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EAN : 9782812927942
Editions De Borée (19/01/2023)
3.38/5   12 notes
Résumé :
Dans la ville de Mehun-sur-Yèvre à côté de Bourges, Henri, le patron et barman du Café-restaurant du Centre aime être le premier au courant des événements et discussions qui animent la ville. Un jour, un homme que personne ne connaît entre dans son café. Rapidement surnommé L'Inconnu, il s'installe et établit rapidement un rituel quotidien : il dort à l'hôtel, prend son petit-déjeuner dans un autre café, se balade puis vient dans celui d'Henri, s'assoit toujours à l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Bien intriguée en poussant les portes de ce café du Centre..
J' aime la période 39/45 dans les romans. L'occupation française est une période fascinante fortement alimentée par les récits de mes proches. L'exode, la résistance..
Et dans cette histoire il va justement en être question de la résistance, de la collaboration.
1970, un homme rapidement surnommé L' Inconnu arrive à Mehun sur Yèvre, va franchir les portes de ce café et se mettre à poser des questions, beaucoup de questions à Henri le patron et à tous les habitants susceptibles de le renseigner.
Vous vous doutez bien qu'il va gratter là où ça fait mal et des secrets qu'on espérait enfouis vont ressortir.

"Qui a tué Gustave ?" C'est la quête de cet inconnu.
Eric Bohème, l'auteur, m'a bien baladé dans les rues de ce village. Je les ai suivis, lui et l'inconnu car j'avais hâte de savoir. Leurs questions insidieuses ont fait que j'ai soupçonné des innocents, frôlé la vérité grâce à une lecture aisée, des chapitres courts qui nous permettent de pénétrer dans la vie des différents personnages. J'ai éprouvé un plaisir certain à cette lecture et en plus, immersion totale dans un petit village français en 1970. Mes douze ans. Super !
Je vous conseille vivement cette histoire. Réel plaisir de lecture.
Merci à Virginie de Centre France livres pour ce roman et surtout un grand Merci Eric pour m'avoir dédicacé ce roman (jolie surprise) et embarqué à votre suite dans ce village "moins paisible qu'il n' en a l'air".
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Mehun-sur-Yèvre. Henri et Chantal tiennent le Café du Centre, dans lequel se retrouve assidûment une clientèle fidèle. Ici, tout le monde se connaît, et lorsque un inconnu va faire son apparition, tout le monde se retrouve sur le qui-vive. D'autant plus que cet homme pose des questions insistantes, en particulier sur tout ce qui concerne la période de l'Occupation et de la Seconde Guerre Mondiale. Henri ne tarde pas à le surnommer l'Inconnu et tout le monde semble méfiant.

C'est un bon roman empli de secrets que j'ai découvert ici. Par contre, attention, j'aime autant vous prévenir. Avant de débuter cette lecture, n'hésitez pas à noter sur une feuille le nom des divers personnages et leur fonction respective, sous peine de vous retrouver perdus à la longue, chose qui m'est, je l'avoue, arrivée à plus d'une reprise.

Ici, l'auteur va retranscrire à merveille l'ambiance propre aux petits villages, dans lesquels n'importe quel inconnu soulève tout de suite une vague de méfiance. J'ai beaucoup aimé cette peinture sociale que nous offre Éric.

L'Inconnu m'a intriguée tout au fil des pages, et ce n'est qu'à la toute fin que le lecteur découvrira sa véritable identité. Personnellement, je ne m'en suis pas doutée jusqu'au dénouement final et j'ai eu une véritable surprise.

Entre trahisons, amours contrariées et amitiés, le lecteur va suivre au fur et mesure l'évolution des personnages. J'ai souvent été très touchée mais également parfois ulcérée. L'auteur a réussi à me faire passer par une palette d'émotions.

La plume est tout en simplicité et authentique. J'ai trouvé que les dialogues étaient bien retranscrits et que le tout sonnait juste. Les pages ont défilé.

Un roman mettant en scène un village en reconstruction suite à la Seconde Guerre Mondiale, dans lequel tout le monde se connaît, et où l'arrivée d'un inconnu va tout chambouler.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Le Café du Centre, tenu par Henri et Chantal, est le coeur de la ville de Mehun-sur-Yèvre. Les murs enferment de nombreuses discussions, des négociations, des confessions. Beaucoup de décisions sont prises dans ce lieu ; le cafetier les connaît avant qu'elles ne soient officialisées. Sans prendre part aux débats, il aime analyser les divergences et les accords. Ses clients sont des habitués, aussi, l'entrée du voyageur, dans l'établissement, ne passe pas inaperçue. le premier regard qu'il lance à Henri déstabilise ce dernier : « Je me suis senti scruté comme si j'étais suspect. » (p. 17)



Celui qui est, immédiatement, surnommé l'Inconnu, s'installe dans le bourg. Son quotidien est rythmé de rituels, il pose des questions sur l'Occupation, lit la presse de cette époque et, tous les jours, il s'assoit à la même place dans le café d'Henri, à qui il adresse des propos sibyllins. Ce dernier cache mal son exaspération et sa fébrilité. L'Inconnu est entouré d'une aura de mystère. Pourquoi s'intéresse-t-il à des faits qui remontent à plus de vingt ans ?



