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Critiques de Éric Bohème (39)
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Le café du centre

Mehun-sur-Yèvre. Henri et Chantal tiennent le Café du Centre, dans lequel se retrouve assidûment une clientèle fidèle. Ici, tout le monde se connaît, et lorsque un inconnu va faire son apparition, tout le monde se retrouve sur le qui-vive. D’autant plus que cet homme pose des questions insistantes, en particulier sur tout ce qui concerne la période de l’Occupation et de la Seconde Guerre Mondiale. Henri ne tarde pas à le surnommer l’Inconnu et tout le monde semble méfiant.



C’est un bon roman empli de secrets que j’ai découvert ici. Par contre, attention, j’aime autant vous prévenir. Avant de débuter cette lecture, n’hésitez pas à noter sur une feuille le nom des divers personnages et leur fonction respective, sous peine de vous retrouver perdus à la longue, chose qui m’est, je l’avoue, arrivée à plus d’une reprise.



Ici, l’auteur va retranscrire à merveille l’ambiance propre aux petits villages, dans lesquels n’importe quel inconnu soulève tout de suite une vague de méfiance. J’ai beaucoup aimé cette peinture sociale que nous offre Éric.



L’Inconnu m’a intriguée tout au fil des pages, et ce n’est qu’à la toute fin que le lecteur découvrira sa véritable identité. Personnellement, je ne m’en suis pas doutée jusqu’au dénouement final et j’ai eu une véritable surprise.



Entre trahisons, amours contrariées et amitiés, le lecteur va suivre au fur et mesure l’évolution des personnages. J’ai souvent été très touchée mais également parfois ulcérée. L’auteur a réussi à me faire passer par une palette d’émotions.



La plume est tout en simplicité et authentique. J’ai trouvé que les dialogues étaient bien retranscrits et que le tout sonnait juste. Les pages ont défilé.



Un roman mettant en scène un village en reconstruction suite à la Seconde Guerre Mondiale, dans lequel tout le monde se connaît, et où l’arrivée d’un inconnu va tout chambouler.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Le café du centre

"Le passé se venge toujours quand on s'efforce de l'oublier"

Dans un petit village au fin fond du Berry il ne se passe pas grand chose. Peut- être encore quelques rares histoires de sorciers. Chacun se retrouve au café du Centre afin de commenter les dernières nouvelles, le concours de boules, les lotos, les fêtes de la rosière, bref rien de palpitant... Et bien détrompez vous ! Dans Les années 70 de curieux événements perturbent les habitants de cette petite bourgade du Cher qui se dérègle.

Un jour, un inconnu s'installe à l'hôtel durant plusieurs semaines. Chaque matin il vient lire son journal au café du centre. Il arrive de Paris ou de Lyon, c'est un homme jeune, distingué et aisé. "Il farfouille en tapinois" dans le passé des habitants. Il connaît l'histoire de chacun durant l'occupation allemande. Qui, grâce au marché noir a réalisé des profits illicites durant la guerre ? Qui a collaboré, qui a résisté ? Qui était du côté des tortionnaires et qui était martyrisé ? Pourquoi ce passé l'intéresse tant lui qui était trop jeune pour avoir vécu la guerre​ !​

Tout remonte à la surface et saute au visage des habitants. Henri le patron du café du Centre est très inquiet. Il s'est enrichi grâce au trafic de vin. Simple serveur, il a pu racheter l'entrepôt de Gustave, riche négociant en vins qui a été assassiné. Et d'ailleurs qui a tué Gustave? Cette question revient sans cesse.

Faites connaissance avec les nombreux personnages haut en couleurs du café. Chacun a son petit secret.

