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L’Atalante [corriger]


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Des milliards de tapis de cheveux

Un tapis de cheveux, œuvre d’une finesse et d’une beauté inouïes, est la tâche de toute une vie des tisseurs.

Ceux-ci appartiennent à une caste très fermée. Chaque tisseur transmettra son savoir-faire à son unique fils, car il ne peut y en avoir qu’un, à qui il apprendra à construire la trame de son tapis, à nouer cheveu après cheveu, jour après jour, afin de réaliser avec une patience infinie, des douleurs infinies, le tapis de sa vie.

La matière première alimente le marché des épouses et concubines. Celles-ci sont choisies en fonction de la beauté de leur chevelure qui doit être longue, soyeuse, avoir une couleur particulière.

La vente de l’œuvre permettra de faire vivre toute la famille jusqu’à la finalisation du tapis de la génération suivante.

Que deviennent ces créations uniques et merveilleuses ?

Elles sont destinées à l’Empereur-Dieu qui règne sur cet univers (au sens strict). Rassemblées par des marchands, elles sont acheminées chaque année dans un port pour être expédiées par des navigateurs impériaux vers le Palais afin d’en orner les sols.

Au fil des chapitres on découvre l’organisation très rigide de cette société entièrement dévouée au culte de l’Empereur à l’origine de toute chose.

« Nous sommes au service de l’Empereur.

Sa parole est notre loi. Sa volonté est nôtre

Sa colère est terrible. Il ne pardonne pas, il punit.

Et sa vengeance est éternelle. »

Mais une rumeur vient gripper cette structure bien huilée : « L’Empereur aurait abdiqué ». Quelle hérésie !

Andréas Eschbach construit avec une habileté incroyable un récit stupéfiant.

Entrelaçant subtilement la trame des vies des protagonistes, il tisse à son tour une histoire de plus en plus intrigante, étonnante, qui livrera toutes les réponses aux questions que se pose le lecteur dans le dénouement final.

Exceptionnel !

Ce conte science-fictionnesque est époustouflant par son architecture globale mais aussi par la construction des personnages englués dans des croyances et des pratiques millénaires qui paraissent avoir un sens puisque chacun joue le rôle qui lui est dévolu jusqu’à ce qu’on comprenne à quel point la manipulation est machiavélique, à quel point le sort de la galaxie Gheera est cruel.

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Les Voyageurs, tome 2 : Libration

Un tome 2 très plaisant même si pas autant un coup de coeur que le tome 1. Il faut dire que je pensais lire la suite de l'Espace d'un an. Or, nous sommes plus dans une structure de "tomes compagnons". Il n'y a donc pas de suite pour les personnages que j'ai tant aimé dans le tome 1. Donc petite déception qui irrémédiablement joue sur ma note.



On suit la vie de Poivre et Lovelace, rencontrées toutes deux dans le tome 1. L'une a vécu une enfance difficile : enfant esclave, modifiée, qui a cherché à fuir sa condition. L'autre est une IA qui peine à se sentir à sa place dans son kit corporel. Toutes deux ont un point commun : celui de chercher une identité qui correspond à leurs aspirations, à leurs personnalités. Sortir de cette existence qu'on leur a imposé pour s'approprier réellement leur devenir.



L'histoire n'est pas sur la même temporalité. On suit Lovelace, aidée par Poivre dans sa nouvelle existence. Puis on suit le passé de Poivre lorsqu'elle essayait de survivre et de fuir sa planète.

L'alternance donne du rythme au récit. En dépit de cela, j'ai trouvé quelques longueurs au début de ce titre. Le temps que le cadre soit posé, que les enjeux se mettent en place.

Côté protagonistes, comme d'habitude Becky Chambers nous propose des personnages différents, ce qui ne manque pas d'apporter une richesse certaine à son univers. La relation Jane / Chouette est tout bonnement magnifique. En revanche, j'avoue avoir eu beaucoup de mal avec Sidra au début. Mais au final, on finit invariablement à s'attacher à tout ce petit monde et à être touché par la plume délicate, digne, magnifique de Becky Chambers.
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Méduse

Horripilances, Immondures, Avortonnes, Dévastations, Disgracieusetés,



Méduse est affreuse, une enfant monstre digne des contes des frères Grimm.



Répulvivités, Abhorrations, Accablances, Misères, Révoltances,



Ses yeux sont indicibles, elle ne peut être regardée.



Défigurations, Cauchemardesqueries, Épouvantes, Onanismités, Innommabilités,



Objet de moquerie de ses sœurs, de l'abjection de sa mère, elle est déposée comme un encombrant à l'Institut, ramassis d'enfants issus de moules cassés.



Rébarbativités, Menaces, Aridités, Vicieusetés, Affrosités, Turpitudes,



Son regard sera tenu bas, sa position réduite à une lessiveuse à genoux, pour ne prendre aucun risque.



Inavouabilités, Avilissances, Hagardures, Éhontitudes, Dégradances,



La tentation est bien grande de faire partie des protégées,



Ordurités, Terreurs, Afflictions, Agonies, Cyclones,



De servir les frivolités des bienfaiteurs, festoyant de la disponibilité des jeunes filles offertes,



Abjections, Délinquances, Calamités, Fatalités, Suppôtes,



Un conte dans lequel on aurait pu retrouver Hansel et Gretel,



Strabismités, Abominations, Voracités, Infections, Lamentabilités,



Jouant un jeu macabre d'humiliations regressives



Dévergondures, Courroucences, Déshonorances, Succubes, Furies, Ignoblesses, Grotesqueries, Cataclysmes, Harpies, Détestabilités, Ogressions, Lamies, Striges, Goules, Effroyabilités, Aversivités, Hydres, Concupiscences, Empuses, Grandes Faucheuses, Obscénités, Exécrations, Plaies d'Égypte, Adversités, Bestialités, Charnalités, Meurtrières, Cavalières de l'Apocalypse, Perditions, Horreurs, Pétrifiances...



Tout vaut mieux que de nommer ce qu'elle s'est toujours refusé à voir : son visage.



"A vrai dire, on ne se douterait jamais que les méduses sont venimeuses. Tu vois, même la beauté la plus ffragile peut être monstrueuse."



Un roman à la merveilleuse couverture hypnotique et au message initiatique : comment s'accepter et passer à l'âge adulte, quels que soient les regards et opinions. Martine Desjardins propose Méduse, adaptée autant à la littérature jeunesse qu'aux adultes férus de messages sous la toile. Un vrai bijou !!
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