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Critiques de Xavier Le Clerc (52)
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Un homme sans titre

Ce livre est un regard posé : celui d'un homme, de l'éternel enfant qu'il a été, sur le père ou plutôt une attention portée de chaque instant, intense mais en discrétion.

Le fils observe celui qui se tait, qui ne se confie pas, qui ne raconte ni la misère de ce qui est ou fut son existence, ni la cruelle réalité des souvenirs. Ne dit rien de l'exil consenti, s'incarne dans la dignité constante. Même devant les brimades subies, l'effacement exigé, l'exploitation acceptée.

Toute une culture imprègne ce récit, celle enfouie dans l'âme, abandonnée derrière soi en quittant les plateaux de la Kabylie, quand vivre devient la seule quête, et qu'importent les lieux.



Ce qui pourrait être un écrit de rancoeur d'un fils pour la vie de son père, une colère qui dénoncerait les conditions de l'accueil d'un pays cependant rêvé, devient un chant de tolérance, une leçon à méditer, un livre qui serre la gorge, retenant les mots prisonniers au lieu d'être prononcés parce que le silence qui "habite" ces pages est aussi la raison d'être de l'écriture de ce livre, la lettre d'un fils, longtemps réfléchie et retenue, tue, l'origine d'une déambulation "aux côtés" d'autres écrivains célèbres, comme une reconnaissance. Et aussi, tout simplement, l'explication de ce désir d'un homme de se tenir droit, toujours : la dernière fierté qui demeure quand tout manque.





Il est difficile de parler des livres qui suscitent trop d'émotion. Il y a une certaine maladresse à dire les sentiments forts qu'une lecture fait jaillir au détour d'une page, d'un mot, d'une virgule, quand tout semble s'accrocher, rester en suspens et bousculer.

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Un homme sans titre

Un hommage au père analphabète, né pauvre sur les terres désolées de Kabylie, rendu par un fils, admirateur de Camus qui n'est jamais loin, et qui a francisé son nom pour franchir le plafond de verre et s'arracher à la fatalité de l'homme qui a faim.
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Un homme sans titre

C’est l’histoire malheureusement ordinaire de beaucoup d’algériens pendant et après la colonisation.



L’auteur arrive grâce à son écriture riche à rendre les évènements familiaux, émouvants et révoltants devant le manque de considérations envers tous ces gens maltraités.



Mais je me suis ennuyé devant le narratif.

La lettre posthume, en fin de récit, de l’auteur à son père décédé a un peu estompé ma déception.
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Un homme sans titre

Hamid Aït-Taleb, né en Algérie en 1979, a changé de nom et est devenu Xavier le clerc par souci d'intégration.

Il raconte la vie de son père, Saïd, ouvrier non qualifié, arrivé d'Algérie en 1962, un hommage au parcours des immigrés de Kabylie.

Un récit sobre, bouleversant et touchant, qui fait réfléchir sur l'identité et l'intégration
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Un homme sans titre

D'abord attirée par la couverture, il faut bien avouer que ce roman est percutant ! Dans un style pur et sans fioriture, l'auteur nous immerge dans une France qui augure déjà les catastrophe sociales auxquelles nous sommes confrontés. Un hymne à l'histoire des gens comme vous et moi, perdus dans un monde qu'ils ne reconnaissent que trop mal
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Un homme sans titre

Xavier le Clerc se raconte à travers la vie de son père car l’un va avec l’autre, l’un s’est construit dans le silence de l’autre, l’un s’est forgé à grand-peine une identité quand l’autre s’échinait à trouver sa propre place.



Ce père qui a été Fellah en Algérie, s’en est allé en France après l’indépendance de son pays pour intégrer la SMN, pointer à l’usine. Perçu comme une main-d’oeuvre pur et dur, il n’aura jamais réussi à extraire les traumatismes d’une guerre en lui. Devenu père à plusieurs reprises, la mère de ses enfants n’est autre que sa cousine, sa vie morcelée n’a fait qu’être appesantie par le poids des bouches à nourrir. Le silence est devenue de plus en plus opaque avec le temps, l’auteur relate ses infimes dialogues avec son père, dans ce livre il lui rend justice, à cet homme pour qui « rentrer au bled » était l’ultime objectif, il lui accorde une place en le racontant. En lui pardonnant aussi?