Surtout vous serez stupéfait par les conséquences de ces événements qui sont liés à des scandales bien plus importants qu'on ne l'aurait imaginé au début, et c'est là tout le talent de l'auteur. C'est vivant, parfois drôle, c'est prenant.. N'hésitez pas à pousser la porte du café du Centre.
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Le café du centre

L'histoire est belle, mais j'ai été très perturbée dans ma lecture par les descriptions poussives de l'environnement dans lequel évolue les personnages de ce roman. Me balader dans les rues de ce village pourquoi pas, mais j'ai été perdue dans les détails de l'auteur. Notamment le nom des rues, ruelles, places,... cela étant cet inconnu qui débarque dans un village où tout le monde se connaît et qui vient perturber, intriguer, interroger ... les villageois sur des événements du passé ne vous laisse pas indifférent. J'ai bien évidemment eu envie de comprendre les raisons de sa présence. Je n'ai pas été déçue par l'histoire. Quelques longueurs mais une belle histoire. Venez donc prendre place au café du centre...
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Le café du centre

Un jour, dans le café-restaurant d'Henri, entre un inconnu. Il va vite intriguer le commerçant ainsi que les villageois. Cet inconnu va commencer à poser des questions sur le rôle de chacun dans la seconde guerre mondiale. Il vient ici pour un but précis. Chacun tente de garder la face et Henri petit à petit tremble pour les secrets qu'enferment le village.

Un roman agréable, qui se lit bien mais pas vraiment original.

L'atmosphère est bien décrite et le lecteur sent la tension montée en même temps que les personnages.
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Le café du centre

Je suis mitigée sur ce livre. Bien aimé le début, l'ambiance petit village, bistrot avec les vieux qui tapent le carton, les blancs limés, les discours de comptoir... Mais très vite, j'ai trouvé l'écriture confuse, trop de détails, de références qui m'ont perdue. J'ai eu du mal à situer les personnages. Et puis l'intrigue traine en longueur. On comprend vite qui est l'Inconnu et pourquoi il est là..Mouais...
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Le café du centre

J'ai passé un bon moment de lecture dans la province du Berry (département du Cher) et plus précisément à Mehun-sur-Yèvre !

La trame policière de cette enquête régionale est bien tissée et on tourne rapidement les pages pour découvrir ce que l'Inconnu cherche à savoir.



Nous sommes dans les années 70, c.-à-d. les années Pompidou (juste avant Giscard). La France rurale est plutôt bien décrite, peut-être un peu "vintage" pour les plus jeunes qui n'ont pas connu les voitures Ami-8, les fêtes de la Rosière, l'arrivée du 1er supermarché, le bistrot (fréquenté principalement par les hommes), les jeunes filles amoureuses, la sortie de messe du dimanche matin (plutôt féminine), les tracteurs Vierzon et l'usine de porcelaine et son four haute température.

Et aussi le canal DE Berry (comme le comte) et non pas DU Berry comme le territoire !

Une confusion à éviter si vous ne voulez pas être considéré comme ignorant !



Voilà, le décor est planté. L'inconnu mène son enquête sur une tout autre période : celle de l'occupation allemande. Bizarrement, certains se sont enrichis pendant ces années de rationnement.

Alors "Qui a tué Gustave ?", l'ancien cafetier, dont Henri a repris le fonds de commerce ?

L'inconnu questionne et le lecteur découvre tous les protagonistes du village, soit une bonne trentaine de personnages (dont la liste se trouve à la fin de l'ouvrage). C'est une vraie mosaïque de portraits qui parfois peut lasser. D'autres, hélas, ne sont plus de ce monde, déportation, dénonciation, fuite ...



Le passé enfoui depuis 30 ans remonte à la surface… car rien n'est blanc comme neige, ici dans le Berry comme ailleurs sur le territoire français, pendant cette période difficile. Mon village en région Centre-Val de Loire n'a pas dérogé à cette règle et j'y ai retrouvé des histoires similaires qui se racontaient à voix basses !



Une belle découverte que je dois à Babelio et Éditions De Borée.
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Le café du centre

J'ai passé une partie de mon enfance dans un petit café de village dans les années 60. Aussi un voyageur qui pousse la porte, ça me parle. Il devient cible de curiosités, de méfiances. C'est l'Inconnu. En plus, il vient de la ville, est richement habillé, se comporte courtoisement tout en ayant des attitudes assez familières. Il pose des questions, semble connaître beaucoup de choses au sujet des habitants du village. Il suscite de l'agacement, ses questions sur la vie des uns et des autres pendant l'occupation dérangent. Il s'installe durablement, prend des habitudes. Le café du centre, tenu par Henri et Chantal, est au coeur des conjonctures, toutes plus fantaisistes ou dramatiques les unes que les autres. Revenir sur un passé chaotique pour tout le monde n'est pas facile. Chacun voudrait oublier. Personne n'est blanc-bleu. La politique des années Pompidou/Giscard va s'en mêler. L'intrigue est assez touffue mais reflète bien la période.

