’un ordre divin m’enjoignait d’ouvrir le livre de l’Apôtre, et de lire le premier chapitre sur lequel je tomberais"



Intrigué par la couverture et le sous-titre de ce livre et de ce projet fou, j'ai pris et j'ai lu...



Tout d'abord pourquoi une citation de Saint Augustin car c'est dans le monastère de Lagrasse qu'une communauté des chanoines vivent sous la règle de Saint Augustin.

Une abbaye de 1200 ans bâtie avant Charlemagne et dominée par un clocher du XVIeme avec ses 4 gargouilles d'angle représentant la cupidité, l'orgueil, la concupiscence et le désunion. Les quatre tentations auxquelles on renoncé les chanoines en entrant à Lagrasse et qu'ils contemplent tous les jours comme pour se mesurer à elles.



Et c'est dans ce lieu que 14 écrivains tous aussi différents les uns que les autres ont accepté de passer 3 jours et 3 nuits venus chacun à leur tour.



Et il ressort 14 expériences différentes, des rencontres fortes,, des anecdotes savoureuses (celle de Sylvain Tesson est à son image) et pourtant :

Chacun a séjourné dans une cellule aux côtés des moines ;

Chacun a mangé avec les moines, en silence, à l'écoute de la lecture depuis un pupitre Chacun a participé au chapitre ;

Chacun a participé aux promenades, aux récréations, aux travaux ;



Et pourtant chacun livre un récit différent mais avec un point commun chacun de ces. textes reflètent des interrogations.

C'est certainement le point commun qui relie les auteurs à ces expériences vécues différemment.



Le parallèle entre le monde des écrivains et celui des chanoines est souligné par Xavier Darcos pour qui il existe une parenté invisible entre la fréquentation d'une abbaye et le miracle de la lecture. Un monastère est comme un livre. Sa porte d'entrée pivote sur des gonds, et nous passons d'un monde à un autre, comme la couverture d'un livre plie suivant la reliure, ouvrant à l'esprit de nouvelles perspectives.



Et d'ajouter : "Un monastère est comme un livre, car l'un et l'autre n'ont pas été écrits ou construits pour nous. Nous ne connaissons pas personnellement leurs auteurs ou leurs bâtisseurs, qui ont souvent vécu il y a des siècles. Et pourtant nous allons vivre, en séjournant dans un monastère comme en lisant un livre, une expérience personnelle et unique, qui ne ressemblera pas à celle d'un autre visiteur, comme ma lecture d'un livre pourra n'avoir rien de commun avec la lecture de mon voisin. L'ancienneté du livre n'est pas un obstacle, bien au contraire. Les plus grands et les plus vieux classiques sont les lectures qui peuvent le plus abreuver notre esprit d'aujourd'hui"



Et on referme ce livre avec le sentiment d'avoir vécu par procuration une expérience forte, inédite, et oh combien enrichissante...

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Trois jours et trois nuits

Nouvelle proposition de lecture que ce livre improbable réunissant 14 écrivains

athées, agnostiques, ou de confession chrétienne lointaine ou enfin rapprochée. C’est dire le pari des deux éditeurs lancé à ces hommes de vivre cloîtrés trois jours à l’abbaye de Lagrasse dans l’Aude !

J’achète le livre, car je vois que les droits d’auteur sont reversés à l’ordre pour la restauration de l’abbaye, bâtiment sublime abandonné par les hommes et réhabilités en 2004 par ces chanoines devenus plâtriers, électriciens, plombiers…

Je ne m’attends pas à grand chose de nourrissant, j’y vois une simple retranscription de bavardages germanopratins.

En fait, j’ai été détrompée très rapidement : chaque auteur a quelque chose d’intelligent à nous dire, de sérieux, de profond, de drôle aussi. Chacun expose ses vues sur le mode de vie de ces 42 chanoines hors du temps. Cela les questionne tout comme le monde qu’ils maintiennent. Pas de préjugés ni de conversions, mais un éclairage particulier en fonction de la sensibilité de chacun. C’est formidable !

Mention spéciale à Pascal Bruckner, Jean-René Van der Plaetsen, Boualem Sansal et à Simon Liberati qui, dans leur genre bien différent, expriment une sensibilité au fait religieux qui interroge profondément l’homme moderne dans ce monde si vide de sens.

