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Critiques de Yuval Noah Harari (693)
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Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

Amis Homo Sapiens, savez-vous ce qui nous distingue des autres espèces animales ?



Si la question m'avait été posée avant la lecture de cet essai, j'aurais peut-être répondu qu'ils sont capables d'aller sur Babélio y poster des critiques. Ce qui est inexact. Pour preuve mon chat qui tient absolument à participer à cette critique en posant ses pattes siury he cl_a_cmla»4vier. Couché !



Non, l'Homo Sapiens, à la différence des autres espèces, sait parler de choses qui n'existent pas. Un sempiternel bavard qui non seulement parle de lui, de ses congénères, de sa vie, mais en plus invente des histoires capables de fédérer, dans un but de coopération. Cela serait même sa grande force, qui lui aurait permis de se propulser en haut de la chaîne alimentaire en un temps record, malgré son anatomie plutôt faiblarde.

Mais attention, Homo Sapiens n'est pas un tendre, c'est même d'après Harari un serial killer.

- Un quoi ?

- «Si l’extinction australienne était un événement isolé, nous pourrions accorder aux hommes le bénéfice du doute. Or, l’histoire donne de l’Homo sapiens l’image d’un serial killer écologique. »



On apprend plein d'autres choses formidables sur notre espèce dans cet essai. Ou pas.



En tout cas l'ouvrage l'est, formidable. Harari distingue trois révolutions essentielles dans l'évolution de « l'Homme Sage » : la révolution cognitive il y a 70000 ans, l'agricole il y a 12000, et la scientifique engagée 500 ans plus tôt. D'un abord simple, les 500 pages se lisent d'une traite, avec passion en ce qui m'a concerné.



Attention néanmoins, une sorte de glissement identitaire peut s'opérer chez le lecteur : d'être humain avec une personnalité et une identité nette avant d'ouvrir cet essai, il pourrait se métamorphoser en simple représentant de l'espèce Homo Sapiens en le parcourant. Et vu sous cet angle, le monde n'est plus tout à fait le même...
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Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

Voici un essai qui a eu un succès phénoménal, qui suscite de nombreuses critiques dithyrambiques, est adapté en BD mais qui voit aussi de nombreux scientifiques vents debout contre la méthode et certaines idées tirées du livre.

Qu’en ai-je donc retiré à ma lecture ?

D’abord, effectivement cet essai de vulgarisation scientifique réussi son pari. Celle de faire de la vulgarisation scientifique.

De très nombreux lecteurs se sont confrontés à des théories historiques nouvelles remettant en cause des préjugés ou des supposées certitudes anciennes. Alors, oui, Yuval Noah Harari ne cite pas ses sources, ne met pas la tonne de notes que l’on attend dans un vrai ouvrage scientifique mais si la cible est le grand public pour qui cette façon de procéder décourage la lecture, cela peut se comprendre.

Encore faut-il, évidemment, que ce qui est écrit soit réellement de la vulgarisation scientifique !

L’auteur vulgarise une vision de l’histoire qui existe chez de nombreux historiens, en fait une synthèse très agréable à lire, ce qui explique son succès et qui remet en cause de nombreuses autres théories plus anciennes. C’est un fait. C’est séduisant et c’est bien écrit.

Toutefois, l’inconvénient de cet essai, quand on est un peu formé aux études historiques, c’est que l’on sait que sur certains sujets abordés (un certain nombre en fait), il y a encore aujourd’hui, débat. Or l’auteur ne nous préviens pas que ce qu’il écrit ne sont que des hypothèses de ces débats.

On peut se pose la question : est-ce si grave ? Oui et non. Oui, si on lit le livre comme une somme scientifique et que l’on prend pour argent comptant tout ce qui est écrit. Non, si on prend le livre comme une base pour réfléchir, pour mettre un coup de pied dans la fourmilière des idées reçus.

Harari nous présente l’histoire de l’humanité, de l’une des espèces humaines, la notre, homo sapiens comme issue de révolutions successives. Une révolution cognitive d’abord après des centaines de milliers d’années d’existence, il y a 70 000 ans, environ, une évolution dans le cerveau humain aurait permis à cette espèce d’appréhender la fiction, les mythes, de se raconter des histoires de se créer donc aussi des liens communs, de fonder des sociétés d’entraide, d’avoir la conscience de son existence. Bref de se hisser par ce biais évolutionniste au-dessus des autres espèces animales. Cette supériorité nouvelle, homo sapiens s’en sert pour assurer sa survie, mais aussi pour écraser les autres, peut-être en les éliminant de la surface du globe.

La deuxième révolution serait celle de l’agriculture. Liée à la sédentarisation, homo sapiens devient en quelque sorte l’esclave des céréales, perdant sa liberté de chasseurs-cueilleurs nomades pour créer des civilisations basées sur les inégalités et l’exploitation.

La troisième évolution est celle de l’unification de l’humanité par des mythes que sont l’argent, la guerre (les empires) et la religion en conflit les uns avec les autres.

Enfin la dernière révolution, encore en cours, serait celle de la science, associée au mythe du capitalisme.

Un mythe est pour l’auteur une croyance en quelque chose qui n’existe pas concrètement mais dont l’existence fictionnelle est accepté par (presque) tout le monde : les dieux, l’argent, les nations, etc.

Cette très brève histoire de l’humanité est passionnante à lire car le style de l’auteur est simple, vif et non dénué d’humour. Sa vision transversale basée sur les fictions (mythes, croyances) est originale dans un ouvrage de vulgarisation scientifique et remet en cause de nombreuses idées reçues, ce qui est toujours intéressant pour notre réflexion.

Certes, ces idées ne sont elles aussi que des idées, des hypothèses, séduisantes, mais qui font toujours l’objet de débats pour nombre d’entre elles. Un point de départ pour aller plus loin dans sa réflexion.
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Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

Quel défi!! Ce jeune professeur de l'université hébraïque de Jérusalem entreprend ici de nous conter la folle histoire de l'humanité, depuis l'époque des chasseurs-cueilleurs aux hommes bioniques qui arrivent à un horizon proche sans doute!

La première question traitée ici est de savoir pourquoi l'Homme est devenu une espèce aussi réussie. Au départ il était loin d'être destiné à se retrouver tout en haut de l'échelle. Selon l'auteur c'est la capacité de l'Homme à créer des mythes et de la fiction (les Américains diraient le "story-telling") qui a été de nature à fédérer les humains autour d'un projet commun.

C'est cette croyance en des fictions qui permet aussi de développper l'économie et d'accorder du crédit, ce qui a permis l'explosion des connaissances et la conquête du monde par les Européens dès la Renaissance.