J'ai trouvé le tout facile à lire, très près de la réalité avec toutefois de longues énumérations dont il ne faudrait pas trop abuser.
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Le café du centre

Le Café du Centre, tenu par Henri et Chantal, est le coeur de la ville de Mehun-sur-Yèvre. Les murs enferment de nombreuses discussions, des négociations, des confessions. Beaucoup de décisions sont prises dans ce lieu ; le cafetier les connaît avant qu'elles ne soient officialisées. Sans prendre part aux débats, il aime analyser les divergences et les accords. Ses clients sont des habitués, aussi, l'entrée du voyageur, dans l'établissement, ne passe pas inaperçue. le premier regard qu'il lance à Henri déstabilise ce dernier : « Je me suis senti scruté comme si j'étais suspect. » (p. 17)







Celui qui est, immédiatement, surnommé l'Inconnu, s'installe dans le bourg. Son quotidien est rythmé de rituels, il pose des questions sur l'Occupation, lit la presse de cette époque et, tous les jours, il s'assoit à la même place dans le café d'Henri, à qui il adresse des propos sibyllins. Ce dernier cache mal son exaspération et sa fébrilité. L'Inconnu est entouré d'une aura de mystère. Pourquoi s'intéresse-t-il à des faits qui remontent à plus de vingt ans ?







Mehun-sur-Yèvre est en émoi. Les habitants se sentent jugés. Les héros sont morts sous la torture, les collaborateurs ont fui. Ceux qui restent sont ceux qui ont tenté de survivre et ils craignent que leurs secrets soient révélés. « Cette période nous dépassait, les événements qui nous sont tombés dessus nous ont rendu fous et aucun d'entre nous ne peut être totalement satisfait de sa conduite à cette époque. » (p. 232) Or, l'Inconnu semble déterminé à déterrer le passé et à l'examiner avec les yeux du présent. Son attitude et ses recherches délient les langues et provoquent des évènements dramatiques, mais aussi des rapprochements.







Le Café du Centre retrace la terrible période de l'Occupation. Eric Bohème confronte la perception de l'après-guerre à la réalité de ceux qui l'ont vécu. Il rappelle qu'il est dangereux de juger, avec le recul de l'Histoire, et qu'il est impossible d'entrevoir l'attitude qui aurait été la nôtre. L'intrigue est mystérieuse, car les intentions de l'Inconnu et les actes de chacun ne sont, réellement, dévoilés qu'à la fin. Des indices parsèment le récit, mais nous n'avons pas une vision d'ensemble. Cette manière de raconter nous confronte à nos préjugés, nos réactions premières et attise notre besoin de connaître tous les faits, pour ne pas juger et pour comprendre. Elle montre l'importance de soupeser les mots, de les placer dans leur contexte, elle rappelle leur pouvoir, ainsi que celui des silences. J'ai adoré être malmenée dans mes certitudes et mes réactions. J'ai aimé douter, espérer, m'inquiéter et me tromper. J'ai été captivée par les mystères, renforcés par les phrases à double sens.







Le café du Centre est un roman sensible sur la difficile reconstruction personnelle d'après-guerre, teintée de remords et de regrets. J'ai adoré.




Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Le café du centre

Bien intriguée en poussant les portes de ce café du Centre..

J' aime la période 39/45 dans les romans. L'occupation française est une période fascinante fortement alimentée par les récits de mes proches. L'exode, la résistance..

Et dans cette histoire il va justement en être question de la résistance, de la collaboration.

1970, un homme rapidement surnommé L' Inconnu arrive à Mehun sur Yèvre, va franchir les portes de ce café et se mettre à poser des questions, beaucoup de questions à Henri le patron et à tous les habitants susceptibles de le renseigner.

Vous vous doutez bien qu'il va gratter là où ça fait mal et des secrets qu'on espérait enfouis vont ressortir.



"Qui a tué Gustave ?" C'est la quête de cet inconnu.

