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Critiques de Yoann Iacono (121)
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Les Vies secrètes de Vladimir

Je ne connaissais pas Vladimir Maïakovski. Un poète né dans l'empire Russe des Tsars qui traverse les époques et les bouleversements avec l'art et la manière.



Quelle mouche l'a donc piqué ? Celle de l'irrévérence ? De la nonchalance ? De l'anti-conformisme ? De la soif absolue de liberté mais également d'amour ?

Ce qui est certain, c'est que Vladimir Maïakovski a vécu une vie, courte, à vitesse grand V, en s'affranchissant des conventions. Pas toujours cependant.... La volonté de plaire et d'être reconnu est une constante.



Cette profusion de facettes de sa personnalité nous est joliment contée par l'auteur. Il utilise son fils (illégitime et non reconnu) en tant que narrateur. Puis, Yoann Iacono nous entraîne à l'intérieur d'archives, de correspondances, d'un journal intime... Nous découvrons Vladimir à travers les yeux de ses contemporains plus ou moins connus comme Elsa Triolet.

Le matériel utilisé est aussi prolifique que la vie du personnage et cela sert le rythme du récit.



J'ai beaucoup apprécié découvrir ce poète et l'héritage qu'il a laissé, aujourd'hui encore vivant, notamment en Russie. Son irrévérence est encore d'actualité puisque la place qui accueille sa statue à Moscou est un lieu de déclamation de vers, parfois non-conformes au régime en place et donc synonymes de sanctions...

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Le Stradivarius de Goebbels

Ce livre est inspiré de la vie de la japonaise Nejiko Suwa, née le 23 janvier 1920 et considérée comme une enfant-prodige du violon.

En 1943, elle reçoit de la part de Joseph Goebbels, un proche d’Adolph Hitler, un stradivarius.

Ce geste est controversé, il est dans le but d’un rapprochement entre l’Allemagne et le Japon, elle doit jouer pour faire la propagande nazie à travers l’Europe



Après-guerre, le narrateur Félix Sitterlin est chargé par la France de retrouver ce violon.



Je ne connaissais pas cette partie de l’histoire où les nazis spoliaient les instruments de musique des mains des juifs…

Il m’a manqué quelques pages à ce livre, l’histoire d’un point de vue politique n’était selon moi pas assez approfondi

En outre,

Que c’était beau, cet amour pour la musique,

Cette difficulté à apprivoiser l’objet tant convoité, Nejiko n’y arrivait pas, elle accrochait les notes et puis elle a réussi à ne faire qu’un avec l’instrument, le violon était le prolongement de son bras.

Et là, la magie opère, la symbiose entre la talentueuse violoniste et le stradivarius devient réelles, cette virtuosité effleure nos oreilles…



On dit que la musique adoucit les mœurs,

A-t-elle eu cet effet soporifique durant la guerre pour atténuer les horreurs de l’extérieur ?



J’ai beaucoup apprécié les références aux artistes de jazz que l’auteur cite. Je suis une fan de ce style de musique, ces effets « bœuf », sont toujours exceptionnels et le caveau de la Huchette à Paris, j’y ai passé des heures de pur bonheur



Un livre où l’écriture sait s’adapter au récit. Plus acéré lorsqu’on avance dans l’histoire et plus douce, subtile et avec de la finesse lorsque Nejiko, fait vibrer les cordes



J’ai beaucoup aimé
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Le Stradivarius de Goebbels

Le Stradivarius de Goebbels est un cadeau diplomatique offert par le Reich à Nejiko Suwa, petit prodige du violon d’origine japonaise, afin d’honorer l’alliance entre les deux empires. La jeune femme, d’abord émerveillée par l’instrument, peine à le maîtriser. Dans l’espoir d’y parvenir, elle tente de découvrir son passé.