La dernière controverse sur ce livre tombe à plat lorsqu’on le lit vraiment : il n’y a pas d’apologie de la religion ni du rite tridentin… il se trouve juste que c’est la règle de la communauté…



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Trois jours et trois nuits

« Alors l’évidence me terrasse : ici, dans cette pièce où nous partageons ce repas muet, se tiennent les derniers des héros. Les seuls braves d’une civilisation mourante, empoisonnée par l’égo et l’hédonisme marchand. »

Le grand voyage de trois jours et trois nuits de 14 écrivains en l’abbaye de Lagrasse en vivant selon la règle augustinienne en clôture avec les chanoines. Quatorze regards, quatorze sensibilités, quatorze plumes offrant au lecteur une unique opportunité d’enrichissement spirituel au moment où le monde gouverné par les chiffres s’enferme dans le bruit et les divertissements. Cet ouvrage dans un monde sombre apparaît comme un signe d’espérance.


Lien : https://www.quidhodieagisti...
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Trois jours et trois nuits

"Un monastère est comme un livre", écrit Xavier Darcos à la fin de sa contribution à cet ouvrage, "il existe une parenté invisible entre la fréquentation d'une abbaye et le miracle de la lecture... [La] porte d'entrée pivote sur ses gonds, et nous passons d'un monde à l'autre, comme la couverture d'un livre se plie suivant la reliure, ouvrant à l'esprit de nouvelles perspectives." (p. 331) Quatorze écrivains français, les uns connus, les autres intéressants, parfois les deux, ont fait un séjour de trois jours et trois nuits à l'abbaye de Lagrasse, près de Narbonne, et ont contribué par leur témoignage à cet ouvrage collectif.

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Ce livre sera profitable pour des raisons culturelles, puisqu'on connaîtra des auteurs contemporains d'intérêt inégal, en de courts textes qui permettent au lecteur de satisfaire rapidement sa curiosité. Trois au moins de ces textes, dont celui de Xavier Darcos, retracent la longue histoire de la tradition latine et romaine dont procède Lagrasse, édifiée au temps de Charlemagne pour opposer à l'invasion islamique une "muraille de prières", prières selon la règle monastique de Saint Augustin et du Bréviaire latin. De façon générale, les réflexions sur la culture et sur ses liens avec le christianisme sont profondes et éclairantes.

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Puisqu'il s'agit de vie monastique, l'ouvrage a une portée spirituelle : on y insiste beaucoup sur la vie quotidienne des moines, sur le sens spirituel de leur traversée du temps et de l'histoire, ainsi que sur leurs parcours personnels en quête de Dieu. Enfin, le séjour de ces écrivains à l'abbaye leur est souvent l'occasion de faire le point sur l'état de leur âme et de leur vie, de leurs certitudes ou de leurs doutes. Devant pareil exercice introspectif, le lecteur en fera autant, au contact de la tradition chrétienne ancienne, généreuse et profonde d'examen de soi, dont témoignent les Confessions de Saint Augustin.

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Ce livre collectif paraît dans une France où des églises sont brûlées, des prêtres et des fidèles tués en raison de leur foi, dans l'indifférence et l'inertie des autorités, le silence des "grandes consciences" pharisaïques des médias. Il nous offre l'occasion de réfléchir à ce que deviennent historiquement notre nation, notre culture, et nous-mêmes, entre les mains de mauvais pasteurs. La chronique de Camille Pascal, troisième texte du volume, nous y invite aussi, en racontant la fondation de Lagrasse par Charlemagne de retour d'Espagne, en 778. En 2022, le produit de la vente de ce volume servira à la restauration du transept roman de l'église abbatiale, ravagée en 1792. A méditer entre ces dates, on prend conscience que la France n'est pas née en 1789 et que son message ne se réduit pas aux creuses "valeurs de la république".
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Histoire de la littérature française

amis lecteurs, ce livre est un régal . il m'as appris beaucoup de chose sur l'histoire de la littérature française et qui me permet de mieux connaître et réfléchir sur mes anciennes et mes nouvelles lectures . bonne lecture les amis
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Oscar a toujours raison

Ce livre n'est pas une énième biographie de Wilde, mais un regard porté par l'auteur sur notre société contemporaine à travers les yeux d'un auteur du XIXème.

