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Paris 2024: Une ville face à la violence olym..

Pétition pour que toutes les enquêtes Mediapart deviennent des livres aux éditions Divergence !!



Lecture édifiante qui donne des arguments plus que convaincants contre cette aberration que sont les jeux olympiques, peu importe où ils prennent place.



Aux Francilien·ne·s : nous sommes en train de subir l'arnaque de la décennie et c'est douloureux, surtout pour les banlieusard·e·s…

À plus large échelle, l'aisance avec laquelle les mafieux du COJOP et du CIO se servent dans les caisses de l'État… c'est délirant. Mais peu de points ne sont pas délirants dans cette affaire…



Sinon, point positif qui n'a rien à voir avec le propos du livre en soi : je commence enfin à me faire aux infimes marges de cette collection et je commence même à en apprécier la mise en page plus générale.
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La volonté de changer

En 2019, j'avais été conquis par l'essai d'Olivia Gazalé intitulé _Le mythe de la virilité_ (paru en 2017), car pour la première fois je m'exposais à une analyse féministe des ravages du sexisme (patriarcat ou virilisme ?) sur les hommes, outre que sur les femmes. Or je m'aperçois maintenant que bell hooks, théoricienne afro-féministe états-unienne traduite tardivement avec le concours du CNL par un éditeur plutôt éloigné du grand public, travaillait déjà sur le sujet depuis au moins les années 2000, peut-être même depuis la moitié des années 1980...

Le présent ouvrage, publié à l'origine en 2004, est un essai de vulgarisation sur la masculinité patriarcale, qui mêle la propre expérience familiale de l'autrice avec quelques références citées sans faire usage du protocole de la recherche scientifique (pas de bibliographie ni même de notes bibliographiques). En se posant d'emblée en opposition au féminisme « anti-hommes », hooks aborde diverses facettes du patriarcat, en insistant sur l'amputation du développement émotionnel qu'il provoque aux hommes : le patriarcat comme origine de la violence et des rapports inégalitaires, l'éducation patriarcale des garçons par leurs pères et leurs mères, la vie sexuelle inhibée et frustrante pour les deux sexes, le patriarcat et le travail, la patriarcat diffusé par les supports de la culture populaire et les médias. De plus, l'essai possède le grand mérite de proposer une alternative à la masculinité patriarcale, qui de ce fait cesse de paraître une fatalité (une malédiction), en fournissant les clés concrètes pour l'éducation des enfants à une masculinité féministe, à l'avantage de tous.tes. L'idée fondamentale est celle de « défendre l'intégrité des hommes » : le concept d'« intégrité » ayant le mérite de la polysémie – hommes intègres au sens éthique, et développement émotionnel et sentimental du garçon intégré au reste de sa personnalité.

Il va sans dire que le style très lisible et abordable du texte, qui accepte comme une évidence que les hommes aient intérêt à embrasser le féminisme en vue de la « guérison » de leur propre esprit, ainsi que l'évidence de l'avantage incontestable de l'abandon des relations de domination aussi bien entre les genres qu'entre les classes, possède des avantages et des inconvénients. Une lecture superficielle offre un sentiment d'adhésion facile et un certain optimisme quant à une réalisation des objectifs qui serait déjà bien avancée. Par contre, une lecture plus attentive met en exergue autant les spécificités (noire-)américaines qu'un parcours évolutif qui s'avère loin d'être linéaire et univoque dans d'autres contextes. En particulier, la plupart des analyses féministes ultérieures s'avère bien moins optimiste sur la tendance avérée à dépasser les inégalités de genre, ne serait-ce que formelles : inégalités de rémunération du travail, répartition des tâches ménagères, éducation non-patriarcale des enfants, mais aussi inclusion des hommes dans les luttes féministes... Dans ce contexte, le fait d'avoir intitulé le chapitre conclusif de l'essai « Aimer les hommes » relève d'excellentes intentions et d'une stratégie louable mais pour autant d'une certaine naïveté, surtout dans des contextes de forte prégnance des féminicides, d'impunité généralisée des violences sexuelles à l'encontre des femmes et de difficulté à simplement verbaliser celles dont sont victimes les enfants – ces aspects parmi les plus meurtriers du patriarcat n'étant pas du tout abordés dans l'ouvrage. (Cf. cit. d'excipit).
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