D’un point de vue historique, ce livre est très intéressant. Il met en lumière une musicienne japonaise que je ne connaissais pas, et que j’ai apprécié de découvrir, ainsi que la spoliation des Juifs et, de manière générale, le culte des nazis de leur autoproclamée race supérieure, jusque dans la musique et les autres domaines artistiques.



D’un point de vue littéraire, en revanche, il n’y a pas grand-chose à en retirer. Il s’agit d’un hybride à mi-chemin entre l’essai et le roman, la biographie et la fiction. D’ailleurs, j’ai eu du mal à déterminer où s’arrêtait l’une et où commençait l’autre.



J’ai d’abord pensé qu’il s’agissait d’une reconstitution à partir des véritables journaux de Nejiko, mais n’ayant trouvé aucune trace de l’existence du narrateur, je suppose que tout a été romancé. Aussi poserai-je la question… À quoi sert Félix ?



L’introduction esquisse un lien entre la violoniste et lui, et on comprend par la suite qu’il a été chargé de retrouver le fameux Stradivarius, mais ils n’auront en tout et pour tout que deux interactions au cours de leur vie, aussi stériles l’une que l’autre.



L’intrigue ne mène globalement nulle part. Elle tourne d’abord autour de la volonté de Nejiko de s’approprier son instrument, de le comprendre et, pour cela, de remonter ses origines, mais finalement, elle n’ira pas très loin, au point de privilégier l’esquive et la fuite quand Félix lui apprendra la vérité, tandis que lui s’enfoncera dans des digressions sur le jazz et sa trompette (préciserai-je que J’ABHORRE le jazz ?).



Pour faire court, je dirais que ce Stradivarius de Goebbels est un patchwork plus ou moins réussi. Son hymne à la musique et son fond historique sont à mettre à son crédit, mais ce que l’auteur a voulu raconter au-delà ne passe pas. C’est pauvre, c’est… inachevé. Peut-être aurait-il mieux valu, à bien des égards, se contenter d’un essai.



J’accorde tout de même plus de trois étoiles à cette œuvre, parce que mon amour pour l’Histoire avec un grand H a été assouvi. Dommage que je ne puisse pas en dire autant de mon intérêt littéraire.
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Le Stradivarius de Goebbels

Ce roman retrace en partie l'histoire de NeJiko Suwa, une jeune virtuose violoniste japonaise, qui, en 1943, se voit offrir par Goebbels un Stradivarius, que l'on découvrira lui-même volé en France lors de l’occupation. Cet instrument symbolise alors l’unité entre le Japon et L’Allemagne.



Mais c'est un instrument qu'elle va avoir du mal à apprivoiser, et installée à Paris, elle va d'ailleurs consulter un luthier pour tenter de trouver sa propre sonorité. A chaque fois elle comprend que ce Stradivarius a une histoire, un passé, et qu'elle va devoir s'en accommoder pour le maîtriser. Ce violon est d'ailleurs un personnage à part entière dans ce roman.

En parallèle on a la parole d'une autre personne, dont on ne découvrira l'identité qu'au fil de l'histoire ainsi que de sa propre quête. J'ai été parfois un peu frustrée par cette partie moins développée qui m'a semblé manquer d'explications.



C'est une histoire qui nous fait voyager du Japon à Berlin, en passant par Paris, New-York pour finir de nouveau à Tokyo .



Alors c'est un récit un peu atypique, qui s’appuie sur des témoignages de musiciens, célèbres ou anonymes et qui peut parfois paraître manquer de rythme. Il y a des passages très poétiques, et d'autres un peu plus lourds à saisir.



C'est un roman difficile à classer, qui s’apparente au roman historique mais aussi à une biographie de cette jeune virtuose tout en étant également une énumération de faits réels romancés. Si l'on fait quelques recherches cependant, force est de constater que les faits évoqués dans ce roman ont bel et bien existé. Il s'agit donc d'un roman très bien documenté.



Cette histoire nous fait découvrir un fait pas totalement méconnu pour ma part mais pour lequel je n'avais rien lu sur le sujet, à savoir la confiscation des instruments de musique de juifs en France par un certain Gerick, lui-même musicien et qui ne fut à aucun moment inquiété pour ses exactions...



