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Anne Plantagenet (Traducteur)
EAN : 9782221115404
880 pages
Robert Laffont (05/05/2011)
4.04/5   344 notes
Résumé :
1568. Si l'Espagne vit son âge d'or, ce n'est guère le cas de ses Maures - les musulmans sont expropriés, battus, humiliés par l'impitoyable Inquisition. La révolte gronde.

À Juviles, royaume de Grenade, un jeune muletier est entraîné dans la tourmente des affrontements à venir. Fils d'une musulmane violée et d'un prêtre aux yeux bleus, rejeté par les deux camps, Hernando le Nazaréen vivra la misère et la gloire, la guerre et les fastes de Cordoue, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (62) Voir plus Ajouter une critique
4,04

sur 344 notes
La mezquita de Cordoue... Un endroit qui m'a profondément touchée quand je l'ai visité, bien plus notamment que l'Alhambra de Grenade ou la ville de Séville. Un lieu à la croisée des chemins musulmans et chrétiens, puisque c'est une ancienne mosquée sur laquelle les Catholiques ont ensuite érigé une cathédrale. Et un point central de ce grand roman historique qui s'attache à la vie des Maures en Andalousie au XVIe siècle, entre insurrection, assimilation et cohabitation.

J'ai tendance à l'oublier dans ma vie quotidienne moderne, et les romans historiques me le rappellent à chaque fois : dans le passé, la religion avait un rôle capital, dans la vie publique comme dans la sphère privée. S'il est construit sur un ressort proche du très bon La Religion de Willocks, c'est-à-dire un héros à mi-chemin entre les cultures chrétienne et musulmane (ici maure), Les Révoltés de Cordoue tire son originalité et son intérêt du point de vue adopté : Hernando se sent résolument maure et musulman. Pour autant, il ne considère pas les chrétiens comme des ennemis absolus, il cherche plutôt à les comprendre, parfois à les aider, et constamment à vivre en harmonie avec eux, par des tentatives de syncrétisme, un mariage, des activités ou des amitiés. le propos est donc nuancé, montrant l'intolérance et les atrocités dans les 2 camps, mais aussi la grandeur d'âme de quelques individus. Très instructif aussi, sans aucun doute.

Ce qui aurait pu être un cours magistral sur l'histoire d'Andalousie, l'Islam des Maures ou leurs différentes actions clandestines devient une belle fresque sous la plume d'Ildefonso Falcones, avec des rencontres, des amours, des trahisons, des deuils, des souffrances, des apprentissages, des études. Bref un excellent roman historique, passionnant et intéressant.

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En randonnée en Espagne, j'ai été séduite par les paysages de la Sierra Nevada et par les villages blancs des Alpujarras. Ce roman de Ildefonso Falcones est arrivé à point pour me raconter leur histoire, celle de la culture d'al Andalus et des héritiers du royaume de Grenade.

À vrai dire, je connaissais peu de choses des Maures, selon des bribes de souvenirs de cours d'histoire, c'étaient les « méchants » et ils auraient été vaincus par un certain Charles Martel… En fait, le roman se passe huit siècles plus tard et commence à Juviles en 1568, à l'époque qui a suivi la Reconquista avec la révolte des Morisques et leur expulsion définitive.

C'est une période mouvementée, avec l'Inquisition et les guerres de religion, mais c'est aussi le cycle infernal de la cruauté qui crée un sentiment d'injustice qui appelle les victimes à la vengeance, celles-ci s'en prennent à des innocents qui deviennent vengeurs à leur tour, complétant une spirale guerrière destructrice.

Même si on sent parfois que l'auteur se passionne davantage pour l'Histoire que pour son histoire, l'écriture fluide, les personnages attachants permettent d'apprécier leurs aventures au long des quarante années et des 1075 pages (édition de poche).

Avec un intérêt pour la région comme point de départ, ma vision du roman n'est pas objective, mais je recommande l'ouvrage aux amateurs de fresques historiques.
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Hernando Ruiz ou Ibn-Hamid ? le nouveau-chrétien ou le musulman ?
Si vous voulez connaitre la réponse, lisez « Les Révoltés de Cordoue », et vous connaitrez tout, je dis bien tout, sur cette période sombre de la fin du 16e siècle en Espagne.

