HLM : Aaaaah les joies de la vie en communauté dans le respect et l'amour de son prochain !
Binet ne pouvait pas passer à coté du sujet traitant de la vie trépidante du beauf en milieu urbain ! Alors imaginez un troupeau de Deschiens devant cohabiter pour l'exécrable mais surtout pour le pire !
Un dessin toujours minimaliste croquant délicieusement les petits travers de nos contemporains par le biais de tableaux tous plus réalistes les uns que les autres . du joyeux mélomane , roi de la perceuse à percussion de 1200 W , apres 22h , au gentil démarcheur ne manquant jamais de vous importuner alors que vous etes systématiquement :
1- sous la douche
2 - au téléphone
3- sur le trone poussant férocement , le visage congestionné par l'effort titanesque puis décomposé à la vue de la seule et unique petite feuille de PQ restante , aussi fine que la cloison qui ne vous épargne jamais rien des prouesses vocales journalieres de votre délicieuse mais un tantinet crispante voisine nymphomane...
4 – occupés à sortir du four ce délicieux roti de porc mayo/chantilly/béchamel amoureusement mitonné , les doigts deja brulés au 5e degré , tout comme ledit roti d'ailleurs...
et tout ça pour vous vendre de véritables tapis d'Orient made in Roubaix...
De cette minuterie facétieuse se faisant systématiquement la malle au moment ou vous vous disiez justement que vous étiez en veine au bac à sable lilliputien , source de joie intarissable pour tous ces guillerets bambins confondant bien naivement magistral étron canin et magnifiques petits soldats de plombs !
Binet , fort d'une expérience personnelle apparemment traumatisante , n'omet rien de tous ces petits désagréments du quotidien susceptibles de pourrir la vie du moine zen le plus aguerri !
Mention spéciale au vide-ordure . Objet aussi décoratif que fonctionnel possédant la faculté rare de mettre tout le monde d'accord : quel est l'ignoble gland pervers à l'origine de ce supplice largement usité au siecle dernier ? Théoreme : tout corps délicatement largué du 20e fera passé , aux oreilles compréhensives mais néanmoins délicates du malchanceux locataire du 1er , la déflagration d'une mine antipersonnel pour un vulgaire pétard mouillé...Corps inéluctablement localisé entre 1h et 5h du mat' – sinon , c'est moins drole – et pouvant bien légitimement occasionner une passagere envie de meurtre...
Une bien triste vie faite de compromis et de cons promis ! Lassés par tant de bonheur , quelque chose me dit que les Bidochon n'allaient pas tarder à investir dans un coquet pavillon de banlieue , idéalement situé entre l'usine d'équarrissage et la boite de nuit techno-trash-musette « bonne nuit les petits « ! Enfin , j'dis ça , j'dis rien...
Les Bidochon en HLM , à déguster , la chanson éponyme du Dr Renaud entre les esgourdes...
Commenter  J’apprécie         270
Premier nid d'amour pour les Bidochon: une HLM, autrement dit une Habitation à Loyer Modéré (ça fait plus classe) où il n'y a pas que le loyer , d'ailleurs, qui soit modéré!
Raymonde et Robert vont subir dans leur nid tous les soucis de la vie quotidienne en HLM: la fête chez les voisins, où tous les locataires, qu'ils le veuillent ou non, ont l'impression d'y être conviés; leurs vies intimes, les murs en bétons sur lesquels Robert aura bien du mal à accrocher le superbe canevas de Raymonde, le plancher non insonorisé où même une punaise fait écho chez le voisin du dessous, les odeurs de cuisson dans la cage d'escalier.... bref, toute une série de mésaventures tellement ancrées dans la réalité pour tous ceux qui ont habité ce type de logement.
Binet s'en donne à coeur joie dans ce troisième volet et dépeint à merveille le reflet de la société.
Les dessins sont plus travaillés que les deux premiers tomes et l'on a d'autant plus envie de suivre à nouveau les mésaventures de Raymonde et Robert.
Commenter  J’apprécie         300
Un album proprement hilarant !
Pénétrer dans l'immeuble qui abrite le nid d'amour de Robert et Raymonde Bidochon, c'est prendre le risque de s'étrangler de rire et de devenir aussi voyeur et malveillant que leurs voisins ou... qu'eux-mêmes !
