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Abel dans la forêt profonde

Aron Tamasi, l’auteur de ce récit, est Issu d’une famille de paysans pauvres de Transylvanie, terre qui, au gré de l’histoire passa d’un État à un autre ; à cette date dans l’empire Austro-Hongrois. Il nait parmi une minorité hongroise, les Sicules, qui, après la première guerre mondiale devint roumaine.

Il part vivre aux Etats-Unis quelques années puis revient en Transylvanie et s’établit à Kolozsvár (Cluj en Roumanie), où il publie des nouvelles.

En 1944 il s’installe à Budapest où il poursuivra son œuvre.

Durant la période stalinienne, malgré une mise au ban des cercles officiels (abandon du réalisme critique) il continue d’écrire et avant son décès en 1966, il reçoit de nombreux prix du pouvoir communiste hongrois (Prix Kossuth, notamment)

Ce récit, (partie d’une trilogie) à base d’éléments autobiographiques et qui se déroule en Transylvanie, fait partie de la culture Hongroise.



Conduit par son père jusqu'à une petite cabane au bord de la forêt, Abel doit voler de ses propres ailes, devenir adulte en quelques mois.

Son chemin le mène à travers des expériences et des aventures humoristiques et tragiques : Chiens, brigands, gendarmes, gibier, propriétaires, moines : autant de personnages dont Abel doit s’accommoder, pour le meilleur et pour le pire.

Roman d’apprentissage donc : c’est ainsi qu’il se forge le caractère, dans la solitude coupée de rencontres brutales, étranges, cocasses.

Il est aussi la fresque d’un monde rural qui n’existe plus. Le paysage, impressionnant et terrifiant protège, autant qu’il menace,

Ce qui caractérise surtout ce récit c’est son style à la fois simple et foisonnant, s’inspirant des contes populaires.

Les dialogues, pleins d'humour, s'articulent autour des traits d'esprit et des jeux de mots, le sens de la répartie. Comme si le poids des situations ne pouvait s’évacuer que par une parole qui met tout à distance.

Ce type d’esprit n’est pas spécifique au peuple Sicule, on le rencontrait encore dans les années cinquante, en Bretagne rurale et en langue bretonne. Difficilement traduisible et incompréhensible aujourd’hui.

Malheur à qui ne voulait pas rentrer dans le jeu : étranger ou « snob », à tout le moins !

Roman d’apprentissage, certes, où malgré tout, le « louvoiement » et la ruse parait la meilleure solution.

Rusé et joyeux, Abel ne deviendra-t-il pas un homme politique ?

La seule leçon bien certaine est que l’homme est plus cruel que la nature.



On comprend, dès lors que ce texte fasse partie d’une certaine culture Hongroise, soit enseigné à l’école et adapté par son cinéma, célèbre en Hongrie où certains ne manquent pas de rappeler que la Transylvanie est une ancienne terre hongroise.

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