Le livre Sapiens nous amène reconsidérer des questions qui ont été longtemps brûlantes: comment est née la suprématie d'un groupe? Comment l'Europe s'est imposée et a imposé son système de valeurs et de pensée, comment et pourquoi les femmes ont été si longtemps dominées par les hommes. Comment sont nés les empires, pourquoi a-t-on accordé plus de crédit aux bâtisseurs de l'empire britannique qu'aux bâtisseurs de l'empire français. Des épisodes cruciaux comme la fameuse banqueroute de Law de 1719 sont présentés sous un jour nouveau.

L'auteur a le génie de mettre les choses en perspective.

C'est une Histoire dynamique et philosophique qui se déroule ici.

Les perspectives sont également développées de manière intelligente.

Quelle va être la place de l'Homme au moment où il peut devenir un quasi-dieu avec l'avènement des nano-technologies qui lui permettront de vivre plus longtemps, beaucoup plus longtemps..?

L'auteur a l'audace de donner dans le "politically incorrect" et c'est ce qui rend son livre si percutant.

Exemples :l'empire est un système politique qui a des bons côtés, gage de stabilité et de développement des sciences. Le capitalisme est présenté ici quasiment comme une religion plutôt que comme une théorie économique.

Le traitement des animaux domestiques est présenté comme un des grands crimes de l'humanité.

LE livre a été inspiré par l'ouvrage de Jared Diamond "De l'inégalité dans les sociétés". On doit à Jared Diamond le fameux "Effondrement des civilisations".

C'est dire que l'ouvrage magistral de Yuval Noah Harari s'inscrit dans la même veine, de ces ouvrages qui nous font réfléchir à notre place dans l'Univers.

Le langage est accessible pour tous. C'est d'une clarté extraordinaire.

Il a toutes les chances de devenir un ouvrage de référence.
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Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

Sapiens, une brique de 501 pages qui se lit comme un roman !



L’histoire de Sapiens, notre histoire, que chacune et chacun devraient avoir lue.

Je ne connaissais pas Yuval Noah Harari. J’ai découvert cet écrivain à La Grande Librairie, lors de la sortie de Homo Deus. Il m’a fascinée par sa présentation et j’ai aussitôt décidé de lire cet ouvrage ainsi que le précédent : Sapiens.

Déjà, les quatre parties du livre découpent bien cette « brève histoire de l’humanité » :

La Révolution cognitive,

La Révolution agricole,

L’unification de l’humanité,

La Révolution scientifique.

L’épilogue : Un animal devenu dieu, est-il la dernière étape ?

Ce livre est une mine de connaissances mises à la portée de tous. Je n’ai pas trouvé d’adjectif assez fort pour dire mon enthousiasme à sa lecture.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

Renversant ! Sidérant ! J'ose à peine vous dire que j'ai choisi ce livre sans regarder plus que cela de quoi il parlait, mais attirée par cette couverture à l'empreinte digitale et cette idée préconçue d'avoir en main un essai centré sur nos ancêtres préhistoriques… Que celui qui n'a jamais boycotté les 4ième de couv me jette la première pierre ! Imaginez-donc ma surprise croissante, de page en page : Yuval Noah Harari lamine et éclaire d'un regard nouveau toutes nos certitudes, toutes nos croyances et tout ce qu'on a pu nous apprendre sur, je cite quelques sujets pêle-mêle : la disparition de Neandertal, le mythe du bon sauvage, Dieux (peu importe les noms qu'on leur donne), la révolution cognitive, la science et son idée de progrès, l'argent, les bienfaits du capitalisme et notre quête folle du bonheur, …



"Self-made-dieux, avec juste les lois de la physique pour compagnie, nous n'avons de comptes à rendre à personne."



Harari ne refait pas l'histoire (point de révisionnisme dans cette affaire-là), il ne la réécrit pas non plus, il met « simplement » en lien les faits et l'état actuel de nos connaissances d'un point de vue, non pas froidement scientifique, mais historique, sociologique, ethnologique… à la lumière de ce que les derniers millénaires nous apprennent sur les civilisations humaines et l'homo sapiens proprement dit. "Simplement" est un euphémisme : il en faut de l'envergure pour mener à bien un tel projet et intellectuellement savoir et être capable de le réaliser...



Ce livre nous fait réfléchir sur le monde, notre individualité, nos représentations et nos savoirs acquis… sans nous enfermer dans un système, mais au contraire, en enlevant la chape de plomb ou le voile d'illusion (appelez cela comme vous voudrez) qui maintient chaque individu dans la vision convenue, dominante de l'espèce, en expliquant les mécanismes qui nous ont conduits à ce que nous sommes. Pourquoi Homo Sapiens et pas Néandertal ? Pourquoi l'argent et non le troc ? ...



Nous ne vivons pas dans la réalité mais dans un monde sous-tendu par une représentation partagée par la majorité : l'imaginaire collectif dominant devenant une civilisation qui s'étendra tant que l'homo sapiens y accordera crédit ; laissez tomber le rideau et c'est une civilisation qui s'effondre pour laisser place à une nouvelle représentation dominante. Cette capacité innée porte à bout de bras toutes les relations humaines et est la clef de la prédominance de notre espèce sur toutes les autres à travers les millénaires…



"Pour changer l'ordre imaginaire, je dois persuader des millions d'hommes de coopérer avec moi. Car l'ordre imaginaire n'est pas un ordre subjectif qui existe dans mon imagination, mai plutôt un ordre intersubjectif qui existe dans l'imagination partagée de milliers et de millions de gens".



Je ne peux que vous inciter à découvrir les nombreuses idées développées par l'auteur, un rien provocateur : on sent clairement qu'il jubile à l'idée de nous savoir à terre, bluffer ou contrarier, amuser ou carrément sceptique, parfois, devant tant d'audace ! Car ce livre ne vous laissera pas indifférent, que vous soyez convaincu par cette brève histoire de l'humanité ou non. N'est-elle pas, comme l'indique son titre, qu'UNE de plus pour les sapiens que nous sommes. Mais est-ce qu'elle sera la votre ? Minoritaire ou dominante, à terme ? Sur quoi débouchera-t-elle ? Une énième civilisation ? Une ultime révolution qui verra la fin de l'homo sapiens, au profit d'autres espèces dominantes, biologiques ou cybernétiques ?



Seule l'histoire nous le dira. Cette grande oubliée de l'éducation. D'ailleurs, effacement volontaire ou non ? Stratégie ou faux-pas ?