Eric Bohème, l'auteur, m'a bien baladé dans les rues de ce village. Je les ai suivis, lui et l'inconnu car j'avais hâte de savoir. Leurs questions insidieuses ont fait que j'ai soupçonné des innocents, frôlé la vérité grâce à une lecture aisée, des chapitres courts qui nous permettent de pénétrer dans la vie des différents personnages. J'ai éprouvé un plaisir certain à cette lecture et en plus, immersion totale dans un petit village français en 1970. Mes douze ans. Super !

Je vous conseille vivement cette histoire. Réel plaisir de lecture.

Merci à Virginie de Centre France livres pour ce roman et surtout un grand Merci Eric pour m'avoir dédicacé ce roman (jolie surprise) et embarqué à votre suite dans ce village "moins paisible qu'il n' en a l'air".
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Le café du centre

Je l'avoue, j'ai vraiment, vraiment du mal à résister à ce genre de résumé... Je l'ai lu une fois, deux fois, et puis l'envie a été la plus forte : je voulais savoir !!

Et je n'ai pas été déçue... Le mystère est soigneusement entretenu, et si peu à peu les raisons de la présence de l'Inconnu se dévoilent, ce n'est qu'à la toute fin que le voile est complètement levé.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur, qui sait à la fois nous replonger dans la France de l'Occupation et dans celle des années 1970, durant laquelle se déroule cette histoire. On retrouve parfaitement l'atmosphère de ces années (j'en sais quelque chose ; je les ai vécues !!), et lorsque l'auteur évoque l'Occupation, il le fait sans angélisme ni manichéisme, en retraçant avec les mots d'Henri le cafetier ce qu'était la réalité de la vie sous la botte du Reich et les choix faits par les uns et les autres pour survivre. Il est facile de juger tranquillement assis dans son fauteuil, quand on n'a pas vécu une époque. En revanche, quand on est plongé dans le chaos et qu'on ne sait pas de quoi sera fait le lendemain, c'est moins facile... (on en reparle, du printemps 2020 ? Comment sera-t-il jugé dans 50 ans, quand des gens qui ne l'auront pas vécu en parleront ?).

Comme dirait un célèbre chanteur que vous reconnaîtrez tous :

"Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt

Sur les ruines d'un champ de bataille

Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens

Si j'avais été allemand ?"
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Décamper

La fuite m'intéresse depuis longtemps, c’est une thématique qui me touche particulièrement. Ça me parle. Très souvent, j’ai envie de me lever et de partir sans me retourner en changeant d’identité (chacun son truc 🤷). J’ai retrouvé dans chacune de ces nouvelles un élan semblable au mien. Que ce soit la fuite pure et simple de sa propre vie, la fuite d’un système jugé despotique ou comme moyen de se réinventer, beaucoup de facettes y sont abordées. Même la fuite d’eau. J’ai aimé les différents univers qu’on traverse durant notre lecture, des univers presque trop similaires au nôtre, des absurdes en passant par des univers propres à la science-fiction.

Bien sûr, certains thèmes et certaines plumes me touchent davantage que d’autres, mais dans l’ensemble ce recueil est vraiment réussi : il cerne bien la fuite et l'échappatoire qu’elle évoque. J’ai eu du plaisir à découvrir certains auteurs dont j’essaierai de lire d’autres livres car leur façon de traiter ce sujet m’a séduite.

Je remercie Babelio et les éditions Antidata que j’ai découvertes à cette occasion pour l’envoi de ce livre.
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Décamper

Livre reçu dans le cadre d'une opération "Masse critique" je tiens à remercier Babelio et Olivier des éditions Antidata.

J'avoue que je ne connaissais pas cette maison d'édition avant.

Apparemment, elle est spécialisée dans le recueil de nouvelles.

Décamper, ce n'est pas une seule histoire, mais 13 différentes, écrites par 13 personnes différentes.

Je ne vais pas faire ici 13 critiques différentes, mais je vais plutôt donner un avis général.

Tout d'abord, je dois féliciter les personnes qui sont responsable de la mise en page, car la présentation de chaque nouvelle et terriblement efficace et original, bravo.

Ensuite je dois dire que chaque auteur a sa vision de la fuite, car oui, ce sont peut être 13 nouvelles différentes, mais toutes axées autour du thème de la fuite.