Au final, c'est une lecture très intéressante et enrichissante, que j'ai vraiment appréciée et qui change des autres romans historiques.
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Le Stradivarius de Goebbels

En 1943 alors que le nazisme commence à se répandre, Joseph Goebbels offre un stradivarius à une jeune virtuose japonaise, Nejiko Suwa au nom du rapprochement de l’Allemagne et du Japon . Mais ce violon a appartenu à un musicien juif assassiné et il refuse de sonner entre les mains expertes de Nejiko. Après guerre Félix Sitterlin est chargé par les autorités françaises de retrouver l’instrument, mais son enquête va se heurter à bien des mystères.



Je finis ma lecture mitigée, l’histoire est intéressante mais je m’attendais à une biographie plus aboutie, plus complète. Je n’ai pas eu le temps de m’accrocher à Nejiko que c’était finie. Le sujet de départ est fort mais l’écriture est lisse avec un manque d’attention sur les personnages. Il me manquais l’émotion dans cette histoire.

Malgré tout le stradivarius de Goebbels reste un joli ouvrage mêlant la politique, l’histoire et la musique.
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Les Vies secrètes de Vladimir

Belle découverte pour moi de Vladimir Maiakovski à travers un livre court, passionnant, qui demande en revanche, à creuser, pour lire des poèmes, voir des photos, ce que vous trouvez sur You Tube.

Il s’est suicidé à 37 ans après un parcours de vie tumultueux et totalement romanesque. Son père est décédé quand il avait 12 ans suite à une infection et cette mort douloureuse l’a beaucoup marqué. Aimant la poésie depuis toujours, il est devenu rapidement sauvage, intense et considérer par le régime du tsar comme un agitateur, au point d’être emprisonné pour possession de livres interdits. Un an de prison où il va lire des classiques, un an où il va être au prise à l’injustice, aux coups. Et bien sûr, cela va forger son caractère. Il va devenir socialiste, partisan de Lénine puis de Staline, joueur invétéré, reconnu, conspué, amoureux et vrai séducteur, notamment de la sœur d’Elsa Triolet, Lili, auquel il vivra dans un ménage à trois. Des statues à son effigie sont encore visibles en Russie. C’est passionnant et donne envie d’aller plus loin. Je dirais, parfait pour une première approche.

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Les Vies secrètes de Vladimir

Vladimir Maïakovski était un poète et un dramaturge futuriste, du début du XXe siècle.



Élevé dans une famille de condition modeste, il était issu d’une lignée noble. À huit ans, il récitait des vers de Pouchkine. Lorsqu’il a eu douze ans, son père est mort des suites d’une infection. Aussi, en 1906, sa famille a rejoint la fille aînée, à Moscou. Vassili a alors vécu dans un foyer d’étudiants socialistes et adhéré à leurs thèses. « Que faire ? de Lénine était devenu son livre de chevet. » (p. 47). Puis il s’inscrivit au Parti bolchévique. Considéré comme un agitateur, il fut emprisonné pendant un an. Adulé par le régime, puis forcé de se renier, il a navigué entre adoration et rejet du pouvoir au sujet de ses écrits. Il multipliait les liaisons amoureuses, mais n’était véritablement épris que de Lili Brik, la sœur d’Elsa Triolet. C’était un être empli de paradoxes, qui le détruisaient à petit feu. Ce sont sur eux que s’attarde le narrateur.



