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Critiques de Yoann Iacono (121)
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Le Stradivarius de Goebbels

Lu d’une seule traite, ce récit d’une grande intensité relate des faits et des détails historiques absolument inédits qui m’ont complètement captivée.

L𠆚uteur a effectué un travail de recherches impressionnant.

La construction du roman est remarquable.

Je suis encore sous le coup de l’émotion.



Vous l𠆚urez compris : je n𠆚i pas de mots assez intenses pour tenter de vous exprimer mon ressenti pendant et après cette lecture. Je vous conseille donc de le lire à votre tour!
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Le Stradivarius de Goebbels

L'auteur l'explique au début du livre, ce récit est un véritable morceau d'histoire écrit à la manière d'un roman mais seulement dans la forme car les faits sont véridiques.



Nous suivons par le biais du narrateur, la grande violoniste japonaise "Nejiko Suwa", comment elle en est arrivée à avoir un Stradivarius pendant la seconde guerre mondiale, ses ressentis pour apprivoiser l'instrument et essayer de connaître son histoire, de plus nous la suivons pendant la guerre, son parcours de vie et son parcours musical par le biais de son journal.



Travail intensif, rigueur, talent, caractère bien forgé, "Nejiko Suwa" a eu une vie mouvementée en plus de s'être retrouvée du mauvais côté pendant la seconde guerre mondiale, sans en avoir le choix, malgré un désintérêt pour tout autre chose que le violon.



L'écriture est intéressante tout en étant assez scolaire (justement à cause de la réalité des faits je pense), les pages se tournent toutes seules, j'ai même été surpris d'avoir fini si vite cette lecture.



J'ai apprécié le récit car j'aime le Japon et ai un intérêt pour les événements parlant de cette période en particulier. Sans que cela soit un coup de cœur, j'ai appris de nouvelles choses historiquement parlant et ai passé un bon moment.
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Le Stradivarius de Goebbels

Coup de cœur pour ce premier roman inspiré d’une histoire vraie sur fond de seconde guerre mondiale.



« Le Stradivarius de Goebbels » est un roman historique qui va prendre sa source avec le cadeau de Goebbels. Nous sommes en 1943. C’est à cette époque que le régime nazi lance la confiscation des œuvres d’art. Chaque jour, 80 camions de biens juifs quittent Paris pour l’Allemagne et l’Autriche pendant que les propriétaires, eux, étaient transférés au camp de Drancy. Herbert Gerigk est chargé du secteur musical. C’est entre ses mains que le Stradivarius transite. J’ai beaucoup aimé les descriptions de Paris sous l’occupation. J’ai découvert aussi l’épisode des prisonniers japonais dans un hôtel luxueux de Bedford. Ils y resteront 6 mois, de juillet à décembre 1945, suscitant des mouvements de révolte des Américains. L’écrivain a réalisé de nombreuses recherches pour documenter son livre et en faire un roman historique à part entière.



Ce roman, c’est aussi l’exploration d’une discipline artistique, la musique. J’ai savouré les passages autour de l’apprentissage de Nejiko Suwa.



Et puis, il y a l’adoption de l’instrument par le musicien, le binôme qu’ils composent, l’alchimie qui opère. Alors, imaginer que Nejiko SUWA se sépare de son Stradivarius, même mal acquis, relève de l’illusion à moins que...



Yoann IACONO réussit à maintenir le suspense tout au long du roman, donnant un rythme au propos.



Enfin, sous la plume de l’écrivain, Nejiko Suwa devient un personnage de roman. Entre sa vie à Paris, son retour à Berlin, son emprisonnement aux Etats-Unis... c’est une épopée tout à fait fascinante que nous relate l’auteur qui ne se contente pas seulement des années 1940 mais nous propose d’accompagner Nejiko Suwa tout au long de sa vie. C’est dans les journaux intimes de la musicienne qu’il va glaner une multitude de détails pour reconstituer le fil de son existence.



Ce premier roman est passionnant. La narration à la première personne du singulier met le lecteur dans la position du spectateur d’un scénario hallucinant digne du plus machiavélique des dictateurs. C’est un peu comme si la scène se déroulait sous nos yeux et donnait à cette fiction un ancrage dans le monde réel.