En effet...elle est bien loin l'époque bénie où chrétiens et Maures vivaient en concordance, s'appréciant les uns les autres et se découvrant dans le respect. La Reconquista est passée par là et un siècle après les Rois Catholiques, Philippe II veut éliminer toute trace de musulmans libres. La guerre des Alpujarras (les montagnes entourant Grenade et Cordoue) sera le théâtre d'atrocités, dans le chef des chrétiens comme des Maures. C'est vraiment à partir de la fin de cette guerre que les Musulmans seront brimés et finalement conduits à quitter l'Espagne de force.

Et pourtant...ce roman est un hymne à la fraternisation, à la recherche de lien entre 2 religions finalement pas si divergentes ! Et Hernando/Ibn Hamid se voudrait l'artisan de ce lien, lui qui a connu une vie mouvementée, dont la femme et les enfants ont été kidnappés, qui, de muletier, est devenu ouvrier tanneur obligé de descendre dans une fosse puante pour piétiner le fumier, et puis qui s'est retrouvé élevé au rang d'ami intime d'un Grand d'Espagne après s'être occupé des Ecuries royales, et j'en passe...
Toute sa vie, il a travaillé au rapprochement catholico-musulman, lui-même d'ailleurs est un pur produit métissé de ces 2 religions, puisque sa mère musulmane a été violée par un prêtre...Et il épousera, après une musulmane, une chrétienne pure souche.

Bref, je ne vais pas me mettre à raconter toute l'histoire tellement elle est riche (1077 pages !) mais je peux vous dire que la Mezquita de Cordoue en est un acteur principal, tout comme la famille d'Hernando et son uléma, le sage. Et n'oublions pas l'amour, magnifié par la sensualité mauresque!

Je n'ai qu'un souhait en refermant ce livre : me rendre à Cordoue et me plonger dans la splendeur de cette ville alliant subtilement le monde chrétien et le monde musulman, à l'image d'Hernando.
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Dans le dernier juif, Noah Gordon évoque la tragédie de l'expulsion des Juifs d'Espagne à la fin du XVe siècle. En sautant d'une critique à l'autre j'ai découvert Les révoltés de Cordoue.

Je ne connaissais pas l'histoire des Maures, chassés eux aussi d'Espagne un siècle après les Juifs, alors qu'ils vivaient avec les chrétiens depuis plusieurs siècles en Andalousie.
La révolte gronde. Les Maures sont de plus en plus oppressés par l'Inquisition, la cupidité et la haine. le cercle infernal de la vengeance est lancé.

Une grande fresque où se mêlent atrocité, amour, ignorance et haine. On construit des cathédrales qui gardent pourtant l'âme d'une mosquée. On prie le même Dieu, pourtant on se déchire. Et les femmes et les enfants dans tout cela font souvent l'objet de terribles injustices. Viols, esclavages… dans un camp comme dans l'autre.

Plus qu'une guerre de religion, c'est une guerre d'intolérance et de pouvoir. le pouvoir de la religion d'aimer ou d'anéantir, de tolérer ou de s'enrichir, d'accorder le pardon ou de se venger.

Un roman passionnant, à cheval entre deux peuples, deux façons d'être et de penser, deux croyances pas si différentes l'une de l'autre finalement. Elles pourraient bien s'accommoder, voir s'enrichir de leurs différences, si on ouvrait les yeux. En tout cas, au nom d'aucune croyance divine on ne devrait autoriser de tels massacres.

Une lecture qui donne envie de visiter l'Andalousie, si riche de toutes ces communautés qui ont foulé son sol, de retrouver les traces des Maures, des Juifs et des chrétiens de ces siècles passés, de donner raison à la tolérance en admirant la Mezquita de Cordoue.