Je ne connaissais pas Vladimir Maïakovski. Grâce à l’auteur, j’ai découvert un être de conviction et de contradiction, dans un régime autoritaire. Pour conter sa vie flamboyante et virevoltante, Yoann Iacono s’appuie sur un personnage fictif. Ce dernier serait le fils caché du poète. Il n’aurait jamais rencontré son père ; celui-ci ne l’aurait pas reconnu. Pour l’approcher, à cinquante ans, il a acheté une chambre dans laquelle Vladimir Maïakovski a vécu quelques mois. Il retrace la vie de son père absent. Dans son récit, sont insérés des documents réels : des lettres, des extraits de livres de personnes ayant connu Vladimir, des propres carnets de celui-ci, de transcriptions de procès, des archives, etc. La fiction déroule le réel. Les vies secrètes de Vladimir est très documenté. J’ai bien aimé ce docu-roman.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Le Stradivarius de Goebbels

L'intérêt de ce livre est qu'il nous parle de la vie d'une personne qui fut bien réelle: la virtuose violoniste japonaise Nejiko Suwa.

Nejiko avait 20 ans au début de la seconde guerre mondiale, son talent était déjà remarqué, et, du fait de l'alliance entre le Japon et le régime allemand nazi, elle fut utilisée par celui-ci pour contribuer, au travers de son art, à la gloire du Reich. Cette démarche des autorités allemandes culmina en 1943 par le "cadeau" que lui fit alors Goebbels, un Stradivarius de très haute facture.

Nejiko n'a pas alors une très grande conscience politique: elle ne comprend pas la démarche et se contente de s'efforcer de dompter, avec difficulté, ce sublime violon, de concert en concert. Ce n'est que progressivement qu'elle découvrira la vérité: ce violon provenait de saisies opérées par les Allemands sur les biens des juifs.

Malgré cette découverte, même après la guerre, Nejiko ne restituera jamais son violon. Sa carrière s'en trouvera sacrifiée, car elle ne voulait pas s'exposer aux critiques, aux dénonciations pour recel.

Durant 60 ans, Nejiko s'enfermera dans son obstination, et aujourd'hui encore, son ayant-droit, on le sait, refuse de restituer l'instrument, et même de le faire authentifier en le soumettant à une expertise.

Une vie fut partiellement gâchée pour un objet: l'entêtement de Nejiko lui a permis de conserver le violon, mais lui a fait perdre son honneur.

Cette vie est décrite de manière passionnante par ce livre, romancé probablement parce qu'il manquait à l'auteur beaucoup de pièces du puzzle pour en faire une biographie. Un bel équilibre, et l'occasion de se pencher sur un destin, une vie, une erreur aux lourdes conséquences.
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Le Stradivarius de Goebbels

Je pensais que j'allais adorer ce livre et au final, qu'elle déception ! Ça aurait pu être incroyable si seulement le narrateur n'étais pas autant détaché de son personnage. Quand je l'ai lu, j'avais l'impression de lire je liste de fait, comme un manuel d'histoire, sans qu'il ne s'arrête jamais sur les sentiments de son héroïne, qui devaient pourtant être bien nuancés.
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Le Stradivarius de Goebbels

Je le dis d'entrée, je ne suis pas vraiment convaincue par ma lecture. Il y avait pourtant là du potentiel : l'histoire vraie et assez méconnue d'une violoniste japonaise de grand talent qui se voit offrir un splendide violon par le régime nazi au nom de la coopération Japon-Allemagne.



Mais c'est comme si l'auteur hésitait en permanence entre un récit romanesque très documenté et un essai historique et journalistique. Pourtant, le travail est bien celui d'un roman tant on sait peu de chose de l'artiste japonaise. Du coup, le lecteur ne sait jamais trop sur quel pied danser. Les incursions narratives de Félix Sitterlin sont rébarbatives, le personnage étant bien trop prompt à juger sans se poser de questions et il n'apporte rien d'autre que de la confusion au récit.. La Nejiko décrite n'est guère plus attachante puisqu'elle semble faire abstraction de toute question politique et ne s'intéresser à rien d'autre qu'à la musique, pourtant assez peu présente puisque l'auteur passe son temps à nous décrire ses déplacements plus que ses émotions. Le style est assez plat et n'aide en rien.