Audacieux et très réussi.
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Le Stradivarius de Goebbels

En 1943, pour « cimenter l’alliance » entre l’Allemagne nazie et l’empire du Japon, Goebbels, Ministre de la propagande du Reich offre un Stradivarius à Nejiko Suwa, jeune artiste japonaise. Etablie en Occident pour parfaire son art, elle donne des concerts dans les pays épousant les idées et la musique dictées par le régime. Au sein de l’orchestre philarmonique de Berlin dirigé par Fürtwänger dont le nom figurera plus tard, au temps des procès, parmi ceux qui ont participé à la spoliation des instruments et oeuvres d’art des juifs, son talent coopère ainsi (malgré elle ?) à la volonté des nazis de faire des oeuvres une diversion aux horreurs.

Malgré les notes qui s’envolent de l’instrument telles des complaintes, son mal-être dans ces moments, son questionnement et les soupçons qui pèsent sur l’origine d’un violon qui appartenait vraisemblablement à un musicien juif, la musicienne poursuivra des années sa voie dans un monde complètement hors du temps.



A la demande des autorités de la France Libre, le narrateur, Félix Sitterlin, lui-même musicien reconstitue ce qui pourrait n’être qu’une petite histoire dans la grande.

Très sensible à cette période, étreinte par une forte émotion, j’ai lu ce roman vrai qui m’a renvoyée au documentaire de l’historien Jean-Pierre Azéma « Vichy-Paris, les collaborations » qui questionne notamment des sujets encore aujourd’hui timidement abordés : Paris et la culture, la place et le comportement des acteurs, musiciens, chanteurs… les réactions des intellectuels pris dans l’engrenage ou délibérément acquis à la cause, et les constats tels que « on a dit souvent que sous l’Occupation, surtout dans les deux premières années, la France avait vécu une véritable explosion culturelle »...

Je recommande vraiment ce roman de Yoann Iacono porté par une sonorité intense et enveloppante.


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Le Stradivarius de Goebbels

Voilà une lecture qui ne m'a pas laissée de marbre.

Yoann Iacono aborde dans ce roman la période de la seconde guerre mondiale sous un angle peu exploité et plutôt original, celui de la musique, au travers de l'histoire de Nejiko Suwa, une jeune violoniste japonaise qui a réellement existé. Nejiko est une jeune prodige envoyée en Europe pour exercer son art et qui sera choisie pendant la guerre par Berlin pour célébrer les relations entre le IIIe Reich et le Japon. A cette occasion, elle se verra offrir un inestimable Stradivarius, spolié à un musicien juif mort en déportation.



J'ai été séduite par le thème et la plume de l'auteur qui m'a fait découvrir cette virtuose que je ne connaissais pas.



En revanche, je reste un peu sur ma faim. Le livre est assez (trop) vite lu à mon goût. Le personnage de Nejiko reste une énigme, on n'a pas le sentiment de savoir mieux qui elle est à la fin: une artiste qui vit dans sa bulle ? Une égoïste forcenée ? Une naïve qui vit dans le déni ? Ou plus probablement, un être humain qui, malgré son talent, reste prisonnière des ses failles et de ses contradictions.

Le travail d'enquête historique effectué semble de bonne qualité, je regrette donc simplement un manque de profondeur dans le personnage de Nejiko qui m'a fait passer un peu à côté de cette histoire que j'ai par ailleurs trouvé passionnante.



Premier roman pour l'auteur: erreur de jeunesse ? A suivre...

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Le Stradivarius de Goebbels

Qui se souvient de Nejiko Suwa ? Qui même connait son nom ? Elle fait partie de ces personnages de l’histoire qui revivent un peu par la magie des livres et des plumes.



Seconde Guerre mondiale. Le Japon est allié avec l’Allemagne nazie. Les relations entre les deux nations sont omniprésentes et c’est à celle qui remportera la sinistre course à l’horreur et à la torture. Pourtant dans ce pandémonium du vingtième siècle, un art qui aurait pu adoucir les mœurs restera bien vivant : celui de la musique classique, à condition qu’elle ne soit pas issue de compositeurs classés comme dégénérés – c'est-à-dire non conforme à l’idéologie du III° Reich et d’écriture juive. Le raffinement barbare va jusqu’à créer des orchestres dans les camps de la mort, comme quoi la culture n’est pas la voie infaillible contre la cruauté.



Dans l’entourage d’Hitler, le musicologue Herbert Gerigk – musicien raté – s’emploie à rédiger des ouvrages en faveur de la musique digne d’être glorifiée et à rechercher tous les instruments appartenant à des musiciens juifs pour les récupérer. Parmi son butin, un Stradivarius – qui en réalité serait un Guarneri – appartenant à Lazare Braun, déporté par le convoi 77 et qui périra avec sa famille à Auschwitz. La récipiendaire est une jeune virtuose japonaise, Nejiko Suwa. Sa destinée sera impactée à jamais à ce cadeau de Goebbels.