Voilà, si vous en êtes à vous poser ce genre de questions, c'est que vous avez déjà investi ce nouveau récit fondateur…
Lien : http://page39.eklablog.com/s..
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Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

« L'histoire a commencé quand les hommes ont inventé les dieux. Elle s'achèvera quand ils deviendront des dieux. »



Cet essai se lit tout à fait comme une histoire, celle des hommes, de leur évolution et de leurs mondes imaginaires. Du chasseur cueilleur à l'homme moderne en passant par l'agriculteur. Au bout du chemin, peut-être une vie bionique qui effacera l'homme, à moins que ce ne soit un ouragan géant.



Un essai qui mêle histoire et science, incroyablement complet tout en étant compréhensible et futé. Il nous oblige à penser autrement ce que nous sommes, ce que nous faisons et où cela nous mène. Même si nous ne savons pas quel chemin nous prenons finalement car, le contrôle de notre histoire et les progrès de la science nous échappent trop souvent. Nous sommes faibles et ignorants.



Et pourtant l'homme est aussi le plus grand serial killer de tous les temps !



Il pose la question formidable : sommes-nous heureux ? Et aussi cette autre : que voulons-nous devenir ?



Le chasseur cueilleur n'était-il pas plus heureux que l'homme moderne ?

Voulons-nous devenir des dieux ?

Peut-on être heureux face à la souffrance qu'on inflige aux animaux, à nos frères, face à la destruction de l'écosystème ?

Quand on ne sait pas si vie a un sens ?...



Je conseille fortement ce livre. Il est incroyable, passionnant, déroutant. Il nous bouscule, nous réveille et fait trembler nos illusions d'homme moderne, la faiblesse de nos mondes imaginaires. Ma maigre critique ne pourra pas rendre la force de cet essai. Lisez-le.

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Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

Disons-le tout net : je n'ai pas aimé cet essai.



Je sais que je vais me mettre à dos beaucoup de Babeliotes (avec une note de 4,27 pour 567 votants et une côte de 5 sur 5 attribuée par la moitié de critiques), alors je vais tenter de me justifier. Exercice périlleux, j'en conviens.



D'abord, je regrette que dans un ouvrage écrit par un universitaire, potentiellement présenté comme une référence dans son domaine, il n'y ait quasiment aucune mention des sources utilisées. Certes au début il y a bien quelques références, mais elles se font de plus en plus rares au fil des pages.



On me dira qu'il y a des chiffres, pas mal de chiffres au début … et ça, ça fait toujours bien, des chiffres. Cela donne un air de sérieux, d'objectivité. Les chiffres, c'est du lourd, du solide. Sauf que retirés de leur contexte et coupés de leurs sources, les chiffres eh bien cela ne veut absolument rien dire. Ou plutôt on peut leur faire dire n'importe quoi, aux chiffres.



Harari parle dans son essai de Jared Diamond. Il se trouve que je possède « de l'inégalité des sociétés », (que je n'ai pas encore eu le plaisir de lire) et j'ai vérifié : à la fin il y a bien une (longue, très longue) bibliographie. Je trouve que Monsieur Harari devrait s'en inspirer.



Et puis il y a le ton. Je dois bien avouer qu'au début j'ai été séduite par cette plume légère, ces phrases bien tournées, teintées d'humour (j'ai beaucoup aimé l'accusation portée contre les moustiques inopportuns de comportement contre-nature …), cette lecture facile. Mais petit à petit je me suis sentie mal à l'aise, comme prise au piège, comme à l'étroit. le ton de l'historien s'est fait un peu trop péremptoire, la nuance a peu à peu disparu.



Et puis il y a cette page 161 où l'auteur nous balance une formule de mathématique. J'adore les maths que j'ai étudiées à l'université (eh oui, on peut aimer la littérature, la poésie, la mythologie ET les math, ce n'est pas incompatible, loin de là), mais là me prendre une formule en pleine figure, tombée du ciel, sans explication, sans justification, sans raison, sauf celle d'en mettre plein la vue et de montrer à monsieur et madame tout-le-monde qu'attention les maths c'est très compliqué, mais moi, super historien, je vais tout vous expliquer. Vous verrez, faites-moi confiance, je vais tout vous interpréter, je vais tout vous simplifier …



Et à partir de ce moment-là, je ne suis plus sûre de rester objective … A partir de là, le sieur Harari a sérieusement commencer à me taper sur le système. J'ai poursuivi ma lecture avec un très gros a priori négatif, je dois bien l'avouer, avec la volonté de chercher la petite bête … Je citerai trois opinions de l'auteur, présentées comme des vérités scientifiques, et qui m'ont fait bondir.



Premier exemple (déjà partiellement évoqué plus haut) : « les employés de bureau et les comptables ne pensent pas en êtres humains. Ils pensent comme on remplit des dossiers. […] Libre association et pensée holiste ont laissé la place au compartimentage et à la bureaucratie. ». Bon je comprends que cela fasse sourire la plupart d'entre nous qui ont déjà eu maille à partir avec leur administration. Mais je m'insurge contre ce discours pseudo-scientifique (c'est plutôt le discours des dirigeants et des ressources humaines des grandes entreprises) qui veut que parce que vous êtes plutôt rationnel, logique et organisé, vous êtes incapable d'imagination, de poésie, de créativité et d'émotion. Je connais des comptables, des ingénieurs, des mathématiciens, des astrophysiciens poètes ou artistes à leurs heures. le cerveau humain n'est pas unidirectionnel et il est dangereux de penser l'être humain en terme de catégories. D'autres exemples de ce type prolifèrent dans le livre.



Deuxième idée très séduisante mais tout à fait fausse : « Les ressources à la disposition de l'humanité ne cessent de croitre et continueront probablement sur cette lancée. » Oui, moi aussi j'aimerais y croire, mais tout le monde sait que les ressources de la terre sont limitées, que notre planète est un système fini. Seule la connerie humaine me semble infinie, en fait.



Dernier exemple : « le malaise du Tiers Monde n'est-il pas simplement l'effet de la pauvreté, de la maladie, de la corruption et de l'oppression politique mais aussi celui de la simple exposition aux normes du Premier Monde ? ». Là, franchement, tant de mauvaise foi me laisse sans voix ! Cachez cette opulence, ces gaspillages, cette liberté, les pauvres nous regardent ! Cela pourrait leur donner des idées, des revendications peut-être. Tout simplement scandaleux !



Et j'arrête là. D'accord ce n'est que mon avis, qui ne vaut pas grand-chose comme dirait une certaine Babeliote. Je ne me prétends pas experte en quoi que ce soit et mon avis n'est basé que sur mon ressenti, mon expérience et mes lectures (qu'il me serait impossible de lister. Eh, pourquoi devrais-je le faire, moi, lectrice lambda ?)



