AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Gründ [corriger]

Les éditions Gründ ont été fondées en 1880 par Ernest Gründ. Spécialisée à l`origine dans les livres techniques sur les beaux-arts, la maison d`édition etait une librairie. C`est en 1920 que Ernest Gründ éditera son premier ouvrage. Par la suite, Michel Gründ développe les collections de la maison. En 1987 l`éditeur distribue en France la série Où est Charlie ?

Livres populaires voir plus


Dernières parutions


Collections de Gründ



Dernières critiques
Les Hauts de Hurle-Vent

J'ai lu Les Hauts de Hurlevent dans mon adolescence et, à l'époque, le roman m'avait laissé une impression mitigée : j'étais un peu lassée par la succession de drames et tournais les pages sans conviction.



Je voulais le relire en tant qu'adulte et je me félicite d'avoir pris cette décision : cette fois, je l'ai beaucoup aimé. Pendant les deux dernières décennies, j'ai développé un goût certain pour les histoires sombres et dramatiques, les sentiments violents, les personnages cruels, ce qui m'a permis d'apprécier le texte à sa juste valeur. Emily Brontë nous propose une galerie de personnages horrible (son Heathcliff n'est pas le seul démon de cette histoire) et une histoire de vengeance terrible, dans une ambiance spectrale.



Comme souvent dans les livres de l'époque, les personnages ont tendance à mourir pour tout et n'importe quoi (certains semblent mourir d'une crise de nerfs, ou de langueur...?), mais je pense que ça reflète assez bien les conditions de vie des siècles passées, qui devaient avoir leur lot de morts inexplicables ; au demeurant, ça n'a pas altéré le plaisir de ma lecture.
Commenter  J’apprécie          80
Les Hauts de Hurle-Vent

Il m'a fallu passer les premiers chapitres noirs et un peu rebutants pour découvrir toute la richesse et l'envergure de cette œuvre littéraire. En réalité, cette histoire tellement sombre et violente ne peut laisser indifférent même si j'ai eu parfois envie de refermer le livre pour claquer la porte au nez des personnages tous plus antipathiques les uns que les autres. Une histoire inoubliable, c'est certain !
Commenter  J’apprécie          50
Anna Karénine

La recherche du bonheur

Influencé par les adaptations au cinéma, j'ai très longtemps dédaigné le roman "Anna Karenine" de Tolstoï alors que j'aimais bien "Guerre et Paix" que j'avais lu dès l'adolescence.





C'est principalement dû au fait que le cinéma faisait toujours la part belle au personnage un peu sulfureux, très romanesque d'Anna Karenine, auquel je n'adhérais pas plus que ça. Evidemment, pour rentrer dans des longueurs raisonnables de film, le reste du roman était au mieux résumé, au pire ignoré.





Puis, il y a deux ou trois ans, pas plus, on m'a offert le roman. Pour conclure cette longue introduction, je dois avouer que je n'ai pas aimé le roman. Non, je l'ai simplement adoré.

J'en suis à ma deuxième relecture complète sans compter quelques relectures partielles (pour le plaisir).





D'abord, pour en rester à des généralités, Tolstoï a bien plus équilibré le poids du personnage d'Anna Karenine en lui opposant d'autres personnages très différents.



Un point important, et qui me semble être une clé de ce roman, c'est que Tolstoï parle d'un milieu qu'il connait parfaitement parce que c'est le sien : il est russe, il est un aristocrate, il est un gros propriétaire terrien et l'agriculture est une de ses passions. Il exècre les milieux citadins de Saint-Pétersbourg qu'il considère comme artificiels et se complait dans ses terres, en famille, dans une vie calme. J'ai lu que le personnage de Kitty était un mélange de sa femme Sonia et de sa belle-sœur.

Le héros principal du roman a pour nom Levine qui est un dérivé de son propre prénom Léon ou Lev.

La construction du roman interpelle quant à l'importance relative des couples "Kitty/Levine et Anna/VronskI dans l'esprit de Tolstoï

Le roman commence et finit par évoquer Levine et Kitty.

Dans la première moitié, ils sont des entités qui sont "indépendantes", dans la deuxième moitié, ils sont mariés.

