AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.53/5 (sur 18 notes)

Biographie :

Éditeur et essayiste, Yves Bonnardel travaille à des sujets aussi divers que l’esclavage des animaux, la domination masculine, l’institution de l’enfance, la discrimination nationale, le système pénal ou la Françafrique.
Critique de l’idée de nature, partisan d’un véritable universalisme, il est persuadé que les mouvements progressistes ne peuvent continuer à faire l’économie d’une profonde remise en cause des dominations qui structurent nos sociétés.

Ajouter des informations
Bibliographie de Yves Bonnardel   (5)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Dans le monde où nous vivons, tout ce qui n'a pas de pouvoir n'a pas d'existence. Les animaux non humains n'ont plus de pouvoir. Ils ne peuvent pas se révolter. Donc, dans le monde tel qu'il est organisé, leurs intérêts n'existent pas. Les faire exister est le combat des antispécistes.
Commenter  J’apprécie          220
pouvoir choisir à sa guise un lieu de vie qui nous soit propre est condition première à toute libération, autant pour les femmes que pour la jeunesse
Commenter  J’apprécie          60
Il ne tient qu’à nous de prendre le large et sentir dans notre vie souffler le vent des possibles… et écarquiller nos grands yeux sur l’infini
Commenter  J’apprécie          50
Il n'était guère besoin d'attendre Darwin pour savoir que les intérêts les plus fondamentaux des chimpanzés, des chiens, des baleines ou des lapins ne sont pas très différents des nôtres ; on n'a pas eu besoin des découvertes des éthologues du XXe siècle pour comprendre que les veaux et les poules n'aiment pas plus que nous qu'on les fasse prisonniers et qu'on les égorge.
Commenter  J’apprécie          40
De la même façon que les hommes avec la virilité, les humains ont à prouver qu'ils sont à la hauteur de leur humanité et doivent lui conserver son auréole de respectabilité, de majesté, de dignité, de sacralité. En tant qu'individus souverains, il ne faut par exemple pas se laisser « dominer », et surtout pas par son corps ou par ses émotions : le passage à l'âge adulte, à l'âge social de propriété de soi-même, se fait lorsqu'on est censé savoir réprimer ses décharges émotionnelles, contrôler ses mouvements corporels et ses sentiments, maîtriser les règles de la vie sociale, etc. (...)

À devoir se tenir en laisse ainsi en permanence, se gendarmer, devenir un être maîtrisé, policé, civilisé, humanisé, on en vient aussi à évaluer les autres en fonction de leur soumission aux mêmes impératifs. Au fil des derniers siècles, tous les humains progressivement définis par rapport à une norme d'humanité comme déments, bestiaux, bêtes, irresponsables ou immatures, se sont vus classés dans des lieux définis où leur « différence » devait être traitée de façon appropriée. Progressivement, l'humain normal (qui a intégré les normes d'humanité) s'est trouvé de plus en plus gêné face à l'idiot du village, au quidam délirant et à ses gestes impulsifs, face à celle qui parle « trop » fort, qui ne respecte pas les usages de table, qui dit « tu » au lieu de vouvoyer, qui n'a aucune pudeur, et ainsi de suite. Ces (mal)façons trahissent une imperfection de l'humanité et apparaissent inquiétantes et dégoûtantes. (...)

Nos sociétés humanistes restent ainsi foncièrement élitistes (capacitistes, validistes, normatives), même si elles ne l'assument plus ; si nous déclarons aujourd'hui très haut que tous les humains sont égaux, nous pensons tout de même très fort que l'intelligence, la raison, la responsabilité morale, la maîtrise de nos corps sont essentielles, puisque ce sont elles qui nous distinguent des autres animaux ; et qu'il y a une échelle des êtres qui place l'humanité tout en haut, mais qui du coup place tout de même certains humains un peu plus bas que d'autres...
Commenter  J’apprécie          20
Apprendre librement au lieu d’apprendre sous la contrainte dans des « prisons à mi-temps »
Commenter  J’apprécie          50
Ces sensations et émotions sont un atout dans la mesure où l'être concerné est mobile, où il peut se déplacer, se soustraire à un danger, se soigner. Elles cessent d'être globalement profitables lorsque ce n'est pas le cas : un animal blessé qui se met en sécurité continue néanmoins à éprouver la douleur due à sa blessure, parfois totalement en vain. Et, comme le montre l'existence d'individus qui ont un système nerveux déficient et ne perçoivent pas la douleur ou qui sont dans le coma ou décérébrés, les os se ressoudent, les plaies cicatrisent, le sang coagule, le système immunitaire agit en toute indépendance de la perception de la douleur : celle-ci n'offre aucun avantage à ce niveau, au contraire même, puisque chez les animaux, la sensation de douleur crée un stress qui, s'il ne peut se résoudre par une réaction consciente, se retourne contre l'organisme lui-même. Or, les plantes n'ont pas cette mobilité qu'ont la plupart des animaux ou bien, lorsque cette mobilité existe, elle reste insuffisante pour contrer une agression. Pourquoi alors auraient-elles acquis une conscience au cours des âges ? Et si malgré tout elles en avaient acquis une, pourquoi l'auraient-elle gardée ?