Inutile de préciser que, depuis cette lecture, j'ai retiré mon nom de la liste d'attente de la bibliothèque pour le dernier opus « Homo Deus ». Il y a beaucoup mieux à lire.

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Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

Sapiens, un titre comme ça nous donne l'envie de s'y plonger à deux pieds comme les bipèdes que nous sommes depuis des millions d'années… Et puis le temps passe, et nous voilà en 2019 pour faire la critique d'un bouquin de vulgarisation scientifique ? littéraire scientifique ? ou je ne sais comment le définir puisqu'il n'est absolument pas scientifique, un peu littéraire et d'une vulgarisation « Wazienne » : En bref tu veux écrire un bouquin bien chiadé sur les origines à nos jours en prenant le chemin le plus court sans t'emmerder avec les détails qui prendraient trop de pages, car du coup les gens seraient découragés par trop d'audace… alors que si c'est court, condensé, résumé, vulgarisé au quantique près, que l'affaire est entendue sur un format potentiellement encourageant pour les petits curieux, alors les gens achètent, à condition que la promo fasse bien son job.



Moi j'ai pris ce bouquin sur l'étagère de ma bibliothèque, il ne m'était pas destiné, ayant déjà lu du Dawkins, Diamond, Jacquard, Ziegler, Reeves et j'en oublie, j'imaginais que son contenu ne pouvait pas vraiment m'éclairer sur la question des sujets abordés dans ce bouquin, au bout de 200 pages, j'ai compris qu'effectivement, il était inutile de continuer, la vulgarisation est poussée à son ridicule, tout est interprété, déformé, raccourci jusqu'à la caricature, pas forcément faux, pas forcément vrai, mais grossièrement développé.



Les auteurs que j'ai cités précédemment sont des vulgarisateurs reconnus, scientifiques aussi, mais ils abordent un sujet en particulier dans un bouquin de 600 pages environ, c'est que dalle 600 pages pour un bouquin mais qui ne traite que d'un sujet qui lui a déjà été traité par des centaines d'autres ouvrages, mais les néophytes comme moi s'y retrouvent, alors pourquoi ne pas apprendre à apprendre, à être patient, parce que là franchement, pour briller en connaissances c'est foiré je vous le dis, entre potes un peu bourrés pourquoi pas, avec quelques grammes d'alcool dans le sang, on peut donner l'illusion en se grattant le menton mais sinon…



En fait c'est un bouquin convivial, qui rassemble les idées de comptoir, qui donne un sujet à se disputer un soir de disette, dans ce cas-là ok : une cacahuète, un verre de vin, et on refait le monde entre copains, en croisant les doigts pour qu'il n'y ait pas un relou de service à la science incomprise, défenseur du scepticisme, in-convaincu et peu convaincant qui viendrait vous péter l'ambiance :



« Je ne bois pas d'alcool… »



Malheureusement ce bouquin est vanté par de très nombreuses célébrités et de très nombreux experts, enfin expert ? ceux que l'on trouve pour en parler sans pour autant savoir de quoi on parle exactement…



Alors oui si on veut des bases DE RÉFLEXIONS, ce bouquin est une bonne chose, pour sa culture de comptoir éventuellement… mais pour trouver des vraies réponses concrètes aux questions que l'on se pose à longueur de nouvelle réponse, alors non, prenez le temps de fouiller ailleurs, par d'autres moyens, renseignez-vous, soyez curieux et vous trouverez des passionnantes vulgarisations sérieuses, documentées et véritablement pertinentes.



Pour conclure et j'y tiens : ce bouquin c'est le 20 heures de l’évolution et je rajouterais même sur TF1...



A plus les copains

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Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

L'homo sapiens est une créature passionnante... Pour preuve, certains de ses spécimens les plus évolués parviennent à écrire des livres scientifiques érudits et ambitieux qui se lisent comme des grandes sagas romanesques !



Dommage que l'homo sapiens soit aussi une créature étourdie, et que mon cerveau n'ait pas réussi à retenir toutes les informations passionnantes qu'il a lues, que ce soit sur l'anéantissement des Neandertal forts mais lents, sur les révolutions des chasseurs-cueilleurs ou des scribes, sur la monnaie, sur l'avènement de l'homme bionique, sur toutes les histoires qu'on se raconte, des religions aux logos des marques...



Yuval Harari aborde une multitude impressionnante de thèmes, de périodes et de thèses. Il n'invente rien, mais interprète et explique tout, nous apprenant des choses et nous incitant à réfléchir à notre fonctionnement et à notre devenir.



Challenge Multi-Défis 35/52
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Sapiens, tome 3 : Les maîtres de l'Histoire

"La principale leçon de l'Histoire est que l'espèce humaine est incapable d'apprendre." Winston Churchill



Bienvenue à l'émission "Sapiens, les maîtres de l'histoire!"

Qui est le maître de l'histoire? Héra Dota, l'animatrice avec micro et oreillette, accueille son premier candidat: Mister Random!

-Sous vos applaudissements!



Mister Random( collant, cape et chapeau claque) professe que "celui qui tire les fils de l'histoire", c'est Lui: tout s'est fait par hasard...

"Si l'armée du Yarmouk avait remporté la bataille, l'Islam serait resté une obscure note de bas de page des livres d'Histoire..."



Mister Random développe ses thèses, contrées par les 4 membres du jury, (dont Yuval Hariri, l'auteur) et recueille une note moyenne.

Mais voici une candidate athlétique: Clashwoman! "La loi du plus fort!"

Les romains et les tribus germaniques, les mongols et les chinois..;



Une page de Pub: Voici le RMI : le Robot Mixer Impérial!

Pour une civilisation multiculturelle et riche, préférez le RMI !

Je crée des cocktails culturels détonants, existe en 4 coloris."



Car voici "Cyclo Woman", L Histoire est un perpétuel recommencement.

Puis Lady Empire, Captain Dollar, Skyman ( la religion est l'opium du peuple ) et enfin Scientifik :

"J'ai transformé votre planète en village global . C'est moi qui ai apporté le seul ensemble d'idées ayant permis de surpasser les ensembles d'idées politiques, économiques et religieuses."