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Comme cela avait été le cas avec Les cathédrales de la mer, j'ai beaucoup appris avec Les révoltés de Cordoue. C'est toute la tragédie des Maures du Sud de l'Espagne de 1560 à 1612 que nous livre Idefonso Falcones dont la richesse des connaissances ne fait aucun doute. Bien que très documenté en faits historiques,ce roman n'est à aucun moment rébarbatif car l'auteur a le don du romanesque et c'est avec passion que je me suis laissée entraînée dans cette grande aventure pendant plus de mille pages. Hernando Ruiz, Hamid ou le Nazaréen sont les trois noms du personnage principal et reflètent la complexité de son identité et le tiraillement de son histoire. Il porte en lui la chrétienté puisqu'il est né du viol de sa mère par un prêtre, il est profondément musulman par les croyances de son peuple. C'est l'archétype du héros un peu à la façon des personnage de Luca di Fulvio, assoiffé de liberté,de justice, meurtris par les épreuves, débordant de compassion et,bien sûr , amoureux éperdu ! Tous les autres personnages sont captivants,que ce soit ceux créés pour le roman ou les véritables hommes qui ont participés à L Histoire. Effectuant plusieurs métiers, occupant toutes les places, Hernando n'aura de cesse que de transmettre sa foi, ses valeurs malgré les interdits et les dangers liés à l'Inquisition. Mais c'est une belle âme et la victoire des musulmans n'est pas son unique dessein, il rêve de réconcilier les deux religions. Pour cela il devra mettre en oeuvre son intelligence, risquer sa vie et accepter la souffrance d'être longtemps considéré comme un traître. J'ai tout de suite été séduite par ce beau maure aux yeux bleus et tenue en haleine jusque la dernière page. le plaisir de parcourir à dos de mule ou de superbe étalon les ruelles de l'alpujarras ,de Grenade et de Séville a été le bonus du roman !
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi tout le monde m'appelle nazaréen,mère?
Avait il sangloté ,levant la tête d'entre ses genoux.
Aisha avait fermé les yeux devant les larmes de son fils.elle avait voulu les essuyer d'une caresse,mais Hernando avait détourné le visage.
Pourquoi? Avait-il insisté.
Aisha avait soupiré profondément ; puis elle avait hoché la tête et s'était accroupie sur la paille.
- D'accord tu es assez grand désormais, avait-elle cédé avec tristesse,comme si ce qu'elle allait dire lui coûtait un grand effort.Il faut que tu saches qu'il doito avoir quatorze ans , neuf mois avant ta naissance,le curé du village où je vivais quand j'étais petite dans l'Ajerquía d'Almeria m'a violée....
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Vous savez que l'arabe ,leur expliqua-t- il ensuite ,est la langue de tout le monde musulman ,ce qui nous unit,quels que soient notre origine ou l'endroit où nous vivons . a travers le Coran ,l'arabe a atteint la condition de langue divine,sacrée et sublime.
Vous devez apprendre à reciter en rythme ces sourates afin qu'elles résonnent a vos oreilles et aux oreilles de ceux qui vous écoutent . Je veux que les chretiens là-dedans -il désigna l'église-entendent de votre bouche cette musique céleste et soient convaincus qu'il n'y a pas d'autre Dieu que Dieu ,ni d'autre Prophète que Mahomet.Apprends-leur,conclut - il en s'adressant à Hernando.
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Les hommes poignardèrent le bénéficier et le prêtre. Un peu à l'écart, sur une petite terrasse, Hernando tressaillit lorsqu'il vit sa mère se diriger lentement vers don Martin, qui agonisait sur le sol. Que faisait-elle? Il sentit qu'Hamid lui passait un bras autour des épaules. Les femmes du village crièrent et poussèrent les hommes pour les obliger à s'éloigner des religieux. En silence, presque avec révérence, un Maure glissa un poignard dans la main d'Aisha. Hernando la vit se mettre à genoux au côté du prêtre, lever l'arme au dessus de sa tête et la planter avec force dans son coeur.
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- [...] En vérité, nous ne sommes rien de plus, semble-t-il, que des pestiférés : les chrétiens nous haïssent mortellement et nul dirigeant musulman n'a fait quoique ce soit pour nous aider. Nous sommes un peuple qui a toujours scruté l'horizon dans l'espoir d'apercevoir une armée, turque ou algérienne, mais celle-ci n'est jamais apparue.

Efraín fut tenté de discuter. Pestiférés ? Ses frères à lui l'avaient été, sans aucun doute, en Espagne et dans tous les royaumes européens. Inutile même de regarder à l'horizon : jamais personne ne vendrait en aide aux juifs. Mais il resta silencieux ; il n'était pas venu pour cela.
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Hernando et ses élèves improvisés virent les chretiens de Juviles quitter l'église,nus,claudiquant,malades pour beaucoup d'entre eux,les mains attachées dans le dos., en direction d'un camp voisin.Trainant les pieds près du curé et du bénéficier , Andrès,le sacristain tourna le visage vers Hernando,assis sur le plus gros morçeau de la cloche.Le jeune garcon soutint son regard jusqu'au moment où un Maure poussa violemment l'homme avec la crosse d'une arquebuse.Hernando sentit en partie le coup dans son propre dos."Ce n'est pas une mauvaise personne ",songea-t-il.Il s'était toujours bien comporté avec lui .
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