Le primo-romancier Yoann Iacono s’est attaché à reconstruire le plus scrupuleusement possible l’histoire de cette musicienne en s’attardant sur la période qui déterminera le reste de sa vie, entre 1943 et les années 50. Proche du document, il a créé néanmoins un narrateur pour laisser libre l’imagination des dialogues.



Un roman aux accents de valse triste, sombres mots sur un crépuscule de l’inhumanité autour d’un instrument et de celle qui tiendra l’archet devant des officiels nazis, puis, la guerre terminée, devant des officiels américains. Une roue qui tourne inlassablement dans les méandres des hautes autorités et des arrangements de circonstance : l’empereur Hirohito, pourtant bienveillant envers Hitler et ses sbires, sera récupéré par les Américains face au péril rouge. Et peu importe si quelques diplomates ont les mains tâchées de sang. Cela rappelle une autre aventure, celle des premiers pas sur la lune et de l’ingénieur du camp de Dora, Wernher von Braun.



Mais Nejiko Suwa, elle, n’était pas responsable de ce vol de violon. Elle a été choisie, emportée par le tourbillon d’une époque où jouer n’était pas forcément être en accord avec les autorités ; exilée en Allemagne et en France, manipulée contre son gré par quelques profiteurs machiavéliques et amoureuse du séduisant diplomate Oga Koshiro avec qui elle finira par se marier des années plus tard. Attachée à ce violon et désirant le conserver comme son bien le plus précieux, elle aura des difficultés à l’apprivoiser et progressivement une mélancolie l’envahira puis une espèce de culpabilité qui l’entraînera vers la dépression.



Un concerto en mode majeur, maîtrisé avec la précision d’un métronome, et, qui monte crescendo au fil des pages écrites par un crayon qui semble taillé dans un épicéa pour refléter toute l’âme d’une tragédie mondiale et de l’insanité des guerres. Avec quelques passages jazzy pour détendre l’atmosphère.
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Le Stradivarius de Goebbels

Un petit roman assez sympathique c est parti



Bon pas grand chose à dire, c est un roman bien construit, intéressant et très bien documenté. Je n ai pas été transcender par l écriture mais l histoire est assez passionnante et remplie de mystère.

Pour un premier livre en tout cas c est une réussite que je recommande à tous

A bientôt !
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Le Stradivarius de Goebbels

En refermant ce livre, j'éprouve un sentiment mitigé. Comment le décrire ?

J'ai cru lire un roman historique évoquant les spoliations d'oeuvres d'art appartenant aux juifs par les nazis, mais le terme de "roman" ne me semble pas adapté pour ce récit qui laisse peu de place à la fiction. Ce n'est pas non plus un documentaire ni un essai. Un biopic ? celui d'une virtuose japonaise de l'avant-guerre dont le destin va se trouver mêlé aux événements politiques lorsque Goebbels lui offre un stradivarius?

Pas tout à fait non plus car on n'entre pas vraiment dans son intimité malgré le fait qu'on la suive de ses débuts d'exilée à Paris (à 11 ans) pour parfaire sa technique, jusqu'à sa mort, seule et amère au Japon.

A travers les yeux d'un enquêteur lui-même musicien, mandaté par l'état français dès la guerre terminée pour retrouver la trace de ces instruments prestigieux pour la plupart volés à des musiciens juifs, nous découvrons cette histoire singulière dont subsistent quelques rares photos. Une part importante du roman est dédiée à la période de l'occupation allemande durant laquelle la jeune Nejiko Suwa, réfugiée en Allemagne devient le symbole de l'amitié germano-nippone, multipliant ses prestations avec le philharmonique de Berlin sur les scènes d'Europe occupée.



Le personnage de la belle Nejiko est certes intrigant, son parcours tout à fait hors du commun et pourtant j'ai eu du mal à vibrer pour cette jeune virtuose sans grand relief, sans doute victime de sa candeur, dont on sait bien peu de choses et finalement peu attachante. Je n'ai pas non plus réussi à investir les autres protagonistes, l'ambassadeur du Japon en Allemagne, son secrétaire amant de Nejiko, Gerigk, le pilleur de maisons juives, Furtwängler le directeur du philarmonique, qui traversent le récit sans vraiment laisser d'empreinte… le narrateur lui-même manque de densité. Qui est-il, quel est son dessein, que cherche-t-il à obtenir de la violoniste ?

