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Et Ta Main Fermera Mes Yeux...

Jean-Sébastien Bach. Qui ne le connaît pas ? Un homme qui vit musique. Respire musique. La nature est sa muse. Chaque moment est une note de musique. C’est un homme qui se questionne. Sur lui. Sur la musique, en général. L’auteur du Magnificat, musique baroque, se raconte dans un journal. Tout le monde connaît son histoire, me direz vous. Par le biais de l’auteur, le musicien va se raconter. A sa façon. Qui mieux que Bach pourrait parler de lui-même? Autour de lui, le monde est musique. C’est, du moins, ce qu’il ressent. Il réfléchit au moment avant la création. Avant que l’inspiration ne vienne à lui. Comment un luthérien a t-il pu devenir un si grand compositeur qui a traversé les siècles?



Jean-Sébastien Bach a la musique qui vibre dans chaque partie de son corps. Composer sa musique, touche par touche, en projetant la transformation d’une feuille, d’un bruit, est un art. Les mots sont poésie, musique, pour mieux nous expliquer la vie. Le bruit. La nature. L’humain. La religion transpire dans ses notes. Le livre est si bien écrit que l’auteur laisse la place au compositeur. Le lecteur est pris dans cette histoire et finit par être persuadé de lire les mémoires du musicien. Malgré son esprit qui s’évade, il reste prisonnier de son corps, en devers de lui. Sa vie est un kaléidoscope de bons et de mauvais moments qu’il retransmet scrupuleusement dans sa musique. Comment retranscrire, tels quels, tous les instants intenses d’une vie?



Avec l’âge, viennent les questions. Les doutes. Les souvenirs. Jean-Sébastien Bach, comme tout le monde, doit vivre avec un corps qui le limite de plus en plus dans la vie. L’auteur nous fait vivre intensément les pensées du musicien. Sa vie privée. Ses moments de grande force. De grande faiblesse. Comment peut-on entrer aussi profondément dans les pensées d’un homme? Comment peut-on imaginer aussi intensément son intimité avec la musique? L’auteur réussit tout doucement à s’effacer pour laisser la place, les mots, à Jean-Sébastien Bach. C’est ce qui fait la force des mots. La force de ce livre. L’intensité de ce récit. C’est une plume modeste, intimiste, pudique, qui nous raconte, plutôt, qui invite Bach à nous murmurer son histoire, son amour obsessionnel de la musique. A nous réciter ses poèmes. À nous fredonner ses musiques. Sublime.



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Les nouvelles sont bonnes

Que de douceur. Que de tendresse. Tous ces souvenirs qui ont fait de l’humain ce qu’il est. L’enfance se place dans une vie. Le souvenir peut faire un accroc dans les trames d’une vie. Pour l’un, les souvenirs d’enfance ne trouvent un écho que dans le gris de l’âge. Un souvenir d’une grande fragilité qu’il a fallu préserver face aux aléas de la vie. Il a fallu le chouchouter et l’interroger interminablement jusqu’au crépuscule de l’âge. Pour l’autre, un souvenir monstrueux, douloureux qui met la personne face à elle-même. Face à son vide intérieur. Face à ses renonciations. S’en sort-elle grandie? Pas vraiment. Mais les questions, les doutes, semblent sans réponse. Pourtant, elle reconnaît la violence de ses capitulations et les regrette. Des capitulations qui lui démontrent le vide de son existence.



Que faire quand les souvenirs se délitent, pièce par pièce, dans un abîme sans fond? Quand les êtres aimés se fondent dans un brouillard sans nom? Ce recueil nous susurre que l’homme est fait des souvenirs. Peu importe le rôle joué. Les mots se font délicats. Parfois tristes. Mais toujours avec des relents de déception qui touchent le lecteur au plus profond de son « Moi ». Les auteurs nous font traverser des souvenirs au parfum de détresse, de regrets, de rêves échoués. Ils nous disent que l’humain est l’aboutissement de son passé. Avec ou sans écueils. Que d’amour. Que de poésie. Que de force. Que de douloureuse tendresse. De messages murmurés ou criés à la face de l’humain, si fragile.



Le lecteur, au fil des récits, se promène d’un souvenir à l’autre. D’une histoire à l’autre. Discrètement. Sur la pointe des pieds. A la découverte de la spontanéité de chacun. Il apprécie la force des sentiments. La douceur et la diversité des ressentis. Les courts récits se font ritournelle et emportent le lecteur dans la magie, la richesse des souvenirs offerts. Ce qui fait de lui un intrus émerveillé, triste mais présent. Mais curieux. Ivre de vie. Face à ces mots qui sont vie, les auteurs nous invitent, discrètement, à faire de petites escapades, telle l’abeille qui butine un champ de fleurs. Et ce n’est que du pur bonheur de lire à travers les lignes du passé.
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Soutine et l'écolier bleu

La seconde guerre mondiale est en cours, avec son lot de rafles, de personnes enfermées dans le Vel d’hiv. Pourtant, Les allemands ne sont pas satisfaits. Ils recherchent fiévreusement une personne : Soutine, un peintre russe. Pourquoi ? Que lui veulent-ils ? Alors, ils ratissent tout Paris, vainement. Où est passé le peintre ? Mystère et boule de gomme. Toutes les polices de France sont sollicitées. Trouveront-ils Soutine et sa compagne ? D’ailleurs, est-il toujours en France? Ce qui est sûr, c’est que les allemands tiennent à le capturer.



Entre journal et missive, l’histoire de Soutine, sa vie, son exil attisent la curiosité du lecteur. Ce dernier découvre le portrait psychologique et physique du peintre. Ainsi que son art et sa manière de peindre. Comment vit-il son exil ? Cet exil a-t-il un impact sur son art ? C’est compter sans Marcel, jeune garçon espiègle et curieux de tout qui est le seul à le pousser hors de ses propres limites. Cette autobiographie romancée et mise en lumière par des tableaux du peintre. Nous découvrons ce dernier avec ses excentricités, ses bons comme ses mauvais côtés. Avare en paroles et en compliments. C’est un homme qui ne se laisse aller que face à la nature dont les couleurs le bouleverse.



Le peintre Soutine et sa compagne, dès les premiers bruits de la guerre, s’exilent en Touraine, au grand dam des allemands. Ces derniers cherchent à lui mettre la main dessus. Par tous les moyens. Ce récit est enrichi de quelques tableaux du maître. Des tableaux qui témoignent de son esprit torturé. Entre journal et courrier, l’auteur nous dépeint l’exil du peintre et les relations tenues avec des amis parisiens. Seul le petit Marcel arrive à le sortir de son silence habituel. Comment fait-il? C’est une autobiographie romancée qui nous fait vivre en pleine seconde guerre mondiale. Une guerre avec ses espions, ses rafles, sa résistance naissante, ses restrictions. Que va-t-il arriver à Soutine, peintre russe exilé en Touraine?
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