Une seule chose à en tirer : la réflexion sur la place de l'art en politique et plus précisément la question de savoir si un artiste acceptant de se produire dans un contexte politique particulier vaut adhésion. Pour le reste, ce roman n'a pas grand intérêt.
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Le Stradivarius de Goebbels

1943. Pour sceller l’entente germano-nippone, le ministre nazi Joseph Goebbels offre un Stradivarius à Nejiko Suwa, une prodigieuse violoniste japonaise. 

Recevoir cet instrument d’exception devrait être une consécration. Ce n’est qu’un geste diplomatique. Et pour l'insondable Nejiko, ce sera une malédiction, un fardeau et une énigme. A-t-il appartenu à un musicien juif spolié par le régime, comme tant d’autres ? Et s’agit-il réellement d’un Stradivarius ?



J’ai aimé découvrir l’existence de cet événement (la petite histoire dans la Grande qui la résume si bien). Mais malgré mes efforts et mon goût des biographies, impossible de “rentrer dedans” ! Ici, on ne fait qu’effleurer le sujet, tout reste en surface.



L’écriture est fluide mais le ton quasi journalistique. Un personnage-narrateur expose des faits et leurs sources (“dans son journal intime, elle a écrit …”). Il y a tout juste quelques petites descriptions romanesques, comme quelques phrases concernant l’âme du violon, mais voilà, l’ensemble est très froid. 



Je ne comprends vraiment pas l’angle choisi, à moins qu’il s’agisse d’une tentative pour qualifier cette biographie de “roman” (alors qu’il lui manque la recherche dans l’écriture, la création d’une atmosphère, des personnages incarnés …) 



Bref, je finis cette lecture comme je l’ai commencée et ça me déroute. C’est quand même le premier livre sur la Seconde GM qui ne m’émeut pas aux larmes …
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Les Vies secrètes de Vladimir

J'ai découvert l'auteur avec son premier roman "Le Stradivarius de Goebbels" que j'ai beaucoup aimé. Avec ce second opus, il confirme ma première intuition : un auteur à suivre !



OK mais de quoi ça parle ce roman ? Qui est ce mystérieux Vladimir sur la couverture ? J'avoue que je ne connaissais pas du tout le poète révolutionnaire "futuriste" Vladimir Maïakovski (1893-1930). Comment passer à côté de ce personnage ? Mille mercis à l'auteur de nous l'avoir fait découvrir (en tout cas pour moi) et redécouvrir (pour les autres). Vladimir Maïakovski était donc un artiste à part entière (il a même tourné dans des films), avait une sacré personnalité charismatique et collectionnait les conquêtes. Sa vision de la lutte bolchévique diffère de ce que Lénine et puis Staline ont mis en œuvre et il a été longtemps désavoué par ces tyrans. Il se suicidera très jeune et finira par être réhabilité.



Comme dans "Le Stradivarius de Goebbels", le point de départ de ce roman est une enquête sur le passé, à partir du présent : le narrateur, un descendant de Vladimir Maïakovski découvre soudainement ce lien de parentalité et souhaite connaître plus l'homme et enquête sur sa vie. La manière de raconter cette recherche, entre souvenirs et flashbacks romancés ou des extraits de documents, est d'une fluidité extrême, tout s'enchaîne à merveille pour offrir une lecture agréable, fascinante et la découverte (ou redécouverte) de ce personnage.



L'auteur rappelle que de nos jours, l'importance de héritage du poète dans la Russie actuelle. A l'instar de Maïakovski, qui utilisait ses poèmes pour critiquer le régime, en 2022 un jeune poète, Artiom Kamardine, a été arrêté, emprisonné, violé et torturé au seul crime d'avoir déclamé un poème contre la guerre en Ukraine sur la Place Maïakovski).
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Les Vies secrètes de Vladimir

Non, non, il ne s'agit pas du Vladimir auquel vous pensez... regardez mieux la photo de couverture ! 😉 C'est un poète celui-là, un grand poète russe, Vladimir Maïakovski...