Dans son récit, Yoann Iacano met en lumière le rapport ambigu du 3ième Reich avec le monde musical, l'art et les artistes, l'instrumentalisation de la musique classique à des fins propagandistes, faisant sortir de l'ombre cette jeune violoniste japonaise qui (malgré elle?) a servi ces desseins au côté des plus grands criminels nazis qu'elle va côtoyer et distraire... Elle refusera d'ailleurs de s'en expliquer, y compris d'aborder le sujet sensible de l'origine de son violon.



Le sujet est fort, original, mais l'écriture est factuelle, lisse, peu expressive, plus soucieuse de se conformer à la documentation historique qu'à incarner les personnages...

Pour moi, "Le Stradivarius de Goebbels" est un premier roman ambitieux dont les interstices fictionnels restent timides, fades et insuffisants à créer le lien avec le lecteur. Il manque à ce roman le souffle, l'incarnation, l''émotion, la plume qui font d'un simple récit historique une oeuvre littéraire.

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Le Stradivarius de Goebbels

Yoann Iacono nous parle dans ce premier roman de la relation qu'entretient Nejiko Suwa, violoniste japonaise, avec, comme le titre l'indique, son violon stradivarius qui lui est offert en 1943 par Goebbels.

La jeune fille, alors âgée de 23 ans, comprend vite que ce cadeau n'est en fait que le symbole d'une union politique entre l'Allemagne nazie et le Japon. Elle peine d'ailleurs à apprivoiser l'instrument... Car chaque violon a une âme, il se souvient des mains qui l'ont tenu, des airs joués, des sentiments investis dans la musique. Elle cherche alors à savoir d'où vient ce violon pour réussir à le comprendre et briser le mur qui se dresse entre elle et Lui. Une quête qui lui ouvrira les yeux sur le monde qui l'entoure, les enjeux politiques qui se font et se défont, bien loin de l'univers de la musique qu'elle convoite.

Un premier roman intéressant, qui retrace de manière libre la vie de Nejiko Suwa, en abordant aussi la vie des musiciens pendant la Seconde guerre mondiale, et notamment la spoliation des instruments de musique.

J'ai dans l'ensemble apprécié ma lecture, mais j'ai trouvé que ce format, sous forme de récit, témoignage, laissait peu de place aux sentiments, il est donc difficile finalement de s'attacher aux personnages et notamment de partager pleinement les émotions de Nejiko.
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Le Stradivarius de Goebbels

Attention chef d’œuvre !



Le Stradivarius de Goebbels, premier roman de Yoann Iacono, est tout comme les instruments musicaux du célèbre luthier, parfaitement exécuté.



Le livre se base sur l’histoire de Nejiko Suwa qui receva des mains du ministre de la propagande allemand un précieux violon le 22 février 1943. Son nom reste associé à son talent au Japon mais également à cette histoire.



Dans le Pays du Soleil Levant un film est dédié à la musicienne. Un cadeau qui est également un poison dans la vie de la jeune Nejiko.



Petit à petit les âmes du violon et de son précédent propriétaire feront irruption dans le jeu et la vie de la virtuose.



Nous connaissons bien l’obsession du Reich pour les œuvres d’art et l’énorme difficulté des juifs spoliés de leurs biens pour les récupérer. J’ai beaucoup aimé le livre et le film Monuments Men.



Le pillage d’instruments musicaux est moins connu.



Yoann Iacono a passé énormément de temps à se documenter et le résultat est au rendez-vous.



Un vrai régale, on ne s’ennuie pas une seconde.



Plume à découvrir et à suivre.



Je vous conseille aussi de lire De Wagner à Hitler : Portrait en miroir d’une histoire allemande de Fanny Chassain-Pichon.
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Le Stradivarius de Goebbels

J'ai beaucoup aimé découvrir le destin de Nejiko Suwa, talentueuse violoniste japonaise que je ne connaissais absolument pas.

J'ai l'impression que cette jeune femme a été utilisée presque toute sa vie comme symbole, tout d'abord en tant que lien entre l'Allemagne nazie et le Japon, puis après la deuxième guerre, entre les États-Unis et le Japon, envenimant sa vie. Elle devient des icônes qu'elle n'a pas choisies, et joue avec un violon qu'elle n'a pas finalement pas choisi non plus puisque c'est un cadeau de Goebbles.