A l'exacte moitié du livre, il y a la grande scène que j'appelle la "réconciliation de Kitty et de Levine". C'est le point d'orgue du roman, le sommet. C'est un passage que je lis lentement tellement il me comble.

Anna Karenine n'apparait qu'au bout d'une petite centaine de pages et disparait une petite centaine de pages avant la fin.





Encore une généralité, on retrouve les caractères des plus beaux héros de "Guerre et Paix", le prince André et le comte Pierre Bezoukhov dans le personnage de Levine. De même, on retrouve avec un immense plaisir Natacha Rostov en Kitty. On peut aussi dire que Hélène Bezoukhov (la première femme de Pierre) porte les prémices d'Anna Karenine, ce qui n'est pas vraiment flatteur pour cette dernière.

C'est dire à quel point les cinéastes, en faisant la part belle à Anna Karenine, ont faussé l'idée de base de Tolstoï. J'ai lu dans la préface du roman écrite par André Maurois, qu'on avait reproché à Tolstoï la place plus importante laissée au couple Kitty/Levine alors qu'on considérait que le sujet central était le drame d'Anna. En fait, pour Tolstoï, le sujet central est le contraste entre le "bonheur familial" et les "entrainements de la passion".





Mais revenons au personnage d'Anna Karenine. On pourrait en parler des heures de cette femme belle et brillante, épouse d'un haut fonctionnaire, mère d'un fils qui va être séduite par un officier russe beau, riche, ayant beaucoup d'entregent mais frivole, arrogant, joueur, immature. Au départ c'est un jeu, à la fin, un drame. Compte tenu de l'époque très corsetée de la société russe, elle est tombée dans un piège infernal où sa fierté (slave) lui empêche le retour en arrière qui, pourtant, est toujours resté possible. C'est en quelque sorte, une âme slave qui va vivre sa passion jusqu'au bout. Mais au bout de quoi ? A la fin, elle ne sait même plus si Vronski l'aime encore et se heurte aux regrets de ce dernier d'avoir laissé sa carrière militaire.





Le mari, Alexis Karenine, est un des beaux personnages du roman. On comprend qu'il est beaucoup plus âgé qu'Anna. Il est pétri de respectabilité mais il est touchant dans sa souffrance. C'est un homme cher à Tolstoï dans la mesure où c'est un homme d'action et de décision dans sa vie professionnelle et capable de pardon dans sa vie privée. C'est quelqu'un de profondément sincère.

On a déjà parlé de Levine qui est une copie conforme de Tolstoï. Comme Alexis Karenine, c'est un homme d'action, impliqué dans la vie avec ses paysans, capable de mettre la main à la patte et avec un objectif d'amélioration de la condition ouvrière. Il est en prise avec l'actualité et il est réjouissant de lire ses émois et débats sur les moyens de sortir de la féodalité. Mais c'est un grand timide et un grand tourmenté qui doute de lui-même et qui prend en pleine face un échec amoureux. C'est l'âme slave par excellence. Il est, lui aussi, fondamentalement sincère.





Finissons par Kitty, la citadine, jeune écervelée qui va regretter une décision qu'elle prend sans en mesurer l'enjeu. C'est une femme simple et douce qui brûle ses ailes par naïveté. Elle suivra un chemin initiatique lors de son séjour dans une station thermale et découvrira l'abnégation et la bonté. La conjonction des astres Kitty et Levine finira par avoir lieu apportant la construction d'un bonheur finalement pas très compliqué à trouver dans une vie de famille à la campagne. Kitty est aussi une personne d'une grande sincérité.





Bien d'autres personnages apportent leur pierre à l'avancement du roman et font l'objet de scènes d'émotion pure comme, par exemple, l'agonie du frère de Levine.





Pour conclure, Anna Karenine est un très grand et très puissant roman où les inoubliables personnages sont tous passionnants à suivre avec des moments extrêmement forts.

Le roman est une quête du bonheur. En juxtaposant différentes situations susceptibles d'y mener, Tolstoï nous propose une réponse possible sur les moyens d'y accéder.
Commenter  J’apprécie          90

{* *}