"Une civilisation débute dans le mythe et finit dans le doute." Emil Michel Cioran

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Homo Deus. Une brève histoire de l'avenir

♫Il y aura des drones à la place des curés

Nous marierons des clones nous vendrons des bébés

Nous choisirons les gènes des bruns ou bien des blonds

En mètres carrés c'est sûr nous vendrons l'horizon

Nous parquerons les pauvres en troupeaux d'illettrés

Nous les calibrerons dans du béton armé...♫

Humanité-SAEZ- 2018 -



Tout avait pourtant bien commencé

Machines, Electricité, notre santé

Trouver le vrai bonheur ne sera pas si facile

Surmonter vieillesse et la mort, il y a toujours un Mai

20° en Bretagne, un 27 février !

Vous y êtes , on devient fébrile !

Réchauffement climatique

Manifeste prophétique

Plus de quoi avoir peur,

Mai...il est temps Renversons la Vapeur.



Prédire que l'Humanité va essayer de conquérir l'immortalité, le bonheur et la divinité, c'est un peu comme prédire que les gens qui se font construire une maison voudraient une pelouse à l'avant : cela parait fort probable... p 78

Une connaissance qui n'a pas d'effet sur les comportements est inutile. Mais si elle les change, elle perd vite sa pertinence....p71

Vite entrez dans la danse :

Lisez Yuval Noah Harari, le Darwin de la pensée

et tout vous semblera évidence...



Après le libéralisme, et le socialisme,

d'Ormesson et son mythe errant

œil pour œil pour qui s'avise

les loups sont entrés dans Paris

Bah c'est la même, moi, j'ai vos dents

revenons à nos cochons

Hamlett et Omelette

Pourquoi cette pensée là ?

Autorisation ou Orient à Sion ?

ah ça ira ça ira et Israél sera.

saisissez , un algorithme triera.

Les montagnes, rien ne sert de gravir

pour contempler les océans

Regarder le soleil derrière les vents pires

Et connectez vous à vos vagues sentiments...

Liberté d'expression devient Libère à Sion

des données, des datas, sans commis Sion

Nos Algorithmes biochimiques sont périmés

Liberté de l'information, le dataïsme sera bientôt né .







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Homo Deus. Une brève histoire de l'avenir

L'Homo Sapiens est un drôle d'animal, cela ne fait guère de doute à la lecture des ouvrages de Yuval Noah Harari.

Le plus intelligent, ça c'est Homo Sapiens qui le dit.

Le plus envahissant, ça c'est Dame Nature qui le hurle.

Le plus mytho aussi, ça c'est Harari qui l'explique.



Des idées reçues sont démontées dans cet essai.

Que l'on vive dans un monde de moins en moins violent n'est pas ce que l'on entend le plus souvent, à titre d'exemple. Et pourtant, il y a de moins en moins de famines, de guerres, d'épidémies.

Que la religion soit en perte de vitesse fait aussi partie des idées généralement admises. Enfin en prenant religion au sens général de croire, parce que si l'homme se détache effectivement de plus en plus de croyances en une force cosmique surpuissante qui régimente la vie, il n'en reste pas moins soumis à la religion moderne dominante : l'humanisme. Où l'homme y est régi par ses émotions, sa sensibilité, ses sentiments. Suis ton coeur et tes ressentis est le crédo actuel, si ça et fait du bien, c'est que c'est bon pour toi. Ce qui laisserait entendre que l'homme est un individu, au sens d'in-divisible, libre de ses choix. Et pourtant, là aussi...



Des analyses riches et croisées de points de vue variés, même si essentiellement historique et scientifique. Mais il y est aussi question de philosophie, de spiritualité, de religion (ce n'est pas la même chose),.... L'on apprend plein de choses, dans des déploiements de réflexions limpides, le plus souvent passionnantes.



Un petit bémol cependant à mon goût, l'impression de redite par rapport à l'autre ouvrage (Sapiens, une brève histoire de l'humanité ) , du moins sur certains points : le rapport aux autres animaux, l'habitude chez l'homme de se raconter de grandes histoires pour coopérer. Mais le retour sur le passé dans les deux premières parties pour mieux décrypter l'avenir dans la dernière semblait nécessaire.

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21 leçons pour le XXIe siècle

Harari n'est pas un chercheur comme peut l'être par exemple Jared Diamond mais un vulgarisateur. Il excelle à compiler les données éparses pour proposer des fresques synthétiques accessibles au plus grand nombre. En prime il est très agréable à lire ce qui explique largement son succès. S'il peut parfois agacer, sur des sujets très bien maîtrisés par l'un ou l'autre, de par une approche semblant superficielle il faut bien reconnaître que c'est la loi du genre et qu'il est sinon impossible d'écrire une « brève histoire de l'humanité » ou « une brève histoire du futur » en quelques centaines de pages. Globalement je défie 99.9% des lecteurs attentifs de ressortir d'un de ces deux livres sans avoir appris quelque chose qui puisse donner matière à réflexion profonde.



Ce 3e livre tente de trouver une place entre les deux premiers à savoir développer plus spécialement les pistes selon lui les plus porteuses pour comprendre notre avenir proche. Il s'y trouve beaucoup de redites par rapport à « Homo Deus » et une vision rapide pourrait convaincre que c'est l'ouvrage de trop destiné à capitaliser un succès de librairie. Et pourtant…



Et pourtant, lorsque chacun s'inquiète de l'avenir proche les mots qui reviennent le plus souvent sont : terrorisme, nationalismes, guerres, conflits religieux et, depuis quelques années, le réchauffement climatique. Cet ouvrage aborde ces points mais tente aussi de les remettre dans une perspective durable qui amène à largement relativiser la plupart d'entre eux.



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Inversement qui se soucie pour l'instant du fait que 2017 a été un cinquantenaire décisif ? En effet en 1967 un ordinateur, pour la première fois, a réussi poussivement à battre un débutant dans un tournoi d'échecs. Quelques autres dates sont marquantes pour réfléchir aux évolutions de l'intelligence artificielle sur ce terrain :

• 1977 : commercialisation du premier jeu d'échecs électronique, avant tout apte à apprendre les rudiments du jeu aux enfants tant il était faible

• 1985 : premier super-ordinateur capable de battre un des mille meilleurs joueurs du monde

• 1989 : premier super-ordinateur capable de battre un des 500 meilleurs joueurs du monde (mais écrasé par le champion du monde lors d'un match)

• Il faut atteindre la toute fin du XXe siècle pour qu'un programme, dans des conditions contestables, batte de justesse le champion du monde (1997).

• Depuis le début du XXIe siècle les ordinateurs sont devenus invincibles par des hommes mais, point essentiel, en se basant sur les connaissances de ces derniers (ouvertures enregistrées, finales dans le même cas, évaluation des positions selon des critères définis par les programmeurs avec les meilleurs joueurs…) et en profitant d'une puissance de calcul sans cesse croissante. L'année dernière par exemple Stockfish 8 (le programme le plus fort) calculait la bagatelle de 70 millions de coups par seconde.

