AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.5/5 (sur 14 notes)

Nationalité : Biélorussie
Né(e) à : Karelichy , le 01/07/1886
Mort(e) à : 'Auschwitz , le 01/05/1944
Biographie :

Ytshak (ou Itzhak) Katzenelson était un poète et dramaturge juif, né en 1886 à Karelits près de Minsk, mort par gazage le 1er mai 1944 au camp d'extermination nazi d'Auschwitz.
Il a écrit en hébreu et en yiddish. Il est principalement connu pour son « Chant du peuple juif assassiné » rédigé en 1944 au camp de Vittel. Ce camp "accueillait" des possesseurs de passeports américains ou britanniques.

Né à Karelits, une petite ville de Biélorussie, dans une famille de lettrés, il suit ses parents à Lodz où il fonde une école juive qui lui permet de subvenir à ses besoins comme instituteur. Sioniste, il effectue de nombreux voyages en Palestine mandataire mais ne franchit pas le pas de l'immigration en terre d'Israël.
Lors de l'invasion de la Pologne par l'Allemagne en 1939, il fuit avec sa famille à Varsovie. Rattrapés par le front, lui et les siens sont parqués dans le ghetto. Il y établit une école juive clandestine. Il assiste impuissant à la déportation de sa femme et ses deux jeunes fils à Treblinka, où ils sont immédiatement gazés.
Katzenelson participe à l'insurrection du ghetto de Varsovie dès son début. Afin de sauver sa vie, des amis lui procurent de faux papiers du Honduras, qui lui permettent effectivement de s'évader du ghetto. Il est cependant capturé par la Gestapo et déporté au camp de Vittel pour « personnalités », principalement des ressortissants de pays alliés ou neutres détenus comme possibles monnaies d'échanges. Il y rédige son Dos lid funem oysgehargetn yidishn folk (yiddish : Chant pour le peuple juif assassiné). En fin avril, lui et son fils aîné Zvi sont déportés à Auschwitz où ils sont gazés dès leur arrivée, le 1er mai 1944.

Katzenelson avait caché son manuscrit dans des récipients qu'il avait enterrés sous un arbre, où il fut récupéré après la guerre. Une copie fut glissée dans la poignée d'une mallette et ultérieurement transportée en Israël.
+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Itzhak Katzenelson   (2)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Holocaust Requiem- Composer Zlata Razdolina ,lirycs by Itzhak Katzenelson Zlata Razdolina Composer, author and performer - Fragments from 'The Song of the Murdered Jewish People' English narration: Howard Weiner- Lyrics Itzhak Katzenelson, Moravian Philharmonic Orchestra


Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Chante, chante! Prends ta harpe, vide, creuse et légère,
Sur ces cordes fines jette tes doigts pesants,
Cœurs lourds de douleur, et chante le dernier chant,
Chante les derniers juifs d'Europe sur cette terre,

Comment chanter? Comment ouvrir la bouche et chanter,
Moi qui suis resté seul et dernier -
Ma femme et mes enfants, mes deux petits - horreur!
M'étreint l'horreur... On pleure! J'entends au loin des pleurs...

Chante, chante! Lève haut ta voix brisée de douleur,
Cherche! Monte Le trouver là-haut, s'Il y est encore -
Et chante, chante-Lui le chant du dernier Juif dernier -
Il a vécu, est mort, sans sépulture, et n'est plus!...

Comment chanter? Comment lever ma tête roide?
Ma femme déportée, et mon Betsion, et Yomele, un enfant,
Ils ne sont plus à mes côtés et ne me quittent pas un instant!
Ô ombres noires de mes seules lumières, ombres aveugles et froides!