On a différents styles, de la SF, de l'anticipation, du contemporain, du classique, etc...

Le point faible étant que l'on a pas le temps de s’habituer à une nouvelle, que c'est déjà la suivante.

Avec 13 nouvelles pour un peu plus de 200 pages, on a une moyenne de 15 pages par histoire.

C'est comme les courts métrages pour le cinéma.

Étant donné qu'il y a beaucoup de style différents, je n'ai pas plus aimé que ça une ou deux histoires.

Mais il s'agit évidemment plus du genre que de l'histoire elle même.

Mon avis général étant quand même très positif.

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Décamper

Edité chez Antidata, le petit volume est particulièrement attrayant, avec sa couverture dépliable aux couleurs acidulées. On a vraiment envie de le glisser dans sa poche et de l'emporter partout avec soi pour lire une des 13 nouvelles ici ou là.

Les textes sont très variés, mais ont en commun le thème de la fuite, au sens propre ou au sens figuré. Qui n'en a pas rêvé? A un moment difficile de sa vie, ou simplement lassé d'une routine peu satisfaisante. J'avoue y avoir cédé quelques fois. Un décrochage universitaire pour commencer, et je suis toujours en proie à de récurrents cauchemars où je parcours les couloirs de la Fac sans trouver la porte de sortie. Le narrateur de Stan Cuesta justement fait ce type de rêve alimenté par sa mauvaise conscience alors que lui a déserté son poste à la Maison de la Radio. La musique a gâché ma vie se place en "top three" de mon classement. Sans doute parce que la nouvelle renvoie aux années Pop club et Pollen de José Artur, marquantes pour ma génération qui est aussi celle de Stan Cuesta. Aussi pour son écriture pleine d'énergie et pour son humour, évidemment.

La fuite est savoureusement drôle dans la nouvelle de Jean-Luc Manet - critique musical rock'n'roll - Nigel, même si elle ne conduit pas plus loin que le café du coin. Le texte atteint un niveau comparable aux dialogues de Michel Audiard dans le film culte Un singe en hiver . Il comporte des envolées remarquables dignes du maître. A ce titre, je fais également entrer Nigel dans mon "top three".

Y figure aussi En Avant, de Guillaume Couty. Il a puisé son inspiration dans un sujet d'actualité, puisqu'il traite de la période Covid dont nous ne sommes toujours pas sortis. Mieux vaut en rire, et c'est ce que Guillaume Couty propose au lecteur.

Il y a enfin une nouvelle à part, incomparable à mon sens, c'est Golconde, last but not least ! Elle fait écho au film de Cédric Klapisch sorti juste avant l'an 2000 : Peut-être. Comme ce film, elle offre une ouverture merveilleuse vers un autre monde émergent du sable et auquel on accède par inadvertance. Elle nous invite à remettre en question toute notre existence. Et cela au moyen d'une très belle et envoûtante écriture.

Je remarque que mes textes favoris s'inscrivent dans le milieu musical, et sont écrits par des auteurs musiciens eux-mêmes ou qui baignent en tous cas dans la culture rock. J'en conclue donc que la fuite a plus de force et me touche particulièrement lorsqu'elle est portée par l'esprit rebelle des musiques actuelles. Vive le rock'n'roll ! Merci Antidata !
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Décamper

Douze échappées très variées et un écoulement ravageur : sous le signe de la fuite, le formidable nouveau recueil collectif de nouvelles des éditions Antidata.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/12/16/note-de-lecture-decamper-collectif/



