Éditions Héliotrope [corriger]

Sur le sable

Michèle Lesbre

Roman (11)

Sabine.Wespieser éditeur, 2009, 149p





Ce court roman est sous le signe de Modiano, avec des gens qui flottent, des choses qui s'en vont, un rythme plutôt lent, une mélancolie.

La narratrice, celle qui dit Je, a décidé de larguer les amarres alors qu'elle vient de rompre avec l'homme louche qu'elle a pris pour compagnon. Elle profitera de sa solitude pour lire tout Modiano. Une nuit, la dernière avant qu'elle rentre à Paris, elle se promène sur la plage et y rencontre un homme qui vient de brûler sa maison et lui demande de rester avec lui.

C'est un homme pas du tout modianesque, car il déballe sa vie dont un des moments-clés est la noyade de la jeune fille qui lui avait adressé la parole auparavant et lui avait recommandé de ne pas grandir trop vite. Sa mère à lui a connu un militaire qui a fait la guerre d'Algérie. Tandis qu'il lui raconte sa vie, elle songe à la sienne, à Bernier, l'homme avec qui elle a rompu, et à sa mère morte et affligée d'un Alzheimer. Il lui raconte aussi la femme qu'il a aimée, une Italienne, et elle, pense à un garçon italien qu'elle a connu et à l'attentat de Bologne qui a eu lieu à la fin de ce qu'on appelle les années de plomb.

La vie est passage et on cherche des traces qui s'effacent comme sur le sable. Où est le réel ? Où la fiction ? Quand se glisse-t-on à travers un roman ou dans l'atmosphère qui le constitue ? La vie est aussi mystère. Que savons-nous des êtres que nous fréquentons ?

Des citations de Modiano en italique essaiment le roman. le lecteur erre de citation en citation, s'arrête avec plaisir sur la minuscule place Furstenberg, voit surgir parfois comme un fantôme moulé dans un maillot noir. Finalement est-ce qu'on ne garde pas toujours un regard d'enfant sur ce qu'on traverse ?

J'ai beaucoup aimé le ton de ce livre.

Si vous avez des problèmes de voisinage, ce roman est écrit pour vous, Jacqueline, l’héroïne, va vous indiquer comment retrouver la sainte paix.





L'histoire se passe au Québec. Jacqueline, soixante-dix ans bien tassés, percluse d'arthrose, vit au milieu des bois. La maison surplombe la rivière et la maison de sa voisine Madeleine qui se trouve sur l’autre rive.

Il y a fort longtemps, elles étaient les meilleures amies du monde. Pour des raisons que vous comprendrez rapidement, depuis la mort du mari de Madeleine, puis celui de Jacqueline, les deux femmes ne s’adressent que très rarement la parole, se contentant d’un geste de politesse et cela dure depuis plus de vingt ans. Jacqueline tolère la présence de Madeleine, la surveille aussi, mais pour l’instant rien ne vient troubler le calme et la sérénité de ce lieu. Albin, son voisin des fins de semaine, retraité, loge dans une cabane prêtée par Madeleine, en échange de travaux sur la propriété. La semaine, il repart en ville.



Tout allait bien, autant que possible, jusqu’à ce matin où Madeleine n’a pas respecté ses rituels et traverse la rivière à la nage en interpellant Jacqueline. Elle l’informe de la vente de sa maison, en raison de problèmes de santé, et de son départ en maison médicalisée au printemps prochain. Jacqueline est bouleversée, pas pour la situation de Madeleine mais parce qu’elle n’a pas envie de voir des étrangers débarquer dans son coin de paradis. Qu'importe, l’automne commence à peine, Jacqueline va pouvoir réfléchir à un plan d’action.



Steve, charmant flic, va débarquer en plein hiver pour enquêter sur un trafic d’animaux et des disparitions inquiétantes. La tâche ne sera pas facile !



J’ai adoré le personnage de Jacqueline ! Persévérante, voire tenace, rien, ni personne ne l’arrête. Bon d’accord, je connais les conflits de voisinage et maintenant j’ai les astuces de Jacqueline. Il me reste à trouver le matériel.



Merci à Babelio, opération Masse critique mauvais genres et aux Éditions Héliotrope noir.

Je n’ai pas aimé le style d’écriture. Impossible pour moi de rentrer dans l’intrigue tellement le style est indigeste. Les phrases sont trop longues. On passe d’un personnage à l’autre sans transition. Il est rare que j’abandonne mais là, c’était trop pour moi. Dommage car l’intrigue me plaisait bien.