On y apprend ainsi qu'Oscar Wilde pense précisément la même chose que l'auteur et qu'ils partagent la même vision sur des choses qui n'existaient pas du temps de Wilde. Celui-ci avait tout prévu, tout entrevu, ses aphorismes sont là pour nous le prouver.

Pour autant, ce livre présente un intérêt particulier dans sa deuxième partie où on en apprend un peu plus sur cet auteur sur lequel beaucoup a été dit.
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Dictionnaire amoureux de la Rome antique

Une fois n’est pas coutume je vous livre mes impressions alors que je n’ai pas terminé le bouquin, ceci dit c’est un peu normal pour un dictionnaire.

Ici pas de guide de l’histoire romaine, pas de leçon de littérature, plutôt un ensemble varié et personnel pour « exprimer mon adhésion, mon amour, pour le monde romain, tout en gardant une grande rigueur historique. » dit Xavier Darcos.

300 entrées possibles vous comprenez que c’est pour moi l’occasion de lire « à sauts et à gambades » Je n’ai pas encore tout exploré mais ce que j’ai lu m’a plu.



La plupart des articles sont courts, ce n’est pas une leçon mais plutôt une invitation à aller ensuite en savoir plus, à fouiller les bibliothèques, à lire des BD, manifestement l’auteur connaît toutes les BD qui ont trait à Rome ! Voir ou revoir les séries télé ou les péplums incontournables.



La littérature d’abord, je suis allé jeté un oeil sur Virgile, Lucrèce et la nature. Il y a bien sûr du convenu là dedans mais aussi de jolies surprises ainsi un bel article sur les abeilles qui font passer nos ancêtres pour les premiers écolos !!

je me suis attardé sur Ovide dont l’auteur est un spécialiste, je suis fan, et là de fil en aiguille j’ai poursuivi ma quête, Virgile m’envoie voir Géorgiques et ainsi de Métamorphose en Enéïde j’ai refait un tour littéraire à Rome à coup de Carpe diem.

Xavier Darcos invite aussi à lire les historiens, là il faut que je m’y essaie je n’en connais que des extraits. Tite-Live mais surtout Tacite emportent les suffrages de l’auteur. Un article vengeur sur Cicéron que manifestement il n’aime pas et une belle réhabilitation de César en un article très complet et particulièrement intéressant. Mais on croise aussi Agrippine et Néron, Hadrien et son mur, Marc-Aurèle ou Pompée, Cléopâtre et bien sûr Hannibal et ses éléphants.



Dans plusieurs articles les réflexions prennent un tour plus politique et sont fort intéressantes en particulier sur l’identité du citoyen romain par exemple qui pourrait bien inspirer certains de nos candidats.

Il aime aussi tordre le cou à certaines erreurs, je vous recommande l’article sur la décadence et vous serez heureux d’apprendre que les candidats qui ne tenaient pas leurs promesses électorales étaient passibles d’une forte amende ...réjouissant non ?

Nos sommes devenus très pacifiques si l’on songe que la plupart des empereurs sont morts empoisonnés ou trucidés, attention que cela ne vous donne pas d’idées dangereuses !

Vous avez bien compris que j’ai aimé, j’ai aimé les clins d’oeil qui font mêler hier et aujourd’hui, j’ai aimé l’érudition du spécialiste mis à portée du profane, j’ai aimé la clarté, la concision et cet amour des anciens qui « nous ont donné notre lexique, notre droit, nos rites, nos canons esthétiques, nos figures légendaires. »



Vous avez peut être déjà des dictionnaires amoureux sur vos étagère, n’hésitez pas à ajouter celui-là