Dans un homme sans titre il est question d’identité, une identité bafouée, a voguer entre deux pays et il y’a celle devenue vitale pour éclore et vivre la vie. Pour éclore il est aussi question d’écriture et de lecture car la lecture a sauvé Xavier le Clerc, grâce à son exemplaire des trois mousquetaires caché sous son matelas, il s’est autorisé à voguer vers un autre univers que celui assiégé par une famille nombreuse qui ploie sous le joug des traumatismes, de l’incapacité à dire. Sublime livre, émouvant et touchant. Toujours cette histoire au cœur de l’Histoire.
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Cent vingt francs

histoire de Said, le grand-père de l'auteur, qui s'est engagé dans l'armée française pour subvenir aux besoins de sa famille qui vit pauvrement dans une période de famine en Algérie. cent vingt francs, c'est la somme que touchera la veuve de Said.

Beaucoup d'émotion à la lecture de cette grande misère, de la vie dans les guerres qui ne le concernent pas directement, de l'absence de reconnaissance
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Un homme sans titre

Pour moi cet essai de Xavier le Clerc, à la gloire de son père est un petit bijou d'authenticité et courage de la part de ce fils rejeté du cocon familial parce qu'il est homosexuel et très cultivé.



Il a retrouvé l'enfance de son père, Mohand-Saïd Aït-Taleb dans un petit village de Kabylie, grâce aux textes d'Alber Camus, « Misère en Kabylie » écrit en 1939 . Son grand père est mort pour la France à Verdun et son père en 1940 en défendant le sol français contre les nazis. Cet enfant mourait de faim dans son village de Kabylie, mais il ne l'a jamais raconté à son fils. Celui-ci en a compris toute l'horreur en découvrant les articles d'Albert Camus, il s'appuie donc sur ces textes pour nous dévoiler ce que son père a vécu enfant. Pour la suite, il puise dans ses souvenirs pour retrouver qui était ce père ouvrier toute sa vie à la SMN à Caen . le portrait de son père est très bien rendu : cet homme était la dignité même et l'obéissance personnifiée, jamais un mot de révolte et une lutte incessante pour sortir de la misère sa famille. Les seuls moments de joie, en particulier pour sa mère , ce sont les retours au pays où la famille semble riche aux yeux des plus pauvres qu'eux. Comme tous les immigrés, ils étalent leur soi-disant richesse et cachent toutes les difficultés de leur vie en France.



Puis l'auteur évoque sa propre enfance, complètement séduit par la langue française, il fréquente de façon assidue la médiathèque et écrit des poèmes. Peu à peu sa différence creuse un fossé entre lui et sa famille.



À la préretraite trop tôt arrivée , son père va s'enfermer dans le silence. Et enfin l'auteur explique pourquoi il a traduit son nom en français : grâce à cela il a obtenu un poste de cadre important dans le monde du luxe . Hamid Aït- Taleb malgré ses deux masters n'aurait jamais pu obtenir le poste pour lequel Xavier le Clerc a été si facilement recruté !



Le titre de cet essai vient du seul papier que son père a gardé toute sa vie : sa carte d'ouvrier à la SMN. le fils trouve que ce père qui n'a aucun titre les mérite tous tant il a franchi avec une belle dignité les difficulté de sa vie. J'ai tout aimé de ce livre et je ne peux que vous le conseiller.



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Un homme sans titre

Xavier Le Clerc livre ici un roman infiniment touchant, qui nous éclaire sur le parcours de ces hommes venus d’Algérie pour fournir de la main d’œuvre aux entreprises françaises, de ces destins d’immigrés qui se sont tués a la tâche pour offrir un quotidien décent à leurs familles.



L’auteur, véritable transfuge de classe, manie la langue française avec beaucoup de talent. Il a un vrai sens de la formule qui fait mouche… J’ai été très touchée par l’image de ce père qui a dû se nourrir de racines lors de son enfance, qui s’est ensuite déraciné pour s’offrir un avenir et a permis à ses enfants de s’enraciner, dans leur nouveau pays.