Yoann Iacono nous livre ici son second roman après "Le Stradivarius de Goebbels" qui avait eu un gros succès. Cette fois, c'est un personnage moins connu des Français, le poète révolutionnaire futuriste Maïakovski suicidé à 36 ans en 1930. Une biographie romancée donc.



L'auteur nous présente ce roman biographique (je préfère cette formulation) en alternant le récit d'un fils caché du poète parti à la recherche des traces de son père, et des extraits de journaux intimes, de correspondances, de témoignages de ceux et celles qui ont connu l'homme. On découvre ainsi une personnalité flamboyante, exaltée. Un jeune homme enthousiasmé par la Révolution de 1917. Bolchévique puis communiste plein d'espoir, il promeut le futurisme. Forme d'art qui veut faire table rase du glorieux passé de la Russie pour s'en libérer. Adieu Pouchkine, Tolstoï, Tchékhov...et autres. Encensé ou sifflé, porté aux nues ou qualifié d'idiot prétentieux, rabaissé par l'appareil d'état soviétique puis quasi poète officiel.. Le parcours est chaotique. L'homme et le poète s'y sont brûlé les ailes, semble-t-il.



La vie amoureuse et amicale aussi ne fut pas simple. Des amours brèves mais également un étonnant ménage à trois avec la soeur de la poétesse Elsa Triolet. On découvre aussi que le totalitarisme bolchévique a sévi dans tous les domaines dès le début de la révolution. On pense comme eux, ou on meurt, en gros, dixit notre Vladimir. Le même parlant d'ailleurs "des ignares au pouvoir" qui jugent et détruisent des artistes. Maïakovski aussi bien que le compositeur Chostakovitch... et plusieurs centaines d'autres.



Deux voyages aux USA, un à Paris, le poète a fréquenté Cocteau, Picasso, Braque et consorts. Auteur de longs poèmes dont un à la gloire de Lénine, de plusieurs scénarios, de pièces de théâtre, il est aujourd'hui une gloire reconnue mais sa vie ne fut pas facile malgré un certain succès.



Déçu par la vie, par la Révolution, par ses amours, il avait annoncé très tôt qu'il préférait mourir jeune et glorieusement... Il a tenu parole.



Un sujet pas facile mais un livre qui se lit tout seul, un style fluide qui n'empêche ni l'émotion ni une certaine poésie, un héros presque romantique, exalté, tourmenté. Mon seul regret, j'aurais aimé en annexe quelques textes de Maïakovski pour mieux saisir ce que sa poésie a de... révolutionnaire et atypique. Parce qu'on s'est attaché à ce jeune homme fiévreux, génial, original, emporté, dandy méprisant l'argent... une personnalité complexe, vous disais-je. Un destin hors-norme. Et un livre qui permet de faire connaissance avec un jeune poète qui restera éternellement un jeune poète...
Lien : https://mgbooks33.blogspot.com
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Le Stradivarius de Goebbels

Laissez vous voyager, transporter dans l'Histoire à travers la plume de Yoann Iacono qui vous emmène durant des temps sombres à travers une personnalité, une virtuose de la musique classique qui a marqué son temps de ses empreintes et de son génie, à lire sans modération
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Les Vies secrètes de Vladimir

Je connais Yoann Iacono car j'ai lu l'année dernière son précédent roman, "Le stradivarius de Goebbels", où il racontait l'histoire vraie d'une jeune virtuose japonaise, Nejiko Suwa, venue en Allemagne pour se perfectionner au violon. J'avais beaucoup aimé ce livre, j'avais appris plein de choses intéressantes sur ce personnage que je ne connaissais pas. Et c'est à nouveau le cas avec ce nouveau roman, qui va nous parler d'un personnage inconnu pour moi également. Il s'agit de Vladimir Vladimorovith Maïakovski, un poète russe ayant vécu au début du 20ème siècle. J'étais très intriguée avant de commencer ce livre, et surtout très intéressée. J'ai lu peu de livres sur la Russie à cette période de leur Histoire. 