• 2017 marque un nouveau changement radical. En utilisant une approche différente, basée sur des réseaux neuronaux et une stratégie d'apprentissage par renforcement de type Monte-Carlo Google a réalisé un programme qui a laminé Stockfish 8 tout en ne calculant « que » 80 000 coups par seconde soit quand même près de 1000 fois moins. Sur les 100 parties finales jouées il n'en a simplement perdu aucune. Et comment a été obtenu ce résultat exceptionnel ? Tout « simplement » en jetant aux orties l'ensemble des connaissances millénaires accumulées par les hommes, en fournissant juste les règles au programme et en lui donnant 4 petites heures pour progresser en jouant exclusivement contre lui-même. Vous n'êtes comme moi que des êtres humains et je vous suggère donc de relire et de prendre le temps d'intégrer les significations de ce qui précède. Pendant ce temps je me replonge dans « Les robots » de Asimov, publié en France, d'amusante façon en 1967, et qui aurait dû nous préparer à ce tremblement de terre de magnitude supérieure à 10.



Naturellement ce qui est vrai aux échecs est exact ailleurs. Citons juste la même performance de ce programme au Go (réputé le défi ultime en terme de jeu pour une IA) et au Shogi mais aussi le triomphe d'une machine à Jeopardy en 2011 ou, plus troublant encore, l'étude réalisée en 2015 sur plus de 86 000 volontaires et qui montrait qu'une IA n'avait besoin que de 10 « like » pour mieux prévoir votre personnalité que vos collègues, de 70 pour vos amis, de 150 pour votre famille et qu'avec 300 like elle semblait mieux vous connaître que votre propre conjoint. Il y a deux ans Google avait indexé plus de 130 mille milliards de pages internet… et il est capable de façon à nos yeux instantanée de nous trouver l'information que nous recherchons, alors même que nous pouvons poser cette question avec une grande maladresse. Sans vouloir heurter les croyants à côté les miracles tels que la multiplication des pains me font plutôt sourire. le XXIe siècle est le premier où l'homme rencontre une autre intelligence que la sienne, mais elle ne vient pas de l'espace…



*



Au 19e siècle certains s'inquiétaient avant tout très sérieusement des risques de pénurie de charbon pour les industries, de la même façon aujourd'hui les communautés humaines se focalisent sur des soucis réels mais qui montrent le même aveuglement face à la lame de fond technologique qui pourrait bien nous submerger tous.



Harari nous pousse dans cet ouvrage à réfléchir, entre autre, aux conséquences pour chaque être humain d'une fusion possible voire plausible entre l'infotech et la biotech. Il nous prépare à un monde qui n'est pas celui de demain mais déjà celui d'aujourd'hui, où l'homme, qui a largement vu sa force physique rendue inutile par la mécanisation, pourrait en arriver au même point sur le plan de ses aptitudes intellectuelles. Il s'interroge sur les conséquences en termes d'inégalités, de démocratie, de liberté, de concentration des pouvoirs entre quelques mains… Il tente aussi de proposer des pistes destinées à nous permettre d'éviter les pires des scénarios. Je ne trouve pas que ce soit du temps perdu que de prendre connaissance de la synthèse de ses multiples recherches et réflexions.



*



Je vais terminer sur une (semi) boutade :



« Neuf algorithmes pour les hommes mortels destinés au trépas,

Un pour le Seigneur des Ténèbres sur son sombre trône,

Au pays de Mordor où s'étendent les ombres

Un Algorithme pour les gouverner tous

Un Algorithme pour les trouver

Un Algorithme pour les amener tous,

Et dans les ténèbres les lier »



Oups, Je vais vite chercher Vigo Mortensen ! Cela dit là aussi je vais devoir être vigilant puisque ces mêmes réseaux neuronaux permettent maintenant de substituer un visage à un autre de façon très convaincante sur des films (deepfakes entre autre).



Pensez, naturellement, à « liker »et mes amitiés à HAL 9000 (scénario terminé en 1967). de façon moins ironique je vous souhaite une bonne lecture de Harari en espérant, si c'est le cas, que vous y trouverez vous aussi un réel intérêt.



https://news.stanford.edu/news/2015/january/personality-computer-knows-011215.html

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Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

Qu’est ce qui peut faire qu’un essai sur l’histoire de l’humanité puisse rencontrer un tel succès planétaire? Bien sûr le fait que cette planète est justement colonisée et exploitée par l’espèce vedette de l’ouvrage. Parlez moi de moi, c’est tout ce qui m’intéresse. Mais ce n’est sans doute pas la seule raison, car les ouvrages historiques ou sociologiques sur le sujet ne manquent pas.

Une deuxième raison est la simplicité du style et le recours à des exemples incontestables : on est loin des ouvrages universitaires abscons qui vous excluent d’emblée du club fermé des happy fews familiers d’une terminologie ésotérique. On est dans le réel, dans les faits.



L’auteur a par ailleurs cet art de décaler le point de vue, de jeter un regard de côté sur des faits et des chiffres qui prennent une autre dimension. Et le lecteur de constater qu’en effet il s’est bercé d’illusions savamment insinuées par un formatage éducatif à grande échelle. A moins que ce nouvel éclairage ne soit lui-même un miroir aux alouettes. « La seule certitude que j’ai c’est d’être dans le doute » nous disait Pierre Desproges.



Doutons donc : des frontières, du système monétaire, du libéralisme et de tout ce que l’homo sapiens a mis en place en renonçant au nomadisme du chasseur-cueilleur. Nostalgie du temps où les humains vivent comme les oiseaux des champs qui « ne sèment ni ne moissonnent ». Tout le malheur du monde proviendrait de la spécialisation , de la création des « niches pour abrutis », à savoir les humains qui ne savent pas assurer leur propre subsistance par eux-même , sans dépendre d’un plus performant, au risque de devoir lui accorder toute leur confiance.





Pas de leçon de conduite, c’est plus un état des lieux, sur fond de menace diffuse. Car cette espèce est capable de tout détruire, les exemples abondent dans le passé et il n’est pas de jour où l’actualité ne nous fasse une piqûre de rappel quant aux dégâts que nous provoquons. Pis, elle semble bien être sur le chemin de sa propre destruction…à moins qu’Homo deus ne nous prouve-le contraire. Le second ouvrage de l’auteur est un incontournable quand on a apprécié comme je l’ai fait cet essai.