Un roman qui se lit d’une traite, qui rend hommage à la fois au parcours de vie de cet homme courageux, mais qui rend également hommage aux mots et à la langue française.
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Un homme sans titre

De mon point de vue, ce récit est un trésor littéraire. A travers ses souvenirs, ses recherches et ses failles, l'auteur nous a baigné dans un bain de diverses émotions tout en rendant un hommage, bercé de poésie, à cet homme sans titre, à un père discret et complexe, qui a traversé la vie entre la guerre d'Algérie et l'immigration vers la France. Qui a traversé l'horreur de la guerre à la fatigue du travail d'immigré. Qui a donné, à son niveau, sans même vraiment recevoir. Ce livre est juste bouleversant de sincérité, d'Histoire, d'amour, de peine et de reconnaissance.

Merci pour cet ouvrage !
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Un homme sans titre

📚 Début de l'histoire : En Kabylie en 1939, le jeune Mohand-Saïd Aït-Taleb grandit dans une famille pauvre.

🖊️ J'ai failli abandonner la lecture à la page 28, pour deux raisons :

1️⃣ Plusieurs fois, j'ai dû relire des paragraphes, revenir en arrière. J'étais perdu dans mon inculture concernant l'histoire de l'Algérie.

2️⃣ Le narrateur, l'auteur du livre, un des fils à venir de Mohand-Saïd Aït-Taleb, s'adresse dans ce début de texte à nous à plusieurs reprises avec des "et je dirai seulement que..." ou encore des "m'a-t-il raconté" qui, à chaque fois, m'ont fait sortir de l'histoire.

🖊️ Mon rapport au texte s'est modifié, chapitre 6, page 35, lorsque ce futur père quitte sa terre natale après l'indépendance de l'Algérie en 1962, espérant trouver un travail en France. Le texte devient plus sensible. Peut-être parce que le narrateur allait en faire partie très bientôt.

🤩 Bilan de cette lecture ? De très beaux paragraphes dans ce texte, j'ai mis quelques exemples en photos. Les dernières pages sont magnifiques, porteuses de tout l'amour non dit d'un fils à son père. Ce texte méritait d'être lu. J'aurais pu passer à côté.
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Un homme sans titre

Récit touchant d'un homme cultivé qui a réussi dans la vie malgré l'imigration de sa famille. Cela ressemble à une lettre ouverte au père, cet homme analphabète qui a trimé toute sa vie pour nourrir ses neuf enfants. Je comprends que pour l'auteur son destin est unique mais pour le lecteur rien de nouveau. Quand même un bel hommage aux livres, bibliothèques et à Camus.

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Un homme sans titre

Imaginez ce que le père du narrateur aurait pu devenir. S'il avait été communiste, c'est qu'il aurait effectivement cru à l'internationale de par son acte d'ouvrier, comme il entendrait une autre notion d'Allah. Ce père était un homme, pas comme les autres, il aurait pu pêcher par excès de zèle et se faire sacrifier sur l'autel de ce que les à quoi les musulmans d'aujourd'hui sont assimilés. Lui ne sera pas une victime de la religion, il aura été sémite jusqu'au bout dans sa façon de voir la littérature de par son fils, qui ne sera pas devenu djihadiste mais aura, comble, volé Alexandre Dumas comme si c'était la Bible. Bref, un ouvrier n'est pas un mauvais père, mais il aura quand même fait changer de nom à son écrivain de fils, qui aura vécu l'illégalité de l'identité comme un fardeau, mais voyez ce qu'il est devenu !
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Un homme sans titre

Très déçu par ce livre. Mais peut-être que son sujet a généré trop d’attentes chez moi.



Le début sur l’histoire du père comporte trop d’ignorance de la part de l’auteur. Son père aurait pu être ceci, cela et encore autre chose. Il ne sait pas. Je ne sais pas. Et finalement, ça ne m’a pas donné envie de savoir.



Sur les premières pages, j’avais l’impression de lire un rabâché d’Albert Camus, qui n’a pas du tout la même histoire que le père du narrateur, Algérien et non pied noir comme l’auteur de L’Étranger. Les ponts me paraissaient faciles, bancals et finalement artificiels. Comme si Xavier Le Clerc cachait son complexe d’imposteur derrière ce grand nom (un costume bien trop lourd à porter). Dans le même genre, je n’ai pas bien compris l’intérêt d’évoquer Arthur Rimbaud pour dire que lui et son père ne se sont jamais rencontrés.