J'ai particulièrement aimé les relations décrites par l'auteur entre la violoniste et son Stradivarius, la complexité à s'apprivoiser l'un l'autre et l'idée selon laquelle un violon a une âme et une mémoire. le dernier passage est d'ailleurs extrêmement fort et émouvant.

Les petits articles de journaux ou les citations de certains dirigeants, ainsi que les extraits du journal intime de Nejiko Suwa donne un bon rythme au roman et rend le récit vivant. L'écriture est simple et épurée mais efficace et fluide.

Les chiffres et la mise en lumière du vol des instruments de musique et partitions de personnes juives par les Nazis sont très intéressants et importants, parce que c'est également quelque chose qui a existé parmi toutes les autres horreurs.
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Le Stradivarius de Goebbels

Le 22 février 1943 à Berlin, Joseph Goebbels offre un violon Stradivarius à une jeune virtuose japonaise âgée de vingt-trois ans (et résidant à Paris pour ses études musicales) : Nejiko Suwa. C’est un musicologue nazi (et accessoirement « dépouilleur » de juifs …) Herbert Gerigk, qui l’a rapporté de France.



Soliste au Philarmonique de Berlin (le Japon étant alliée à l’Allemagne) Nejiko Suwa qui ne comprend pas l’évincement des musiciens juifs du prestigieux orchestre, va prendre l’habitude de commenter ses impressions sur un journal intime.



Enchantée par ce magnifique et non moins précieux cadeau, elle devra pourtant se rendre à l’évidence : la symbiose entre la perfection de l’instrument et son propre talent n’est pas au rendez-vous, en dépit de tous ses efforts … Ce qui lui vaudra d’ailleurs une cuisante humiliation publique, de la part de l’illustre chef d’orchestre Hans Knappertsbusch, lors d’une répétition au Victoria Hall de Genève, le 30 janvier 1944.



Les violons – ne serait-ce donc pas un mythe – auraient-ils réellement une âme et une mémoire ? Et à qui ce Stradivarius appartenait-il précédemment ? La violoniste japonaise n’aura de cesse de découvrir l’identité de son propriétaire légitime (Lazare Braun, juif français mort à Auschwitz)



Entre Paris, Berlin, New-York, Tokyo et Los Angeles, le narrateur (un trompettiste) nous entraine allègrement sur les traces de Nejiko Suwa et de son mystérieux instrument. L’auteur a construit son roman en quatre parties distinctes : « Fantaisies » (1943-1944), « Fugues » (1944-1945), « Poursuites » (1945-1946) et « Pantomines » (1946-1951). Un récit où se côtoient musique et littérature, sous fond de conflit mondial. Yoann Iacono a brillamment composé avec la réalité et la fiction, navigant finement au coeur d’une intrigue, mêlée d’anecdotes sur de nombreux artistes – dont la renommée n’est plus à faire – et la destinée peu banale d’une violoniste (morte en 2012) aujourd’hui pratiquement inconnue du grand public …



Un très joli roman qui se dévore d’une traite ! Une lecture passionnante et particulièrement enrichissante !
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Le Stradivarius de Goebbels

Le stradivarius de Goebbels de Yoann Iacono

J'ai décidé de débuter l'année en musique, sans tambours ni trompettes, mais au son du violon.

Ce récit historico-romancé, cette romance-historique, nous amène à découvrir l'histoire extraordinaire de Nejiko Suwa. Veritable enfant prodige, elle est en Europe lorsqu'éclate la seconde guerre mondiale, et l'alliance entre l'Allemagne et le Japon lui permettent de jouer pour les troupes allemandes.

Afin de pérenniser l'axe Berlin-Pekin, Goebbels va offrir à ce jeune prodige un Stradivarius qui sera sa plus grande fierté et son pire ennemi. Pourquoi ? Ce Stradivarius n'est autre que celui du violoncelliste juif Lazare Braun, spolié et assassiné par les nazis. Or, Neziko ne s'accorde pas avec l'âme de ce violon... et son histoire la hante.

Bien malgré elle, Neziko va subir l'histoire de ce stradivarius et on ne retiendra surtout de son art que ce cadeau empoisonné fait par Goebbels...

Premier roman d'une grande finesse, le stradivarius de Goebbels est au croisement de la musique et de l'écriture, là où dansent les âmes sur des sons à jamais écrits.
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Les Vies secrètes de Vladimir

Les vies secrètes de Vladimir de Yoann Iacono



Je voudrais vous parler d’un homme. Les portraits d’homme ne sont pas vraiment à la mode, tant on aime s’émerveiller devant les femmes libres, indépendantes, maltraitées, meurtries, que la vie transforme en amazones ou en rebelles.