Vladimir, ou Volodia, est né en Géorgie en 1893, et mort très jeune à 37 ans, en 1930. Sa vie va nous être raconté par un personnage fictif, ce qui est bien trouvé de la part de l'auteur. Ce personnage est son fils, que Vladimir n'a pas connu, né en 1929. Vladimir a eu 2 autres enfants nés de deux mères différentes. Ce fils a enfin pu acheter la chambre de bonne à Paris où son père a vécu pendant 3 mois. Il va alors nous raconter la vie de ce père. Après avoir retracé sa jeunesse avec un père qu'il perdra tôt, il nous raconte sa vie d'adulte, en tant que poète, qui a beaucoup de mal à se faire connaître. C'est un homme avec du caractère, intransigeant avec lui-même, il cherche à se faire une place et à être reconnu comme homme de talent. Ce qu'il arrivera à faire pendant les années Lenine. Vladimir est aussi un amoureux, mais Lili est déjà en couple, il est jaloux, tempétueux. Mais d'une très grande sensibilité, on sent la blessure profonde qui le ronge. Ses écrits sont rejetés ou encensés, c'est aussi le yoyo, cela dépend surtout des gouvernants. La vie de Vladimir sera courte mais tellement riche en connaissances, il rencontrera de grandes personnes de l'histoire de l'art ou de la politique. Il se suicide à 37 ans. 



J'ai tout de suite été passionnée par la vie de cet homme. J'ai à la fois été attachée à lui, et il m'a parfois énervée, une chose est sûre, il m'a fait réagir, on ne peut pas rester indifférent face à cette homme. Je ne l'ai pas toujours compris dans ses choix, mais l'erreur est humaine, je ne sais pas ce que j'aurais fait à sa place. 



J'ai aimé l'originalité du récit. Plusieurs intervenants racontent leurs liens avec le poète. Il y a ce fils inconnu, mais aussi des amis du poète, et même Elsa Triolet, la compagne d'Aragon, qui fait lui aussi une apparition. Toutes ces personnes interviennent sous forme de journal, de lettres, d'articles, de journaux intimes. L'auteur a étoffé son récit grâce à tout cela. Cela donne beaucoup de rythme à la lecture et cela permet surtout d'avoir des points de vue différents sur la vie du poète. 



Ce livre est court, moins de 200 pages, mais extrêmement riche et dense. J'ai appris plein de choses intéressantes sur le personnage et aussi des informations sur le contexte politique de la Russie et de l'Europe au début du 20ème siècle. Je suis épatée par le travail de recherche qu'a dû faire l'auteur pour écrire ce livre. Tout comme pour son premier roman, il arrive à parler d'un personnage réel tout en le rendant héros d'un roman. Il sait bien mettre en scène tout ce petit monde, comme si il avait assisté lui-même à leur vie. Il donne beaucoup de réalité a son récit, j'avais l'impression de voir défiler les images en lisant. 



Le style de Yoann Iacono est toujours aussi bon, d'une belle fluidité, son écrit se laisse lire sans difficulté. Ce n'est pas rébarbatif, ni lourd à lire. J'aime beaucoup quand des personnages réels deviennent des personnages de roman. Et surtout j'aime ce genre de livre qui revient sur des faits réels et historiques. La lecture peut avoir ce double pouvoir de divertir et d'enrichir son lecteur. J'ai lu ce livre sur quelques jours, il est court, et en même temps très rythmé et tellement intéressant que je voulais savoir le fin mot de l'histoire. 



Je ne peux que vous recommander la lecture de ce livre pour apprendre à connaître Vladimir Maïakovski. Yoann Iacono m'a donné envie de lire d'autre textes sur ce poète, et même ses poésies. Je pense que je vais chercher à approfondir encore plus le sujet. Je vous recommande également de lire les livres de Yoann Iacono, ils sont tous les deux très riches et intéressants. Je suis déjà curieuse de savoir quel autre personnage réel sera le sujet de son prochain écrit. En tout cas, je serai là pour le lire à nouveau.