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Trois jours et trois nuits

Ce livre est né d’un "projet un peu fou" de Nicolas Diat d’inviter quinze écrivains à passer trois jours et trois nuits à l’abbaye de Lagrasse puis à partager par écrit leurs impressions. Chaque invité, selon son tempérament et ses centres d’intérêt, va soulever tel ou tel aspect. Certains seront touchés par le silence ou la qualité des dialogues avec les moines, la musicalité des chants grégoriens ou la profondeur des psaumes, la beauté du lieu ou la lumière sur la pierre. Au gré de leur plume s’écrira le récit de l’histoire de l’abbaye, son architecture, son organisation quasi militaire, sa liturgie sacrée. Tous les hôtes-écrivains ont été "frappés par l’accueil des moines, leur douceur, leur gentillesse, leur sourire, comme s’ils avaient purgé en eux les poisons qui animent nos existences survoltées : l’ambition, la soif de paraître, la jalousie, tous ces appétits qui nous rongent, car on ne peut ni les satisfaire ni les apaiser". Et plus surprenant, tous ont été marqués par le réfectoire où un frère, juché sur un petit pupitre, lit à voix haute une vie de saint "afin que l’esprit se nourrisse en même temps que le corps".



L’un notera : "Les chanoines blancs de Lagrasse vivent dans une faute d’orthographe : pourquoi ne pas assumer de vivre dans La Grâce en deux mots ? "

Dans ce lieu humain, divinement habité, quarante moines d’horizons et de tempéraments très divers ont répondu à l’appel de Dieu pour vivre et prier ensemble le restant de leurs jours. Un lieu habité où règne le silence et où les rares paroles échangées vont à l’essentiel. Un lieu de paix et de joie intérieure, où tout se vit dans la lenteur, la sérénité, le recueillement, la densité de l’instant. Un Lieu de rayonnement et même d’escalade à l’initiative d’un des écrivains.



Trois jours et trois nuits pour une rencontre avec un lieu, avec des hommes de Dieu, avec soi-même. Pour les quinze écrivains, croyants ou non, ce fut une expérience insolite et marquante. Pour les moines également. Pour le lecteur aussi.

Comme l’écrira un des quinze après cette expérience : "Penser à ces hommes agenouillés m’aident à tenir debout".

La conclusion revient au père Abbé : "Ce recueil prouve que la littérature est et doit rester un appel à l’Absolu, à la transcendance ; que la culture peut encore s’épanouir en désir d’Éternité. Ainsi cet ouvrage, dans un monde sombre, apparaîtra comme un signe d’espérance".

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Trois jours et trois nuits

Ce livre m'a replongée dans les souvenirs d'une histoire familiale débutée au bord de l'Orbieu, dans un joli coin des Corbières, Lagrasse, village pittoresque flanqué d'une abbaye chargée d'histoire.

Ce livre est le récit d'une idée originale, celle d'une rencontre entre deux mondes, chanoines menant une vie de reclus dans le silence de l'abbaye et ecrivains journalistes menant une vie trépidante, évoluant dans des cercles parisiens.

Le regard original que chacun fait du récit de sa retraite de trois jours au sein de l'abbaye, rend l'ensemble fluide; j'ai pris plaisir à découvrir tous ces témoignages d'une expérience unique' celle d'une rencontre surréaliste mais au final réussie qui marquera chacun des protagonistes.
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Trois jours et trois nuits

Nicolas Diat, journaliste chrétien et grand connaisseur de la vie monastique, a eu l'idée de proposer à 14 auteurs contemporains de venir passer trois jours et trois nuits à l'abbaye de Lagrasse, près de Narbonne, où une communauté de chanoines de Saint Augustin relève le défi de rénover et réhabiter une abbaye millénaire.

Ce livres regroupe donc 14 regards, plus ou moins sceptiques, sur la vie de ces religieux, qui parait si décalée dans notre monde contemporain. Pourtant tous ceux qui ont gouté à cette fraternité ont relevé l'importance de la persistance de cette vie monastique (ou canoniale en l'occurrence) et de son mystère pour le monde contemporain.

Au fil des pages, nous retrouvons le visage de ces auteurs, avec leurs travers, leurs egos, leur talent, mais surtout leur humanité.

Un beau livre, à la croisée de la spiritualité, de la littérature et de la nostalgie, qui s'emploie plus à bâtir des ponts qu'à jeter des anathèmes.
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Trois jours et trois nuits

Il n'est pas nécessaire d'être croyante pour être séduite par la beauté d'un monastère, fascinée par la vie des moines et moniales et regretter d'être une incurable mécréante.

J'admire leur foi (non dépourvue de doute, parfois), leur volonté de quitter le monde, tout en y étant présents par leurs actions et leurs prières.

Ils me rassurent, ils sont là.