L’homme en question se nomme Vladimir, Vladimir Maïakovski, il est russe, il est poète il est brillant, il est fou, il est tout et son contraire et une seule étiquette ne saurait suffire. Je vous rassure, il traine avec lui le souffre, la colère et un vent de tragédie. Il en est ainsi des personnages et c’est pour cela qu’ils deviennent des romans.

Avant d’être un personnage, le poète s’est bel et bien incarné. Tout et son contraire je vous disais précédemment, amoureux du beau il ne dédaigne pas la fange, volontiers flambeur, séducteur invétéré, il ne voulait qu’une femme, oui mais quelle femme ! Fou de liberté, ami des belles lettres et des arts, c’est pourtant vers la politique que sa balance penchera, le temps de comprendre que Lénine et la révolution russe ne sont que désillusion...

Maïakovski anti-héros du 20ème siècle, sait combien la vérité est multiple, il en joue, s’en moque autant que de la mort qui autour de lui rôde, petit il a vu son père, un colosse, anéanti, abîmé, brisé, avili. Dans son pays, aucune vie n’a beaucoup d’importance.

Sa vie nous est contée par son fils, le narrateur mène une enquête pour connaitre post mortem ce père qui est mort quand il avait un an. Comment a-t-il connu sa mère ? Etait-ce de l’amour entre eux ? Comment toucher du doigt la vérité ?

Le récit est étoffé de pièces à conviction, lettres, journaux, carnets intimes, témoignages de ceux qui l’ont connu, aimé : telles les sœurs Brik, Lili et Elsa, puis Aragon avec cette dernière, mais aussi Pasternak avec qui l’amitié est houleuse, Lénine, Staline et même... Martin Eden mais si vous voulez savoir pourquoi, c’est simple, il faut lire ce livre et entrer dans la vie incroyable de ce poète aussi insupportable qu’attachant.

Merci Yoann Iacono d’avoir sorti ce géant de l’oubli. Une découverte pour moi qui en a appelé d’autres...

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Le Stradivarius de Goebbels

Le 22 février 1943, la toute jeune violoniste japonaise Nejiko Suwa, se voit offrir, des mains de Joseph Goebbels, un Stradivarius, symbole de l'alliance entre les deux nations alliées, et symbole aussi de la charge politico-symbolique que le régime nazi accordait à la musique. La jeune femme est évidemment comblée par le cadeau mais, très vite, se produit un phénomène inexplicable : quels que soient son talent, sa virtuosité et sa patience, Nejiko Suwa ne parvient pas à s'approprier totalement le violon.



Après-guerre, Félix Sitterlin, le narrateur, musicien de la brigade de musique des Gardiens de la Paix de Paris est chargé par les autorités de la France Libre de reconstituer l'histoire du Stradivarius confisqué.

Il rencontre Nejiko qui lui confie son journal intime.



Le roman alterne plusieurs points de vue. Celui Félix Sitterlin et celui de Nejiko à travers des extraits de son journal, ou dans les différentes étapes de sa vie, de Paris à Berlin, des États Unis au Japon, de la seconde guerre mondiale à l'après guerre. Cette "passation" de parole est parfois difficile à percevoir dans ses premières lignes du fait de l'unicité de ton et de l'utilisation du "je" dans le discours. Mais cet écueil n'est qu'un détail eu égard à la qualité de l'oeuvre.



J'ai adoré ce roman, brillant et intelligent, qui pose le problème de l'art devant l'actualité, de la façon dont on peut interpréter la musique en termes politiques, militants, nationalistes, et tirer les plus grands musiciens du côté d'une logique toute différente. Il est servi par la remarquable écriture de Yoann IACONO qui joue avec les mots afin de leur donner un relief "musical" en adéquation parfaite avec les évocations musicales décrites. Un vrai régal !
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Le Stradivarius de Goebbels

Ce livre raconte méticuleusement la touchante histoire de cette jeune musicienne japonaise qui bien malgré elle a reçu en 1943 des mains de Goebbels un précieux violon volé à un musicien juif mort dans un camps. La jeune fille ignore cette histoire et met longtemps à adopter ce violon puis apprend son origine et finalement se refuse à le rendre car il est devenu son autre moi. Elle doit subir des critiques pour ce refus et en est très affectée dans sa vie privée et sa santé.
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Le Stradivarius de Goebbels

Nejiko Suwa est depuis son plus jeune âge attirée par la musique occidentale, et par le violon en particulier. Une formation à cet instrument ne peut être exhaustive, même enseignée par les plus grands musiciens japonais, que si elle est complétée par un séjour en France auprès des maîtres de son temps.

