La conversion sous la contrainte des musulmans d?Espagne au christianisme s?étend sur un siècle, de la fin de la Reconquista à l?expulsion de quelque 300 000 morisques, descendants des convertis. Forgée sur le modèle médiéval de persécution des juifs, elle est perçue comme un échec par les contemporains.
Pourquoi avoir forcé les musulmans à recevoir le baptême alors qu?il était évident qu?ils n?avaient pas la foi dans le Christ ? Pourquoi avoir expulsé leurs descendants après tant d?efforts pour les faire rompre avec l?islam ?
En donnant la parole aux différents acteurs de cette histoire, morisques, grands seigneurs, inquisiteurs, théologiens et conseillers du roi, un éclairage neuf est porté sur un épisode douloureux pour les musulmans, tragique pour l?Espagne, et capital dans les relations entre l?Église et les non-chrétiens. Cet épisode est aujourd?hui une invitation à réfléchir sur l?usage de la contrainte en matière de foi.
La Méditerranée de Fernand Braudel constitue l'un des monuments de la tradition historique française. Cette thèse, fruit de plus de vingt ans de travail, a été rédigée essentiellement de mémoire, lorsque l'historien était retenu en captivité durant la Seconde Guerre mondiale.
S'inscrivant dans le renouvellement de l'histoire inauguré par Les Annales, l'ouvrage possède un double intérêt : le premier est de considérer cette vaste étendue d'eau comme un personnage historique à part entière, le second est d'utiliser une architecture temporelle originale.
L'auteur y distingue trois temps de l'histoire, auxquels il consacre à chacun un volume : la "longue durée" ou l'histoire quasi immobile des rapports de l'homme à son milieu géographique, l'histoire lente des grands rythmes économiques et sociaux, et enfin l'histoire événementielle au temps rapide de la guerre et de la politique.
Le livre se clôt à la fin du XVIe siècle, lorsque la Méditerranée connaît sa dernière heure de gloire et s'efface de la grande histoire au profit de l'Amérique et de l'Atlantique. --Hervé Mazurel
(POUR LA PREFACE)
Dans la philosophie antique, la vertu est un ensemble de quatre valeurs : le courage, la justice, la tempérance et la sagesse. En mettant face à face deux personnages, l'un chrétien l'autre musulman, Antonio de Villegas démontre que tous deux possèdent ces quatre qualités. (...) En puisant dans la pensée antique, Villegas tente d'établir un nouvel ordre, en dehors du champ religieux. Les valeurs qu'il propose n'excluent ni les chrétiens ni les musulmans car tous deux sont les héritiers de cette pensée gréco-romaine qui a ainsi l'avantage de réunir au lieu de diviser. (...) Dans cette optique L'Abencérage (1565) est un texte subversif car les valeurs qu'il promeut s'opposent de façon radicale au processus d'unification religieuse qui élimine la liberté de conscience, ainsi qu'à l'Inquisition qui use de la force pour parvenir à cette unité religieuse. Dans ce texte, Antonio de Villegas ose affirmer que la vertu est plus efficace que la coercition car il préserve la paix sociale ainsi que la stabilité du royaume. (extrait de la présentation)
1609-1610 : Philippe III d'Espagne et le duc de Lerma décident d'expulser les morisques de la Péninsule ibérique. Ces cinq cent mille hommes et femmes, nés en Andalousie, sont les descendants des populations musulmanes converties au christianisme plus d'un siècle auparavant, et, pour la plupart, travaillent sur les terres des Grands d'Espagne comme cultivateurs, jardiniers, artisans. Embarqués de force dans des navires loués aux Vénitiens, aux Génois et aux Français, les morisques sont envoyés malgré eux en Afrique du Nord, soupçonnés d'apostasie et de trahison. Cette trame historique est la toile de fond du nouveau roman de Michel del Castillo, où se côtoient les figures emblématiques de cet épisode tragique de l'histoire d'Espagne : celles du roi et de son favori, des représentants de l'armée, des Grands, de l'Eglise, mais aussi celles, plus juvéniles et plus humbles, de leurs victimes ou de leurs ennemis.Michel del Castillo livre un roman troublant dont les racines plongent dans cette Espagne qui lui est si chère et nous rappelle un épisode oublié qui fait écho à la sourde angoisse planant aujourd'hui sur l'Europe.