Aussi curieux que cela puisse paraître, les monastères au plus près des règles strictes attirent la jeune génération de futurs moines (ou chanoines comme à Lagrasse).

Alors trois jours de "retraite", cela peut paraître peu, sans doute, mais j'ai été sensible à la pluralité des approches des différents écrivains, certains plus axés sur leur ressenti et d'autres sur une démarche plus intellectuelle ou historique.

Il y a deux ans, j'ai visité cette abbaye. La partie conventuelle étant fermée, je me suis donc limitée à celle appartenant au Conseil Général. Je regrette maintenant de ne pas y être revenue aux horaires d'ouverture !



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Histoire de la littérature française

Tout d’abord, je tiens à préciser que je n’ai lu que quelques pages de ce manuel. Mais je pense que c’est suffisant pour en voir les principaux défauts.

J’ai acheté il y a quelques années cette Histoire de la littérature française parce qu’elle m’avait été présentée par je ne sais plus qui comme indispensable. Et comment douter de sa qualité quand on regarde le curriculum vitae de son auteur, ancien professeur de khâgne à Louis-le-Grand, ancien ministre de l’Éducation, Chancelier de l’Institut ?

Pourtant j’ai laissé longtemps ce livre dormir dans ma bibliothèque. Tout récemment, je l’ouvris vraiment pour la première fois, pour voir ce que je pourrais en tirer sur Rimbaud. Voici ce que j’y trouvai : « Ce besoin de "désamarrage" est résumé par Le Bateau ivre (1871), allégorie de l’aventure poétique. Ce poème éblouissant attire l’attention de Baudelaire et de Verlaine », etc. Mais Baudelaire, tout professeur de littérature le sait, est mort en 1867 ! Il n'a donc jamais rien su de Rimbaud, qui avait 13 ans à sa mort ! Comment une erreur aussi grossière est-elle possible ?

Les quelques autres pages que j’ai lues n’ont pas vraiment amélioré cette mauvaise première impression. Il m’a semblé lire de vieux cours de prépa, où on veut donner aux élèves un panorama général de la littérature, mais assez superficiel. Le ton est compassé, sentencieux, et l’approche des œuvres me semble assez éloignée de la démarche plus scientifique adoptée désormais dans les études littéraires. Par exemple, il aurait été judicieux de suggérer quelques ouvrages de référence pour approfondir la réflexion sur tel ou tel auteur. À la place de cela, on a une variation sur des clichés de l’histoire littéraire (la farce et la « progression » [sic] vers la grande comédie chez Molière)…

Enfin, c’est un ouvrage écrit avant Wikipédia et que cet outil rend assez obsolète. Il y a des fiches bien faites dans ce manuel, par exemple sur Les Rougon-Macquart, mais je ne vois plus trop l’intérêt des 80 pages de « tableaux biographiques », c’est-à-dire de chronologies, consacrés aux principaux auteurs. Au final, c’est comme le dictionnaire des noms propres, ou le Quid : c’était utile il y a trente ans pour trouver rapidement une information assez fiable ; aujourd’hui, autant économiser de l’argent et faire une recherche sur Internet. Qui sait, peut-être, sur la bonne page, y aura-t-il moins d’erreurs !

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Ovide : désirer, renaître, survivre

« Le premier goût que j’eus aux livres, il me vint du plaisir des fables des Métamorphoses d’Ovide. Car, environ à l’âge de sept ou huit ans, je me dérobais de tout plaisir pour les lire ».



Des « Essais » de Montaigne au nouvel opus de Xavier Darcos, 450 ans de même plaisir pour un poète qui du haut d’un invisible nuage fait contempler 2000 ans de métamorphoses littéraires.



Cependant, l’œuvre d’Ovide ne se résume pas à des métamorphoses. C’est un homme d’une incroyable modernité et à l’heure des grands confinements, le lire, le relire, est le regain d’un certain bonheur et la confirmation que le monde est un éternel recommencement. Avec cette facilité « ovidienne à moderniser le passé ».