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Le Stradivarius de Goebbels

je ne connaissais pas cette violoniste japonaise avant de lire le roman. ce roman ressemble plus à une biographie de cette violoniste, ce sont des faits de sa vie entrecoupé par des faits historiques et des faits sur la vie du narrateur qui est parti à la recherche de ce violon, ce qui fait que j'ai eu du mal à m'adapter à la lecture au début, je ne m'attendais pas à ce style d'écriture.

Puis je m'y suis faite, même si je ne me suis pas attaché au personnage de Nejiko Suwa j'ai apprécié ma lecture. Cela m'a permis d'apprendre des faits sur Goebbels, la spoliation des œuvres aux juifs et la vie de cette violoniste qui avait du mal à apprivoiser son violon. Je trouve dommage que l'enquête du narrateur finalement n'apporte aucune réponse définitive mais au moins c'est la vraie vie, nous n'avons pas toujours les réponses.
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Le Stradivarius de Goebbels

Ce roman était un conseil de lecture du libraire de ma résidence de vacances. Son résumé m'a plu tout de suite donc il n'est pas resté longtemps dans ma liste de livres en attente.



Malheureusement je n'ai pas accroché. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et l'intrigue prend beaucoup trop de temps à démarrer.
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Le Stradivarius de Goebbels

Un petit roman assez sympathique c est parti



Bon pas grand chose à dire, c est un roman bien construit, intéressant et très bien documenté. Je n ai pas été transcender par l écriture mais l histoire est assez passionnante et remplie de mystère.

Pour un premier livre en tout cas c est une réussite que je recommande à tous

A bientôt !
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Les Vies secrètes de Vladimir



Rentrée littéraire septembre 2023 (sortie le 31 août 2023)

Le premier roman de Yoann, qui s’intitule « le stradivarius de Goebbels », a été très plébiscité en France ainsi qu’à l’étranger et a été nommé dans différents prix littéraires.

Ce roman s’inspire de la vie de Vladimir Maïakovski, qui fut un poète russe.

Le roman évoque certains moments de la vie de celui-ci. A l’aide de témoignages, d’extraits de carnets, de lettres, etc, l’histoire se reconstruit sous nos yeux. Entre histoires d’amours passionnées, militant politique et amitiés, il n’y a qu’un pas…

Merci Vladimir pour la découverte, et surtout de m’avoir permise de pouvoir lire cet ouvrage. J’ignorais l’existence de ce personnage. Et pourtant, sa vie est passionnante ! Je ne peux que conseiller la lecture de ce livre, qui m’a appris énormément. Un excellent moment passé.

Ce roman est dédié à Artiom Kamardine, poète torturé en Russie pour avoir lu un poème en dénonçant la guerre. Ce qui selon moi, lui donne encore plus de force !

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Les Vies secrètes de Vladimir

L'histoire de Vladimir est portée par la voix du plus jeune de ses enfants, un fils qu'il n'a jamais connu à la recherche d'une vérité sur son père. Puis, nous plongeons avec notre narrateur dans les archives : les écrits des proches de Vladimir pour retracer le parcours de ce dernier. Un parcours mouvementé fait d'amours et de désamours, d'illusions et de désillusions mais surtout de passion ! J'ai adoré découvrir ce poète dépeint comme un homme à la carrure imposante, un être solaire qui nous hypnotise. Futuriste, se dressant contre l'art traditionnel qu'il qualifie de bourgeois, il n'aura de cesse de brandir la poésie comme une arme. Nous découvrons également son rapport aux femmes notamment à travers ses relations tumultueuses avec les soeurs Elsa et Lili. Yoann Iacono rend hommage à toute la complexité de ce personnage tout en interrogeant le rapport à l'art. Ses talents de conteur sont ici au service d'une biographie romancée très bien documentée mêlant art et politique avec brio.
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