Beaucoup d’auteurs qui, à une époque, ont eu un succès mérité se sont trouvés au fil du temps, relégués au second rayon de nos bibliothèques, puis au troisième, quand ce n’est pas directement au grenier !
On les dit désuets, passés de mode, au style vieillot…
Prenez la peine de les relire, vous vous rendrez compte, qu’ils sont toujours actuels, et que leur style n’a pas vieilli mais au contraire pris de la patine, ce qui confère leur un charme réel.
Car figurez-vous que c’étaient de bons écrivains…
Aujourd’hui : Joseph Peyré (1892-1968)
Joseph Peyré (1892-1968) a été, comme Pierre Benoit et d’autres auteurs moins connus (Claude Farrère, Maurice Dekobra), un des pionniers du roman d’aventure « à la française », tel qu’on le concevait dans l’entre-deux-guerres. La particularité de cet auteur est d’écrire avec beaucoup de vérité sur des sujets qu’il connaît peu, ou bien qu’il ne maîtrise que par amis interposés. Ainsi Joseph Peyré s’est fait le chantre du désert (qu’il a très peu connu) grâce à son frère, médecin-méhariste. Pour écrire sur la haute montagne, il a pris sa documentation auprès de guides chevronnés. Enfin sur l’Espagne c’est sa propre expérience de proche voisin (il est né en Béarn) et sa très grande connaissance de l’âme espagnole, qui lui ont fait écrire les romans qui ont fait sa célébrité. Et pourtant, à le lire, on est certain d’avoir affaire à un professionnel du désert, à un spécialiste de la montagne, à un Espagnol de souche. Joseph Peyré se livre à fond dans ses romans : on le sent faire corps et âme avec le sable du désert, avec la paroi rocheuse des montagnes, ou avec la fièvre des arènes de Séville ou d’ailleurs. Fin analyste des caractères, il met sa plume souple, élégante et précise au service d’histoires où la passion joue un rôle primordial, et où la « couleur locale » ne sert pas seulement d décor, mais devient à elle seule un personnage : le désert, la montagne, l’Espagne…
Les dix romans que voici (trois « Sahara », quatre « Espagne », deux « Montagne » et un « Pays basque – Amérique ») vous donneront une idée assez juste, je crois, de l’univers de Joseph Peyré, auteur singulier et attachant.
« L’Escadron blanc » (1931)
« Croix du Sud » (1942)
« La Légende du goumier Saïd » (1950)
« Sang et lumières » (1935)
« L’homme de choc » (1936)
« Guadalquivir » (1952)
« Une fille de Saragosse » (1957)
« Matterhorn » (1939)
« Mont-Everest » (1942)
« Jean le Basque » (1953)