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Citations sur Mauvaises herbes (120)

Elle me regardait de ses yeux encore humides de larmes et me souriait. Moi, j’aurais dû être la montagne, le roc, le guerrier. C’est moi qui aurais dû sourire et lui dire de ne pas s’inquiéter. C’est moi qui aurais dû lui signifier que, tant que j’étais là, rien ne pouvait lui arriver. J’aurais dû être un chef-d’œuvre de force et de virilité. J’aurais dû être le mâle alpha, l’intrépide, l’inébranlable.
(pages 74-75)
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Nous ne serons plus jamais quatre. Dans vingt-huit minutes. Et il va falloir que je tienne vingt-huit minutes sans pleurer, sans montrer le moindre signe de faiblesse. Il va falloir que je fasse bien attention à ne surtout pas croiser les yeux des autres. Je serai forte, je ne laisserai rien transparaître de mon malaise, ni de ma tristesse. J’ai l’habitude. La dernière chose dont ma mère a besoin est de croiser mes yeux. Ce qui reste du courage de ma mère ne supporterait pas de savoir. Il faut que je l’aide à partir. Je tiendrai le temps qu’il faudra, je tiendrai bon.
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Mon talent n’est pas reconnu, il ne le sera jamais. Tout ce qu’il a vu, c’est mon joli dessin qui n’est pas si joli d’ailleurs. Il n’a pas compris le sens. Il n’a rien compris, il prend ça à la légère. Je ne veux pas que mes poèmes soient jolis, je veux qu’ils soient sérieux et émouvants. La poésie, c’est une affaire sérieuse. (page 59)
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Je continue à voir la valeur des faibles, des brisés, des échoués, des lâches. Je continue à pardonner aux impardonnables. Je continue à aimer les adventices, ceux qui s’acharnent à pousser dans l’improbable, ceux qui dans un effort démesuré arrivent à pousser sur un minuscule substrat entre le béton et le bitume des villes hostiles. Je continue à deviner dans les mauvaises herbes des arbres bientôt immenses.
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Je ne veux pas qu’elle sente le ton soumis et tremblotant de ma voix à chaque fois que je réponds aux miliciens, à chaque checkpoint, à chaque contrôle, à chaque coin de rue. Je ne veux pas qu’elle voie mes mains trembler quand j’ouvre le coffre de la voiture à chaque fouille. Je ne veux pas qu’elle me voie courber l’échine à chaque fois que quelqu’un me dépasse dans une file d’attente . Je ne veux pas qu’elle voie dépasser de leurs pantalons les crosses des revolvers. Mais, le plus important, je ne veux pas qu’elle croie que sa main pourrait un jour m’échapper à nouveau.
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J’ai longuement réfléchi à la raison pour laquelle il y a tant de clochards dans un pays si riche. Je crois que, s’ils laissent les gens dans la rue, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas les moyens de les aider, ni de les chasser. C’est pour les laisser là, à la vue de tous, comme un exemple, comme ce qu’il ne faut pas faire, comme un avertissement.
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Je ne penserai pas au gardien qui entretenait si bien les bacs à fleurs ni à ses filles qui l’ont vu succomber aux balles d’un groupe de miliciens dans le hall de l’immeuble, juste à côté des immenses bacs si bien entretenus.
(page 94)
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Non, moi, comme d’habitude, dès que les tirs se sont intensifiés, j’ai prié pour que ça dure assez longtemps pour inquiéter les professeurs. Je savais que, plus le bruit était fort, plus les explosions étaient régulières et rapprochées, plus on avait une chance de rentrer chez nous. Je ne suis pas bête, je sais qu’il se passe quelque chose, quelque chose de sérieux.
(page 12)
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Un poème, c’est de l’émotion, un poème, c’est une sorte de cri, je crois. Mon poème, c’est un hurlement. La mer la nuit, ce n’est pas joli, c’est triste et ça fait un peu peur. On a l’impression que les vagues inspirent quand elles se forment et qu’elles expirent en soupirant de chagrin quand elles viennent s’écraser et mourir sur le sable. Les humains ne comprennent pas grand-chose à toutes ces choses, je trouve.
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Ces rues n’étaient plus les miennes, cette ville n’était que le spectre de ma ville, de celle que j’ai connue. je marchais parmi les gens et je me disais que ce ne sont ni mes semblables, ni mes concitoyens, ni même les vrais habitants de cette ville. Ils sont une espèce mutante qui a attaqué la ville, l’a colonisée et s’est emparée de toutes ses rues, de tous ses magasins et de tous ses cafés. Ils ont pris ma ville. Ma ville est tombée. Elle s’est effondrée et des étrangers sont venus en rebâtir une nouvelle, une réplique de mauvais goût, un artifice, une ville factice. Dans les égouts, le sang de leurs victimes doit encore couler. La Méditerranée ne devrait plus être bleue mais rouge. p. 202
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