Comment se relient entre elles treize nouvelles aussi catégoriquement ou subtilement différentes en apparence que celles mettant en scène un bucolique jardin aux délices où se rejouent en toute poésie et en toute horreur quelque Battle Royale ou Chasse du Comte Zaroff (Théo Castagné, « Le cimetière aux fleurs »), les glissements de temps s’opérant entre 1891, 1959 et 2015 à propos de certaine marche effectuée loin de l’autre (Pascale Pujol, « La randonnée »), le traitement ironique et soigneusement maximaliste des gestes barrières généralisés (Guillaume Couty, « En avant »), le mythe de la veste restant éternellement sur la chaise de bureau porté à sa puissance maximale, au cœur du milieu de la musique et de la radio, et en hommage à José Artur (Stan Cuesta, « La Musique a gâché ma vie »), la leçon d’empathie paradoxale et décalée fournie par un détour science-fictif appliqué aux exilés et réfugiés contemporains (Gabriel Berteaud, « Le deuxième recueil »), le détournement sauvage et tendre d’un rade la nuit pour y refaire le monde et actualiser le garçon de café sartrien (Jean-Luc Manet, « Nigel »), la réécriture malicieuse des jeunes années d’Arthur Rimbaud (Nathalie Barrié, « Semelles de vent »), la mise en résonance d’une célèbre chanson rock française devenant, au crible du grunge, comme le filtre et le miroir des modes en matière de musique actuelle (Nicolas Fert, « Un jour j’irai à New York »), l’appréhension d’un phénomène donné par les regards croisés pas nécessairement convergents et les mémoires indécidables ou carrément divergentes des autres (Jean-Yves Robichon, « Les témoins »), ou encore le détour par la science-fiction, à nouveau, pour rappeler la nécessité de la pause et de l’échappée comme la valeur métaphorique pure de tout récit (Maxime Herbault, « Golconde ») ? Sans oublier naturellement la cruauté tragique d’une prise au pied de la lettre de certaines injonctions apparemment si innocentes telles que « ouvrir bien en grand » (Claudie Gris, « Traversées »), le recours savamment incongru au moment d’absence de Tolstoï au stade enfin terminal de la lutte des classes (Laurent Dagord, « Astapovo ») ou enfin la mise en jeu de paille pourrie par l’humidité et de conséquences à gérer, mobilisant les souvenirs pas toujours reluisants de l’Occupation et de la Libération dans un petit village agricole (Éric Bohème, « Y’a eu comme une fuite »).



Placé sous le signe de la fuite (que seul le formidable mauvais élève Éric Bohème aura détourné de son sens ici le plus communément accepté, en lui offrant sa signification la plus hydraulique), « Décamper », le nouveau recueil collectif de nouvelles des éditions Antidata, publié en novembre 2021, nous rappelle, à l’image de ses désormais et heureusement nombreux prédécesseurs, « Ressacs » (la mer, en 2019), « Petit ailleurs » (la cabane, en 2017), « Parties communes » (les voisins, en 2016), « Terminus » (le dernier, en 2015), « Jusqu’ici tout va bien » (la phobie, en 2013), « Version originale » (le cinéma, en 2013), « Temps additionnel » (le football, en 2012), « Douze cordes » (la musique, en 2012), ou encore « CapharnaHome » (la maison, en 2010), à quel point est puissante la beauté intrinsèque de la forme littéraire courte et de son télescopage thématique à plusieurs créatrices et créateurs. Que l’on connaisse déjà les autrices et les auteurs, à travers leurs travaux dans de précédents recueils collectifs ou dans leurs œuvres individuelles (citons par exemple les « Sanguines« de Pascale Pujol, le « Haine 7« , le « Trottoirs« ou le « Aux fils du Calvaire« de Jean-Luc Manet, ou encore « Le Monico« d’Éric Bohème), ou que l’on ait la joie de les découvrir ici pour la première fois, c’est bien à la patience, à la détermination et au goût exigeant et toujours joueur de Gilles Marchand et d’Olivier Salaün, les deux co-éditeurs attentionnés d’Antidata, en plus d’être tous deux d’impressionnants écrivains (lire absolument « Une bouche sans personne« , « Un funambule sur le sable« , « Requiem pour une apache« et « Des mirages plein les poches« du premier cité, et « Il y a un trou dans votre CV« du deuxième), que l’on doit ce régal chaque fois renouvelé.
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Zone 4

Très bonne surprise que ce roman.