La lecture avançant, j’avais l’impression de lire du Ernaux, notamment La Place ou Les Années, qui raconte une tranche de la vie de l’autrice en s’appuyant par moment sur des photos. Xavier Le Clerc fait de même, mais en moins réussi. Ici, les souvenirs se suivent, l’auteur nous fait cheminer dans sa mémoire, mais m’y perd totalement. Pourquoi me raconter tout ça ? Chez Ernaux, tout est clair, pavé et tient sur un style et une réflexion puissante qui fait passer l’individuel à l’universel. Je n’ai rien retrouvé de tel dans Un homme sans titre. Pire, parfois l’auteur donne l’impression d’être supérieur à ses frères et sœurs qui regardent des dessins animés pendant que lui passe ses après-midis à la bibliothèque, lui, le futur écrivain.



Puis, dans les dernières pages, le style émerge vraiment pour moi. J’ai beaucoup aimé les images sur le Continental et le Carrefour notamment. Puis sur le titre que son père a eu et qui se limite à un titre de métro oblitéré. Un pur moment de poésie.



Sa vie d’aujourd’hui aussi commençait à m’intéresser, lui en tant que fils d’immigré qui devient « expatrié talent ». Mais ça arrive bien trop tardivement. C’est peut-être plus ce livre-là que j’aurais aimé lire que l’histoire d’un père auquel il n’a aucun accès.
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Un homme sans titre

Xavier Le Clerc raconte ici avec sobriété mais beaucoup d'amour, l'histoire de sa famille venue d'Algérie. Il nous dépeint son père comme quelqu'un de taiseux mais extrêmement digne. Né en 1939 il est venu en France et deviendra ouvrier métallurgiste pour faire vivre ses 9 enfants et sa femme. Il travaillera dur pendant plus de 20 ans sans se plaindre.

Ce récit rend hommage aux hommes venus en France et remerciés par des mesures politiques violentes, deshumanisées. C'est aussi un livre sur l'identité, l'integration, la misere, "un cri de révolte contre l'injustice et la misère organisée..."
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Un homme sans titre

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Un homme sans titre

Un très beau roman qui n'en ai pas vraiment un puisque l'auteur raconte l'histoire de sa famille et principalement celle de son père, un Kabyle ayant vécu dans l'extrême pauvreté, qui a subi la guerre d'Algérie dans ses plus sombres aspects et qui a vécu l'exil vers la France en tant qu'ouvrier non qualifié en Normandie où il fonda sa famille.

C'est l'histoire poignante d'un homme illettré et analphabète qui a dû survivre toute sa vie pour lui et pour ses enfants.

L'auteur est au milieu de la fratrie et est un peu différent du reste de sa famille. Du coup, le regard qu'il pose est tendre et en même temps pragmatique. C'est joliment raconté, l'histoire de ce père qui n'a jamais vraiment aimé et transmettre mais qui a laisser malgré tout une place importante et forte.

Il nous explique aussi pourquoi ce nom de Xavier Le Clerc et là encore, tout a un sens.

Une bien jolie lecture, rapide mais intense.
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Un homme sans titre

Ce récit autobiographique revient sur la vie du père de l'auteur. C'est également un hommage à toutes les personnes venues en France pour chercher un avenir meilleur, ces invisibles qui ont participé à la construction et au quotidien mais qui sont restés dans l'ombre par choix ou par nécessité.

Une lecture touchante, où on apprend des faits et le côté psychologique est très important. A découvrir !
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Un homme sans titre

Un hommage vibrant rendu à son père, à ses terres natales et à ce qu’il est devenu!

Un père déraciné qui n’a courbé l’échine que pour pouvoir survivre. Malgré les horreurs de la guerre et la faim, il n’a jamais abandonné et a su rester digne.

Au delà de cet hommage à son père,

c’est aussi à tous ces peuples du Maghreb qu’il est adressé.









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Un homme sans titre

UN HOMME SANS TITRE de Xavier Le Clerc



On aime parler en bien des livres qu'on lit mais, ce n'est pas toujours possible alors, je serai bref : il n'y a pas d'écriture et, à force de citer Albert Camus, ça donne envie de le relire.



Pour résumer, il s'agit du père mais aussi de l'auteur, un homme raffiné et cultivé avec un titre et un nouveau nom, amoureux de la langue française mais fâché contre les Français qui auraient dû se montrer plus généreux et reconnaissants envers son père, un ouvrier d'origine kabyle.





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