C'est tout un microcosme que construit Binet et dont le fonctionnement et la sociologie reposent entièrement sur la vie communautaire (comment pourrait-il en être autrement avec des murs épais comme du papier à cigarette !?) et son cortège de conflits de générations, de cancans, de voyeurisme, de querelles de voisinage ou de préséance.
Un régal !
Commenter  J’apprécie         311
Qui n'a jamais connu les joies de la promiscuité : en cité U, en HLM, dans un immeuble mal insonorisé ? Vous n'ignorez rien des scènes de ménages, des cris sur les sales gosses, des ébats torrides de vos voisins, de leurs passages aux toilettes. Il y a les gens corrects (soi-même, forcément) qui sont discrets, et puis les autres, ces goujats, qui marchent avec des talons, bricolent le dimanche, font la bringue après 22h... Alors quand ça déborde, on se venge comme on peut, on ne lésine pas sur les mesquineries.
Bon, si Robert ne rechigne pas à s'attarder devant la porte n° 8 pour profiter des cris d'extase d'une dame comblée, globalement, ça l'énerve, le pépère. le summum, c'est ceux qui le narguent en annonçant fièrement qu'ils font construire "un pavillon à la campagne" - préfabriqué, avec un jardin à regarder à la loupe, et à quelques rues de là, mais qu'importe, "il fera bon y vivre", ils le sentent. En tout cas, ça ne pourra pas être pire, malgré les chiens, les bruits de tondeuses, l'autoroute ou la voie ferrée proche.
Encore une fois, on rit et on s'y reconnaît : qui n'a jamais pesté contre ses voisins et eu des envies de meurtre à leur encontre, hein !? C'est plutôt moins caricatural que d'habitude et moins graveleux que les premiers tomes (bien qu'il s'agisse du 3e) et que les 'Kador'. Raymonde est relativement effacée derrière son Robert ronchon, mais méfiez-vous de l'eau qui dort...
Commenter  J’apprécie         130
On a souvent dit que le locataire d'HLM était un individualiste , refusant tout contact avec ses voisins ! Faux ! Le style de plancher de ce genre d'habitation lui permet , au contraire , de cohabiter en permanence avec ses voisins !
- Soyez tranquille, docteur, je lui dirai « oui » à tout ! Mais oui ! Mais oui !
- … une tuberculose sanguinolente…
- Mais oui ! Mais oui !
- Une porcherie écoeurante rongée par les vers…
- Mais oui ! Mais oui !
- … calfeutrés dans des cocons qui feront de jolis petits papillons multicolores avec du rouge et du vert…
- Mais oui ! Mais oui !
- … pourriture comme de l’immonde matière fécale avec de grosses mouches et des…
- Mais oui ! Mais oui !
- …petites abeilles dans la campagne, cette belle campagne…
- Mais oui ! Mais oui !
- … que je ne connaîtrai jamais parce que j’ai eu le malheur d’épouser une nouille !
- Mais oui ! Mais… Ah mais non !
( Robert BIdochon à un gosse désirant que "papy Robert" pousse le tourniquet )...
- Dis-moi, bonhomme, tu sais ce que c'est la force centrifuge ?
- Non !!
- Eh bien, tu vas pas tarder à le savoir ! Hin Hin
L'habitation à loyer modéré, construction résolument économique, a son plancher fait comme ceci :
Papier
Carton
Bristol
Buvard
C'est dire qu'un objet tombant sur le sol, si petit soit-il, est parfaitement perçu par les voisins du dessous.
Tic tic tic tic tic
- Alors, là, tout de même, ils exagèrent !
-Ça devrait être interdit de laisser tomber une épingle après dix heures du soir !
- Alors là, tout de même, ils exagèrent !
- Ca devrait être interdit de laisser tomber une épingle après dix heures du soir !
Christian Binet publie le 22e opus des aventures De Robert et Raymonde : "Les Bidochon relancent leur couple". Il explique ici comment il s'y est pris pour les dessiner :
Plus d'informations sur la BD : https://www.franceinter.fr/livres/christian-binet-dessinateur-des-bidochon-enfant-le-dessin-etait-mon-seul-echappatoire
Plus de vidéos : https://www.youtube.com/playlist?list=PL43OynbWaTMLSUzMpmqwuKcJNbTeC5GhD