Le début laisse un peu perplexe. Ce roman aborde l'expatriation par le biais des relations sexuelles et amoureuses . L'entrée en matière est donc claire, et on pourrait s'attendre à un déballage d'aventure avec moultes description qui auraient pu finir par devenir lassantes. Une sorte de "50 nuances de noir" (ceci dit je n'ai jamais lu "Fiffy shades of grey"). Il n'en est presque rien et l'auteur nous évite tout ceci pour nous raconter par petites touches cette Afrique qu'il découvre ainsi. On découvre ce qui fait le charme de ce pays (les relations plus entières entre les gens, leur joie de vivre, de partager), on découvre la misère de ces filles obligées de vendre leurs corps, un corps qui sera bientôt trop vieux pour ce métier. Leurs sacrifices pour satisfaire les vieux blancs libidineux. Mais aussi les belles histoires d'amour qui naissent parfois. On sourit aux anecdotes qui se glissent dans le récit. On comprend la douleur des périodes d'instabilité politique. Toutes ces petites touches nous dessinent un tableau très détaillé de la vie en Côté d'Ivoire. Alors même si l'auteur nous dit que tous les personnages sont fictifs... on sait que Binétou, Hubertine et autres Angie existent bien... et qu'elles en ont du courage de survivre dans ces conditions dégradantes... et qu'elles ont une force hors du commun pour trouver le goût de continuer à essayer de tirer leur épingle du jeu.

Une très bonne lecture qui ne laisse pas indifférent.

Et une fin innatendue qui ne fait que confirmer l'envie de conseiller ce roman !
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Le Monico

Le Monico, tout un mystère.



Le Monico, écrit par Éric Bohème raconte l'histoire d'Arlette, et notamment ses nombreuses aventures dans les différentes gares de France, pleine de folie et de nouvelles rencontres. Nous remarquons directement l'amour que l'autre porte aux gares, "Si cela ne dépendait que de moi, je passerai toute ma vie dans les gares." nous dit-il dans la préface de son livre. En effet cet amour en devient même une obsession car elle envahi chaque chapitre du récit, en commençant par les noms des chapitres qui sont tous dans noms de gares " Bois-d ‘Oingt-Légny", "Lamure-sur-Azergues », "La clayette-Beaudemont" ou encore "Albigny-Neuville". Et les nombreux moments que notre personnage principal passe dedans.

Ce texte n’a que très riche de dialogue, nous n’avons en générale que la vision d’Arlette qui est la narratrice. Le texte est écrit d’un langage actuel mais soutenu mais est décalé par l’emploi de mots famillé « vachement chouette » , « truman pédé » ou encore « gros zob ».

La vie d’Arlette est assez complexe, en effet son petit ami, juju est interné en un centre psychiatrique. Leur passé reste assez flou, étant mentionné que quelque fois dans le livre et jamais expliqué, chose qui m’assez troublée.

J’ai trouvé tout de même ce livre très intéressant et abordant des thèmes originaux, l’aventure de gare en gare et les rencontre qu’elle y fait, une en particulier, via un graffiti dans les toilettes du train mais je vous laisse le découvrir de vous-même…

Enfant comme adulte je pense que ce livre vous plaira..

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Zone 4

J'ai lu "Zone 4" avec la curiosité empressée d'une adolescente qui aurait poussé la porte d'un monde d'autant plus attirant qu'il serait "interdit"

J'en garde au cœur un sentiment de délicieuse permissive liberté mais aussi celui de n'avoir pas "vécu".

Cette peinture sociale d'un milieu quelque peu en marge laisse néanmoins l'amère saveur d'une quête éperdue d'amour.

J'ai aimé l'écriture de Eric Bohème, une écriture au regard aiguisé sur ses semblables, parfois acide, parfois drôle, parfois touchant et toujours juste.

Un regard sur la complexité de l'humain dans ses fragilités et ses attentes...



