Le Monde à l`envers [corriger]

Nous partons cette fois-ci à Paris et plus particulièrement dans le 14ème arrondissement, un quartier au demeurant très agréable à fréquenter à condition de ne pas y croiser des meurtriers… Coline, quinze ans, se rend à l’hôtel de police, avenue du Maine, pour y avouer le meurtre de sa mère qu’elle accuse d’être à l’origine du suicide de son père. Le capitaine Giraudoux doute de cette version des faits et reste persuadé de l’innocence de la jeune fille. Flanqué de son adjoint, le lieutenant Dupré, les deux policiers vont passer au crible la vie du couple et leur proche environnement afin de découvrir le mobile du crime et confondre le véritable meurtrier.



Cette courte nouvelle est bien écrite, dans un scénario parfaitement imaginé. Tito Topin excelle dans l’art de maintenir le suspense au cœur d’un labyrinthe tortueux fait d’un dédale de mensonges, de non-dits, de tromperies et de faux-semblants, dans un récit palpitant, entretenant un flou artistique jusqu’à l’épilogue. Il n’y a aucune fioriture, pas de langue de bois dans le texte ; l’enquête est menée de main de maître, à la faveur d’une plume directe et acérée qui écorche au passage certains représentants de la force publique qui font passer leurs intérêts personnels avant ceux de la justice, mettant à mal leur respectabilité et leur intégrité professionnelle.



Les esquisses et les illustrations de Vincent Gravé viennent remarquablement agrémenter ce petit polar en faisant ressortir non seulement la beauté des personnages féminins que l’opacité des lieux et l’ambiance glauque environnant cette sordide affaire…