Esclave importé d'Afrique, objet brusquement plongé dans une société puritaine et rationaliste, le Noir n'a pas d'âme aux yeux des meilleurs chrétiens. Il s'en fait une en la chantant. "Le peuple du blues" est un témoignage et un essai. C'est le premier livre sur le jazz et le blues d'un écrivain noir qui fut hier l'un des dandys les plus en vue de Greenwich Village et qui est, par la plume et l'action, profondément engagé.
Cet ouvrage est un double reflet de l’Amérique de la première moitié du XXe siècle : c’est d’une part la parole noire à travers une centaine de textes de blues retranscrits et traduits et d’autre part la vision blanche des photographes qui ont sillonné les États-Unis dans les années trente et quarante.
Sous la bannière Gitanes Productions, un gros beau volume consacré à une galerie de héros du blues. L'ensemble aurait pu être sponsorisé par une marque de whisky car le blues ne fut jamais une musique convenable, plutôt une manière de s'envoyer en l'air à la barbe des censeurs.
Par-delà le blues, cet ouvrage vise à réhabiliter tous les genres issus de la poésie ou de la littérature orale, dans un monde où l'oralité a depuis longtemps perdu sa prééminence face à l'écriture. L'étude des faits de culture oraux est une branche non négligeable du savoir qui a permis la connaissance et la compréhension de nombreux groupes ethniques ou culturels. Et, de même que dans certaines traditions populaires les mythes sont appréhendés comme des histoires vraies, le blues, lui, peut être considéré comme la véritable histoire du peuple noir américain.
Simple port fluvial du Nouveau Monde, Memphis s'est pourtant inscrite au cours du XXe siècle sur l'atlas des grandes capitales culturelles. La musique jaillie de la ville du coton a profondément et pour longtemps marqué les musiciens du monde entier : les œuvres de B.B. King, Memphis Slim, Elvis Presley, Carl Perkins, Otis Redding, Aretha Franklin ou Al Green figurent d'ores et déjà au patrimoine de l'humanité. Avec humour et inspiration, Jean-Jacques Milteau et Sebastian Danchin tracent un portrait haut en couleurs de Memphis à travers l'histoire des trois genres musicaux dont elle a été le berceau. Le blues des champs de coton qui s'épanouit dans les bouges et les tripots de Beale Street ; le rock 'n' roll d'Elvis Presley, champion blanc du rhythm & blues noir ; la musique soul enfin qui continue d'affecter notre quotidien.
Au cœur des musiques négro-américaines dont l'influence s'est exercée de façon capitale sur toutes les formes musicales du XXe siècle, il y a le blues. Chanté ou instrumental, le blues prend sa source dans un "mix" savant d'héritage africain et de spiritualité protestante. Son itinéraire, que Paul Oliver retrace ici, est celui d'une véritable épopée sociologique, ethnologique et pour finir, musicale.
Un nouveau siècle commence, et le blues tient plus que jamais le haut du pavé ! Si le fond n'a pas changé, la forme, elle, évolue. Vagabonds des routes, aventuriers, escrocs, assassins parfois... Le blues a toujours attiré les mauvais garçons qui rêvent de s'enfuir avec leur guitare le long des routes et de vivre comme François Villon. John Lee Hooker, B.B. King, Big Mama Thornton, Eric Clapton, Patrick Verbeke... Des abattoirs de Chicago aux bluesmen du Vieux Continent, Stéphane Koechlin retrace, à travers une série de portraits hauts en couleurs, cette formidable saga du blues.
En traduisant "The Land Where The Blues Began" d'Alan Lomax l'éditeur Les Fondeurs De Briques nous permet avec "Le pays où naquit le blues" d'accéder enfin aux mémoires du plus grand collecteur et ethnomusicologue de la culture noire américaine.
Collecteur, folkloriste, anthropologue, chercheur, homme de radio, écrivain, producteur, chanteur et guitariste, Alan Lomax (1915-2002) a travaillé dans le monde entier. Ses enregistrements et ses écrits sont autant de témoignages et de traces des cultures populaires des Etats-Unis, des Caraïbes ou de l'Europe.