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

Ce livre m'a passionné, questionné et remis à l'endroit, en réduisant certaines de mes convictions à des a priori voire à des croyances. Une brève histoire de l'humanité de Yuval Noah Harari se conçoit comme un voyage dans le temps, au côté de l'Homo Sapiens, qui de petit animal peureux concentré sur un territoire restreint va se transformer en dominant sur toute la planète. Sur le chemin de son évolution : trois révolutions ! Une première cognitive, peut-être la plus importante, car elle le dotera de la capacité à coopérer, une facilité à socialiser qui lui permettra de grimper tout en haut de la pyramide des espèces.

La deuxième agricole verra l'émergence des civilisations et de tous les maux qui les ont accompagnés, la propriété privée, les guerres, le pouvoir, les maladies infectieuses, l'esclavage, la faim, la surpopulation, la souffrance animale… la dernière scientifique, le propulse dans les étoiles, lui fait tutoyer le mystère de la vie et des savoirs encore insaisissables, mais qui lui révèleront surement des univers multiples et des dimensions non ethnocentrées…

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Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

Quatre grandes parties dans ce livre :

- La révolution cognitive (environ 70 000 ans avant JC), où Sapiens invente le langage et commence à créer des concepts ("objets" imaginaires), et où les autres hommes (néandertaliens et autres) disparaissent.

- La révolution agricole (environ 15 000 ans avant JC) : de chasseur-cueilleur, Sapiens devient cultivateur et éleveur. Les petits groupes se réunissent en communautés de plusieurs centaines de personnes. Les premières atteintes à l'environnement apparaissent : sélection au sein des espèces élevées ou cultivées au détriment d'autres espèces.

- L'unification de l'humanité, qui se poursuit aujourd'hui. Elle se réalise autour de trois grands concepts : l'argent et les monnaies ; les empires (volonté d'expansion pour apporter du bien-être aux autres !) ; les religions (et aujourd'hui les idéologies).

- La révolution scientifique, puis industrielle, basée sur l'idée que le progrès est possible et qu'on doit investir dans la science et la recherche pour le mettre en oeuvre. Les changements s'accélèrent exponentiellement, au profit exclusif de l'homme (pas tous hélas) mais de plus en plus au détriment de la nature, jusqu'au remplacement de Sapiens par une nouvel espèce de sur-hommes ?



L'ouvrage présente la synthèse d'une somme considérable de connaissances historiques et scientifiques, notamment biologiques. Cette vulgarisation est très pédagogique et bien écrite, donc facile d'accès pour tous, à condition d'être un peu curieux. L'ensemble est présenté sans partis pris, à deux ou trois exceptions près. J'ai notamment noté :

- Une certaine nostalgie de temps passés mais récents, où la cellule familiale et les communautés restreintes (le "village") jouaient un rôle important dans la sécurisation de l'existence ;

- Une forme d'inquiétude quant à ce que peuvent nous préparer les apprentis-sorciers des biotechnologies, qui conduit l'auteur à forcer le trait sur les risques de ce que l'avenir nous prépare peut-être...

Reste que cet ouvrage est une très belle synthèse des connaissances sur l'évolution de l'humanité au cours des 70 000 dernières années, fort bien écrite, et donc accessible et recommandable à tous.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

A l'aube de l'humanité, les hommes ne représentaient sur la Terre qu'un petit nombre d'individus dont l'impact était quasiment nul.



Comment une espèce, l'Homo Sapiens, est-elle devenu en l'espace de 150 000 ans, l'espèce dominante de cette planète ?



C'est tout le sujet de ce livre qui s'interroge à la fois sur les raisons qui ont permis à l'Homo Sapiens de dépasser les autres espèces du genre, de dominer l'ensemble des animaux mais aussi d'avoir un véritable impact sur son environnement.



En partant de l'idée que l'Homo Sapiens est la seule espèce capable de croire en des choses imaginaires, Yuval Noah Harari nous entraîne sur la route de l'évolution en suivant les étapes qui ont progressivement portées l'homme actuel sur le toit du monde : de l'invention des Dieux, de l'argent, du capitalisme en passant par les révolutions agricoles ou industrielles jusqu'à l'analyse de la société d'aujourd'hui.



A mon avis :

Passionnant !!!



Une approche des origines de notre espèce jusqu'à aujourd'hui qui tente de donner des explications sur les tournants de l'évolution et les raisons de ses changements de cap.



Un livre particulièrement intéressant, parce qu'il parle de Nous et facile à lire malgré parfois des thèmes complexes mais qui sont exposés de façon simple.



Harari aborde donc des sujets transversaux de la préhistoire et de l'histoire des Hommes, sociologiquement, économiquement, historiquement, avec beaucoup de recul mais surtout avec une connaissance générale très étendue, qui lui permet de relier ces différents aspects et d'en donner une explication ludique.



Ce qui fait également l'intérêt de ce livre c'est la projection dans un futur plus ou moins proche des tournants que pourrait prendre cette aventure humaine, ou qu'elle est déjà en train de prendre.



Et puisque c'est exposé de façon claire et convaincante, cette interprétation est parfaitement recevable et crédible.



Un vrai plaisir à lire en tout cas.



Retrouvez d'autres avis sur d'autres lectures sur mon blog :

https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
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Homo Deus. Une brève histoire de l'avenir

Un essai qui fait froid dans le dos mais qui a le mérite de réveiller les consciences endormies.



L'homme ne s'arrête pas un fois lancé sur l'aventure du progrès.

Il peut triompher de la famine, des épidémies et de la guerre, il voudrait désormais accéder au bonheur suprême, à la divinité et à l'immortalité.

Et pour cela, il risque de se perdre dans cette société virtuelle qui guide ses pas. Bientôt ses décisions calquées sur la toile ne répondrons plus à son moi véritable, mais à une suite d’algorithmes devenus incontrôlables.



Un essai qui bouscule et choque parfois. On en perd le fil de nos pensées, qui d'ailleurs ne nous appartiennent peut-être pas vraiment, et on s'effraie de ne plus pouvoir donner de sens à la vie.



Après Homo sapiens une brève histoire de l'humanité, Yuval Noah Harari nous offre ici une vision d'un avenir possible, vertigineux et affolant, où l'homme troquerait sa philosophie humaniste contre un glacial dataïsme.



À lire pour que ces idées, clairement décortiquées, nous pénètrent et changent nos comportements, pour que nous restions à notre place de "chimpanzés améliorés", sans perdre notre boussole humaniste.



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Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

Il y va carrément Yuval Noah Harari : une histoire de l’humanité, rien de moins ! Vous ne serez pas étonné qu’avec un sujet pareil le livre fasse 500 pages en grand format, mais j’ajoute immédiatement que la lecture, elle, est on ne peut plus facile.