Chante, chante une dernière fois encore sur cette terre,
Jette la tête en arrière, vrille sur Lui ton regard lourd,
Et chante une dernière fois, joue pour Lui sur ta harpe légère:
De juifs il n'en est plus! Exterminés, à jamais disparus!
Commenter  J’apprécie          30
Pas un nuage n’a obscurci votre bleu de pacotille et son chatoiement mensonger,
Le soleil, cruel bourreau encagoulé de rouge, a poursuivi sa course éternelle,
La lune, vielle putain impénitente, est sortie par les nuits faire sa ronde,
Et les étoiles se sont réjouies, obscènes, en clignant de leurs yeux de souris !
Commenter  J’apprécie          40
Déshabillez-vous…


Extrait 2

Pourquoi ? personne ne le demande, personne au monde, alors que tout,
  tout demande : pourquoi ?
Écoute, écoute ! Chaque demeure vide en ses murs dévastés, par mille
  cités et villages par milliers,
Demande pourquoi… Écoute, écoute ! Car les logis vides ne sont pas
  longtemps vides, les foyers déserts ne sont pas longtemps déserts,
Un autre peuple vient y habiter, d’autres hommes, une autre langue,
  autres les jours et les nuits.
Commenter  J’apprécie          30
Sur ma harpe j'ai jeté la main comme on jette son cœur
Commenter  J’apprécie          40
Maintenant, a posteriori, quand nous savons les conditions de vie et de mort de ces hommes, le travail de Katzenelson, comme de nombre d’autres écrivains et artistes, semble inimaginable. Ils laissaient des traces ténues, certaines éphémères comme l’existence humaine, d’autres enfouies, confiées à la terre, comme on jette une bouteille à la mer, sans connaître le destinataire ou même s’il en existera un. Cette production de traces par des hommes affamés et épuisés, les conférences devant des auditoires sous-alimentés, roués de coups, humiliés de toutes les façons possibles, sauva la dignité et l’existence même de l’espèce humaine.
Commenter  J’apprécie          10
« Ô toi qui a fui dans la terreur, dis, pourquoi revenir en ta demeure ?
Tu étais parti, pourquoi dans le malheur n’es-tu resté à l’étranger ?
Tu aurais évité de voir ton foyer en sa peine, en sa cruelle épreuve,
De le voir saigner, torturé sans aucune raison, brisé et outragé.

Ô dis pourquoi »… Et celui qui est revenu, triste et muet, ébauche un sourire,
Ombre amère figée sur sa face comme sur un masque d’argile.
Il se tait un instant encore, puis regarde alentour, jette à la ronde un regard d’effroi :
« Je reviens de chez moi… Partout, un seul et même foyer dévasté, anéanti ! »
Commenter  J’apprécie          10
Malheur à nous ! Nous pouvons, oui, nous aussi pouvons nous soulever, et vous tuer ! Nous aussi ! Nous aussi !
Mais nous pouvons aussi ce que vous n'avez jamais pu ni ne pourrez jamais sur cette terre:
Ne pas tuer son prochain ! Ne pas exterminer un peuple désarmé qui lève en vain les yeux vers les cieux.
Commenter  J’apprécie          10
Ni des lèvres, ni des yeux, pas un mot... Les yeux avaient peur même de se lever...
Les regards disent comme de claires paroles ce que le cœur pressent, ce qui tenaille...
Les mains ! Seules les mains muettes ne craignaient pas de parler fort -


(VII - Trop tard ! )
Commenter  J’apprécie          10
Déshabillez-vous…


Extrait 1

« Déshabillez-vous, rangez vos habits en tas, vos chaussures par paires,
  laissez ici tous vos biens,
Vous en aurez besoin, vêtements, souliers, tout ce que vous laissez,
  vous reviendrez le cherchez !
Vous arrivez de voyage, pas vrai ? De Varsovie, Paris, Prague,
  Salonique ? Allez prendre un bain ! »
Et l’on en fourre mille dans une salle… Et mille attendent, nus, que
  les premiers mille soient gazés.

Commenter  J’apprécie          00
Racontez-moi la fin, vous, racontez, moi je saurai écouter et pleurer en silence,
Racontez, je suis un roc que l’on frappe et qui ruisselle, l’eau s’égoutte de ma pierre.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Itzhak Katzenelson (34)Voir plus

Quiz Voir plus

Tintin : 24 Albums - 24 Questions

Dans Tintin au Pays des Soviets, comment Tintin s’évade-t-il de sa cellule de prison ?

En prenant le garde par surprise
En scaphandre
Milou vole les clefs
Il ne d’évade pas, on le libère

24 questions
398 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd belge , bd aventure , tintinCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}