La jeune femme part pour Paris parfaire sa formation. Mais la guerre est là, et le Japon est l'allié de l'Allemagne et de l'Italie.

En 1943, c'est à Berlin de Nejiko reçoit des mains de Goebbels le Stradivarius qui va l'accompagner toute sa vie. Instrument magnifique qu'elle protège comme si sa propre vie en dependait. Mais dont elle ignore l'origine. Est-ce un bien spolié à un musicien juif déporté et assassiné ? Si tel est le cas, personne ne le lui avouera. Pourtant, la jeune musicienne a bien du mal à apprivoiser les sonorités de cet instrument fabuleux, tant il est vrai que ce dernier a une âme, peut être celles de ses propriétaires successifs.

Elle va de concert en concert, protégeant son instrument et peut-être elle aussi par cette forme de déni et de candeur affichés face aux atrocités de la guerre qu'elle semble ne jamais voir.



Le roman alterne plusieurs points de vue. Celui du narrateur, un musicien de jazz chargé de récupérer le Stradivarius , qui n'en est peut être pas un, mais plutôt un Guarini. Et celui de Nejiko à travers des extraits de son journal, ou dans les différentes étapes de sa vie, de Paris à Berlin, des États Unis au Japon, de la seconde guerre mondiale à l'après guerre.



L'auteur mêle avec talent la place du Japon à cette période charnière de son histoire, la vie à Berlin ou à Tokyo, les tractations politiques et les règlements de compte de l'après guerre. La place de la musique et l'importance de poursuivre une carrière au service de celle-ci, quelles que soient les circonstances, y compris au mépris de l'image que l'on projette, en particulier dans ces périodes troubles.



Lire la suite de ma chronique sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/05/11/le-stradivarius-de-goebbels-yoann-iacono/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Le Stradivarius de Goebbels

Septième titre sélectionné par le Comité du Prix du Festival du LàC, Le Stradivarius de Goebbels (2021) est un roman biographique original et intéressant entremêlant habilement histoire et culture.



Ce premier roman de l’auteur français Yoann Iacono (1980) repose sur une importante documentation ayant nécessité plusieurs années de recherches en France, en Allemagne, aux Etats-Unis et au Japon. Malgré la présence d’un narrateur s’exprimant à la première personne et la mise en place d’une intrigue secondaire parallèle, Le Stradivarius de Goebbels relève davantage du récit documentaire que du roman. Mais ce ne fut pas pour me déplaire, au contraire.



L’histoire débute en février 1943 à Berlin avec une réception lors de laquelle Joseph Goebbels, alors ministre de l’Education du Peuple et de la Propagande du Reich, offre un violon d’une très grande valeur à la jeune virtuose japonaise Nejiko Suwa (1920-2012). Il s’agit d’une cérémonie et d’un don éminemment politiques visant à cimenter l’alliance entre l’Allemagne nazie et le Japon impérial.



Partant de cet événement, le narrateur Félix Sutterlin fait de fréquents allers-retours entre passé et présent pour remonter la vie de celle qu’il a traquée en vain pendant plusieurs années. Trompettiste de jazz et ancien membre de la brigade de musique des Gardiens de la Paix de Paris, il a en effet été chargé par les autorités françaises d’après-guerre d’enquêter sur le violon volé à Lazare Braun, un musicien juif français déporté et assassiné par les nazis.



Grâce aux carnets que lui a fait parvenir la violoniste désormais octogénaire, il raconte sa vie depuis son enfance au Japon jusqu’à son départ forcé pour les Etats-Unis en passant par son éveil à la musique classique et sa formation avec sa tante russe, son départ pour l’Europe et ses années de perfectionnement à Paris.



En se positionnant du côté des pays de l’Axe et à travers le prisme original de la musique, Yoann Iacono rappelle les liens idéologiques très forts existant pendant la Deuxième Guerre mondiale entre l’Allemagne nazie et le Japon impérial, dénonce la spoliation des instruments de musique des Juifs et aborde la dimension politique de la culture, tant au niveau étatique qu’individuel.