Dans cet essai de lecture très facile, Xavier Dracos a choisi de relater l’œuvre du poète par thème et non par une sempiternelle chronologie même si la marge de manœuvre est étroite. Car peut-être tout débute par la fin, cet exil qui dura une éternité, une décision d’Auguste par un simple édit, non une déportation mais une relégation qui lui permit de garder sa citoyenneté et sa fortune. Sa faute a été de ne pas être assez proche du pouvoir, de garder une parole libre et d’avoir un art d’aimer contraire aux mœurs de l’époque. Pourtant, rien de libertaire dans ses écrits, juste l’âme d’un libertin qui voilait délicatement les mots sous la plume du plaisir.



Une biographie qui permet de réhabiliter dans tout son foisonnement le poète maudit – il faudra curieusement attendre 2017 pour que son bannissement soit enfin révoqué – et de retrouver le perpétuel mouvement de la mythologie avec un Ovide fervent défenseur de la nature à l’image de Pythagore pour qui tout se transformait, si Homère c’est lire l’actualité, Ovide c’est comprendre le monde. Tant que l’on souhaiterait devenir un peu Pygmalion pour que ce livre devienne réellement un désir, une renaissance avec un cœur palpitant.



En complément, je ne peux que recommander également – mentionné à la fin de l’ouvrage- le roman très subtil de Salim Bachi « L'Exil d'Ovide » paru aux éditions JC Lattès en 2018.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Trois jours et trois nuits

A la découverte de ce livre, je me suis dit mais quelle bonne idée, envoyer des écrivains quelques jours en retraite auprès des chanoines de Lagrasse. Au final un recueil d'une quinzaine de récits sur cette expérience, inédite pour certains. Forcément sur le nombre certains textes m'ont bien plus et d'autres beaucoup moins...

J'aurai aimé un peu plus d'émotion et de profondeur et un peu moins d'analyse et d'exercice de style.

Néanmoins un bel ouvrage et une belle brochette de textes.
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Trois jours et trois nuits

Ce livre fait froid dans le dos. La couverture médiatique de ce livre a été énorme mais ne cache pas la pauvreté des textes qui y sont compilés. Le pire de tous est celui de Sylvain Tesson qui fait du style sur sa détestation du monde moderne. Il a tellement peur de la vie qu'il prédit et espère le pire : "le retour des anciens jours". Non pas une amélioration de la vie actuelle, ni des solutions pour résoudre nos problèmes, non : la guerre civile (les moines de Lagrasse sont des soldats) et le retour aux âges sombres.

Un livre réactionnaire qui plaira à ceux qui suivent Eric Zemmour.
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Mérimée

Si vous aimez le 19ème siècle, vous ne pourrez pas passer à côté de cette biographie. Mérimée est à l'origine de la restauration et du recensement du patrimoine architectural Français. Sa complicité avec Napoléon III et Eugénie, à favoriser cette liberté d'action...Très intéressante biographie.
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Trois jours et trois nuits

Quatorze écrivains entrent à l'abbaye Sainte-Marie de Lagrasse. Il y a ceux qui croient, ceux qui se déclarent athées, d'autres agnostiques.

Trois jours et trois nuits d'une présence discrète, silencieuse et agrémentée d'échanges.



Réfléchir au sens de la vie consacrée de ces frères.

Se laisser porter par les chants. Accueillir les notes et le latin des offices, le rai de lumière qui transperce le vitrail. Observer le ballet des déambulations. Se laisser prendre par un nouveau rythme.



J'ai beaucoup aimé :

-les mots de Jean-René Van der Plaetsen.

-l'humour de Frédéric Beigbeder -le tranchant de Franz-Olivier Giesbert et Pascal Bruckner.

Les témoignages de Boualem Sansal et Simon Liberati sont ceux qui m'ont le plus émue.

Des textes qui redisent la puissance et la nécessité de l'exigence et du beau. Certains évoquent leur enfance tandis que d'autres se focalisent sur les psaumes. Des mots pour dévoiler l'intimité de son cœur, de son enfance et s'interroger sur la vie de Jésus.



Ces hommes sont venus et ont été accueillis tels qu'ils sont.



Ils nous laissent un témoignage de leurs réflexions, de ce qu'a suscité en eux leur présence et celle des chanoines. Les murs, la solitude, la clôture, le silence, permettent au corps et à l'esprit d'accueillir ce temps présent, ce qui se révèle et aussi de se souvenir. S'abandonner à ce que l'on y trouve, accueillir ce que l'on ressent.



Une très belle lecture
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