L'inquiétante survenue du double dans le roman nous renvoie à ce quelque chose d'étranger en nous, que nous ne reconnaissons pas comme étant nôtre. C'est une source de bien des cauchemars littéraires, des plus appréciables.
Il n'est définitivement pas possible de créer une liste sur les doubles romanesques sans y adjoindre le sulfureux Portrait de Dorian Gray, par Oscar Wilde.
Un professeur d'histoire sans étoffe se découvre un double parfait dans un film sans importance, dans un roman du grand José Saramago, à la fois cruel et très drôle. Quoi ? Encore du Saramago ? Eh ! oui, j'avoue, je suis une inconditionnelle.
Un jeune italien est capturé par des pirates turcs et vendu comme esclave à un savant qui lui ressemble parfaitement. Ce dernier, mis en péril de mort en raison de la présentation ratée d'une invention devant le sultan, usurpe l'identité de son esclave afin de s'échapper. Une histoire sur les limites très flottantes de l'identité, servie par la plume géniale de Orhan Pamuk, un auteur turc prix Nobel de littérature en 2006.
Un autre grand classique sur le thème du double, où un fonctionnaire médiocre se retrouve confronté à l'apparition d'un homme qui tente de le supplanter.
Trois romans de Paul Auster : Cité de verre, où Quinn, un auteur de polars, est pris pour un détective privé du nom de Paul Auster. Revenants, où des personnages sans nom effectuent des tâches sans signification. Et enfin, la chambre dérobée, où le narrateur usurpe l'identité d'un ami qui lui confie ses manuscrits avant de disparaître.