Mehun-sur-Yèvre est en émoi. Les habitants se sentent jugés. Les héros sont morts sous la torture, les collaborateurs ont fui. Ceux qui restent sont ceux qui ont tenté de survivre et ils craignent que leurs secrets soient révélés. « Cette période nous dépassait, les événements qui nous sont tombés dessus nous ont rendu fous et aucun d'entre nous ne peut être totalement satisfait de sa conduite à cette époque. » (p. 232) Or, l'Inconnu semble déterminé à déterrer le passé et à l'examiner avec les yeux du présent. Son attitude et ses recherches délient les langues et provoquent des évènements dramatiques, mais aussi des rapprochements.



Le Café du Centre retrace la terrible période de l'Occupation. Eric Bohème confronte la perception de l'après-guerre à la réalité de ceux qui l'ont vécu. Il rappelle qu'il est dangereux de juger, avec le recul de l'Histoire, et qu'il est impossible d'entrevoir l'attitude qui aurait été la nôtre. L'intrigue est mystérieuse, car les intentions de l'Inconnu et les actes de chacun ne sont, réellement, dévoilés qu'à la fin. Des indices parsèment le récit, mais nous n'avons pas une vision d'ensemble. Cette manière de raconter nous confronte à nos préjugés, nos réactions premières et attise notre besoin de connaître tous les faits, pour ne pas juger et pour comprendre. Elle montre l'importance de soupeser les mots, de les placer dans leur contexte, elle rappelle leur pouvoir, ainsi que celui des silences. J'ai adoré être malmenée dans mes certitudes et mes réactions. J'ai aimé douter, espérer, m'inquiéter et me tromper. J'ai été captivée par les mystères, renforcés par les phrases à double sens.



Le café du Centre est un roman sensible sur la difficile reconstruction personnelle d'après-guerre, teintée de remords et de regrets. J'ai adoré.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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J'ai passé un bon moment de lecture dans la province du Berry (département du Cher) et plus précisément à Mehun-sur-Yèvre !
La trame policière de cette enquête régionale est bien tissée et on tourne rapidement les pages pour découvrir ce que l'Inconnu cherche à savoir.

Nous sommes dans les années 70, c.-à-d. les années Pompidou (juste avant Giscard). La France rurale est plutôt bien décrite, peut-être un peu "vintage" pour les plus jeunes qui n'ont pas connu les voitures Ami-8, les fêtes de la Rosière, l'arrivée du 1er supermarché, le bistrot (fréquenté principalement par les hommes), les jeunes filles amoureuses, la sortie de messe du dimanche matin (plutôt féminine), les tracteurs Vierzon et l'usine de porcelaine et son four haute température.
Et aussi le canal DE Berry (comme le comte) et non pas DU Berry comme le territoire !
Une confusion à éviter si vous ne voulez pas être considéré comme ignorant !

Voilà, le décor est planté. L'inconnu mène son enquête sur une tout autre période : celle de l'occupation allemande. Bizarrement, certains se sont enrichis pendant ces années de rationnement.
Alors "Qui a tué Gustave ?", l'ancien cafetier, dont Henri a repris le fonds de commerce ?
L'inconnu questionne et le lecteur découvre tous les protagonistes du village, soit une bonne trentaine de personnages (dont la liste se trouve à la fin de l'ouvrage). C'est une vraie mosaïque de portraits qui parfois peut lasser. D'autres, hélas, ne sont plus de ce monde, déportation, dénonciation, fuite ...

Le passé enfoui depuis 30 ans remonte à la surface… car rien n'est blanc comme neige, ici dans le Berry comme ailleurs sur le territoire français, pendant cette période difficile. Mon village en région Centre-Val de Loire n'a pas dérogé à cette règle et j'y ai retrouvé des histoires similaires qui se racontaient à voix basses !

Une belle découverte que je dois à Babelio et Éditions De Borée.
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J'ai passé une partie de mon enfance dans un petit café de village dans les années 60. Aussi un voyageur qui pousse la porte, ça me parle. Il devient cible de curiosités, de méfiances. C'est l'Inconnu. En plus, il vient de la ville, est richement habillé, se comporte courtoisement tout en ayant des attitudes assez familières. Il pose des questions, semble connaître beaucoup de choses au sujet des habitants du village. Il suscite de l'agacement, ses questions sur la vie des uns et des autres pendant l'occupation dérangent. Il s'installe durablement, prend des habitudes. le café du centre, tenu par Henri et Chantal, est au coeur des conjonctures, toutes plus fantaisistes ou dramatiques les unes que les autres. Revenir sur un passé chaotique pour tout le monde n'est pas facile. Chacun voudrait oublier. Personne n'est blanc-bleu. La politique des années Pompidou/Giscard va s'en mêler. L'intrigue est assez touffue mais reflète bien la période.
J'ai trouvé le tout facile à lire, très près de la réalité avec toutefois de longues énumérations dont il ne faudrait pas trop abuser.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le vieil homme pencha la tête.
- Petit, tu demandes à savoir trop de choses. Des choses bien au-delà du bien et du mal, comme disait le philosophe.
Parce qu'il était devenu impossible, quelles que soient ses opinions, de se comporter de façon rationnelle ou même simplement honorable. Il n'y a rien de pire qu'une guerre civile. Rien. (p 277)
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Henri venait de comprendre ce qui le différenciait radicalement de l'Inconnu : ce dernier cherchait les bassesses d'un individu pour le mépriser, quand, pour Henri, ces faiblesses rapprochaient les êtres les uns avec les autres ; tous étant imparfaits, aucun n'était en mesure de juger autrui.
C'est l'imperfection de la race humaine qui autorise la vie en communauté, il en était convaincu. (p 152)
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