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Le Monico

Comme on l’aime Le Monico ! Voici des échappées pétillantes qui enlacent le même rythme. Sans erreurs d’aiguillage, l’envolée prétend aux sourires, aux clins d’œil. Aux jeux savoureux d’une subtilité hors pair. Arlette est une jeune femme, narratrice de cette trame et l’on peut dire aussi : rame, voie de gare, humoristique et tendre comme du bon pain. Mais, attention ! ici règne l’atmosphère relevée, agréable d’une teneur cartographique aérienne. Arlette est en voyage, pas n’importe lequel. Elle est partie en quête de Juju, l’homme de sa vie, son amoureux, en direction de Saincaize. Telles des poupées gigognes, ces morceaux d’architecture s’emboîtent frénétiquement. Cette délicieuse constance est une torpeur en attitude souveraine. A l’aise, bien en assise dans ce train des plus paraboliques la lecture est une ode de tendresse et d’attention envers les images de la vie d’antan et de ce jour. « Assise à l’avant du premier wagon je suis accompagnée par des colombes qui font les malines en montrant qu’elles vont plus vite que le train ne roule. » Juju n’est pas seulement l’amoureux. Mais un otage de guerre qui n’a jamais pu atteindre Khartoum la capitale du Soudan. On a parfois la gorge serrée dans cette lecture où l’émotion est vive et fusionne d’emblée avec les paysages traversés aux couleurs sentimentales et existentialistes. Arlette n’est pas seule dans le train. Elle est en périple avec Robert qu’on imagine un adulte riche de savoirs et de réponses subites et justes. C’est le dictionnaire parabolique, le plan des routes et des destins. Ce trésor littéraire est salvateur. Les gares traversées en haute contemporanéité s’imprègnent d’un habitus révolu, celui d’avant. La nostalgie n’est pas triste, seulement consolante. Va-t-elle retrouver Juju ? « Dans le désert j’ai été seul avec mes geôliers durant neuf cent trente-six jours. » Dans Le Monico emblématique règne le summum qui ne fait pas vibrer les trains et n’incitent jamais à un arrêt sur image. Au contraire, s’élève ce que Eric Bohème modèle de plus majestueux, de plus durable, de plus sincère. Retrouver Juju, aller au bout de ses ressources, et s’accorder cette part de chance, de fusion avec un voyage des plus initiatiques et paysagés riches d’intériorité révélée. « Le Monico » est un lieu de retrouvailles, je ne dirai pas les gares visitées avant de trouver ce port d’attache. Lisez ce rayonnant, ce baume au cœur. Un récit qui fait du bien. Publié par Les majeures Editions Antidata .
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Le Monico

Je me suis lancée dans cette lecture en ne sachant qu'une chose: le voyage en train serait présent. Je ne savais pas trop quoi attendre de ce roman et j'ai été agréablement surprise. Eric Bohème a une jolie plume. L'idée de ce voyage dont on ne sait pas trop où il va nous mener en début de roman prend peu à peu forme pour nous offrir une belle fin. L'auteur fait beaucoup de référence à des trains anciens en les nommant précisément, ce qui ajoute du charme à l'histoire. Je recommande ce voyage à tous ceux qui ont besoin de s'évader un peu.
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Le Monico

Déjanté ! c’est ainsi que je qualifierais ce petit récit de moins de 100 pages si on déduit les illustrations.

Tout d’abord je tiens à remercier les éditions Antidata et Babelio qui m’ont envoyé ce livre dans le cadre de la « masse critique ».

C’est difficile de faire une critique sur un livre qui, à mon sens, est un recueil d’anecdotes mais pas un roman. Je l’ai lu deux fois pour essayer de trouver quoi écrire sur le texte.

Arlette, « l’héroïne du récit » vit multiples péripéties sur les voies ferrées du centre de la France autour de Vierzon. Elle aime voyager par le train, ça ne fait pas l’ombre d’un doute, elle connaît toutes les lignes de traverses, toutes les gares, tous les hôtels et bars PMU environnants. Son langage n’est pas recherché, ses mots sont parfois un peu « crus ».

Elle attend en permanence un SMS de Julu, son amoureux, victime d’une séquestration et qui est interné dans un établissement psychiatrique.

Elle énumère pêle-mêle les petits potins, ses rencontres (dont celle, un peu plus détaillée avec René-Georges), la vie de ses parents, sa vie de tous jours. Le récit manque d’ordre, j’avais l’impression de lire un brouillon avec des idées lancées au fur et à mesure des idées de l’auteur.

On passe du passé au présent sans grande transition, des anciens aux nouveaux trains et les arrêts et les lignes que l’on supprime.

Elle arrive enfin au Monico………….

L’écriture est directe, pas de grande recherche, quoique des mots de vocabulaire peu usités soient employés….

Bref, je viens d’aller voir les autres critiques et je trouve la mienne « bien plate », mais je n’ai pas grand-chose à ajouter. Je n’ai pas été emballée par ce récit (la quatrième de couverture était plus prometteuse).

Les illustrations quant à elles sont amusantes.

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