Espagne, XVIe siècle : un mystérieux tueur musulman s'en prend à l'Église catholique.
1584. Le prêtre de Belamar de la Sierra, un petit village d'Aragon à la frontière avec la France, est assassiné, son église profanée. Sur les murs : des inscriptions en arabe. Est-ce l'?uvre de celui qui se fait appeler le Rédempteur, dont tout le monde ignore l'identité, et qui a promis l'extermination de tous les chrétiens, avec la même violence que celle exercée sur les musulmans ? La plupart des habitants de la région sont en effet des morisques, convertis de force au catholicisme, et qui pratiquent encore l'islam en secret.
À la veille d'une visite royale, Bernardo de Mendoza, magistrat à Valladolid, soldat et humaniste, issu d'une famille juive, est chargé de l'enquête. Très vite, les tensions s'exacerbent entre les communautés, une véritable guerre de religion se profile. Et les meurtres continuent, toujours aussi inexplicables. Entre l'Inquisition et les extrémistes morisques et chrétiens, la tâche de Mendoza va se révéler ardue.
Historien et spécialiste des religions, Matthew Carr nous transporte dans un XVIe siècle d'un réalisme époustouflant. Sa connaissance des m?urs de l'époque, son sens de l'intrigue, son empathie pour ses personnages, font de ce plaidoyer pour la liberté une ?uvre inoubliable.
La Havane, 1622. Deux jeunes hommes embarquent sur un galion : un mystérieux aventurier anglais et un jeune Juif converti qui cache ses origines. Sur le galion voyage aussi une femme? A la recherche de la liberté, ils vont devenir flibustiers et être confrontés aux limites de cette liberté et à la cruauté. Poussé par les vents de l'imposture, leur navire aborde un univers d'énigmes, de naufrages, d'enlèvements, d'amours, de chagrins d'amour, d'amitié.
Hommage à Stevenson et à Conrad, un roman d'aventures brillant où tous les éléments romanesques se transforment avec légèreté en un monde d'idées et d'émotion.
En cette année 1568, tandis que l?Inquisition continue à soumettre de son talon de fer la vie politique, religieuse et culturelle des royaumes espagnols, dans les montagnes et les vallées des Alpujarras, au sud de la Péninsule, l?heure de la révolte a sonné.
Ecoeuré par les injustices, les expropriations et les humiliations, les musulmans se dressent contre l?oppresseur afin qu'on reconnaisse leurs droits civils et religieux.
Parmi eux, Hernando, dit « le nazaréen », né d?une Mauresque violée par un prêtre, qui rêve d?unir sa vie à celle de l?incandescente Fatima, est entraîné dans un combat redoutable qu?il fera sien et qui le forgera.
Après l?échec de l?insurrection, contraint de vivre avec sa famille une existence difficile, bravant le danger permanent, il va consacrer toutes ses forces et son intelligence à rendre à sa culture et à sa religion la dignité et le rôle qu?elles méritent.
Dans cette saga riche en péripéties et rebondissements, Ildefonso Falcones, comme pour La Cathédrale de la mer, traite de thèmes dont l?écho se prolonge aujourd?hui encore : le droit à la différence, la tolérance religieuse et la dignité des peuples.
Ce livre (le deuxième opus de Marie Devois dans la collection) est consacré à l'enquête menée autour du célèbre tableau disparu de Diego Velázquez L'Expulsion des Morisques. Cette formidable investigation, pleine de rebondissements, plonge le lecteur dans l'Espagne du Siècle d'Or mais déclenche également une série d'événements bien présents auxquels il faudra donner un sens : effractions, enlèvement, séquestration... et un meurtre commis voilà plus de dix ans.
À travers les vicissitudes d'un homme en lutte pour sauver sa maison convoitée par des promoteurs, et les détours de son histoire familiale qui remonte à l'inquisition espagnole, La Maison andalouse radiographie les maux de la société algérienne contemporaine, de ses origines au processus de dépossession de la mémoire à l'oeuvre aujourd'hui.