Ce dernier point m’a particulièrement interpellée, surtout lorsque l’on se penche un peu sur la personnalité de Nejiko Suwa. Alors qu’elle est soliste attitrée de l’orchestre philarmonique de Berlin et se produit dans tous les pays en guerre sous la direction de chefs d’orchestres non conformistes et ouvertement opposés au nazisme, Nejiko Suwa semble, elle, évoluer dans un monde parallèle. Totalement obnubilée par son violon qu’elle ne parvient pas à apprivoiser, elle semble déconnectée de la réalité, inconsciente des abominations commises par ceux qui l’ont portée aux nues.



Si j’ai beaucoup aimé la façon dont Yoann Iacono a fait rimer la culture avec la politique et l’Histoire, certains points auraient mérités d’être davantage approfondis. Il n’en reste pas moins que j’ai passé avec Le Stradivarius de Goebbels un très bon moment de lecture.












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Le Stradivarius de Goebbels

L'intérêt de ce livre est qu'il nous parle de la vie d'une personne qui fut bien réelle: la virtuose violoniste japonaise Nejiko Suwa.

Nejiko avait 20 ans au début de la seconde guerre mondiale, son talent était déjà remarqué, et, du fait de l'alliance entre le Japon et le régime allemand nazi, elle fut utilisée par celui-ci pour contribuer, au travers de son art, à la gloire du Reich. Cette démarche des autorités allemandes culmina en 1943 par le "cadeau" que lui fit alors Goebbels, un Stradivarius de très haute facture.

Nejiko n'a pas alors une très grande conscience politique: elle ne comprend pas la démarche et se contente de s'efforcer de dompter, avec difficulté, ce sublime violon, de concert en concert. Ce n'est que progressivement qu'elle découvrira la vérité: ce violon provenait de saisies opérées par les Allemands sur les biens des juifs.

Malgré cette découverte, même après la guerre, Nejiko ne restituera jamais son violon. Sa carrière s'en trouvera sacrifiée, car elle ne voulait pas s'exposer aux critiques, aux dénonciations pour recel.

Durant 60 ans, Nejiko s'enfermera dans son obstination, et aujourd'hui encore, son ayant-droit, on le sait, refuse de restituer l'instrument, et même de le faire authentifier en le soumettant à une expertise.

Une vie fut partiellement gâchée pour un objet: l'entêtement de Nejiko lui a permis de conserver le violon, mais lui a fait perdre son honneur.

Cette vie est décrite de manière passionnante par ce livre, romancé probablement parce qu'il manquait à l'auteur beaucoup de pièces du puzzle pour en faire une biographie. Un bel équilibre, et l'occasion de se pencher sur un destin, une vie, une erreur aux lourdes conséquences.
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Le Stradivarius de Goebbels

Un très beau roman qui nous transporte dans les années noires de l’Allemagne Hitlérienne. Après la guerre Félix Sitterlin a longtemps tenté d’entrer en contact sans succès auprès de Nejiko, une jeune virtuose japonaise à qui Joseph Goebbels avait offert un Stradivarius dans le cadre de l’alliance entre leur deux pays. Musicien de la brigade de musique des Gardiens de la Paix de Paris, il est missionné pour récupérer le Stradivarius. Le fameux violon faisant partie des trésors de guerre avait été confisqué à Lazare Braun, un musicien juif tué par les nazis. Début 2002, âgée de 82 ans, elle transmet ses carnets où enfin elle livre son histoire et avec elle celle de ce violon mythique. Le pillage organisé des richesses, tableaux, bijoux, meubles est un épisode dont on connaît peu l’ampleur même la jeune femme ne semble pas comprendre d’où vient ce cadeau. Pourtant elle éprouve bien des difficultés à le faire sien comme si le violon fait de l’âme de son ancien propriétaire s’y refusait. Elle va tenter d’en apprendre plus sur le parcours de son violon auprès d’un luthier parisien. Alors qu’elle est adulée pendant les années de guerre, le réveil sera d’autant plus rude à la libération. Ce récit lève le voile sur cette époque où l’inhumanité régnait en maître dans une Allemagne aveuglée par la haine et l’antisémitisme. On en apprend un plus sur le jeu de ses alliances avec le Japon d’Hirohito. Suite à son décès en 2012, l’auteur a mené un véritable travail de recherche sur l’époque et la vie de cette jeune femme que je ne connaissais pas. Son style est tout en délicatesse et nous apporte une touche de poésie bienvenue. Un récit passionnant dont on ne peut se détacher tant il fait vibre la corde de l’émotion. Un excellent premier roman à découvrir qui nous instruit autant qu’il nous enchante. Bonne lecture.
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