Nous savons clairement que certains animaux n'éprouvent aucune sensation, comme c'est par exemple le cas des éponges, constituées de deux couches différentes de cellules seulement, qui soit filtrent et digèrent les particules organiques en solution dans l'eau, soit forment un épiderme protecteur, et qui ne disposent pas de tissu nerveux. De même, de nombreux autres animaux marins non mobiles sont non sentients, comme c'est vraisemblablement le cas des huîtres ou des moules. Leur système nerveux très succinct suffit fort bien à rendre compte des mouvements réguliers des aspirations/expirations d'eau et des mouvements réflexes de refermer la coquille à la moindre pression exercée, sans qu'il y ait besoin de faire intervenir une forme de sentience. Certains animaux marins, en se fixant au cours de l'évolution sur des rochers, ont d'ailleurs perdu l'essentiel du système nerveux de leurs ancêtres mobiles. C'est que ressentir des sensations est un atout de privilégié dans la monde du vivant, un gain qui du point de vue de la sélection naturelle se paye cher et dont les avantages doivent compenser les inconvénients : le système nerveux des animaux constitue l'une de leurs principales dépenses énergétiques.

Ainsi, parce que les plantes ne possèdent rien qui ressemble un tant soit peu à un système nerveux, parce qu'on ne leur connaît rien qui ressemble non plus à un influx nerveux (qui transporte l'information à grande vitesse), parce qu'une sensibilité à la douleur et au plaisir vraisemblablement ne leur servirait à rien, et, peut-on même imaginer, nuirait à leur survie, je pense qu'elles sont « insensibles » et « muettes », vivantes mais néanmoins « inanimées ». Dit autrement : nous n'avons aucune raison sérieuse de penser qu'elles sont sentientes.

« Mais, me répondra-t-on, il est naïvement anthropomorphique de rechercher chez les plantes un système nerveux similaire au nôtre ou une conscience organisée comme la nôtre, et il n'est pas étonnant de ne rien trouver de tel ; mais cela n'implique pas l'inexistence d'une conscience "organisée autrement". » Ce que pourrait alors être une telle « conscience » devient hélas totalement indéfini, et rien ne nous dit donc en quoi cela resterait une conscience. Et si l'on ne sait strictement rien d'une telle conscience, alors on n'en sait effectivement rien, on n'en peut donc rien dire et autant ne point en parler.
Commenter  J’apprécie          10
La distinction entre personnes et choses, qui est au fond celle entre propriétaires et appropriés, réaffirme en permanence la différence abyssale entre humains et animaux.
Commenter  J’apprécie          40
Le spécisme est à l'espèce ce que le racisme et le sexisme sont respectivement à la race et au sexe : la volonté de ne pas prendre en compte, ou de moins prendre en compte, les intérêts de certains au bénéfice d’autres, en prétextant des différences, réelles ou imaginaires, mais toujours dépourvues_de lien logique avec ce qu’elles sont censées justifier.
Commenter  J’apprécie          30
il n’est possible de vivre « librement » qu’à la condition de ne pas dépendre d’une autre personne pour sa survie matérielle
Commenter  J’apprécie          40

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Yves Bonnardel (27)Voir plus

Quiz Voir plus

Jeu du vrai ou faux [44. Onomatopées animales]

1. Le son caractéristique des congénères réels de Woody Woodpecker est «pic! pic! pic!».

VRAI
FAUX

10 questions
54 lecteurs ont répondu
Thèmes : animaux , onomatopées , sons , bruitCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..