Un formidable conteur, ce patient explorateur/résurrecteur de psychologies mortes, cet artisan magicien nous laissa une Oeuvre d'une grande modestie et d'une pérennité exceptionnelle.
Pour son contemporain Ralph Waldo EMERSON : « la réputation de Nathaniel Hawthorne en tant qu'écrivain est un fait vraiment agréable, car son écriture n'est pas bonne à rien, et c'est un hommage à l'homme. ». Pour Henry JAMES, auteur d'un Essai sur ce pionnier de la Littérature américaine : « le plus beau chez Hawthorne, c'est qu'il aimait la plus profonde psychologie et que, à sa manière, il essayait de se familiariser avec elle. ».
Chacun de ses contes (une cinquantaine) comme chacun de ses romans (quatre furent achevés) dégage sa magie propre. Charmes ou enchantements d'une langue très personnelle, poétique, sinueuse et belle. Son style unique, aujourd'hui étrangement et injustement qualifié (par certains) de "suranné", "vieillot", "désuet" (etc. etc.) porte simplement les marques d'un beau classicisme et d'une profondeur sans pareilles... Sa science de la métaphore comme sa maîtrise de l'imagerie mentale projettent toujours leurs ombres inquiétantes sur nos murs. Force d'un "localisme" parfaitement universel, surprise de son "actualité" (ou inactualité perpétuelle) troublante ou poignante - témoignant de sa parfaite connaissance de l'âme humaine : ambivalence de nous-mêmes, qui ne changera guère... Il fut l'ami du poète Ralph Waldo EMERSON, du philosophe-ermite Henry David THOREAU et du romancier Hermann MELVILLE ; H.-P. LOVECRAFT l'admira pour les mystères de "The House of the Seven Gables" (1851), Wim WENDERS pour la poésie noire de "The Scarlet Letter" (1850)... Merci à vous, Monsieur HAWTHORNE, natif de Salem ! Par (ou malgré) votre modestie, votre Oeuvre - telle cette "Maison aux sept pignons" si patiemment construite - reste belle, maudite, familière et immortelle.