La question qui se pose immédiatement c’est comment traiter un sujet aussi vaste et rester d’une lecture aisée ? Le talent !

Mettez dans un même sac l’histoire de l’homo sapiens, la naissance de l’agriculture, le moment de la naissance de l’écriture, le lien entre sexe et guerre, le pourquoi des sociétés majoritairement dominées par les hommes, la place de l’argent dans l’évolution des sociétés, le capitalisme et la génétique, et j’en oublie !



Quelques exemples ?

« Si vous fourrez 10 000 chimpanzés dans le stade de Wembley ou les Chambres du Parlement, vous aurez le chaos. Mais si vous prenez 10 000 personnes qui ne se sont jamais rencontrées auparavant, elles peuvent coopérer et créer des choses étonnantes. » je sais pas vous mais moi ça me met en joie ...



J’ai été absolument sidérée par l’idée que l’invention de l’agriculture fut un mauvais virage dans le développement de l’humanité, il nous dit que hélas hélas nos cerveaux n’étaient pas du tout adaptés à ça « ils étaient adaptés à des tâches telles que grimper dans un arbre, cueillir des pommes, chasser un lapin ou chercher des champignons dans la forêt, Ils n’étaient pas adaptés à la pénibilité qu’implique le travail des champs, le fait de labourer, de récolter, d’apporter de l’eau, d’arracher les mauvaises herbes, ou d’autres choses de ce genre. »



Il affirme parfois des choses qui font sursauter : « Pendant des millénaires, les trois principaux problèmes de l’humanité ont toujours été les mêmes : la famine, le manque de nourriture, les épidémies, les fléaux et les guerres, dit-il. Bien sûr, nous ne les avons pas complètement éliminés ces 60 dernières années, mais dans ces trois catégories nous sommes maintenant dans la meilleure position depuis des années. »

Comment dire j’ai été à la fois bluffée, parfois agacée mais toujours intéressée, je vous recommande le chapitre sur la religion, sur le capitalisme, et les derniers qui font froid dans le dos sur la génétique ou le développement de la biotechnologie ( si si rappelez vous un vieux feuilleton télé qui devient réalité) et qui annonceraient la fin de Homo sapiens rien de moins à moins que la recherche de l’éternité soit couronnée de succès.

Notez que l’auteur est à la fois un vulgarisateur magnifique et un provocateur éclatant. Qu’il manie avec habileté les grands concepts, souvent pour s’en moquer avec un humour ravageur, il vous promène dans l’espace et le temps avec brio.

Le plaisir de lecture est fortement augmenté par la traduction d’un maître du genre : Pierre-Emmanuel Dauzat.




Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Homo Deus. Une brève histoire de l'avenir

Petit à petit, nous sommes entrés dans une nouvelle ère où nous n’hésitons pas à céder des parts de liberté, de notre indépendance et nos données personnelles et privées, pour pouvoir bénéficier de tout ce que peuvent nous apporter les nouvelles technologies. Et cela bouleversera – si ce n’est déjà le cas – l’organisation du Monde : nos sociétés autant que nos droits fondamentaux d’êtres humains. En tête de ce mouvement, citons les vecteurs et acteurs que sont Google, Facebook, la Silicon Valley et bien d’autres…



« Dans le passé, la censure opérait en bloquant le flux de l'information. Au XXIème siècle, elle opère en inondant la population d'informations non pertinentes. Nous ne savons précisément pas à quoi prêter attention, et passons notre temps à débattre de problèmes annexes. »



Yuval Noah Harari se propose avec Homo Deus : une brève histoire du futur, de nous livrer quelques clefs pour ne pas nous laisser sombrer dans cet océan de données. Il va déconstruire beaucoup de concepts, de réalités que la plupart d’entre nous considèrent comme acquis ou allant de soi : notre libre arbitre, l’humanisme, la démocratie, … puis nous aider à penser ce qu’implique la révolution technologique que nous vivons depuis si peu d’années au regard de l’humanité, et ce vers quoi elle peut nous mener.



« Toutes les prédictions qui parsèment ce livre ne sont rien de plus qu’une tentative pour aborder les dilemmes d’aujourd’hui et une invitation à changer le cours de l’avenir. »



Le grand mystère de la vie, de la connaissance et de l’intelligence fait place à une vérité implacable : Nous sommes tous des algorithmes. Et ceci est la clef ultime, non seulement de la compréhension, mais aussi du bond terrible que va faire l’humanité, vers ce nouvel ordre qui verra l’avènement d’Homo Deus (être humain augmenté qui aura su dompter les technologies à son profit). À moins que ce soit le contraire et que l’être humain connaisse le sort qu’il réserve actuellement aux animaux de consommation (parqués, toute volonté annihilée, en totale privation de liberté et sans aucune prise en compte des besoins physiologique et psychologique essentiels et vitaux), tenu par une main de fer et d’acier totalement indifférente à ce triste sort.



Si le développement technologique de « nos machines » les amène à ne plus être au service de l’humain et leur donne une totale indépendance et déconnexion de l’Homme, mais aussi du vivant, qu’aura-t-elle à faire, cette précieuse technologie, de parasites aussi destructeurs que nous ?



« Au début du XXIe siècle, le train du progrès sort à nouveau de la gare, et ce sera probablement le dernier train à quitter la gare Homo Sapiens. Ceux qui loupent le train n'auront jamais de seconde chance. Pour y trouver une place, il faut comprendre la technologie du XXIe siècle, et notamment les pouvoirs de la biotechnologie et des algorithmes informatiques. »



Si Sapiens : Une brève histoire de l'humanité m’avait sidérée et procurée une intense jubilation intellectuelle, force est de constater qu’Homo Deus est un cran en dessous. Ce qui ne veut pas dire qu’il m’a laissé indifférente, loin de là, mais l’effet de surprise n’était sans doute plus là. Et puis, j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs et redites qui ne permettent pas d’atteindre à ce rythme et cette fulgurance de la pensée que l’on trouve dans Sapiens.



Mais cela reste une lecture prenante et tellement intéressante que le maigre aperçu que je donne ci-dessus est loin d’être à la hauteur de tout ce que Yuval Noah Harari présente. La dernière partie m’a réellement captivée et j’aurais souhaité qu’elle soit bien plus importante. Il y a encore matière à de nombreux développements, interrogations et supputations sur notre futur proche.



« Sœurs et Frères humains, nous n’avons pas fini de trembler ! » versus « Réveillons-nous ! »
Lien : https://page39web.wordpress...
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